BIBLIOTHEQUE
DE L'ÉCOLE
DES CHABTES
LV.
IMPRIMERIE DAUPELEY-GOUVERNEUR, A NOOENT-LE-ROTROU.
BIBLIOTHÈQUE
DE L'ÉCOLE
DES CHARTES
REVUE D'ÉRUDITION
CONSACREE SPECIALEMENT A L'ÉTUDE DU MOYEN AGE.
LV.
ANNÉE 1894.
-* — -gafea >
^iP
PARIS
LIBRAIRIE D'ALPHONSE PICARD ET FILS
RUE BONAPARTE, 82
-1894
'35
t. 5D"
QUESTIONS MÉROVINGIENNES
VII.
LES ACTES DES ÉVÊQUES DU MANS.
(Suite K)
5. — Les chm^tes des « Actus pontificum » relatives aux
monastères du diocèse.
Les chartes (royales, épiscopales, ou autres), dont le texte est
rapporté dans les Actus pontificum Cenomannis in U7^he
degentium, sont au nombre de 49, — 43 mérovingiennes,
6 carolingiennes, — 30 relatives aux monastères du diocèse,
4 aux privilèges de l'évêché, 15 (dont deux testaments d evêques)
à ses domaines, — savoir :
Chartes
Chartes
mérovingiennes
carolingiennes
Total
Monastères : Saint-Calais
il
\
>I3
Notre-Dame
7
\
8
Saint-Longis
3
»
3
Saint- Vincent
2
»
2
Saint-Martin
i
1»
\
Saint-Ouen
\
»
\
Tuffé?
\
»
\
Ghàlons
\
»
\
28 2 30
1. Voyez le volume précédent, p. 597.
6 QUESTIONS MEROVINGIENNES.
Privilèges : Immunité 2
Choix des ducs ou comtes i
Monnayage 4
2
4
Domaines
Testaments
Ardin et Gauriac
Clievrenolle
Confirmations générales
2
8
»
»
i
»
3
2
9
i
3
U
-15
Total
A3
6
49
L'examen successif de ces séries va montrer que, dans l'en-
semble, les pièces fausses et les pièces authentiques (un certain
nombre de celles-ci plus ou moins gravement interpolées) se pré-
sentent en nombre à peu près égal ; mais elles sont inégalement
réparties. Les chartes relatives aux monastères sont en majorité
fausses, les autres en majorité authentiques. Les chiffres suivants
peuvent d'ailleurs donner à l'avance une idée résumée des con-
clusions de l'étude qui va suivre :
CHARTES
ENTIÈREMENT FAUSSES
CHARTES AUTHENTIQUES OU
INTERPOLÉES
mérovin- carolin-
TOTAL
mérovin- carolin-
g'iennes giennes Total
giennes giennes
Total
Monastères
5 n 1 18
U i
12
30
Privilèges
i » i
3 »
3
4
Domaines
» 2 2
U 2
13
15
18
21
25
28
49
Il a déjà été question des deux chartes de l'évêque Domnole,
en date du 6 mars 572 et du 4 septembre 581 , relatives au monas-
tère de Saint-Vincent. On a vu :
1° Qu'elles sont authentiques ;
2" Qu'elles se trouvaient, au temps d'Aldric, dans les archives
de l'abbaye de Saint- Vincent , où l'évêque les découvrit quand
une concession de Louis le Pieux lui eut donné autorité sur ce
monastère ;
3" Que les Actus i^ontificum en ont emprunté le texte aux
Gesta Aldrici;
VII. — r LES ACTES DES EVEQUES DU MANS, 7
4" Qu'en même temps qu'il copiait ce texte, l'auteur des Actus
l'a falsifié, en interpolant dans l'une des deux chartes une clause
favorable aux prétentions de révêché : « et sub jure memoratç
Cenomannensi çcclesiae juste et légitime esse debere censeo*. »
Cette dernière remarque est importante ; elle précise l'objet du
travail critique à faire sur les documents conservés dans les
Actus. Il n'y a pas seulement à distinguer des chartes authen-
tiques et des chartes fausses; il faudra aussi, dans les chartes
authentiques, distinguer les parties originales et les parties inter-
polées.
Les chartes relatives au monastère d'Anisola ou de Saint-
Calais, au nombre de treize (dont douze mérovingiennes et une
attribuée à Cliarlemagne) , ont été condamnées en bloc comme
fausses par le jugement de la cour du roi Charles le Chauve,
rendu à Verberie le vendredi 29 octobre 8632. l^ condamnation
a été confirmée par le jugement unanime des diplomatistes. Mais
il ne convient pas d'examiner cette série isolément. Il faut rap-
procher les chartes de Saint- Calais de quelques autres, qui
offrent avec elles une ressemblance marquée, notamment de celles
qui concernent le monastère de femmes de Notre-Dame, « intra
fluvium Sartae et murum civitatis, » au Mans (monastère dont
il a déjà été question ci-dessus, § 3 [1893, p. 624]), et le monas-
tère d'hommes de Saint-Pierre, plus tard Saint-Longis.
Nous trouvons dans les Actus, pour chacune de ces trois mai-
sons rehgieuses et pour une quatrième moins importante, l'ora-
toire de Saint-Martin dans la ville du Mans, quatre diplômes
royaux du vi® et du vii^ siècle. L'un, celui de Saint-Martin, est
attribué à un Théodebert ^ ; deux autres, concernant Notre-Dame
et Saint-Calais, à Childebert P""^ ; le quatrième, celui qui concerne
Saint-Longis, à Clotaire IP. Tous quatre ont pour objet de con-
firmer les fondations monastiques en question, fondations faites
par des particuliers et placées, dit-on, par les fondateurs eux-
mêmes sous l'autorité directe des évêques du Mans.
Les éditeurs des diplômes mérovingiens, Bréquigny, Pardessus,
1. Ci-dessus, g 3, 1893, p. 645.
2. Ci-dessus, g t, 1893, p. 599.
3. K. Pertz, p. 122, n° 6; Appendice I, n» 00.
4. K. Pertz, p. 123, n° 7, et p. 124, n" 8; Appendice II, n»' 00 et 00.
5. K. Pertz, p. 134, n» 17; Appendice II, n» 00.
8 QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
K. Pertz, s'accordent à considérer ces quatre chartes comme
également apocryphes. Cette opinion est-elle fondée?
Considérées isolément, elles n'offrent, à première vue, aucun
motif grave de suspicion. Le style et les formules conviennent à
l'époque mérovingienne. Les banalités mises en guise d'exorde
(ce que les diplomatistes allemands appellent arenga) sont bien
dans le goût du temps : « Si petitionibus ancillarum Dei vel sacer-
dotibus », ou « servorum Dei vel bonorum hominum, in quod »,
ou « quae, nostris auribus fuerint prolata, ad effectum perduci-
mus, hoc nobis ad aeternae sainte », ou « aeternç salutis prç-
mium, vel stabilitate regni nostri in Dei nomen pertinere confi-
dimus. » Les donateurs sont qualifiés, selon les cas, d' « inluster
vir » ou de « deo devota » ; leurs pétitions sont dites adressées
« clementiae regni nostri », et l'on ajoute qu'ils ont supplié la
majesté royale, « petierunt celsitudini nostrae », de confirmer
leurs donations par un acte écrit de sa volonté souveraine, « ut
hoc per nostram auctoritatem plenius confirmare deberemus. »
Le roi confirme aux donataires la possession des biens donnés,
avec toutes leurs dépendances, « una cum terris, domibus, aedi-
ficiis, mancipiis, vineis, silvis, pratis, pascuis, aquis aquarumve
decursibus, farinariis, pecuhis... » Pour assurer la validité de
la charte, « ut haec preceptio firmior habeatur et in omnibus
conservetur, » le roi la signe de son nom, qu'il écrit de sa propre
main, « manus nostrae subscriptionibus eam subter decrevimus
roborare. » Sa souscription est suivie de celle du référendaire,
avec les mots « jussus obtolus, » faute de copiste facile à corriger
en « jussus obtolit (obtulit), » puis de la date, exprimée par l'an
du règne et le quantième du mois, avec la formule quod fecit,
« dies octo quod facit mensis junius. » Toutes ces tournures sont
familières aux personnes qui ont étudié les diplômes mérovin-
giens. Ajoutons qu'un certain nombre, au moins, des fins de
phrases sont conformes aux lois métriques de la prose latine des
bas siècles' : perlinëre cônfJdïmus, confirmasse cd(j7idscXte, ratio-
nahilïier dêUyâssent , in Dei nomine côJiflrmâtiim, profidant âd-
aûcjmëntum ou proficiat Tn-aïïgmëntum , in omnibus conservëtur,
decrevXmus rôbôrâre.
Chaque pièce, prise à part, n'offre donc rien de bien choquant.
Mais, si on les rapproche, on est étonné de leur parfaite simili-
1. Ci-dessus, g 3, 1893, p. 641.
vu. — LES ACTES DES EVEQUES DU MANS. 9
tude. Ce sont quatre exemplaires d'un même texte : quatre fois
on retrouve les mêmes banalités, les mêmes transitions, les mêmes
formules et les mêmes clauses, exprimées dans les mêmes termes;
les noms propres seuls et quelques détails du dispositif ont été
changés. Ainsi toutes les citations qui précèdent ont pu être
empruntées indifféremment aux quatre diplômes, car les expres-
sions et les passages cités se retrouvent dans tous. Le fait serait
explicable s'il s'agissait des diverses pièces d'un même dossier,
de ces actes successifs par lesquels plusieurs rois, les uns après
les autres, accordaient à une même église des confirmations réi-
térées d'une même concession primitive. Mais nos chartes con-
cernent des monastères différents et se donnent comme rendues à
la requête de différents pétitionnaires. D'ailleurs, la similitude du
texte, si étroite qu'elle soit, n'est pas la circonstance la plus frap-
pante ; plus étrange encore est la similitude des mentions finales,
souscriptions et dates :
Saint -M art in : Theodebertus rex Francorum subs. — Adalgrimus
jussus obtolus [sic] scripsit et subscripsit. — Data dies octo quod
facit presens raense junii anno VII regni noslri Gaptiniaco in Xpisti
nomine féliciter amen.
Notre-Dame : Ghildebertus rex Francorum subscripsit. — Ado-
grimus jussus obtolus [sic^] subscripsit. — Datum dies viii quod
facit presens mensis junius anno VII regni noslri Opatinaco in Xpisti
nomine féliciter amen.
Saint-Calais : Ghildebertus rex Francorum subscripsit. — Ado-
grimus obetoilus {sic) scripsi et subscripsi. —Datum dies octo quod
facit mensis junius anno XV regni nostri Opatinaco in Xpisti nomine
féliciter amen.
Sainf-Longis : Ghlotharius rex Francorum subscripsi. — Xadogri-
mus jussus optuU et subscripsi. — Datum diesviii quod fecit mens,
jan. anno LUI regni nostri Gompendio palatio nostro in Dei nomen
féliciter amen.
Ainsi, les quatre pièces sont censées de trois règnes et de
quatre années différentes; non seulement différentes, mais sépa-
rées par de longs intervalles, car, des premières années de Chil-
1. [Le raanuscril de M. Julien Havet porte obtolus avec un point sur le pre-
mier jambage de Vu; il est difficile de dire s'il a voulu écrire obtolus, qui serait
conforme à la leçon de la charte de Saint-Martin, ou obtolius, qui marciuerait
un acheminement à la leçon obetoilus de la charte de Saint-Calais.]
^0 QUESTIONS MÉROVIXGIENXES.
debert P"" (511-558) aux dernières de Clotaire II (584-629), il y
a plus d'un siècle ; et, sous ces trois rois et à ces quatre dates, le
hasard aurait ramené quatre fois, dans les chartes destinées au
même diocèse, trois noms de référendaires presque semblables,
Adalgrimus, Adogrimus et Xadogrimus. Le même hasard
aurait voulu qu'à des intervalles qui vont jusqu'à un siècle, les
chartes royales pour le Mans fussent données quatre fois le même
jour du mois, le 8, et, trois fois sur quatre, le même jour du
même mois, le 8 juin (la quatrième fois, c'est le 8 janvier, ce qui
ne fait qu'une différence d'une lettre, jan. au lieu de jun.).
Enfin, toujours par hasard, dans trois actes donnés le même jour
du même mois de trois années différentes, la date de lieu aurait
été exprimée trois fois par des corruptions diverses du nom d'une
même villa royale, Captunacum : ici Captiniaco, là Opati-
naco. De pareilles rencontres dépassent la limite des possibilités
fortuites. Elles ne peuvent s'expliquer que par l'imitation répétée
d'un même type, et cette imitation ne peut être que le fait d'un
faussaire. Nos chartes, en dépit de la couleur mérovingienne
qu'elles présentent dans le style et dans les formules, ne sont
donc pas quatre chartes authentiques : elles sont seulement
copiées sur un même modèle authentique. De deux choses l'une :
ou ce modèle ne nous a pas été conservé, et nos quatre chartes en
sont quatre imitations, c'est-à-dire quatre faux; ou l'une d'entre
elles est le modèle, et par conséquent est authentique, et les trois
autres en sont les imitations, et par conséquent sont fausses. En
d'autres termes, il y en a, ou quatre fausses, ou trois fausses et
une authentique. Il n'y a de choix qu'entre ces deux hj^pothèses.
Il faut choisir la seconde. Il y a une des quatre chartes sur
laquelle les trois autres ont été copiées : c'est celle par laquelle
le roi Théodebert confirme la donation des biens composant la
dotation de l'oratoire de Saint-Martin, au Mans, biens donnés,
dit-on, avec l'oratoire lui-même, à la cathédrale du Mans, par
ses deux fondateurs, « vir inluster Eoladius presbiter et Bau-
domalla Deo devota. » Dans les quelques détails où les textes
diffèrent, les leçons de la charte de Saint- Martin sont an-
ciennes et primitives, celles des trois autres en sont des cor-
ruptions ou des imitations maladroites. Le référendaire de
Théodebert, Adalgrimus, nom germanique autlientique*, de-
vient sous le pseudo-Childebert Adogrimus , sous le pseudo-
1. Forstemann [AKdeutsches Namenbucli, I, j). 1471.
VII. — LES iCTES DES EVEQUES DU MANS.
u
Clotaire Xadogrimus. Captiniaco, forme à peine altérée du
nom bien connu Capiunaco^, devient, dans les prétendues
chartes de Childebert, un ridicule et inintelligible Opatinaco.
Au point de vue du style diplomatique, les variantes suivantes
sont toutes à l'avantage de la charte de Tliéodebert :
Childebert /" et Clotaire H :
si petitionis ancillarum {ou ser-
Théodebert : si petitionibus an-
cillarum Dei vel sacerdotibus in
quod nostris auribus fuerintpro-
lata
clementiae regni nostri detule-
runt in notitia
locella noncupantes sitas in pa-
ge Caenomannico [suivent les
notns]
confîrmare deberemus
cujuspetiLione gratanter anime
prestitisse et in omnibus confir-
masse cognoscit[e]
sicut constat. . . delegassent
(pour delegasse)
per hoc preceplum plenius in
Dei nomine confirmatum
vorum) Dei vel bonorum homi-
num quae nostris auribus fue-
rant relata ou fuerit relatum ou
fuerunt relate
clementia regni nostri asseren-
tes nobis per eorum missos inti-
maverunt ou clementiam regni
nostri asserens nobis intimavit
locella proprietatis eorum tam
in pago Caenomannico quam et
in aliis pagis ou res atque man-
cipia... tam in pago Caenoman-
nico quam et in aliis pagis atque
terratoriis
conflrmare fecissemus
quorum petitionibus gratanter
adsensum praestavimus et in om-
nibus confîrmavimus
sicut... delegassent [sans con-
stat) ou sicut... tradidit et dele-
gavit
per hoc preceptum plenius in
Dei nomine confirmamus
1. Dom Germain, dans le De re diplomatica de Mabillon, p. 257. Plusieurs
des documents cités par ce bénédictin sont faux ou interpolés. Les documents
mérovingiens authentiques, datés de Captunaco, Captannaco, Captunnaco ou
Captonaco, sont au nombre de quatre : 1° la présente charte de Théodebert;
2° charte de Berthéfrid, évêque d'Amiens, pour Corbie, vendredi 6 septembre
664 (Bibl. royale de Berlin, ms. Phillipps 1776, fol. 97 v); 3° jugement de
Clovis III, samedi 12 août 691 (K. Pertz, p. 53, n" 59; Letronne, n° XXIV);
4° charte d'Agérad, évêque de Chartres, lundi 6 mars 696 ou mardi 6 mars 697
(Tardif, p. 30, n° 36; Letronne, n» XXXI). On ne sait comment doit être tra-
duit ce nom. Contre les mauvaises identiûcations proposées jadis, Chatou
(Seine-et-Oise) ou Sannois (ibid.), voyez Longnon, Examen géographique du
tome I" des Diplomata imperii (1873, extrait de la Revue critique d'histoire
et de littérature), p. 16.
42 QUESTIO\S MEROVINGIENNES.
Dans la charte de l'oratoire de Saint-Martin, il est dit que les
fondateurs ont construit cet oratoire sur un terrain qui leur
appartenait, « in area ipsorum : » dans les actes relatifs à Notre-
Dame, à Saint-Calais, à Saint-Longis, on assure qu'ils ont bâti
sur un terrain appartenant à la cathédrale, « in area » ou « in
terra sanctae Mariae vel sanctorum martyrum Gervasii et Pro-
thasii matris et Cenomannis civitatis senioris aecclesiç. » La
première clause pouvait constituer une présomption favorable à
l'indépendance de la fondation, peu favorable, par conséquent, à
l'autorité de l'évêque : l'auteur des Actus, qui travaillait dans
l'intérêt de l'évêché, ne l'aurait pas inventée; s'il la donne, c'est
qu'il l'a trouvée telle quelle. La seconde au contraire est bien
imaginée pour appuyer les prétentions de l'évêché sur les trois
monastères. Pour donner à ces prétentions plus de poids encore,
on ajoute que les fondations ont été faites avec le consentement
de l'évêque et, qui plus est, avec son aide, « una cum consensu
Innocenti » ou « Haduindi Cenomannice urbis episcopi... pre-
dicto episcopo consentiente seu adjutorium non modicum prç-
stante. » Dans la charte de Théodebert, les domaines donnés par
les fondateurs pour constituer la dotation de l'oratoire sont énu-
mérés nominativement : « locella noncupantes sitas in pago
Caenomannico Moliniaco, Villa, Levaste, Popiliaco, Aciaco, Ver-
riciaco, Potius, Cipidus. » C'est la donation de ces biens qui est
surtout et principalement confirmée par le roi; l'oratoire lui-
même, « vel ipso Oratorio, » n'est mentionné qu'accessoirement.
La charte de Notre-Dame confirme, elle aussi, non la donation
du monastère, mais celle des biens qui en forment la dotation ;
mais déjà ces biens ne sont plus nommés ; les phrases qui les
désignent sont vagues, de manière à être plus compréhensives et
à pouvoir être interprétées dans le sens le plus avantageux pour
l'évêché : « locella proprietatis eorum tam in pago Caenoman-
nico quam et in aliis pagis, » et plus loin « ipsa loca hereditatis
eorum. » Dans les titres de Saint-Calais et de Saint-Longis, un
pas de plus est franchi ; c'est le monastère qui fait l'objet princi-
pal de la donation et de la confirmation, et ses biens sont l'acces-
soire : « jubemus ut sicut jaradictus domnus Carileffus » ou
« Lonegisilus... ipsum monasteriolum... una cum terris, domi-
bus, » etc., « ad ipsa casa Dei per sua strumenta tradidit et dele-
gavit... ita et inantea... monasteriolum superius nominatum cum
omni integritate ad ipsa predicta casa sanctae Mari»;' et sancti
Gervasii et Protliasii martyris... proficiat in augmentum. j> C'est
VII. — LES ACTES DES e'vÈQUES DU MANS. -13
l'affirmation précise de la sujétion de l'abbaye à l'évêché, c'est-
à-dire du point que notre auteur tenait le plus à établir.
Enfin, les chartes relatives à Notre-Dame, à Saint-Galais, à
Saint-Longis, sont attribuées, ai-je dit, à Childebert I" et à Clo-
taire II, celle de Saint-Martin à un Tliéodebert. Or, les deux
premiers rois sont très connus dans l'histoire mérovingienne, et
leurs noms devaient se présenter d'eux-mêmes à l'esprit d'un
faussaire ; notre auteur les nomme, dans les titres de deux cha-
pitres des Actus^, comme ayant régné, l'un au temps de l'évêque
Innocent, l'autre au temps de l'évêque Haduind. Théodebert, au
contraire, que ce soit Tliéodebert P"" ou Théodebert II, jouit d'une
notoriété beaucoup moindre. Aucune charte de l'un ou l'autre ne
nous a été conservée. Aucun des deux n'est mentionné, ni dans
les titres des chapitres, ni dans le récit des Actus pontiflcum^.
Or, les faussaires se plaisent ordinairement à accréditer leurs pro-
ductions en les attribuant à des princes connus ; c'est ainsi que
nous avons plus de trente chartes fausses sous le nom du seul
Dagobert l"^. Il serait tout à fait improbable que l'auteur des
Actus, fabriquant une pièce apocryphe, eût imaginé de l'attribuer
à un Théodebert. S'il a reproduit ce nom, c'est que son modèle
le lui donnait.
Conclusion : les trois chartes attribuées à Childebert P"" et à
Clotaire II, relatives aux monastères de Notre-Dame, de Saint-
Calais et de Saint-Longis, sont fausses ; la charte de Théodebert,
pour l'oratoire de Saint-Martin, est seule authentique et a servi
de modèle pour fabriquer les trois autres.
Elle n'a pas servi de modèle directement pour toutes les trois ;
les faux ont été fabriqués successivement et copiés l'un sur l'autre.
La charte de Saint-Martin a été imitée dans celle de Notre-Dame ;
celle de Notre-Dame a été imitée dans celle de Saint-Calais ; celle
de Saint-Galais a été imitée dans celle de Saint-Longis. Cette
1. VIII. « Gesta domni Innocentis Cenomannicae urbis episcopi, qui fuit tem-
poribus Anastasii imperatoris et Chlodovei prirai Francorum régis christiani et
Chiideberti filii ejus. » Vet. Anal., in-S", III, p. 74. — XII. « Gesta domni
Hadoindi Cenomannicae urbis episcopi, qui fuit ultimo terapore Clotharii filii
Hilperici et tempore Dagoberti... et... Chlodovei... » Jbid.^ p. 146.
2. Il est question de Tliéodebert II dans le testament de saint Bertrand,
rapporté à la suite du chapitre de cet évêque, mais non dans ce chapitre
même; notre auteur n'a pas relevé et probablement pas compris la mention
assez peu claire que le testament fait de ce roi.
^4
QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
filiation résultera suffisamment du relevé de quelques variantes,
qui permettent de suivre, d'une pièce à l'autre, l'altération pro-
gressive des leçons premières :
Saint-Martin: Notre-Dame: Saint - Calais : Saint -Longis :
m area ipso-
rum
oratorio. . .
conslruxerunt
locellas non-
cupantes...
si tas in pago
Gaenomannico
in area san-
ctae Mariae
monasterio -
lum quoddam
...construere
coeperunt
locella pro-
prieLalis eorum
tam in pago
Gaenomannico
quam et in aliis
pagis
precipientes enim ut
sicut constat sicut... dele-
... delegassent gassent [sans
(^owrdelegasse) constat)
ipsa loca {5Wî- ipsa loca he-
vent les noms) reditatis eorum
ipsa loca superius nominata
cum omni integritale earum
ad ipsa casa sancli Gervasii et
Prothasii
in terra sanctae Mariae
monasterio - monasterio -
lum quoddam lum quoddam
. . . construxit . . . construxit
vel aedificavit vel reaediflcavit
res atque mancipia quae ad
ipsum monasteriolum... tradilae
sunt
tam in pago Gaenomannico
quam et in aliis pagis atque ter-
raloriis
precipientes enim jubemus ut
sicut. . . tradi- sicut. . . tradi-
dit et delegavit dit atque dele-
gavit
ipsum monasteriolum quod...
aedificavit
monasteriolum superius nomi-
natum cum omni integritate
ad ipsa casa ad ipsa prae-
sanctae Mariae dicta casa san-
et sancti Gerva- ctae Mariae et
sii et Protliasii sancti Gervasii
et Prothasii
eam subter decrevimus roborare
Adalgrimus
Adogrimus
subter eum
decrevimus ro-
borare et nostro
sigillé sigillare
Xadogrimus
VII. — LES ACTES DES ÉVÉQUES DO MANS. ^5
dies octo diesvmquod dies octo diesvirrquod
quod facit pre- facit presens quod facit men- fecit mens. jan.
sens mense ju- mensis junius sisjunius
nii
anno vu regni nostri anno xv regni annoLiirregni
nostri nostri
Gaptiniaco Opalinaco Compendio
■ — -^ — ^-ii^ — — palatio nostro
In Xpisti nomine In Dei nomen
La traduction de la date d'une pièce fausse en années de notre
ère, en mois et en quantièmes, ne peut avoir ni valeur ni signifi-
cation précise; ce n'est qu'un expédient commode pour classer
les pièces dans un catalogue. A ce point de vue seulement, disons
que la date de la fausse charte de Childebert P"", relative au
monastère de Notre-Dame, répond au 8 juin 518 et celle de la
fausse charte du même roi, relative à Saint-Calais, au 8 juin 526.
Il est bien difficile, même sous le bénéfice de la réserve précé-
dente, d'attribuer une date à la fausse charte de Saint-Longis :
elle est dite de la 53® année de Clotaire II, qui n'a régné que qua-
rante-cinq ans et quelques jours ! Dans un catalogue chronolo-
gique, il faudrait lui donner place au 8 janvier de la dernière
année complète de ce roi (la 45*), c'est-à-dire au 8 janvier 629.
Laissons ces enfantillages et revenons à la seule charte authen-
tique de nos quatre, celle de Théodebert pour Saint-Martin du
Mans. Elle a jusqu'ici passé pour apocryphe, non sans apparence
de raison, car elle offre une grosse difficulté chronologique. EUe
porte en tête et à la fin le nom du roi Théodebert, et dans le corps
de l'acte est mentionné l'évêque du Mans, Domnole : « ad çccle-
siam sancti Gervasii et Prothasii martyris vel domno Domnolo
episcopo qui ibidem ad presens custos preesse videtur. » Or Théo-
debert ?■■ a régné de 534^ à 548 2, Théodebert II d'août 589 ^ à
612'*, et Domnole a été évêque du Mans de 559 à 581 ^ Aucun
1. Grégoire de Tours, Hist. Franc, III, 23; édit. Arndt et Krusch, p. 131.
2. Ibid., III, 36, p. 138, et IV, 51, p. 187; Marius d'Avenches, dans les Monu-
menta Germaniae, in^", Auct. antiquiss., XI, p. 236.
3. Grégoire, IX, 36, p. 391.
4. Chronique dite de Frédégaire, IV, 38; édit. Krusch, p. 139.
5. Ci-dessus, 1893, p. 635.
^6 QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
moment de son épiscopat n'a donc coïncidé avec aucun moment
du règne de l'un ou l'autre Théodebert. Comment expliquer cette
anomalie?
On pourrait être tenté de penser à un autre Théodebert, au fils
de Chilpéric F", qui, en 573, par ordre de son père, occupa et
envahit la Touraine, le Poitou et autres territoires de cités « citra
Légère sitas, » c'est-à-dire sur la rive gauche de la Loire, jusques
et y compris le Limousin et le Quercy ^ Suivant un texte hagio-
graphique, la Vita Aredii, les habitants du territoire envahi
donnaient à ce prince le titre de roi^ Mais cette royauté, d'après
ces récits même, ne s'exerça que sur les territoires d'Aquitaine,
qui appartenaient à Sigebert, roi d'Austrasie, et que Théodebert
avait conquis sur celui-ci. Le Maine appartenait à Chilpéric, et
rien n'autorise à supposer qu'il ait cédé son autorité sur cette
cité. Les deux chartes de l'évêque Domnole pour Saint-Vincent,
l'une de 572 (avant l'expédition de Théodebert), l'autre de 581
(après la même expédition), sont datées l'une comme l'autre du
règne de Chilpéric. La sujétion du Maine au même prince est
attestée, par Grégoire de Tours, à diverses autres reprises, en
576 et en 5783.
Pour trouver le vrai remède, il faut voir s'il n'y a pas dans la
pièce d'autres difficultés que celle de la date. Il y en a au moins
deux : l'incohérence dans la désignation des objets de la donation
confirmée, et l'octroi de la confirmation à la requête des dona-
teurs. Dans la première partie de la charte, la donation comprend
une série de villages attribués à l'église du Mans, en même temps
que l'oratoire même de Saint-Martin, dont ils forment la dota-
tion : « locella noncupantes (tels et tels), cum omnes adjacen-
tias... cum omni re inexquisita vel ipso oratorio; » dans la
seconde partie, il n'est question que des villages : « ipsa loca
1. Grégoire, IV, 47, p. 183.
2. « Quamquani sciam vos regein meluere Theodobertum : » Ruinarl, Grego-
rii Turonensis opéra, col. 1299; Acta sanctorum augusii, V, p. 189-190; de
Foncemagne, dans l'Histoire de l'Académie des inscriptions, VII, 278-280 :
Rome, biblioliièquc Villorio-Einaïuiele, ras. Farf. 29 (341), fol. 32-52. J'ai coanu
ce manuscrit par une collation qu'a bien voulu nie communiquer M. le D' Mruno
Krusch, qui prtq)are une édition de cette Vita. — Cf. aussi Mabillon, Acta
sanctorum ordinis saiicti Benedicti, I, p. 289, 291.
3. Grégoire, V, 1, i, li, 26, p. 192, 195, 201, 221; Longnon, Géographie de
la Gaule au VI' siècle, p. 295, 296.
vu. — LES ACTES DES ÉVÈQUES DU MANS. 47
superius nominata cum omni integritate earura... proficiant ad
augmentum. » D'autre part, dans toutes les confirmations méro-
vingiennes qui nous sont parvenues, c'est le donataire, intéressé
à la validité du don, qui en sollicite et en obtient la confirmation,
et rien n'est plus naturel ; ici, contrairement à l'usage et contrai-
rement au sens commun, la confirmation du don est accordée aux
supplications des donateurs, Eoladius et Baudomalla. Est-ce
croyable ?
Ces diverses difficultés résident, non dans l'ensemble de la
charte, mais dans un seul passage, qui les renferme à la fois
toutes les trois. Je veux parler de ces deux lignes, qui suivent la
désignation des villages donnés « cum omnes adjacentias, cum
omni re inexquisita, » etc. :
...vel ipso oratorio, ad çcclesiam saneti Gervasii et Prothasii mar-
tyris vel domno Domnolo episcopo qui ibidem ad presens custos
preesse videtur...
Qu'on supprime par la pensée ces deux lignes : la difficulté de
date disparaît, avec le nom de l'évêque Domnole; l'incohérence
dans la désignation des objets donnés disparaît, avec la mention
de l'oratoire comme l'un de ces objets; l'anomalie de la confirma-
tion accordée à la requête des donateurs disparaît aussi. En efiet,
s'il n'est plus question du don de l'oratoire à l'évêché, le dona-
taire des biens dont il s'agit ne peut plus être que cet oratoire
lui-même, oratoire dont les requérants sont les fondateurs et par
conséquent les administrateurs. Ce n'est plus à titre de donateurs
qu'ils ont sollicité cette confirmation, c'est à titre de représen-
tants juridiques de l'établissement religieux qui leur doit son
existence. On s'explique mieux alors la nécessité de la confirma-
tion royale : ils ont créé ce qu'on appelle en droit une personne
morale, ils veulent maintenant lui attribuer des biens ; cela ne
peut se faire, dans la plupart des législations, anciennes ou
modernes, sans le consentement de l'autorité pubhque. — Or,
cette courte clause, dont l'élimination suffirait à faire disparaître
toutes les pierres d'achoppement, est aussi la seule qui intéresse
le temporel de l'évêché, la seule, par conséquent, que l'auteur
des Actus ait eu intérêt à introduire dans la pièce. Tout alors
devient clair : nous avons affaire à une interpolation semblable à
celle qui se trouve dans la seconde charte de saint Domnole pour
l'abbaye de Saint-Vincent. La vraie charte de Théodebert ne
1894 2
\S QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
contenait que la confirmation, à l'oratoire même de Saint-Mar-
tin, de la dotation qui lui avait été constituée par ses fondateurs.
Le faussaire des Actus, en y ajoutant deux lignes de son cru, en
a fait un titre pour l'évêché, titre qui devait rendre celui-ci
maître à la fois de l'oratoire et de ses biens.
Pour supprimer l'interpolation et restituer le texte authen-
tique de l'acte, il n'y a que deux raccords à faire. Dans le pas-
sage qui vient d'être cité, il faut remplacer « vel ipso oratorio »
par « ad ipso oratorio » et supprimer les mots suivants, depuis
« ad çcclesiam » jusqu'à « custos preesse videtur. » Plus loin, à
la fin de la pièce, où l'on lit à deux lignes de distance deux
expressions qui font disparate entre elles, « ipsa casa Dei » et
« ipsa casa sanctiGervasii et Prothasii matris (jcclesiaeS » il faut
lire, les deux fois, « ipsa casa Dei » tout court, c'est-à-dire
l'oratoire de Saint-Martin ; les noms des saints Gervais et Pro-
tais ont été, ici encore, ajoutés par l'interpolateur.
Théodebert 1^^ n'a jamais régné sur le Maine 2. Théodebert II,
au contraire, a possédé cette cité : cela résulte, non du témoi-
gnage des historiens, mais d'une pièce qui sera examinée dans la
suite de ce travail, le testament de l'évêque Bertrand s. D'après
Grégoire de Tours, il fut proclamé roi, du vivant de son père,
Childebert II, en août 589^. La charte datée du 8 juin de sa
7« année serait donc, si les chiffres ont été transcrits exacte-
ment (ce qui n'est nullement certain), du vendredi 8 juin 596.
C'est, en tout cas, la plus ancienne charte royale connue.
Le même testament de Bertrand, écrit en 616, mentionne un
abbé Eoladius, de qui ce prélat (évêque depuis 586 ou 587) avait
acheté des vignes, prés et terres situés sur le côté droit de la
route du Mans à Pontlieue : « vineolas, pradela vel terra turium
quod in dextera parte de strada est qui vadit ad Ponteleugua,
1. Ou plulùt ad ipsa casa sancli GervasH et Prothasii martijris, leçon que
donnent les trois chartes fausses de Notre-Dame, de Saint-Calais et de Sainl-Lon-
gis, et qui par conséquent devait se trouver dans celle de Saint-Martin, quand,
sortant des mains de l'interpolateur, elle a été reprise par lui et lui a servi
de modèle pour fabriquer celle de Notre-Dame. La substitution de matris à
martyris et l'addition d'^cc/esiae (seconde faute qui est la conséquence de la
première) sont imputables au copiste du xiii" siècle (toute cette fin de l'acte
manque dans le ms. Baluze 45).
2. Longnon, Géographie de la Gaule au VI' siècle, p. 295.
3. Ci-après, p. 000. [L'examen de ce testament n'a pas été écrit.]
4. Grégoire de Tours, IX, 3G, p. 391.
VII. — LES ACTES DES e'vÊQCES DD MANS. •19
quem de renerabili fratre meo Eoladi abbati comparavi'. » C'est
évidemment celui à qui est accordée notre charte. Le mot abbati
prouve que, par le terme d'oratoire, « oratorio in honore sancti
Martini, » il faut entendre une sorte de monastère. C'est peut-
être du même établissement qu'il s'agit aussi dans un passage où
Grégoire de Tours parle d'une basilique de Saint-Martin, consa-
crée par l'évèque du Mans Badégisil : « Invitatus autem Bade-
gyselus Cenomannorum episcopus quodam loco diocesis suae ad
basilicam beati viri et nomiue et reliquiis consecrandam^ » Il n'y
a pas contradiction entre ce « quodam loco diocesis suae » et le
« infra mui'ania Cenomaunis » de la charte : Grégoire, répétant
un récit qu'il devait tenir d'autrui, pouvait n'avoir pas la notion
précise du lieu dont il parlait. Badégisil fut évèque du Mans de la
fin de 581 à la fin de 586. La fondation de l'oratoire de Saint-
Martin serait donc antérieure de plus de dix ans à la confirma-
tion de biens qui lui fut accordée par Théodebert.
Cette fondation, quelle qu'en soit la date précise, fut assez
durable. En 616, Bertrand, dans un autre article de son testa-
ment, la désigne toujours sous le nom d'oratoire de Saint-Martin,
au nombre des églises auxquelles il lègue une somme ou une
valeur de 5 sous d'or^. Auix"^ siècle, au temps d'Aldric, la « cella
sancti Martini infra murum civitatis » possédait un certain
nombre de domaines ruraux, villae ; un acte du 31 décembre 832,
de l'empereur Louis le Pieux, nomme ces villae parmi celles
dont les dîmes et nones doivent appartenir à la cathédrale du
Mans^. Avant ses biens à elle, la cella devait avoir aussi ses
archives : c'est là que l'auteur des Actus aura vu et copié (pour
la dénaturer) la charte du roi Théodebert IL
C'était le seul titre ancien qui subsistât alors dans ces archives,
car c'est le seul que le compilateur des Actus pontificum en ait
tiré. Il n'y a pas trouvé l'acte même de la donation d'Eoladius et
de Baudomalla au monastère fondé par eux, acte qui fait l'objet
1. Ci-après, Appendice I. n» 000. g 32.
2. De virtutibus S. Martini, III, 35; édit. Arndt et Krusch, p. 641. —Cf.
Longnon, Géographie de la Gaule au VI' siècle, p. 298.
3. a Ad oratoria domni Martini, domni Victorii vel sancti Pétri infra moros
dabis in aururn ia caballo» sol. v. s Appendice I, n° 00, g 107.
4. « Et de omnibus Yillis quç ad cellam sancti Martini infra murum civitatis
pertinent. » Gesta Aldrici, XI, p. 40 (Miihlbacher, n° 883).
20 QDESTrONS MÉROVINGI£\.\ES.
de la confirmation de Théodebert. Au contraire, pour chacun des
trois monastères de Notre-Dame, de Saint-Galais, de Saint-Lon-
gis, il donne deux actes privés émanés des fondateurs, actes qui
avaient, dit-il, précédé chacune des chartes royales et que
celles-ci avaient pour but de confirmer. Ces actes sont trois dona-
tions et trois précaires, consenties toutes les six à l'évêque et à
l'église du Mans. La donation de Notre-Dame émane de deux
époux, Hareyarius et Truda, et de leur fille Tenestina, qua-
lifiée Deo sacrala^; la précaire, postérieure de quelques années,
porte le nom de Ténestine seules Les donations et les précaires
de Saiut-Calais3 et de Saint-Longis'' sont présentées comme
l'œuvre des deux saints dont ces monastères ont pris les noms,
Carileffus et Lonegisilus.
Ces quatre derniers actes, mis sous les noms de saint Calais et
de saint Longis, sont des faux dont la grossièreté, touchant au
ridicules dispense de toute discussion. Il n'en est pas de même
des deux titres du monastère de Notre-Dame : la donation d'Ha-
régaire et la précaire de Ténestine. Ici le faux se mêle au vrai
d'une façon déconcertante, et on est assez embarrassé, à pre-
mière vue, pour former un jugement. La seule solution à laquelle
on puisse s'arrêter est qu'ici encore nous avons afiaire à des
documents authentiques, mais viciés par des interpolations con-
sidérables.
L'authenticité est attestée par l'emploi de tournures ou de
formules qui appartiennent au style des actes mérovingiens et
qui ont cessé d'être en usage après la première race. Ainsi
l'exorde de la donation d'Harégaire, « Dum fragilitas humani
generis pertimescit, » etc., se rencontre plusieurs fois dans les
1. Mabillon, Vel. Anal., in-8% III, p. 88; Pardessus, I, p. 72; Appendice,
n» 000.
2. Vet. Anal., III, p. 92; Pardessus, I, p. 94; Appendice, n» 000.
3. Vet. Anal., III, p. 80, 84; Pardessus, I, p. 96, 98; Appendice, n" 000.
4. Vel. Anal., 111, p. 151, 155; Pardessus, I, p. 222, 224; Appendice, n»' 00.
5. Les deux saints, oubliant complètement la différence qui doit séparer et
qui a séparé toujours le genre narratif du genre juridique, racontent en grand
détail, dans ces jtrétcndus contrats, l'histoire de leur vie, de leurs pérégrina-
tions, des commencements de leurs fondations religieuses. Ces récits sont natu-
rellement d'une conformité rigoureuse avec les traditions adoptées par l'auteur
des Actus ponlificum. — Entre autres redevances stipulées au profit de l'évé-
clié, Longis promet chaque année duo modia vini, Calais butliculas d^ias
paratas, plenas de opiimo vino, l'un et l'autre ad opus canonicorum!
Vir. — LES ACTES DES EVÊQUES DU MANS. 2-1
formules 1 et dans les actes ^ ; il présente des jBns de membres de
phrases conformes aux lois de la prose métrique des bas siècles ^.
Mais, dira-t-on, le faussaire a pu le copier sur une pièce authen-
tique. Sans doute; mais, s'il avait eu entre les mains une autre
pièce mérovingienne, aurait-il résisté à la tentation d'en grossir
son recueil? Je ne le pense pas. Après s'être servi de la charte de
Théodebert II en faveur de Saint-Martin pour fabriquer sur ce
modèle trois fausses chartes de Childebert P"" et de Clotaire II, il
a tenu à utiliser le modèle lui-même et lui a donné place dans son
livre, à côté des copies qu'il en aA^ait faites. Il nous aurait conservé
de même le modèle de l'exorde de la donation d'Harégaire, s'il
en avait eu un. Et, s'il n'en a pas eu, il faut que la pièce soit
authentique, car ce n'est pas lui qui aurait su, au ix* siècle,
écrire en bonne prose mérovingienne. — Plus loin, « pro reme-
dium animae nostrae et remissionem peccatorum nostrorum, ut
çternam in futurum apud Dominum consequi mereamur, » est
également conforme a une formule mérovingienne conservée par
le recueil de Marculfe^. Seulement, au lieu de l'adjectif aeter-
nam, qui, isolé, ne signifie rien^, Marculfe donne le substantif
veniam : aeterna^n dans notre texte ne peut donc être qu'une
faute de copie, faute facilitée par la forme de I'm, qui, en cursive
mérovingienne, ressemble à un a minuscule carolingien. La
même formule nous offre le modèle textuel des dix ou douze der-
nières lignes de notre acte, contenant la clause pénale, depuis
« Licet in cessionibus » jusqu'à « cum stipula tione subnixa. » —
Les noms des donateurs, Haregarius, Truda, Tenestina, sont
1 . Formulae Arvei'nenses, n" 3 ; Marculfe, II, 2 et 4 ; Formulae Turonenses,
Addit. 1 ; Formulae Merkelianae, i (E. de Rozière, n" 64, 175, 345, 195, 194;
Zeumer, p. 30, 74, 76, 159, 241).
2. Brandi, Die Reichenauer Urkundenfalschungen (1890, 111-4°), p. 89, 91.
3. 0 Dura fragilitatis (lisez fragilitas) humant generis pertimescit ultimum
vitae tempore [lisez ultima vilae tempora) subitanea transposiliône vèntûra,
oportet ut non inveniat unumquemque honiinem împàrâtum, ne sine ali-
quo boni operis respectura vïigrât de-[k5c]-sëcïilo, nisi dura suo jure el
polestâtë cônsistit, preparet sibi viam salutis per quani ad Çternam valeat
healUudinem përvënlre. » Pour la correction de de seculo en de hoc seculo,
voyez Brandi, ibid.
4. Marculfe, II, 4 (E. de Rozière, n» 345; Zeumer, p. 76).
5. Mabillon et les éditeurs qui l'ont suivi donnent xiernam mercedem, mais
ce dernier mot a été ajouté par conjecture; il n'est dans aucun des deux manus-
crits.
22
QUESTIONS MEROVINGIENNES.
rares, mais n'ont rien d'invraisemblable. On ne s'étonne pas de
les rencontrer dans un texte authentique, et on s'étonnerait qu'un
faussaire les eût inventés. Dira-t-on qu'il les a pris dans la tra-
dition? Ce n'est pas probable, car rien n'indique l'existence d'une
tradition à ce sujet. Les Gesta Aldrici prononcent une seule
fois le nom de Ténestine et ne font aucune mention de son père et
de sa mère*; les Acius pontifîcum ne leur consacrent à tous
trois que quelques lignes fort sèches, dont toute la substance
paraît tirée de la donation même^ Le nom de la mère de Ténes-
tine, écrit au commencement de l'acte, au nominatif, Truda,
devient, à la fin du même acte, au génitif, Trudane : « Signum
Trudane uxore ipsius. » C'est la déclinaison régulière des noms
de cette forme en latin mérovingien : un faussaire carolingien
n'aurait pas su décliner ainsi. — Enfin, l'avant-dernier para-
graphe de la donation, la clause qui précède immédiatement la
clause pénale, est encore la reproduction textuelle d'un passage
de Marculfe. Et l'on ne saurait imputer à l'auteur des Actus
d'être allé chercher ce passage, dans Marculfe ou ailleurs, pour
l'insérer ici : car, d'une part, il y a fait quelques fautes de copie,
dont l'une, rem data pour remota, rend toute la phrase inin-
telligible 3; et, d'autre part, cette clause, si l'on en rétablit le vrai
texte, a pour but d'interdire toute entreprise de l'évêque sur les
biens du monastère, c'est-à-dire de repousser à l'avance les pré-
tentions que notre écrivain s'attache précisément à soutenir. Il
est donc clair qu'il n'y a rien compris, et qu'il n'a fait que la
copier de son mieux telle qu'il l'a lue ou qu'il a cru la lire dans
le document original :
Marculfe : Ea scilicet ratione Harégaire : Ea scilicet ralione
alquc pretexto ul remota ponti- atquc prétexte ut rem data pon-
ficum simulque ecclesiasticoruni tificis simulque çcclesiasticorum
omnium offîcialium seu publico- om\\\\\m ponti ficalium seu publi-
1. « SanctÇ TencstinÇ precipue virginis quÇ et raonasteriolum sanctç Mariç
in rcbiis senioris '.'cclesiç una cum adjiilorio sancti Innocentis prefixÇ urbis
episcopi conslruxit » [Gesta Aldrici, XLIV, p. 124).
2. Vel. Anal., in-S-, 111, p. 78. — La Vie de saint Rigomer, publiée par
l'abbé Lebeuf, Dissertations sur l'hist. de Paris, I, p. 211, est évidemment
l)ostérieurc aux Actus et inspirée de leur récit. Si notre auteur avait pu la
connaître, il n'eût j)as manqué d'orner son ouvrage des détails merveilleux
qu'elle renferme.
3. 11, 4 (E. de llozière, n° 345; Zeumer, p. 76).
Vri. — LES ACTES DES EVEQUES DU MANS.
23
rum omnium potestale, nuUas
functiones vel exaclionis neque
exquesita et lauda convivia, neque
gratiosa vel insidiosa munu-
scola, neque etiam caballorum
pastus aut paraverida vel carra-
rum angaria, aut quodcuraque
functiones titulum dici potest de
ipsa facultate paenitus non requi-
ratur, sed sub intégra emuni-
tate facultaticola ipsa sicut a me
hucusque possessa est, in jure
oraturio sanctae Mariae et pre-
dictorum pauperum debeat Deo
protegente et opitulante persi-
sterez
corum omnium potestatc privan-
das nullas functiones vel exa-
ctiones neque exquisita et lauda
convivia, neque gratiosa vel in-
sidiosa munuscula, neque etiam
caballorum pastus atque parave-
reda vel angaria aut in quod-
cumque functiones lilulnmjudi-
ciaria potestate dici potest de
ipsa facultate paenitus non re-
quiratur, sed sub intégra emu-
nitate facultaticula sicut a nobis
hucusque possessa est, in jure
oratorio sanctae Mariae et pre-
dictorum sanctorum apostolorum
... debeat Deo protegente et opi-
tulante consistere.
L'interpolation est attestée par la contradiction qui existe entre
les diverses parties de la pièce. Au commencement d'une phrase,
les auteurs de l'acte font donation de tous leurs biens au monas-
tère qu'ils ont fondé, et, dans la suite de la même phrase, ils ins-
tituent héritiers l'évêque et la cathédrale du Mans; ainsi ils
donnent leurs biens à l'un et les lèguent à l'autre :
Et omnes res nostras atque mancipia quem ex légitima succes-
sione nobis obvenerint totum et ad integrum ad jamdictum mona-
sterium per hoc testamentum conditîonis tradidimus atque conflrma-
vimus, et post nostrum discessum jamdicta aecclesia sanctae Mariae
et sancti Gervasii et Prothasii Cçnomannis civitate constructa vel
ejusdem pontificis heredes instituimus et eos appellare volumus.
Ici il ne s'agit que des biens des fondateurs, donnés d'abord au
monastère, puis à l'évêché; plus loin, c'est le monastère lui-même
qui est donné à la cathédrale :
Ad partibus sanctae Mariae et sanctorum martyrum Gervasii et
Prothasii Cenomannis civitate vel ejusdem pontificis ipsum mona-
l. Marculfe, II, 1 (E. de Rozière, n" 571; Zeumer, p. 71). — Remarquer les
fins des membres de phrases, toutes correctes au point de vue de la métrique :
omnium potêstâte, laûdà convivia, insidiôsd mûnûscola, carrârum
âagària, paenitus nôn-rëquirâiur, hucusque pôssèssa-est , opilulântë
pêrslstêre.
24 QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
steriolum cum omnes res ad se pertinentes... in vestram faciatis revo-
care polesLaLem vei dominalionem.
Il a été dit que le monastère posséderait ses biens en dehors de
tout pouvoir et de toute ingérence de l'évêque et de ses agents,
« rem[o]ta pontiâcis simulque çcclesiasticorura omnium ponti-
ficalium [pour officialium] seu publicorum omnium potestate, »
et avant la fin de la même phrase on trouve une incise qui subor-
donne la propriété du monastère à l'évêché :
sed sub intégra emunilate faculLaticula sicut a nobis hucusque
possessa est, in jure oratorio sanctae Mariae et predictorum sancto-
rum apostolorum, sub jure et potestate et dominatione sanctae
Mariae matris Domini nostri Ihesu Xpisti vel sanctorum martyrum
Gervasii et Prothasii et eorum rectoribus atque pontificis, debeat
Deo protegente et opitulante consistere.
La contradiction est dans la forme autant que dans le fond.
Tantôt la cathédrale et l'évêque sont nommés à la troisième per-
sonne :
apud domno ac venerabile sede apostolico Innocenti Cçnoman-
nicQ çcclesiae presule deprecavimus una cum sancta congregatione
in ipsa urbe consistentes ut per beneficium nobis concederet...
tantôt ils sont apostrophés à la seconde personne, comme si l'acte
leur était adressé :
et post nostrum Deo jubente de hac luce discessum, sicut superius
insertum est, vos aut rectores, presules, successoresque vestros in
vestram faciatis revocare potestatem vel dominationem...
Dans un des passages précédemment cités, les deux tournures
incompatibles sont réunies en une même phrase :
ad partibus sanctae Mariae et sanctorum martyrum Gervasii et
Prothasii Genomannis civitatevel ejusdem pontificis... quae de rébus
vcstris pcr vcstrum beneficium a vobis accepimus... in vestram
faciatis revocare potestatem...
Bien plus, dans une phrase du milieu de l'acte, les rôles sont
intervertis, et c'est l'évêque qui, à son tour, parle à la première
personne :
(iUjus petitionis libenter animo susccpimus et concessimus eis per
Vir. — LES ACTES DES e'vÊQUES DU MANS. 25
nostrum beneficium ipsam aream ad ipsum monasterium facien-
dum...
Tout cela est incohérent et trahit la main d'un interpolateur
maladroit. Cet interpolateur travaillant, nous le savons, dans
l'intérêt de l'évêché, on est autorisé à lui attribuer les clauses
favorables à l'évêché et à considérer comme des restes de l'acte
authentique celles qui consacrent la propriété indépendante du
monastère. Il faut mettre aussi sur son compte, tout au moins,
les passages où l'évêque est mal à propos nommé soit à la seconde,
soit à la troisième personne. Tout cela est à éliminer du texte
authentique. Malheureusement le faussaire, pour faire place à
ces diverses additions, a dû supprimer quelques-unes des clauses
primitives, en sorte qu'après l'éhmination des parties apocryphes,
il ne reste qu'un acte tronqué et imparfait. Il en reste assez,
cependant, pour juger que cet acte était une donation des époux
Harégaire et Trude et de leur fille Ténestine, religieuse, en faveur
du monastère fondé par eux sous le vocable de Notre-Dame et
des saints Pierre et Paul, et que cette donation avait été dressée
suivant une formule apparentée à celles que Marculfe a recueil-
lies sous les numéros 1 et 4 de son livre II.
Dans la précaire de Ténestine, la formule du début, rappelant
celles d'un grand nombre d'actes analogues du même temps, est
sans doute authentique :
Domino [lisez Domno] sancto ac venerabile sede apostolico Inno-
cente Genomannicç aecclesiç presule, una cum sancta congregatione
ex ipsa urbe consistentes, ego in Dei nomine Tenestina Deo sacrata
filia quondam Haregario et Trudanç peccatrix [lisez precatrix] a
vobis accède. Dum et mea fuitpetitioet veslradecrevit voluntas, ut...
L'interpolateur de la charte précédente paraît s'être inspiré de
ce début, quand il a écrit :
... quem apud domno ac venerabile sede apostolico Innocenti
Gçnomannicç çcclesiae presule deprecavimus, una cum sancta con-
gregatione in ipsa urbç consistentes, ut...
En effet, « domno ac venerabile sede apostolico » était un titre
qu'on plaçait volontiers devant le nom d'un évêque, au début
d'un acte, dans la formule de suscription destinée à indiquer que
26
QUESTIONS MEROVINGIENNES.
l'acte lui était adressés mais on ne l'employait guère dans le
corps d'une phrase, où l'évêque était nommé à la troisième per-
sonne. — Une autre phrase paraît avoir passé de la charte de
Ténestine à celle d'Harégaire :
Harégaire : Et censivimus an- Ténestine : Et censivimus vo-
nis singulis ad festivilatem sancti bis annis singulis ad feslivilatem
Gervasii et Prothasii , quod est sancti Gervasii et Prothasii, quod
XIII kl. julias, de argento libra i est xiii kl. juhas, vestitos duos
transsolvere faciamus. et cappas duas episcopales et de
argento libra i transsolvere facias
[sic] .
Le fond et la forme de cette clause sont mérovingiens. On la
trouve ordinairement, à l'époque mérovingienne, dans les actes
de précaire^ adressés par des particuliers, àdesévêques ou à des
abbés. Ces actes commencent régulièrement par l'adresse à
l'évêque ou à l'abbé en faveur de qui ils sont consentis : « Dorano
sancto ac venerabili... episcopo » ou « abbati... » Telle est la
forme sous laquelle se présente la charte de Ténestine, fille d'Ha-
régaire ; telle n'est pas celle de l'acte d'Harégaire lui-même, qui
n'est pas une précaire, mais une donation. C'est donc dans la
1. Marculfe, I, 6, 26; II, 5 (E. de Rozière, n" 518, 431, 345; Zeuraer, p. 46,
59, 77).
2. Form. Turon., 7 : « Unde censivi me annis singulis ad feslivilatem ipsius
sancli partibus veslris reddere argentum lantum » (E. de Rozière, n" 319 ; Zeu-
mer, p. 139). — Additamenla e codicibus formularum Turonensium, 3 : « Unde
censisli le a nobis annis singulis ad feslivilatem sancli illius in luminaribus
ipsius sancli vcl pro mercedis luae augmenlum argentum soledos tanlos »
(E. de Rozière, n' 327; Zeumer, p. 160). — Form. Lindenbrog., 3 : « Et pro
ipso usu censivi vobis annis singulis denarios seu solidos tanlos, ut ipsos ad
festivilatem sancti illius, diem illum mensis illius, exsolvcre faciam » (E. de
Rozière, n° 331 ; Zeumer, p. 269). — Addit. colledionis Flaviniacensis, 3 :
« Et censislis me annis singulis pro ipsis rébus festa sancti ill. argenlo vel
quodlibct solvere faciam » (E. de Rozière, n" 341 ; Zeumer, p. 490). — Ibid.,
4 : « El censivimus te annis singulis pro ipsis rébus festa sancti illi cera aut
argentum tantum partibus ipsius monaslerii solvere facias » (E. de Rozière,
n" 320: Zeumer, p. 491). — Cf. E. de Rozière, n" 321 et suivants. — Précaire
de Wademer et Ercamberle pour Sainl-Germain-dcs-Prés, du jeudi 20 août 683
ou du dimanche 20 août 730, aux Archives nationales, K 4, n* 5 : « Et cinso
annis singulis de feslivilate in fcstivitaiew s«nc/i Germani quod evenil ii kl.
junias solidus in argenlo xxx dare et adimplere sludeamus » (Tardif, Monu-
ments historiques, p. 19; Letronne, planche XLIV).
VII. — LES ACTES DES ÉVÊQOES DU MANS. 27
charte de la fille seulement, et non dans celle du père, que cette
disposition a pu figurer et qu'on doit la tenir pour authentique.
L'interpolateur, voulant modifier la donation d'Harégaire, pour
transformer ses dispositions au profit du monastère en disposi-
tions au profit de l'évêque, a emprunté et transporté dans cet
acte la clause en ce sens qu'il rencontrait dans l'acte voisin. —
Quant à l'objet de cette clause, il n'est pas formulé exactement
de même : d'un côté il est question seulement d'une livre d'ar-
gent, de l'autre on ajoute à cette somme des redevances en nature,
demandées au travail manuel des religieuses de Notre-Dame,
deux « vêtements (?) » et deux chapes épiscopales. Ce détail ne
semble pas ancien, et il est probable qu'on en trouverait difficile-
ment l'analogue dans les textes de la première race. C'est donc
une addition de l'interpolateur ; comme elle n'a pas passé avec le
reste de la clause dans la donation d'Harégaire, il faut qu'elle
ait été opérée dans la charte de Ténestine postérieurement aux
emprunts faits d'une pièce à l'autre. Ainsi la place authentique
de cette clause est dans l'acte de Ténestine, et son texte authen-
tique est dans l'acte d'Harégaire.
S'il est choquant, dans la donation d'Harégaire, de voir au
milieu de l'acte le discours du donateur s'interrompre et l'évêque
donataire prendre la parole « cujus petitionem libenter animo
suscepimus, et concessimus... » pour la rendre ensuite à l'auteur
de la charte et reparaître lui-même à la seconde personne « res. . .
quae de rébus vestris per vestrum beneficium a vobis accepimus, »
que dira-t-on de la précaire de Ténestine, où l'interlocuteur
change plusieurs fois de suite, tantôt d'une phrase à l'autre, tan-
tôt dans une même phrase?
Domino... Innocente Cenomannicç aecclesiç presule... ego in Dei
noniine Tcnesiina Deo sacrata fîlia quondam Haregario et Trudanç
p[re]catrix a vobis accedo... Genitor meus apud vos et vestram con-
f/regationern deprecalus fuit ut ipsis licentiam dédissent... Et pro
hac causa ego jamdictus pontifex... tibi ipsum inceptum monaste-
riolum una cum ipsas res... tam illas quem nos de rébus sanctae
Mariae vel saneti Gervasii et Prothasii in augmentum ad présent!
loco construendum per beneficium condonavimus, que et illas quem
genitor vel genitrix mea per strumenta cartarum ibidem legibus tra-
didero atque confirmavero , tempore vitae meae ad usufructuario
ordine per vestrum beneficium tenere permit tiinus , et censivimus
28 QDESTIOXS MÉROVIXGIENXES.
vobis annis slngulis... libra i transsolvere facias... Et posl tuu7n
quoque Deo jubente de hac luce discessum, absque [u]llius judicis
consignatione aut heredum nostrorum contradictione... in vestram
faciatis revocare poteslatem. Et ut haec precariç... una que in the-
sauro sancti Gervasii et Prothasii recondita sit et alia quam ego
Tenestina Deo sacrata a vobis accepero, firmam obtineant vigorem,
manus nostras... decrevimus roborare... Ego Innocens episcopus
hanc precariam a me faclam subscripsi.
Il est impossible d'imaginer un mélange plus incohérent de
tournures contradictoires. On ne peut l'expliquer que par le tra-
vail d'un rédacteur qui, voulant retoucher son oeuvre, aura
raturé et surchargé sa copie, sans prendre un soin suffisant de
mettre partout la première rédaction d'accord avec ses correc-
tions. Mais se livrer à un pareil travail sur un ancien document,
qu'on prétend publier à titre de pièce justificative, c'est faire
œuvre de faussaire. Toutes les phrases où s'observe ce mélange
sont donc des phrases falsifiées. Le début, qui paraît authentique,
indique un acte de Ténestine et non un acte de l'évêque : les
formes primitives et authentiques sont donc, en général, celles
où la sainte fille parle à la première personne ; les endroits du
texte où l'évêque prend la parole sont ou interpolés ou altérés.
Comme le faussaire voulait établir la sujétion ancienne du monas-
tère à l'évêché, il aura pensé qu'il imprimerait plus fortement
cette idée dans l'esprit de ses lecteurs, s'il leur montrait, à côté
de la donatrice disposant de son bien, l'évêque parlant en maître
et réglant à sa convenance le régime de la nouvelle fondation.
Seulement il a travaillé trop vite; comment s'en étonner, si l'on
considère le labeur considérable que représente l'ensemble de son
œuvre?
La donation d'Harégaire paraît, ai-je dit, avoir été consentie
en faveur du monastère seul, et il semble que tout ce qui y est
stipulé en faveur de l'évêque soit interpolé. Cette solution ne sau-
rait être étendue à l'acte de Ténestine. Ici, la mention de l'évêque
se rencontre dès la première ligne, dans l'adresse, qui a une cou-
leur bien mérovingienne. D'ailleurs, si l'on prétendait éhminer
toutes les clauses qui tendent à établir, entre la fondatrice de
Notre-Dame et l'évêque du Mans, le rapport de précariste à pro-
priétaire, on ne voit pas ce qui resterait. L'acte était donc déjà,
sous sa forme originale, une reconnaissance de précaire souscrite
VII. — LES ACTES DES EVEQCES DU MANS. 29
par Ténestine en faveur de levêque, c'est-à-dire l'aveu d'un
rapport de subordination du monastère à révêché. Le tort de
l'auteur des Actus a été de vouloir faire remonter aux parents
de Ténestine une situation qu'elle avait établie après eux. C'est
pourquoi il a transporté du second acte au premier la clause rela-
tive aux cens dus à la catliédrale, et il a introduit dans celui-ci
la phrase où l'évêque, parlant à la première personne, énonce
les concessions dont les fondateurs lui sont redevables. C'est
aussi la seule explication qu'on puisse donner d'une des incohé-
rences grammaticales les plus choquantes de la précaire de
Ténestine :
monasteriolum una cum ipsas res ad se pertinentes vel aspicien-
tes... illas quem genitor vel genitrix mea per strumenta cartarum
ibidem legibus tradidero atque confirmavero.
Ces deux derniers verbes au singulier prouvent que les mots
genit07' vel genitrix mea sont étrangers à la phrase. L'inter-
polateur les a ajoutés, afin de faire remonter au premier jour de
la fondation du monastère le contrat de précaire et le rapport de
subordination qui en résulte ; mais il a oublié de changer, pour
la mettre d'accord avec cette addition, la désinence des deux
verbes. — C'est là un exemple, remarquons-le en passant, qui
montre une fois de plus avec quelle rigueur un éditeur doit s'in-
terdire de faire aucune correction aux leçons d'un manuscrit,
sans en avertir ses lecteurs. Au lieu de « tradidero atque confir-
mavero, » Mabillon (dont le texte a été nécessairement suivi par
les autres éditeurs) a imprimé « tradiderunt atque confirmave-
runt. » Nulle correction ne pouvait sembler plus certaine et par-
tant plus inoffensive. En l'opérant, cependant, il a failli priver
la critique d'un indice précieux, qui contribue à préciser la vraie
portée et la valeur de deux des plus anciennes chartes publiées
par lui. Ténestine désigne ainsi le monastère de Notre-Dame :
illud raonasteriolum quod aedificare coeperat pater meus et mater
mea in honore sanctae Del genitricis Mariae et sanctorum aposlolo-
rum, et imperfectum dimiserunt, quod est situm in terralurio san-
ctae Mariae vel sanctorum marlyrum Gervasii et Prothasii, juxta
murum Genomannis civitate, supra fluvium Sartae.
Le « quod aedificare coeperat, » le « imperfectum dimise-
runt » sont des traits qui sentent plus la narration historique que
30 QUESTIONS MEROVINGIENNES.
le style notarial ; je ne serais pas disposé à les croire authen-
tiques, non plus que les mots « pater meus et mater mea, » non
accompagnés de quelque formule pieuse, bonae memoriae ou
autre. Au contraire, on reconnaît le style des actes mérovingiens
dans les deux incises qui désignent, l'une les patrons du monas-
tère, « in honore sanctae... Mariae et sanctorura apostolorum »
(c'est-à-dire saint Pierre et saint Paul), l'autre le droit supérieur
de la cathédrale, « in terraturio sanctae Mariae vel sanctorum
martyrum Gervasiiet Prothasii. » Dans une province voisine, en
Anjou, le recueil dit des Formulae Andecaveyises montre plu-
sieurs exemples de terrains situés « in terraturio sancti illius »
et vendus ou cédés par des particuliers à d'autres particuliers ^
Certaines églises avaient donc sur l'ensemble d'un territoire une
sorte de droit général de seigneurie, qui n'excluait pas, sur telle
ou telle parcelle du même territoire, l'existence du droit de pro-
priété privée : par conséquent, l'hypothèse qu'Harégaire avait pu
librement disposer, en faveur de sa fondation, du terrain où il
l'avait établi, n'empêcherait pas d'admettre que ce terrain fût
situé sur le territorium de la cathédrale. Cette dernière circons-
tance peut d'ailleurs aider à comprendre comment Ténestine aura
été amenée à resserrer le lien qui attachait son couvent à la
cathédrale et à transformer en tout ou en partie (sans doute en
échange de quelque concession d'une utilité plus immédiate) la
propriété de celui-ci en tenure précaire. — Les mêmes mots in
terraturium se retrouvent dans un passage de la donation d'Ha-
régaire, mais ici il semble impossible de leur attacher une signi-
fication raisonnable :
... ut aliqua cellula ac monasterium in terraturium sanctae Mariae
1. Formulae Andecavenses, 4 : « Constat me Tindedisse et ita vindedi ad
venerabile fratri illa viniola, plus menus jectus tantus, et residit in terratu-
rium sancti illius, in fimdo illa villa... ut de ab odiernum die, memoratus
emlor, quicquid de ipsa vinia facere volueris, liberam in omnibus babeas
polestatem facicndi » (E. de Uozière, III, p. 331 ; Zeumer, p. 6). — 8 : « Inci-
pit concamius... Hoc dedil illi ad racione illo campo ferente raodius tantus, et
est super terreturio sancti illius, et subjungat de unus latus campus illius;
similiter in alio loco dédit illi super ipso terreturio ad racione illo campello
ferente modius tantus, et subjungat de uno latere campus illius; ut quicquid
exinde facere voluerit, absque praejudicium sancti illius cujus terra esse vide-
tur, lii)eram in omnibus habeas potestatem » (E. de Rozière, n- 308; Zeumer,
p. 7). — Cf. ibld., n- 21, 22, 37, 40, 54; E. de Rozière, n"' 280, 375, 171, 227,
22G; Zeumer, p. 11, IG, 17, 23.
VII. — LES ACTES DES e'VÈQUES DU MANS. 3<
Dei genitricis et Domini nostri Ihesu Xpisti vel sanctorum apostolo-
rum Pétri et Pauli construere ac çdifîcare deberemus...
Peut-être faut-il lire « cellula ac monasteriura [vel ojraturium
[in lionorem] sanctae Mariae... » Il faut aussi supprimer, avant
et après genitricis, les deux mots Deiei et, car, si Jésus-Christ
avait été l'un des patrons du monastère, il aurait été nommé
avant sa mère et non après ; il faut donc lire : « sanctae Mariae
genitricis Domini nostri Ihesu Xpisti. »
Des emprunts de l'une des deux pièces à l'autre sont aussi à
signaler dans les clauses finales et dans les souscriptions. L'an-
nonce des signatures, dans les deux actes, est ainsi conçue :
Haréyaire : Et ut haec cessio Tènestine : Et ut haec prçca-
firmior habeatur et inviolabihter riç uno tenore conscripta... fîr-
conservetur, manus nostras sub- mam obtineant vigorem, manus
terfirmavimus et aliorum bono- nostras proprias subterfirmavi-
rum virorum decrevimus robo- mus et bonorum virorum decre-
rari. - vimus roborare.
« Subterfirmavimus » d'abord et « decrevimus roborari »
ensuite, cela fait deux verbes, là où un seul suffirait. En
revanche, il manque un substantif auquel puisse se rapporter le
génitif « bonorum virorum » . Il est donc probable que subterfir-
mavimus est une faute de copie pour suhscriptionibus : « manus
nostra[e] sub[scriptionib]us et aliorum bonorum virorum decre-
vimus roborari. » Comme une même faute de copie ne se produit
pas, en général, deux fois séparément, il faut en conclure qu'ici
le compilateur a transporté d'une pièce à l'autre la clause qu'il
avait, une première fois, mal copiée dans l'une ou l'autre : mais
il serait bien difficile de dire ici de quel côté est l'original, de quel
côté la copie.
Quant aux souscriptions, elles paraissent plus authentiques
dans la charte de Tènestine que dans celle d'Harégaire. L'une
des premières est celle de l'évêque du Mans :
Tènestine : Ego Innocens epi- Harégaire : Ego Innocens acsi
scopus banc precariam a me fa- indignus peccator episcopus a
ctam subs. me facta subscripsi.
L'évêque du Mans devait signer la précaire, dans laquelle il
était l'une des parties contractantes, et pouvait en dire : « hanc
precariam a me factam. » Il n'avait pas à signer la donation
32
QUESTIO.VS MEROVINGIENNES.
d'Harégaire au monastère, qui était pour lui, comme on dit en
droit, res inter alios acta, ni surtout à la donner pour son fait,
« a me facta. » L'interpolateur a donc emprunté cette souscrip-
tion au second acte pour l'incorporer au premier, sans en chan-
ger suffisamment la rédaction. — Les autres signataires sont,
dans la précaire, des prêtres, des diacres, des abbés, personnes
que leur rang appelait naturellement à entourer l'évêque et à
confirmer ses actes de leur signature; dans la donation, des
évêques, des comtes, dignitaires élevés, dont l'intervention dans
un acte privé est beaucoup moins vraisemblable. En outre, il n'est
pas un de ces prétendus évêques dont le nom se retrouve sur les
listes épiscopales des diocèses voisins du Mans , mais plusieurs
d'entre eux et des prétendus comtes ont des noms semblables à
ceux des clercs inférieurs qui ont signé la précaire de Ténestine :
Ténestine : Winitmundus le-
vita subs.
Hildemannus abbas subs.
Rolfredus archipresbiter subs.
Oslremundus presbiter subs.
Signum Winelmarco.
Signum Bernardo vicecomite.
Signum Oslruini.
Harégaire : Winimundus licet
indignus episcopus subscripsi.
In nomine Domini Hildeman-
nus indignus episcopus subscri-
psi.
FroLfridus indignus episcopus
subscripsi.
Signum Ostremundi comité.
Signum Winitmarci comité.
In Xpisli nomine Berhardus
indignus episcopus subscripsi.
Signum Ostrevini.
Il est clair que les noms de la seconde liste ont été copiés sur
ceux de la première. Il est inutile de chercher pour cette falsifi-
cation un motif compliqué. Sur les actes mérovingiens originaux
qui nous sont parvenus, les souscriptions sont quelquefois très
difficiles à lire ; c'est un travail qui demande beaucoup de soin et
de temps, et qui, pour le but poursuivi par l'auteur des Actus,
était à peu près inutile. Il était plus simple de composer une liste
de fantaisie, en empruntant des noms à une autre pièce. Pour
allonger cette liste, en outre, on a fait servir certains noms deux
fois : après «Winimundus licet indignus episcopus, » on trouve,
vingt lignes plus bas, « Ego Winitmundus scripsi et subscripsi, »
et, après le « Signum Winitmarci comité, » un « Signum Winit-
mari » sans qualification.
♦
vu. — LES ACTES DES ÉVÊQDES DU MANS. 33
La date des deux actes échappe à tout contrôle. Celle de la
donation d'Harégaire est : « v non. mai. anno II régnante
Childeberto rege; » celle de la précaire de Ténestine : « v kl.
mai. anno XIII régnante Childeberto rege. » Il est impossible
de dire si ces formules ont été fidèlement copiées ou falsifiées. Si
ce n'est pas aussi par l'effet d'une falsification que le nom de
l'évêque Innocent figure dans le second acte (dans le premier la
falsification ne me paraît pas douteuse), elles ne sauraient être rap-
portées qu'au règne de Childebert T'' et répondraient , la pre-
mière au vendredi 3 mai 513, la seconde au samedi 27 avril 524.
Ce n'est pas un résultat très vraisemblable, car ce seraient les
seules chartes aussi anciennes qui nous fussent parvenues. Mais,
sur un terrain aussi incertain, on ne peut rien affirmer : il faut
se borner à émettre des conjectures, à faire ressortir des vraisem-
blances et, en fin de compte, à exprimer des doutes.
Le seul point qui paraît assuré, c'est que les deux plus anciennes
chartes du monastère de Notre-Dame contiennent chacune un
fond véritable, mêlé avec des additions dues à l'industrie d'un
faussaire. En établissant le texte de l'une et de l'autre pour les
imprimer dans l'Appendice, j'ai essayé de distinguer, par l'em-
ploi de deux caractères différents, les parties qui m'ont paru
authentiques et celles qui m'ont paru fausses. J'ai à peine besoin
de dire que je présente le résultat de ce travail comme une hypo-
thèse provisoire et sous toutes réserves.
Les deux chartes, une fois interpolées et arrangées au gré du
faussaire, lui ont servi à leur tour de modèle pour la fabrication
de quatre pièces entièrement fausses, les deux prétendues dona-
tions et les deux prétendues précaires de saint Calais et de saint
Longis. L'opinion que je soutiens sur la fausseté de ces pièces ne
difierant pas de celle de tous les diplomatistes, on me dispensera
d'en donner une démonstration aussi facile que superflue. Disons
seulement : 1° que l'imitation des chartes de Notre-Dame se tra-
hit par l'emprunt de certaines fautes (comme rem data au lieu
de remota, qui se lit dans la donation de saint Calais et dans
celle de saint Longis comme dans celle d'Harégaire), par l'iden-
tité de certaines listes de témoins, etc.; 2° que la précaire de
Ténestine, au moment où elle a servi de modèle pour fabriquer
celle de saint Calais (d'où dérive à son tour celle de saint Lon-
gis), n'avait pas encore subi toutes les altérations signalées
4894 3
34 QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
ci-dessus : témoin, par exemple, les phrases suivantes, où l'acte
attribué à Calais paraît nous avoir conservé, plus fidèlement que
l'acte de Ténestine, les leçons primitives de ce dernier :
Ténestine : Lempore vilae meae Calais : per vestrum benefi-
ad usufrucluario ordine per ve- cium sub usufructuario ordine
strum beneficium tenere ^jenmï- tempore vitç meç... tenere per-
ti7nus. misistis.
Et censivimus vobis annis sin- Et censivi annis singulis...
gulis...
Et si negllgens aut tarda de Et si negligens aut tardus de
ipso censu apparueris, fidem ipso censu apparuero, fidera
exinde facias et... monasterio- exinde faciam et... monasterio-
lum tempore vitae luae perdere lum lempore vitç me§ non per-
non debeas. dam.
Et alicubi nec vendere nec do- Et alicubi nec vendere nec do-
nare nec alienare pontificium non nare nec alienare pontificium non
habeas... habeam...
Et post tuum quoque Deo ju- Et post meum quoquc Deo ju-
bente de bac luce discessum... bente de bac luce discessum...
in vestram facialis revocare po- in vestram facialis revocare po-
lestatem... testa Lem...
La fausse donation de saint Calais est datée « viii id. janr.,
anno XIIII régnante Childeberto rege; » sa fausse précaire
« XV kl. febr., anno XIIII régnante Childeberto rege, » dates
qui répondraient au 6 et au 18 janvier 525. Les fausses chartes
de saint Longis portent des dates non moins absurdes que celle
de la fausse charte de Clotaire II qui est censée les confirmer :
« VIII kl. decembris anno LU régnante Chlothario rege » et
« kl. decembris anno LU™" régnante Chlothario rege; » Clotaire
ayant à peine commencé (vers septembre 629) sa 46* année de
règne, on ne pourrait leur assigner de place, dans un catalogue
chronologique, qu'à la dernière année complète de ce prince, la
45% c'est-à-dire au 24 novembre et au l^"" décembre 628.
Les autres chartes relatives à Saint-Calais sont également
fausses. 11 y en a dix : quatre précaires, sous les noms des abbés
Gall, Sigran, Ibbolen et Sichald; cinq cliartes royales mérovin-
giennes, et une prétendue cliarte de Charlemagne. Les premières
vit. — LES ACTES DES ÉVÊQUES DU MANS. 35
sont quatre copies de la fausse précaire de saint Calais : on n'a
changé, dans chacune, que le nom de l'abbé, celui de l'êvêque et
la date. — Trois des chartes royales, attribuées respectivement à
Chilpéric I", à Dagobert P"" et à Dagobert III, ont pour objet de
confirmer les fausses précaires de Gall , de Sigran et d'Ibbolen (ce
dernier appelé, dans la prétendue confirmation royale, Gundo-
lenus au lieu d' Ibbolenus) . Ce sont des faux exécutés avec peu
d'art ; on y a laissé passer, par exemple, un trait exclusivement
caractéristique des chartes postérieures à l'avènement de la
dynastie carolingienne, la notification de la volonté royale à
l'universalité des sujets ou à l'universalité des chrétiens :
Chilpericus. .. Omnibus fldelibus sanctae Del çcclesiae et nostris
presenLibus et futuris nolum esse volumus...
Dagobertus... Igitur compertum sit omnibus fîdelibus nostris pre-
sentibus et futuris. . .
Dagobertus... Igitur omnibus fidelibus sanctç Del aecclesiç et no-
stris presentlbus et futuris notum esse volumus...
Les deux autres chartes royales mérovingiennes portent le nom
de Chilpéric, qui est sûrement, d'après les autres indices chrono-
logiques, une faute pour celui de Childéric III. La première est à
la fois une confirmation d'immunité accordée à l'êvêque, pour
son monastère de Saint-Calais, et la confirmation d'une préten-
due précaire faite par un abbé Didonus; l'autre est la confirma-
tion de la précaire attribuée à l'abbé Sichald. La première offre,
du moins dans une bonne moitié de sa teneur, une rédaction
d'apparence bien mérovingienne; on serait tenté de la croire
authentique, si l'on ne s'apercevait qu'elle a été copiée à peu près
mot pour mot sur une autre pièce, la confirmation de l'immunité
du domaine d'Ardin en Poitou, dont il sera parlé ci-après*. La
seconde est une imitation abrégée de la première. La première
est sans date ; la seconde porte la mention de la douzième année
du roi, qui ne régna que huit ans. Ces neuf prétendues chartes
mérovingiennes ont en commun entre elles et avec la précaire
attribuée à saint Calais un trait qui suffirait à en faire sauter aux
yeux la fausseté, l'énumération des redevances en nature qui
1. [La partie du mémoire où il devait être question d'Ardin n'a pas été
rédigée.]
â6 QUESTIONS MEROVINGIENNES.
doivent, dit-on, constituer le cens annuel payé par l'abbaye de
Saint-Calais à l'évêché du Mans :
Et censivi annis singulis ad matrem civitatis aecclesiam persol-
vere ejusque pontificibus atque rectoribus, id est ad lumen çcclesiç
de cera lib. un, et ad opus episcopi cambutta i et subtalares ii, et
ad opus canonicorum inibi Deo degentium butticulas duas paratas
plenas de oplimo vino et in cçna Domini plénum modium de ovis.
La charte attribuée à Charlemagne est un acte par lequel
l'empereur, après enquête, reconnaît et attribue à l'évêque du
Mans, Francon, la possession de l'abbaye de Saint-Calais. M. de
Sickel, si bon connaisseur en ces matières, y a reconnu un style
et des tournures qui ne peuvent appartenir qu'à l'époque de Louis
le Pieux ^ Elle paraît avoir servi de modèle à la charte authen-
tique de Louis, rendue pour le même objet, le 7 septembre 838, à
la suite d'une enquête dirigée par l'archevêque Drogon, frère de
l'empereur 2. Elle a donc probablement été fabriquée en vue de
cette enquête.
Tout le dossier de Saint-Calais dans les Actus pontificum est
donc apocryphe, et les diplomatistes modernes, comme les juges
de 863, l'ont condamné à bon droit.
Le dossier du monastère des religieuses de Notre-Dame du
Mans, « intra raurum civitatis et fluvium Sartae, » dans les
Actus, comprend encore, — avec la fausse charte de Childebert
et les chartes interpolées d'Harégaire et de ïénestine, — cinq
pièces : quatre mérovingiennes (trois actes de l'évêque Aiglibert
et un attribué au roi Thierry III) et une carolingienne (précaire
de l'évêque Mérolus sous Charlemagne).
L'une des chartes de l'évêque Aiglibert ^ n'offre ni motif de
suspicion ni difficulté d'aucune sorte. Elle est courte, mais inté-
ressante, car elle appartient à une catégorie d'écrits dont nous
n'avons, surtout pour une époque aussi reculée, que bien peu
d'exemples : les correspondances échangées entre les chefs de
grandes propriétés (tels que les évêques) et les intendants, agen-
1. Acta Karolinorum, II, p. 399.
2. Gesta Aldrici, XXXIX, p. 112; Miihlbacher, n' 951.
3. Appendice, n° 000.
vu. — LES ACTES DES EVEQUES DU MANS. 37
tes, missi discurrentes, chargés de gérer leurs biens. Celle-ci
est une lettre de l'évêque aux agentes ou missi préposés à l'ex-
ploitation de dix villages ou grands domaines ruraux de la
cathédrale, villae sanctç aecclesi<;, la Quinte, Tresson, Launay,
Detas (?), Longuève, Loudon, Gennes ouGesnes (?), Trans, Vil-
laines et Thorigné. Il leur notifie qu'il a concédé au monastère
de Notre-Dame les dîmes de tous les produits agricoles de ces
domaines et qu'ils aient à livrer régulièrement ces dîmes, à l'ave-
nir, aux missi de l'abbesse. La lettre que l'évêque avait signée
de sa main est datée du 9 juillet de l'an 2 de Clovis III (mardi
9 juillet 692) ^ L'abbesse qui gouvernait alors le monastère est
appelée Ade, « Deo sacrata Ada abbatissa. »
Une des meilleures raisons pour affirmer que cette pièce est
authentique, c'est qu'elle n'établit aucun droit ou prérogative de
l'évêché du Mans, en faveur duquel seul ont été fabriqués tous les
faux des Actus. C'est donc simplement pour orner et amplifier
son ouvrage que l'écrivain nous en a conservé la copie.
Les deux autres pièces au nom d' Aiglibert ^ sont moins deux
actes distincts que deux expéditions du même acte, sous deux
dates et avec des signatures différentes. Ils débutent l'un et l'autre
par une adresse à l'abbesse de Notre-Dame, appelée Adrehilde et
qualifiée de parente de l'évêque, « dilectissime propinqu»? nostr§
Adrehilde abbatisse. » Le texte, qui se répète textuellement
d'une pièce à l'autre, est très verbeux, ce qui est la faute de
l'auteur, et aussi très incorrect et difficile à entendre, ce qui est
peut-être seulement la faute des copistes. Il y est dit que l'évêque
a institué sa parente , Adrehilde , abbesse du monastère ; qu'il
désire lui laisser toute liberté, à elle et aux religieuses qu'elle
gouverne, pour se consacrer uniquement à la vie monastique,
sous l'autorité de l'évêque du Mans ; que celui-ci aurait le droit,
aux termes des constitutions de ses prédécesseurs, de leur impo-
ser des redevances et des cens onéreux, « reddibitiones et censa
onerosa, » mais qu'il n'en veut rien faire ; qu'il entend au con-
traire les en dispenser, « ut non. . . onerosa censa aut aliqua gravia
injuncta... requirantur, sed opéra vestimentorum atque alia
1. Sur l'avènement de Thierry III, voyez Krusch, dans Neues Archiv, XVI,
p. 579, note.
2. Appendice, n<" 000.
38 QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
quç ad sanctimoniales pertinet facieûdum vel vestimenta aeccle-
siastica sive pontificalia lavanda vel restauranda libenter facere
studeant ; » enfin, qu'il leur accorde pour l'avenir le droit d'élire
leurs abbesses. Il adjure ses successeurs, les rois et tous les dépo-
sitaires de l'autorité, de ne porter aucune atteinte à ces privilèges.
Le style diffus dans lequel ces idées sont exposées rappelle assez
bien celui des actes analogues du même temps'. On remarque
même, çà et là, telle formule dont on trouverait l'équivalent
exact dans d'autres chartes mérovingiennes". Rien ne s'oppose
donc à ce que chacune des deux chartes, prise en elle-même, soit
considérée comme authentique.
Le seul motif de suspicion qu'on ait fait valoir, c'est la bizar-
rerie qui nous a conservé cet acte en deux expéditions pareilles,
sauf la date et les souscriptions. L'un des exemplaires, daté du
mois de juin, l'an 11 de Thierry III (683), porte, avec la signa-
ture d'Aiglibert, celles de trente et un évêques et de quatre autres
personnes. L'autre, daté aussi de juin, mais de l'an 6 de Childe-
bert III (700), a été signé seulement par l'évêque Aiglibert et
par deux abbés, un prêtre, un archidiacre, un diacre et trois
personnes non qualifiées, en tout huit signataires autres que
l'évêque. Selon Bréquign}' et La Porte du Theil, cette seconde
forme de la pièce serait seule authentique, l'autre apocryphe :
Hanc autem discrepanliam indè manasse conjicimus, quôd ciim in
aliquo exemplari veleri deficerenl subscripliones el nolœ chronicae,
cas suc marie exscriplor supplevit, quod sœpiùs (?) accidisse norunl,
qui vêlera evolverunt inslrumenla. Prier Gharla dicilur emissa
anno xi Theodoricl Régis III (neque enim sub Theodorico IV vixit
Aigliberlus) -, poslerior, anno vi Ghildeberli III. Mabillonius, qui neu-
tram ignoravil, siquidem ulramquc edidil in aclis Cenomanensium
Episcoporum, unicam lamen in annalibus (t. I, p. 560) memoravil,
priorem sciiiccl-, de posleriorl vcrô sihiil, sanc quôd camdem esse
ulramquc arbilrabalur, mulalis lanlùm subscriplionibus et chro-
1. Pardessus, II, p. 123, 12G, 138, 23i, etc.
2. « Rogaiiius ergo ac conleslaimis coram Deo el augelis ejus...; » cf. la
tliaric de Tliéodéliude, 20 avril 627 (Queslions mérovingiennes, V, ou Bibl.
de l'Ecole des chartes, LI, p. 50) : « Proplerea rogo et coiilestor coram Dco et
angelis ejus... » Sur la clause : « Unde donmuruin episcoporum el nietropoli-
tanorum... », voir plus loin, p. 39-40.
Vir. — LES ACTES DES ÉVÊQUES DU MANS. 39
nicis notis, quas sinceriores in priori judicavil. Nos conlrà, quod
pace tanli viri dixerimus, priori temerè bas fuisse addilas conjici-
mus, et genuinas esse quse posteriori subjectœ sunt. Quorsùm enim
lîsec repetita concessio jàm ante annos quindecim concessse immu-
nitatis? An ut confirmaretur ? Sed tune prioris Gliartœ aliqua in
posteriori fuisset injecta mentio. Et quam confirmationem Gharta
posterior, paucis lantùmmodô Abbatum subscriptionibus munita,
importasse! priori privilégie plusquàm triginta Episcoporum sub-
scriptionibus vallato? Quin et tôt Episcoporum coacervata nomina
interpolationis suspicionem non lèvera afferunt. Adde hos plerosque
Episcopos, fatente Mabillonio, esse ignotos; adde quosdam cognitos
quidem, sed tune temporis non extitisse : sic Berarius ipsius Aigli-
berti decessor, Vindicianus Gameracensis Episcopus, Adalbertus
Suessionensis , Blideramnus Viennensis, Protasius Aquensis, dé-
mens Bellovacensis, Abbo seu Metensem volueris, seu Virdunensem
Episcopum. Deniquè subscriptio ipsius Aigliberti, qui Ghartam con-
didit, promiscuè intruditur inter testes ^...
« Pace tanti viri » était de mise, sous la plume de Bréquigny
et de La Porte du Theil, attaquant l'opinion d'un savant tel que
Mabillon ; il n'est sans doute pas besoin de la même précaution
oratoire pour combattre la leur. Celle des deux rédactions de
notre acte, qui porte la date de l'an 11 de Thierry III et les sous-
criptions d'un grand nombre d'évêques, offre plusieurs marques
d'authenticité.
Le texte de l'acte, pareil dans les deux rédactions, offre seule-
ment une clause en plus dans celle-ci ; elle est ajoutée tout à la
fin et ainsi conçue :
Unde domnorum episcoporum et metropohtanorum artium sedes
tenentiura suffragia possimus [pour poscimus], ut adhibeant merce-
dem et hoc sanctum privilegium cum societate beatitudinis et con-
sentire atque adfirmare una nobiscum non dedignentur.
Cette phrase est toute mérovingienne. Dans un fragment d'acte
du 6 mars 696 ou 697, qui est conservé en original aux Archives
nationales et qui est, comme celui-ci, un privilège accordé par
un évêque (celui de Chartres) à un monastère, on lit :
1. Bréquigny, p. 359, note; Pardessus, II, p. 253, note.
40 QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
Unde domnis... [mjetropolitanis arcium sedes divinitatis suft'ragia
poscimus, ut adhibenda mercidem hoc sanclum privilegium societate
beatitudinis veslre adsentirealque... reuna nobiscum almeLas vestra
dignetur*.
La périphrase « metropolitanorum artium sedes tenentium » a
dû être imaginée en un temps où le mot archiepiscopus n'était
pas encore entré dans l'usage courant, c'est-à-dire avant l'époque
carolingienne.
En 683, l'évêque du Mans était bien Aiglibert : des actes dont
l'authenticité ne fait aucun doute le montrent revêtu de cette
dignité en 673 2, en 675 ^ et en 692^. En 700, au contraire, son
épiscopat avait pris fin (probablement par sa mort) : à la date du
3 mars 698 ou 699, on rencontre son successeur Herlemond^.
Ainsi, des deux rédactions de cette charte, celle que Bréquigny
rejette offre seule une date régulière, et celle qu'il accepte une
date suspecte.
Enfin, les souscriptions des évêques, loin de condamner la
pièce, témoignent en sa faveur. Sur trente et un évêques, nom-
més sans désignation de siège, on peut en identifier au moins
seize, résultat considérable, si l'on songe combien la chronologie
épiscopale de la Gaule mérovingienne est imparfaitement connue.
Hilbertus, qui a signé le premier après l'évêque du Mans, n'est
autre que son métropolitain, Bertus, qui fut évêque de Tours
de 674 à 690 environ^, et qui, par conséquent, occupait ce siège
à la date de notre acte, juin 683. Viennent ensuite Landehertus
de Lyon (680-690)', Landobertus de Sens (677-691), BU-
dramnus de Vienne, qui, quoi qu'en dise Bréquigny, pouvait
vivre en 683, puisqu'on le trouve mentionné vers 678, et son
successeur Agraius seulement en 691, enfin un Gosenus en qui
il est aisé de reconnaître Agolenus ou Agosenus de Bourges
(682-696). Plus loin on trouve Herliiigus, évêque de Meaux à
1. Pardessus, II, p. 235 ; Tardif, p. 30, n" 36; Lctronne, n° XXXI.
2. Ci-après, p. ... [Paragrapiie qui n'a pas été rédigé.]
3. Ci-aprùs, p. 44, 51.
4. Ci-dessus, p. 37.
5. Ci-après, p. 55.
G. Ducbesnc, les Anciens Catalogues, p. 28.
7. Pour cet évêque et les suivants, j'emprunte les noms et les dates, sous
toutes réserves, à Gams, Séries episcnponim.
VIT. — LES ACTES DES EVÊQUES DU MANS. 4i
partir de 680, Aigliberius, sans doute l'évêque d'Angers* (et
non celui du Mans, nommé une seconde fois, selon la supposition
ridicule de Bréquigny) ; puis des noms légèrement altérés, mais
faciles à rétablir, Aclaldus pour Ageradus ou Aidradus de
Chartres (682-696), Rigobertus pour Sigohertus d'Orléans
(670-693?); puis Adalbertus de Soissons (680-684)2, Herme-
7iarius d'Autun (678-690), Vindicianus pour Vindilianus^ de
Cambrai (669-693), Aquilinus d'Évreux (663-690), Theode-
fredus d'Amiens (dont la mort n'est fixée à 681, chez les auteurs
modernes, que par conjecture), Beyndfus pour S end fus de
Laon (dont le successeur Omotarius devint évêque vers 688) ^
enfin Clemens de Beauvais, que les modernes considèrent comme
ayant été évêque de cette ville depuis 666 et au moins jusque
« vers » 680. Les évêchés auxquels appartenaient les quinze
autres sont sans doute de ceux, — beaucoup plus nombreux que
nous ne le voudrions, — pour lesquels nos listes épiscopales sont
incomplètes. Il y a un ou deux de ces prélats dont l'existence,
sinon le siège, est connu d'ailleurs : par exemple Prothasius,
appelé Pî'otadius dans un jugement de Childebert III, du 28 fé-
vrier 694^, et Berarius (confondu à tort par Bréquigny avec
l'évêque du Mans du même nom), dont la signature, sous la
forme Beracha?nus, figure sur le privilège de l'évêque de
Chartres, de 696 ou 697^, et est placée, là comme ici, à côté de
celle d'Aiglibert d'Angers.
Parmi ceux dont le siège est connu, on remarquera que tous
les métropolitains figurent au commencement de la liste, aussitôt
après l'évêque Aiglibert, auteur de l'acte. C'est un usage cons-
tamment suivi à l'époque mérovingienne '^, et l'observation en est
ici d'autant plus remarquable qu'elle est latente, puisque les
1. On n'a pas sa date exacte, mais il est le troisième d'une série de neuf
évoques qui siégèrent de 627 à 756 (Duchesne, les Anciens Catalogues, p. 55).
2. [Entre Adalbertus et Hermenarius figure Abbo. M. Julien Havet, en marge
de sa copie du document, avait écrit au crayon Mettensis.]
3. [Le texte du document, tel que l'a noté M. Julien Havet, porte effective-
ment Vindilianus . Il a inscrit en marge, au crayon, Canieracensis.]
4. [Après Berulfus vient, dans le document, Hadegarius. En marge, au
crayon, avec un signe de doute : ? Autgarius Noviomensis.]
b. K. Pertz, p. 58, n" 66.
6. Ci-dessus, p. 40, note 1.
7. Maassen, Concilia aevi Merovingici, etc.
42 QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
noms des évoques ne sont pas accompagnés de ceux de leurs dio-
cèses et qu'il faut un travail d'érudition pour les découvrir. Un
faussaire du ix® siècle n'aurait sûrement pas fait ce travail ; ce
trait suffit donc à garantir l'authenticité de la liste. Ajoutons qu'il
peut servir de point de départ à des conjectures complémentaires; .
ainsi Py^othasius ou Protadius, ici comme dans le jugement de
Childebert III, est nommé l'un des premiers ; c'était donc un
métropolitain, peut-être celui de Bordeaux?
Parmi les signataires ne figure aucun évêque de Rouen ; en
effet, M. Kruscli a montré^ que la mort de saint Ouen et l'élec-
tion de son successeur Ansbert eurent lieu en l'an 11 ou 12 de
Thierry III, 683-685 ; il est donc possible qu'à la date du privi-
lège d'Aiglibert, juin 683, le siège de Rouen fût déjà vacant.
Pour que trente et un évêques de toutes les parties de la
France aient signé un acte expédié au Mans, il faut qu'ils aient
eu une raison de se trouver réunis en cette ville ; cette raison n'a
pu être que la tenue d'un concile national. Ce concile du Mans
ne nous est connu par aucun autre indice ; mais rien non plus ne
nous dissuade d'y croire. Un autre concile, qui a laissé aussi peu
de traces, fut tenu à Rouen cinq ans plus tard, en 688 ou 689 ^
Nous l'ignorerions, sans une mention unique conservée dans un
texte hagiographique, la vie de saint Ansbert^.
La seconde expédition du privilège d'Aiglibert, datée de l'an 6
de Childebert et signée de huit abbés ou autres clercs, ne peut
pas plus être suspectée que celle de l'an 11 de Thierry III. Quel
intérêt un faussaire aurait-il eu à la fabriquer? Elle n'en dit pas
plus que la première, et elle est ou paraît moins vénérable, soit
par l'âge soit par la qualité des signataires. C'est le cas de répé-
ter les paroles de Bréquigny : « et quara confirmationem charta
posterior, paucis tantummodo abbatum subscriptionibus munita,
importasset priori privilegio plus quam triginta episcoporum
subscriptionibus vallato? » La date seule, qui répondrait, si on
la prenait telle quelle, au mois de juin 700, est sans doute alté-
rée. En effet :
1. Monntnenta Germaniae, in-k' \ Scriptores [rerum Merovingicarum, II;
Fredegarii et aliorum cronica, p. 322, noie 2.
2. Monumenta Germaniae, ibid.
3. Ni le concile (présumé) du Mans ni celui de Rouen ne sont mentionnés
dans le volume de M. Maassen, Concilia aevi Merovingici.
VII. — LES ACTES DES ÉVÊQDES DU MANS. 43
1° Il n'y aurait eu, comme le dit fort bien Bréquigny, aucune
utilité à faire confirmer par huit abbés et diacres du Mans un
décret de plus de trente évêques de France ; mais il pouvait y en
avoir beaucoup à faire approuver par trente évêques ce qui avait
été délibéré par huit abbés ou diacres. A priori, l'ordre chrono-
logique des deux actes est donc inverse de ce qu'il paraît être; la
prétendue seconde expédition est en réalité la première ;
2° Gomme je l'ai déjà fait remarquer, en 700, l'évêque du
Mans n'était plus Aiglibert, mais Herlemond;
3'' L'abbesse de Notre-Dame est appelée Adrehilde dans l'acte
de 683, Ada dans celui de 692, cité un peu plus haut. L'auteur
des G est a Aldrici, qui paraît avoir connu ces diverses pièces,
soit directement soit par ouï-dire, suppose que ce sont deux
variantes du même nom : « Sanctç Adç quç et Adrehildis alio
nomine nominatur'. » Mais l'hypothèse est gratuite. Cet auteur
se montre d'ailleurs bien mal informé, car il fait vivre sous
répiscopat de saint Innocent (après 511 et avant 559) cette con-
temporaine d' Aiglibert (vers 673-692). Pourquoi une même
abbesse dans les actes d'un même évêque aurait-elle été appelée
tantôt d'un nom et tantôt d'un autre? Pourquoi aurait-on tantôt
mentionné sa parenté av3c le prélat et tantôt l'aurait-on passée
sous silence? Or, si Adrehilde et Ada ne sont pas la même per-
sonne, et si celle-ci avait pris la place de celle-là dès 692, Adre-
hilde ne saurait être mentionnée dans un acte de l'an 700.
La seule hypothèse qui permette de résoudre ces difficultés,
c'est que la date est corrompue par l'effet d'une faute de copie.
Cette forme du privilège est celle sous laquelle il a dû être expé-
dié d'abord, à une époque comprise entre le début de l'épiscopat
d' Aiglibert (vers 673?) et 683. Plus tard, en juin 683, un concile
national ayant été réuni au Mans, Aiglibert en aura profité pour
faire ratifier son privilège par tous les évêques du royaume, en
soumettant à leur signature un second exemplaire de l'acte expé-
dié antérieurement.
En la forme, les deux expéditions de l'acte sont donc l'une et
l'autre autlientiques. Il est plus difficile de se prononcer sur le
fond, c'est-à-dire sur les dispositions qu'elles renferment et
qu'elles donnent toutes deux dans les mêmes termes. Notre auteur
1. Gesta Aldrici, XLIV, p. 124.
44 QUESTIONS MEROVINGIENNES.
nous a habitués à soupçonner facilement des interpolations, et ici
les clauses où l'évêque insiste sur la soumission du monastère à
la cathédrale peuvent paraître bien accentuées. Il y a donc peut-
être des altérations volontaires, mais il est à présumer qu'elles
ne portent pas sur l'acte tout entier, et celui-ci, dans l'ensemble,
paraît pouvoir être accepté.
La charte de Thierry III, pour le même monastère de Notre-
Dame, est encore une de ces pièces qui embarrassent la critique,
par le mélange intime du faux et du vrai. Bréquigny et La Porte
du Theil, dont le jugement a été suivi par Pardessus, puis par
K. Pertz, l'ont déclarée fausse, ainsi qu'une autre du même prince
pour Tuffé (voir ci-après [p. 51]), par une mauvaise raison. Leur
motif pour les condamner, c'est qu'elles sont datées, l'une et
l'autre, de l'an 3 du roi (675-676) et qu'elles nomment Aiglibert,
lequel, selon le bénédictin manceau dom Jean Bondonnet, ne
serait devenu évêque du Mans qu'en 680. Pour se tirer de cette
difficulté chronologique, il faudrait, disent-ils, corriger la date et
lire anno XIII au lieu d'anno III, mais ce serait une hypo-
thèse arbitraire; et, comme l'autorité des Actus pontificum,
seule source par laquelle nous connaissions ces deux actes, est
« très légère, » cum levissima fides deberi videatur Actis
episcoporum Cenomanensium, il est plus simple de les tenir
pour faux. Si légère que soit l'autorité des Actus pontificum,
voilà une argumentation plus légère encore. Elle constitue un
véritable cercle vicieux, car elle consiste à opposer l'autorité de
Bondonnet à celle des Actus; or, Bondonnet, qui écrivait en
1651 *, n'a eu d'autre source d'information que ces mêmes Actus,
et c'est sur leurs indications que reposent directement ou indi-
rectement ses calculs. Dans les Actus, il semble avoir consulté
surtout ce qui est proprement l'œuvre de l'auteur, la partie nar-
rative plutôt que les copies de chartes. Or, c'est précisément
parmi ces copies de chartes que se trouvent les seuls renseigne-
ments utiles de l'ouvrage, tandis que les évaluations chronolo-
1. [Ici se trouve, dans le manuscrit de M. Julien Havet, l'appel d'une note qui
n'a pas été écrite. Peut-être voulait-il faire remarquer que Bondonnet connaît
les Actus, encore inédits en 1651, par le manuscrit du Mans. Bondonnet {les
Vies des evesques du Mans, p. 341) cite à l'appui de ses vues chronologiques,
en l'arrangeant un peu, l'en-têle du chapitre des Aclits sur Aiglibert (Mabillon,
Vetera Analecta, in-8*, III, p. 188).]
Vir. — LES ACTES DES ÉVÈQDES DD MANS. 45
giques propres à l'écrivain sont (M. l'abbé Duchesne l'a démontré
péremptoirement*) dénuées de toute valeur. Le procédé critique
de Bréquigny revient donc à contrôler la partie des Actus dont
l'autorité est douteuse par celle dont l'autorité est sûrement nulle.
Ajoutons, pour faire juger d'un mot la valeur des théories chro-
nologiques de Bondonnet, que cet auteur trop justement oublié
met en 678 l'avènement de Thierry III, au lieu de 673, et sa
mort en 694, au lieu de 690 ou 691 . On voit ce qui reste du rai-
sonnement de Bréquigny. Il fallait noter ce point, car ces deux
chartes ne sont pas les seules qui aient été condamnées et qui
passent encore aujourd'hui pour fausses, sur la foi d'une argu-
mentation aussi futile.
C'est par les caractères internes du texte qu'il faut en faire la
critique. Ces caractères sont différents, selon qu'on examine,
d'une part, la forme, l'enveloppe extérieure de l'acte (protocole,
suscription , exorde , souscriptions , date) , de l'autre , le fond
même de la pièce, c'est-à-dire le dispositif.
Après la suscription, « Theodericus rex Francorum vir illu-
ster » (où les deux derniers mots doivent être, comme toujours,
corrigés en « viris inlustribus »), vient un exorde, arenga, qui
n'exprime que des idées courantes dans les formulaires mérovin-
giens, et qui les exprime en un langage assez exactement réglé
sur les lois de la prose métrique :
Si peticionlÔMs sàcêrdotum^ quod et ad eorum oportunitatem
pertinet llbenter prestâmûs aûgmentum, regi[am] in hoc exerce-
mus consuetudinem et hoc nobis ad laudem vel ad salutem aeter-
nam et stabilitatem regni nostri in Dei nomine pertiwêrê confîdî-
mus. Igitur apostolicus vir domnus Aigliberlus Genomannice urbis
episcopus missa peticione démentie regni nostri credîdit sUbgerën-
dum^ ut...
La souscription royale est ainsi conçue : « In Xpisti nomine
Theodericus rex féliciter. » Ce dernier mot est une faute de copie
pour subscripsi, faute facile à faire en transcrivant les origi-
naux mérovingiens, où ce mot, toujours abrégé et embarrassé de
1. [L. Duchesne, les Anciens Catalogues épiscopaux de la province de
Tours, p. 49.]
46 QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
parafes, doit être deviné plutôt que lu. Cette correction faite, la
forme de la souscription est exactement celle que Thierry III
avait adoptée et que nous trouvons au bas de ses actes originaux :
« In Xpi nomene Theudericus rex subs.'. »
La souscription du référendaire n'offre également qu'une faute
facile à corriger : « Audofredus jussu subscripsi ; » il faut lire :
« Audofredus jussus optolit. » L'usage de mettre le mot jussus
à côté du mot optolit dans cette formule n'a pas été suivi d'une
manière constante à l'époque mérovingienne ; mais les deux seuls
actes de Thierry III qui nous soient parvenus complets, et où se
trouve le second de ces mots, nous l'offrent précisément accom-
pagné du premier^.
Enfin, dans la date, « datura quod fecit mensis mr. V ann.
regni nostri III in Conpendii palacio nostro liu nomine féliciter »
(mercredi 5 mars 676) , hu nomine n'est encore qu'une faute de
copie pour in Dei no^nine. Ces diverses fautes sont, il me semble,
autant de présomptions d'authenticité. Elles sont l'œuvre d'un
scribe qui a l'original même sous les yeux et qui le transcrit de
son mieux et sans malice 3. Un faussaire instruit, comme il fau-
drait le supposer d'après la correction du reste des formules^, ne
serait pas tombé dans de pareilles erreurs.
On ne saurait juger aussi favorablement du dispositif. Voici
une clause qui, telle qu'elle se présente à nous, n'offre guère
de sens :
Hoc preceptum fier! jussimus... ut... sanctemonialibus inibi degen-
tibus et pauperibus ac peregrniis stipendiarie disponente atquc ordi-
nante prefate urbis episcopo... sub régula existant...
1. Letronne, n" XVI, XVII, XX, et K. Pertz, p. 48, n» 53.
2. Letronne, n" XVI, XX.
3. Les raisons que j'ai alléguées, au paragraphe précédent, pour attribuer au
chorévêque David la rédaction des Acius et des fausses chartes qu'ils con-
tiennent, n'obligent pas à croire qu'il ail tout écrit et copié de sa main. Des
fautes comme celle qui a consisté à mêler, à l'intérieur d'une même phrase, des
tournures contradictoires (précaire de Ténestine, ci-dessus, p. 24), témoignent
plutôt de l'emploi d'un copiste qui aura mal compris les ratures et les sur-
charges de son modèle.
4. Et comme n'était pas le chorévêque David : car les faux dont il paraît
être l'auteur témoignent de sa facilité et de son audace plus que de sa science
diplomatique.
VII. — LES ACTES DES EVHQUES DU MANS. 47
Le mot stipendiarie est particulièrement embarrassant. Est-ce
un adjectif? est-ce un adverbe? et que veut-il dire? L'excellente
édition des formules, publiée par M. Zeumer dans les Monu-
menta Germaniae historica, étant pourvue d'un index com-
plet, il est tout indiqué d'y chercher s'il existe des exemples
analogues : on en trouve un seul, et le document qui le donne
n'est pas mérovingien. C'est une de ces formules dont le texte,
conservé en notes tironiennes dans un manuscrit de Paris, a été
révélé par dom Carpentier et revisé, il y a quelques années, par
M. W. Schmitz ; on les a connues longtemps sous le nom de
Formulae C arpenter ianae , auquel M. Zeuraer a substitué
celui de Formulae impériales. On sait que ces formules appar-
tiennent toutes au temps de Louis le Pieux et ont été copiées sur
des actes authentiques de ce prince. Celle-ci^ est un modèle de
charte par laquelle l'empereur confirme une constitution d'un
évêque, qui avait concédé à ses chanoines, pour la mense capi-
tulaire, certains domaines de l'évêché, ainsi que des dîmes et
noues à percevoir sur d'autres domaines. La plupart des clauses
actuellement incorporées à notre charte de Thierry III sont visi-
blement copiées sur celles de cette charte carolingienne :
Fonn. imp. 25 : Postulavit
etiam nobis ut haec constitutio,
quam propter amorem Dei el elee-
mosynam domni et genitoris no-
stri ac noslram constituerai, ob
firmitatis causam nostra impé-
rial! confirmaretur censura 2.
Gujus petitioni, quia justa et
ratione plena est, nobis adsen-
sum praebere et eandem consti-
tutionem nostra auctoritate pla-
cuit conflrmare.
Idcirco volumus et per hanc
Thierry III : ... Constitutio-
nem, quam propter amorem Dei
et elemosinam nostram consti-
tuerat. .. postulavit ut firmitatis
causa nostra regali confirmetur
censura.
Gujus peticioni nos assensum
prebentes et eandem suam con-
stitutionem nostra auctoritate
confirmantes.
hoc preceptum fieri jussimus
1. Carpentier, n» 7; E. de Rozière, n" 566; Formulae impériales, n° 25;
Zeumer, p. 304 ; Schmitz, Monumenta tachygraphica, I, p. 17.
2. Tous les éditeurs ont imprimé clementia, mais le manuscrit porte nette-
ment la note tironienne qui signifie censura; voyez les planches de M. Schmitz,
fol. 75 r% ligne 17.
48
QUESTIO\S MEROVINGIENNES.
nostram aucLoritatem praecipi-
mus ut ville et nonae ac décime,
sicut ab eodem illo episcopo con-
stiLutae sunt, ita deinceps nostris
et futuris temporibus eisdem ca-
nonicis stipendiarie, disponente
atque perordinante episcopo qui
praefatae sedis praefuerit, exi-
stant...
... Etnullusquibuslibetex suc-
cessoribus ejus easdem villas...
penitus auferre praesumat, sed
sicut in eadem constitutione, si-
cut ab illo constitutae et a nobis
confirmatae sunt, per diuluraa
tempora inviolabililer et incon-
vulse persistere sinat. Si vero
alicui successorum ejus animo
sederit ut et numerum canonico-
rum multiplicare et alias res illis
superaddere volueril, in suo jure
et poteslate, salva discretionis
ratione, id faciendi permaneat.
et per banc auctoritatis nostre
inscriptionem percipiraus ut, si-
cut a predicto venerabili et apo-
slolico viro Aigliberto Cenoman-
nice urbis episcopo est constitu-
tum vel sicut in ejus continetur
script[o, ita] deinceps nostris et
futuris temporibus . . . sancte-
monialibus inibi degentibus et
pauperibus ac peregrinis stipen-
diarie, disponenteatqueordinante
prefate urbis episcopo ac deces-
soribus suis et abbatisse quam
ipse sive successores sui in eodem
monasterio constituerunt, sub
régula existant...
Neque aliquo modo quicquam
auferre vel preterire présumât,
sed prefati episcopi constitutio-
nem sicut ab illo constitutum et
a nobis confirmatura est per diu-
turna tempora inviolabililer in
augmentum sancte Dei aecclesie
et inconvulse omnes reges et prin-
cipes vel exactores regni persi-
stere aut permanaere sive perdu-
rare omni tempore permaneat.
Entre ces deux textes, il n'y a pas simplement une parenté
plus ou moins éloignée ; il y a imitation, et imitation maladroite,
car certaines clauses, qui avaient un sens dans la charte caro-
lingienne, l'ont perdu en passant incomplètement dans la charte
mérovingienne. Chez Louis le Pieux, « propter... eleemosynam
donmi et genitoris nostri et nostram, » faisait allusion aux
libéralités impériales par lesquelles l'évêque avait été mis à
même de se montrer à son tour libéral envers son chapitre ; chez
Thierry III, qui ne confirme qu'un privilège général de constitu-
VII. — LES ACTES DES e'vÈQDES DU MANS. 49
tion du monastère et où aucune libéralité royale ni épiscopale
n'est relatée, les mots « propter... elemosinam nostrara » sont
vides de sens. Le mot qui nous embarrassait tout à l'heure,
« stipendiarie, » est dans la charte de Louis le Pieux un nomi-
natif pluriel {stipendiari[à\e) qui s'accorde avec « vill[a]e et
nonae ac decim[a]e; » dans la charte mérovingienne, on l'a
laissé subsister par mégarde, tout en supprimant les m.ots qui le
gouvernaient, et il en est résulté une confusion inextricable.
Enfin, le ridicule « persistere aut permanaere sive perdurare
omni tempore per7naneat , » qui termine une des dernières
clauses de notre charte, a été sans doute obtenu en amalgamant
inintelligemment les fins de deux phrases de la charte carolin-
gienne, « persistere siuat » et « id faciendi permaneat. »
On ignore à quelle église était accordée la charte de Louis le
Pieux, dont la copie (moins les noms propres et la date) nous a
été conservée parle recueil des Formulae impériales. Ce n'était
pas celle du Mans, car au Mans la réforme du chapitre et la
création de la mense canonicale furent l'œuvre d'Aldric'; or,
Aldric ne devint évêque qu'en 832, et le prélat visé dans la for-
mule était évêque dès le temps de Charlemagne. D'ailleurs nous
avons la charte par laquelle Louis le Pieux confirma les disposi-
tions d' Aldric en faveur de ses chanoines, le 18 juin 837, et elle
est rédigée selon un formulaire différente Mais il n'est guère
probable que notre faussaire soit ailé chercher son modèle en
dehors des archives qu'il avait sous les yeux. Il y eut donc pro-
1;; bablement une autre charte impériale rédigée à peu près sur le
'" même modèle que celle des Formulae i?7iperiales et adressée à
l'évêché du Mans. Peut-être était-ce celle qu Aldric, au rapport
de ses Gesta, obtint de Louis le Pieux pour confirmer la res-
tauration du monastère même qui nous occupe, celui de Notre-
Dame^; elle devait contenir aussi la confirmation des concessions
de domaines ecclésiastiques faites par Aldric à ce même monas-
tère ^ et, par conséquent, elle pouvait être conçue en termes
analogues à ceux de notre formule carolingienne.
1. Gesta Âldrici, II, IV, XXXIII; édition Charles et Froger, p. xi, 11, 17,86.
2. Gesta Aldrici, XXXIII, p. 86; Muhlbacher, n» 937.
3. « Auclorilate predicti irnperatoris Hludovici. » Gesta Aldrici, XXVI, p. 69.
4. « Ipsis quoque sanctimonialibus et monachis villas dédit, ut inde eorura
stipenditru [sic] et vestimenta atque cèlera supleraenta per singulos annos ple-
niter haberent... » Ibid.
^894 4
50 QCESTIOIVS MÉROVINGIENNES.
Les parties de la charte de Thierry III citées ci-dessus sont
donc clairement interpolées. Le reste est-il plus authentique ? Je
crains que non, et que tout n'ait été emprunté à la charte que je
suppose donnée par Louis le Pieux en fav^eur d'Aldric. On y
trouve, en effet, des dispositions réitérées, destinées à assurer la
sujétion du monastère à la cathédrale, qui avaient dû être faciles
à obtenir au temps d'Aldric et auxquelles le faussaire pouvait
trouver utile d'attribuer une origine plus ancienne :
in monasterio... quod ad matrem aecclesiç sanctç Mariç et sancti
Gervasii et Prothasii, cul preesse videtur, jure ecclesiastico pertinet,
et per scriptionis firmitatem predecessorum suorum temporibus sub
censu fîrmiler et le^aliter delegatum esse cognoscitur...
sub jure et dorainatione prefate Cenomannice senioris urbis
aecclesiç...
... ut neque... auferreaut alienare a jure et dominatione jamdicte
raatris Cenomannice urbis aecclesie... aut quan[bel] caliditate vel
malo injenio machinetur ut a juga prefate aecclesie ex hac nostra
benivolentia ipsum monasteriolum auferatur vel alienatur sive ali-
quo modo subtrabatur, sed in jure et potestate sepedicte matris
aecclesiç aut ponlificum inibi Deo degentium... perraaneat...
« Mater. ecclesia », « pontifices... degentes » sont des tour-
nures particulièrement familières à l'évêque Aldric et aux écri-
vains de son entourage. Enfin, la clause qui ordonne que les
religieuses
sub régula existant ac regulariter vivant et plena eis régula con-
servetur
rappelle les termes dans lesquels Aldric mentionne son décret
épiscopal, confirmé par l'empereur :
Et hoc decrevit atque sanxit pariter cum suo metropolitano et suis
conprovincialibus et aliis mullis episcopis, auctoritate predicti impe-
ratoris Hludowici, ut futurls temporibus semper monachas regula-
riter viventes et secuadum regulam sancti Benedicli degentes inibi
permanerent^
Conclusion : la prétendue charte de Thierry III pour Notre-
Dame du Mans est un composé factice, obtenu par la combinai-
l. Gesta Aldriciy ibid.
VII. — LES ACTES DES ÉVÈQUES DU MANS. 5-1
son d'un fragment plus ou moins altéré* du texte d'une charte
perdue et authentique de Louis le Pieux, avec le début, les sous-
criptions et la date d'une charte perdue et authentique de Thier-
ry III. — De cette dernière charte, ces parties seules nous ont
été conservées, et ni le texte ni même l'objet ne nous en sont
connus.
La dernière pièce du dossier de Notre- Dame^ est un contrat
de précaire, passé entre l'évêque Merolus et l'abbesse Arvina le
jour des calendes de mai, l'an 10 du roi Gharlemagne [778,
l®"" mai]. Il n'y a aucune raison d'en suspecter l'authenticité.
Quatre monastères du Maine font, dans les pièces conservées
par les Actus pontiflcum, chacun l'objet d'une seule charte :
Saint-Martin et Saint-Ouen au Mans, Tuffé et Châlons. On a vu
déjà la charte, authentique (sauf une légère interpolation), de
Théodebert II pour l'oratoire de Saint-Martin^. Les trois chartes
qui concernent respectivement Tuffé, Châlons et Saint-Ouen
paraissent également authentiques, au moins quant à la majeure
partie de leur texte.
Celle de Tuffé est un acte royal, de Thierry III, « datum
quod fecit mense decbr. d. vi ann. III regni nostri Compendio »
(jeudi 6 décembre 675). Bréquigny et La Porte du Theil l'ont
déclaré faux, pour la même mauvaise raison chronologique que
la charte de Notre-Dame. Ils n'ont indiqué aucun autre motif de
le rejeter.
Le monastère, dans la copie qui nous est parvenue, est appelé
Chusphiaco, mais, comme cette forme ne répond à aucun nom
de heu connu, il est probable qu'on a eu raison de restituer
Thusphiaco et de reconnaître dans ce nom celui de Tuffé
(Sarthe), appelé « monasterium Tufiaco » dans un acte de Louis
le Pieux du 31 décembre 832''. Ce fut plus tard le siège d'un
monastère d'hommes, puis d'un prieuré dépendant de l'abbaye
de Saint -Vincent du Mans^ D'après notre charte, c'était, à
1. Voici une incise tellement corrompue qu'il faut, semble-t-il, renoncer à
y chercher un sens : « aut propter benivolentiam vel leviorationem seu servi-
cii prefratres domini et apostolici viri Aiglibertus episcopus aliqua succédât
occasionem... »
2. Ci-après, p. ... [Paragraphe non rédigé.]
3. Ci-dessus, p. 10 et suivantes; appendice, n° 000.
4. Gesta Aldrici, XI, p. 36 ; Miihlbacher, n" 883.
5. Cauvin, p. 522.
52 QUESTIONS MEROVINGIENNES.
l'époque mérovingienne, un monastère de femmes, consacré en
l'honneur de Notre-Dame et de plusieurs saints : « in monasterio
puellarum, quod in honore sanct^ Marie vel ceterorum domno-
rum in loco nuncupante [Tjhusphiaco constructum. » Il avait
pour abbesse une femme de haut rang, illustris, Adidola ou
Odila; la mère de l'abbesse, Inga, était religieuse dans la même
maison.
Le texte expose que deux grands personnages, « Ulphaldus
et Ingobertus obtimates nostri, » avaient contraint l'abbesse, sa
mère et les autres religieuses à souscrire un acte par lequel
elles se mettaient sous les ordres de ces deux hommes et se
reconnaissaient obligées de se soumettre à tout ce qu'ils leur
commanderaient :
taie testamenfum facere coegisset, ut quodcumque predictl
viri ad ipsas ancillas Dei facere ordinabant, aliud nuUatenus pon-
tificium faclendi haberent, nisi presentaliter in perpetuum ut orani
tempore jussionem de qualibet causa facere et adimplere debe-
rent...
C'était un abus d'autorité ; Ulphald et Ingobert n'avaient
aucun droit sur Tuffé. Sur la réclamation de l'évêque Aiglibert,
qui prétend que le monastère dépend de lui seul, le roi déclare
que la charte souscrite en faveur de ces deux optimales est
nulle et assure contre leurs prétentions l'indépendance du monas-
tère et le droit de l'évêque.
Il n'y a rien là que de vraisemblable. Les grands personnages
de l'empire franc cherchaient volontiers à intervenir dans les
affaires des monastères et à les soumettre à leur pouvoir. Nous
verrons dans un moment, en étudiant l'acte relatif à Chàlons
(Mayenne), un duc exiger du fondateur d'un monastère, en
échange de ses services administratifs, une promesse de survi-
vance de la charge d'abbesse pour sa fille. Les rois, de leur côté,
ne se gênaient pas pour annuler, par acte d'autorité souveraine,
les conventions faites entre les particuliers. Un jugement origi-
nal de Clotaire 111 conservé aux Archives nationales, et relatif
précisément au Maine, nous en offre un exemple ^ Béraire, évêque
du Mans, était en procès avec l'abbé de Saint-Denis pour la pro-
priété de certaines terres ; il les tenait, disait-il, de son père
1. K. Pertz, p. 33, n" 35; Lelroniie, ii" XII.
Vri. — LES ACTES DES ÉVÊQDES DU MANS. 53
Béroald, qui lui-même les avait reçues en don du propriétaire,
Ermélénus. Le représentant de Saint-Denis répondit en produi-
sant une praeceptio de Clovis II, qui avait annulé d'une façon
générale les donations d' Ermélénus envers Béroald et avait
rendu au donateur le droit de disposer des biens donnés :
Qui Beracharius... dicebat eo quod ab ipso Ermeleno in geniture
suc exinde epistola donationis fuisse conscripta, et ob hoc ipsa
heredetas ad eodem pervenissit. Sed in presenti anlefati agentis
domni Dionense precepcione incliti recordationis domni et genituris
nostri Ghlodovici quondam régis protullerunt rec[ens]enda, ubi...
contenibat ut, ubi et ubi... Ermélénus in Beroaldo beredebusque
suis ficerat invinibantur, vacuas et inanis permanirent et nullum
sortirentur effeclum, sed ubicumque antedictus Ermélénus vel
filius suos Goddo eorum facultatem dare aut derelinquere vellibant,
liberum ex permisse praedicto princepe habirent arbitrium...
Ce texte permet de compléter par conjecture une phrase de la
charte de Tuffé, où se trouve un bourdon évidemment dû à la
négligence du copiste. Il faut lire sans doute cette phrase ainsi,
ou à peu près :
Ideoque presenti preceptione decernimus, et omnino jubemus,
ut si ullo umquam tempore ipsa carta aut alius qualiscunque
strumentus de nomine predictorum virorum, contra predictum
pontificem vel ejus abbatissa nomine Odilane vel génitrice sua Ingane
vel [ipsam congregationem predicti monasterii proferebanlur,
vacuas et inanis permanirent et nullum sortirentur effectum, sed
predicta abbatissa vel] ipsa congregatio omni tempore absque cujus-
libet impedimento vel supradictorum virorum , quietas in ipso
monasterio sito in pago Cenomannico [Tjhusphiaco constructo debeant
rësidere, vel sub sancta régula ibidem conversare, et pro statu
aecclesiç et salute patrie seu pro stabilitate regni nostri perhenniter
ibidem debeant exorare...
L'authenticité de l'ensemble de la pièce est attestée par la
régularité presque constante avec laquelle y sont observées les
lois de la prose métrique. Mais il y a, là aussi, quelques passages
interpolés. Certaines phrases renferment des expressions fami-
lières à l'entourage d'Aldric, d'autres peu usitées dans la langue
des chartes mérovingiennes : «préfixe monache », pour « prae-
54 QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
dictae monachae^ » ; « quod et a nobis enucleatum est perscru-
tandum », qu'il faut lire, sans doute, « quod et a nobis enu-
cleat[i]m^ est perscruta[t]um >•> ; « suç sedis aecclesiç » ,
« memorata Cenomannica mater aecclesia », « sepedictwn
monasterium », etc. La phrase où se lisent les premières de ces
expressions est aussi celle où la sujétion du monastère envers
l'évêque est exprimée dans les termes les plus forts : « sub
ditione et regimine predicti pontiflcis », « sub potestate et domi-
na tione antedicti pontificis ». Celle où se lisent les dernières con-
tient un renseignement d'archéologie rehgieuse sur la cathédrale
du Mans, évidem^ment déplacé dans cet acte destiné à régler la
condition juridique d'un couvent du diocèse : « memorata Ceno-
mannica mater aecclesia, quç est constructa et dedicata in honore
sancte Marie et postea inmajorata in sanctorum martirum Ger-
vasii et Prothasii ». Il faut donc les marquer l'une et l'autre
comme apocryphes, et le reste de l'acte comme authentique.
La signature du référendaire est ainsi conçue : « Gundinus
jussus obtuht et subscripsit ». Les deux derniers mots sont à
supprimer ; c'est une lecture arbitraire de la masse de parafes
indistincts qui suivait cette signature dans l'original. Jussus
ohtulit est bon. Le référendaire Gundinus n'est pas connu; peut-
être est-ce le même que le Gundoinus duœ mentionné dans un
acte de Childéric II, du jeudi 6 septembre 669 3, ou le Gundui-
nus opthnas d'un jugement de Clovis III, du samedi 28 février
694^. L'un des deux optùncdes dont le roi réprime la tentative
d'usurpation sur le monastère, Ingobert, est peut-être le même
personnage dont la veuve, Angantrude, fille d'Ebrulfe, le l*"" no-
vembre 692, reconnut avoir donné le lieu de Noisy-sur-Oise à
l'abbaye de Saint-Denis^.
La pièce relative au monastère de femmes de Châlons (Mayenne)
est datée de « Marogilo villa, » probablement Mareil-en-Cham-
pagne(Sarthe), « in annoXVI régnante domino Childeberto rege
nostro, XII kl. novb. » (mardi 21 octobre 710). C'est un acte
1. Simson, die Enistehung der pseudo-lsidorischen Falscfmngen in Le Mans,
p. 65-67.
2. Ibid., p. 68, 69.
3. K. Pcrlz, p. 28, n" 29.
4. Ibid., p. 58, n' 66.
5. Ibid., p. 57, n" 64.
VII. — LES ACTES DES ÉVÉQUES DU MANS. 55
d'un évêque, qui se désigne en tête par ces mots : « Cum divi-
nitate propicia dono Dei acsi indignus ego Berarius vocor epi-
scopus..., » et qui a signé à la fin : « In Xpisti nomine Berarius
episcopus hanc epistolam a me factam subscripsi. » L'auteur des
Actus 2Jontiflcu7n a pensé qu'il s'agissait d'un évêque du Mans :
« Exeraplar testament! quod Berarius nobilis Cenomannice urbis
episcopus de monasterio Caledon... fecit...*, » et, comme l'évêque
de ce nom, connu par d'autres documents, a exercé ses fonctions
environ quarante ans plus tôt, sous Clotaire III et Chilpéric II,
il en a conclu à l'existence d'un évêque Béraire II, qui figure
dans son catalogue épiscopal? et dans un passage de son livret
mais auquel il a renoncé plus tard^. Plusieurs modernes sont
tombés dans la même erreur. En réalité, le Béraire auteur de la
charte de Châlons ne peut pas avoir été évêque du Mans, par la
raison qu'à la date de cette charte l'évêque du Mans s'appe-
lait Herlemond. Non seulement Herleraond est mentionné dans
diverses chartes authentiques de 698 ou 699 ^ de 713*^ et de 721 ',
mais, dans celle-ci même, il figure en qualité d'évêque du Mans :
« dum cognitum est quod domnus Herlemundus abbatias vel
beneficialia aecclesiastica superius nominate (Jublains, Saint-
Victur au Mans, etc.)... nobis concessit, » — « illa bénéficia
superius nominata quae pro beneficio domno Herlemundo vel
aecclesiç suç.. . tenemus, » — « et convenit nobis ut post nostrum
discessum domnus Herlemundus aut alius pontifex Cenoman-
nice... » D'ailleurs, l'auteur de la charte parle des abbayes et
autres biens qu'il tient en bénéfice de l'église du Mans : « abba-
tias vel bénéficia quç de ratione sancti Gervasii in beneficio
habeamus. » Il est clair que celui qui s'exprime ainsi n'est pas
lui-même le chef de cette église. Il faut donc chercher ailleurs le
siège épiscopal de notre Béraire.
1. Vetera Analecta, in-S", III, p. 213.
2. Gesta Aldrici, édit. Charles et Froger, p. xxi; Duchesne, les Anciens
Catalogues épiscopaux, p. 36.
3. Vetera Analecta, in-S", III, p. 211.
4. Ci-dessus, 1893, p. 673,
5. [Voir ci-dessus, Bibl. de l'École des chartes, 1893, p. 597, la liste des
textes préparés par M. Julien Havet, 4° et 5°.]
6. [Même liste, 6' et 7°. En outre, la charte relative à Saint-Ouen, ci-des-
sous, p. 57.]
7. [Liste susdite, 8°.]
56 QUESTIONS MÉROVI\GIE\NES.
Serait-ce un chorévêque manceau? J'ai dit plus haut* les rai-
sons pour lesquelles je ne crois pas qu'il ait existé un seul choré-
vêque sous les Mérovingiens, D'ailleurs ici Béraire se dit évêque,
« vocor episcopus, » et non chorévêque. C'était donc plus pro-
bablement le titulaire de quelque diocèse voisin. Reste à savoir
quel était ce diocèse et pourquoi, au lieu d'y résider, il était
venu chercher, à ce qu'il semble, un asile dans le Maine.
J'ai déjà eu l'occasion de signaler deux actes un peu antérieurs
à celui-ci, l'un de 683, l'autre de 696 ou 697, où, dans une série
de souscriptions épiscopales, le nom d'un évêque Berarius ou
Beracharius figure à côté de celui de l'évêque d'Angers, Aigli-
bert^. Cette circonstance donne lieu de présumer que son diocèse
était voisin de celui d'Angers ; ses possessions dans le Maine font
présumer qu'il était également voisin de celui du Mans. Or, deux
territoires diocésains seuls étaient à la fois contigus au Maine et
à l'Anjou, celui de Tours, au sud-est, et celui de Rennes, au
nord-ouest. Mais la série des évêques de Tours est parfaitement
connue, ei SMC\m Berarius ou Berachariusn y f^gwre. A Rennes,
au contraire, non seulement la série épiscopale offre ici une
lacune^, mais le peu que nous savons de l'histoire de ce siège
permet d'expliquer comment son titulaire put se trouver obligé
de vivre ailleurs. Un texte hagiographique nous apprend que le
pouvoir épiscopal fut usurpé dans les cités de Rennes et de Nantes
à la fois par un comte nommé Agathéus^ L'époque de cette
usurpation est approximativement fixée par les anciens cata-
logues des évêques de Nantes, où le nom de Salapius, évêque en
650, est suivi de deux mentions ainsi conçues :
Agatheus vocatus sed non episcopus.
Amito vocatus sed non episcopus^.
Si, comme le suppose avec vraisemblance M. l'abbé Duchesne^,
le second usurpateur, Amito, se maintint dans la même situation
qu' Agatheus, c'est-à-dire s'il exerça, lui aussi, son pouvoir
sur les deux sièges, la durée de la double usurpation put s'étendre
1. Ci-dessus, 1893, p. 665.
2. Ci-dessus, p. -il.
3. Ducliesiie, les Anciens Catalogues, p. 85, 80.
4. Vita S. Ilermelandi [cap. iv, g V (Acta sanctorummartii,lU, p. 582 b)j.
5. Duciiesne, les Anciens Catalogues, p. 66.
6. Ibid., p. 73.
Vir. — LES ACTES DES ÉVÊQUES DU MANS. 57
sur toute la fin du vii^ siècle et le commencement du viif ; le pre-
mier évêque légitime de Nantes mentionné après Amito est Déor-
raar, qui siégeait en 757. En 683, en 696, en 710, la cité de
Rennes était donc sans évêque légitime : mais était-ce parce
qu'aucun évêque légitime n'avait été consacré, ou parce que
l'évêque légitime était chassé de son siège et empêché d'exer-
cer ses fonctions? C'est ce que les auteurs ne disent pas, et la
seconde hypothèse est aussi vraisemblable que la première*.
On est donc en droit de faire cette hypothèse et de la compléter
par une autre, en supposant que cet évêque dépossédé s'appelait
Beracharius, que c'est lui qui a signé les actes épiscopaux de 683
et de 696, et de qui émane notre charte de 710 relative au monas-
tère de Châlons. Ce monastère qu'il avait fondé, et celui de
Jublains, dont l'évêque du Mans lui avait concédé la jouissance,
sont situés dans la partie du Maine la plus voisine du diocèse de
Rennes. Les bénéfices dont il jouissait au Maine lui auraient été
accordés par la charité de l'évêque du Mans pour le dédommager
dans une faible mesure de son diocèse perdu. Quant aux termes
assez insolites de sa suscription, « cum... dono Dei acsi indignus
ego Berarius vocor episcopus, » ils feraient allusion à la situation
particulière du prélat dépossédé, évêque de droit et non de fait.
Deux ans plus tard, vers 712 (?), un acte de l'évêque Herle-
mond^ pourvoyant à la dotation de l'oratoire de Saint-Ouen au
Mans, lui attrilDue un domaine possédé jusque-là par Béraire :
« vico ahquo qui vocatur Artinis... in pago Cenomannico,
quem Bertocarius sacerdos usque nunc tempore per nostrum
beneficium tenuit. » Faut-il en conclure que le bénéfice était
devenu vacant depuis peu par la mort du possesseur, et que par
conséquent la mort de Béraire, évêque de Rennes (?), doive être
fixée approximativement à l'an 712?
Quoi qu'il en soit, l'acte du 21 octobre 710 a pour but de
régler le gouvernement du monastère de femmes de Châlons, au
pays de Jublains, que Béraire avait fondé et doté. Il commence
par confirmer la donation qu'il a faite de ses biens personnels à
1. On peut citer à l'appui de l'une et de l'autre des faits analogues dans le
diocèse du Mans : à la fin du vi' siècle, l'évêque Bertrand fut chassé de son
siège par l'usurpateur Berthégisil ; au vm' siècle, entre l'épiscopat de Herle-
raond et celui de Gauziolen, se place l'usurpation de Charivius (voir ci-après).
[La discussion de ce fait n'a pas été rédigée.]
2. Ci-après, p. 58, et appendice.
58 QUESTIOXS MÉROVINGIENNES.
ce monastère, mais il prend soin d'en excepter* les domaines de
l'église du Mans, qui lui ont été concédés à titre de bénéfice tem-
poraire et dont il donne une énumération plus ou moins complète.
Puis il déclare qu'en raison des services qui lui ont été rendus
par un duc nommé Crodégaire, « dum cognitum est quod vir
illuster Grodegario (plus loin : Crodegarius) dux de inferendis
vel undicunque juvamen nobis prestare non cessât, vel adjuto-
rium tam nobis quam ipsi case facit et in antea facere disponit, »
il lui a promis de donner à sa fille Chrodéilde la succession de
l'abbesse actuelle, Cagliberte. Enfin, quand Cagliberte, Chro-
déilde et Béraire lui-même seront morts, il veut que le monas-
tère revienne sous la domination de l'évêque du Mans, qui le
gouvernera comme tous les monastères de son diocèse. Cet arran-
gement constitue entre Béraire, Chrodégaire et Herlemond un
contrat synallagmatique, dressé en trois expéditions semblables
pour les trois parties, et que celles-ci s'engagent réciproquement
à observer. — Voilà un ensemble de dispositions assez rares et
assez compliquées, qu'un faussaire n'aurait ni su inventer ni eu
intérêt à inventer. Je ne crois pas qu'on doive songer à émettre
le moindre soupçon sur l'authenticité de la pièce. Ce n'est ni le
moins curieux ni le moins instructif des textes dont nous devons
la conservation à l'auteur des Actus pontificum.
La charte relative à Saint-Ouen du Mans est celle que je viens
de citer comme fournissant peut-être la date approximative de
la mort de Béraire. C'est un acte par lequel l'évêque Herlemond
concède divers domaines de la cathédrale à un oratoire fondé par
lui en l'honneur de saint Ouen, évêque de Rouen et confesseur
(mort vers 683^), et construit à la porte de la ville du Mans, près
du mur d'enceinte, « oratorium in honore sancti Audoeni epi-
scopi et confessoris prope de muro Cenomannis civitate. » Il offre
tous les caractères de l'authenticité : entièrement libellé (sauf
une seule incise à suspecter d'interpolation 3) en faveur de l'ora-
1. C'est ainsi qu'à la différence de la plupart des modernes, je crois devoir
comprendre les clauses du début de l'acte : là où le texte porte prope, pro-
pter (« prope illas abbatias », « propter ista loca »), je pense qu'il l'aut entendre
praeter.
2. Ci-dessus, p. 42.
3. « Nisi parlibus predicti oralorii sancli Audoeni ejusque mona[colisJ seu
rectoribus ibidem consistentibus, sub jure acpoteslate sanctorum martirum
Gervasii et Prothasii, diu[tu]rno tempore valeat perdurarc. »
VII. — LES iCTES DES e'vÊQUES DU MANS. 59
toire, il n'assure aucun droit ni privilège à l'église du Mans, et
l'auteur des A dus n'aurait pas eu d'intérêt à le fabriquer. Il ne l'a
sans doute copié que pour en orner son recueil. On y remarque
un terme particulier à l'époque mérovingienne, evis [i^onr aevis)
te^nporibus, que le copiste postérieur, ainsi qu'il arrive presque
toujours, a mal compris et transformé en ejus^ : « ut haec volun-
tas et facta nostra ab ipsis inviolabiliter e[vi]s temporibus con-
servetur. » Les deux seuls passages qui puissent faire difficulté
sont le début (suscription) et la date finale, ainsi conçus :
Dagobertus rex Francorum vir illuster. Pipinus major domus. In
Dei nomine Herlemundus acsi peccator episcopus dominum ut precor
et supplico graliam vestram. Dum ego oratorium, etc.
Data die jovis kl. januarias anno II regni nostri Lupila in Dei
nomen.
C'est l'évêque seul qui parle d'un bout à l'autre de la pièce. Il
n'y est question de Pépin qu'à la troisième personne (« annuente
domino et seniore nostro Pipino majore domus, » « precces quam
pro me quam principe nostro Pipino »), de Dagobert en aucune
façon. Les mots « Dagobertus », etc., « Pipinus », etc.,
paraissent donc avoir été ajoutés à tort, peut-être d'après quelque
annotation mise en haut de l'acte par un archiviste qui aura
voulu noter les princes sous le gouvernement desquels il avait
été rendu 2 : il faut les supprimer. Quant à la date, avec les mots
« anno II regni nostri, » de deux choses l'une : ou elle est muti-
lée, et il faut restituer « anno II regni [domni] nostri [N. régis], »
ou elle a été empruntée à quelque acte royal et transportée mal à
propos à la fin de celui-ci. Dans un cas comme dans l'autre, elle
n'offre aucune certitude, le nom même du roi dont il s'agit
n'étant pas attesté. S'il était vrai que ce fCit Dagobert III, la
1. Questions mérovingiennes, VI (Bibl. de l'École des chartes, LI, 1890),
appendice I, n° 1, note e, et n° 2, note j.
2. Les mots « supplico gratiam vestram, » qui semblent s'adresser à un per-
sonnage puissant, pourraient suggérer l'idée de conserver une partie de ces
mots, en les mettant au datif au lieu du nominatif : « Viro illustri Pipino
majori domus. » Mais, outre que cette correction serait tout arbitraire, la for-
mule serait bien sèche; on attendrait plutôt quelque chose comme : « Domno
et seniori meo viro illustri, » etc. D'ailleurs « in Dei nomine » serait bien mal
placé entre « Pipino majore domus » et « Herlemundus acsi peccator epi-
scopus. »
60 QUESTIONS MEROVINGIENÎVES.
seconde année du règne répondrait à 712-713. « Die jovis » ne
peut être qu'une faute de copie, car les actes mérovingiens ne
sont jamais datés par les jours de la semaine ; le nwt jovis cache
donc un nombre mal lu se rapportant à « kl. januarias, ». et
l'acte est de la seconde moitié de décembre (712?). Le nom de
lieu Lupila avait été lu par Mabillon Jupila, et l'on avait pu
croire qu'il s'agissait du palais de [Jupilles, au pays de Liège],
résidence de Pépin* ; cette conjecture n'a plus de raison d'être 2.
§ 6. — Les chartes des « Actus pontiflcum » relatives aux
privilèges et aux domaines de Vévêchè.
[Le manuscrit de M. Julien Havet s'arrête à ce titre.]
1. Bréquigny, édit. Pardessus, II, p. 292, note.
2. C'est ce qu'a déjà reconnu Cauvin, qui, ayant restitué la vraie leçon Lupila,
s'est sagement abstenu de proposer aucune traduction de ce nom (p. 382).
( L Appendice au prochain numéro.)
NOUVELLES ACQUISITIONS
DU
DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS
DE
LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
PENDANT LES ANNÉES 1892-1893.
Les notices suivantes offriront un aperçu des accroissements
des fonds latin et français du Département des manuscrits de la
Bibliothèque nationale pendant les vingt et un mois qui viennent
de s'écouler, depuis le 1'''' avril 1892 jusqu'au 31 décembre 1893^
Au premier rang de ces nouvelles acquisitions doivent figurer les
manuscrits originaux et autographes des œuvresde Victor Hugo,
légués à la Bibliothèque nationale par son testament du 31 août
1881 . Ces volumes, au nombre de trente-quatre, déposés à la Biblio-
thèque au commencement de l'année 1889, n'ont été remis au
Département des manuscrits que le 12 octobre 1892, en vertu
d'un décret de M. le Président de la République, du 29 septembre
précédent, autorisant l'acceptation du legs^
Mais ils ne forment point l'ensemble des manuscrits de Victor
Hugo ; d'autres volumes, momentanément confiés par la volonté
1. Ces notices font suite à celles qui ont été publiées il y a deux ans dans
la Bibliothèque de l'École des chartes (1892), t. LUI, p. 333-382.
2. Ces volumes ont déjà été sommairement mentionnés dans les Manuscrits
latins et français ajoutés aux fonds des nouvelles acquisitions, de M. L. De-
lisle (Paris, Champion, 1891, 2 vol. in-8^), t. II, p. 695-696. —Plusieurs de ces
manuscrits ont aussi ligure à l'exposition faite dans le vestibule de la Biblio-
thèque nationale en mai 1889; voy. la Notice d'un choix de manuscrits, etc.
(Paris, 1889, in-16), p. 15-16.
62 XODVELLES ACQUISITIONS
du testateur aux éditeurs de ses œuvres, seront remis plus tard
à la Bibliothèque nationale. Aussi en a-t-on constitué provisoire-
ment une collection particulière (n°' 1-34), dont on trouvera plus
loin la liste à la suite des notices des manuscrits français des nou-
velles acquisitions.
On pourra juger des autres principaux accroissements des fonds
latin et français pendant les années 1892-1893 par la liste sui-
vante :
Adélard, Monita ad Astralahium filium^ iiv*^ s.-, n. a. lat. 564.
Académie des Inscriptions (Papiers de G. de Boze relatifs à 1'),
XVIII* s.-, n. a. fr. 6463.
Albi (Tableau des tailles du diocèse d'), 1537-, n. a. fr. 4704.
Aleandro (Notes autobiographiques du cardinal Girolamo), xvi* s.;
n. a. lat. 563.
Amérique (Matériaux de V Histoire de la participation de la France
à V établissement des États-Unis d') ; n. a. fr. 6464-6497. (Don de
M. H. Doniol, directeur de l'Imprimerie nationale.)
Athèives (Acte de l'un des premiers archevêques latins d'), V^ moi-
tié du XIII* s.; n. a. lat. 2357.
Autdn (Missel d'), xiv* s.; n. a. lat. 4689.
Avignon (Statuts des boulangers d'), xvi^-xviii" s.-, n. a. fr. 6544.
Baudot (Souvenirs du conventionnel); n. a. fr. 6526.
Bellevaux, en Franche-Gomté (Charles de l'abbaye de), xii«-xiii* s.-,
n. a. lat. 2363.
Bertin (Lettres adressées au contrôleur général) par différents
princes et grands personnages de la cour de Louis XV; n. a. fr. 6498.
Besançon, Gesta Chrysopolitanae ecclesiae^ auctore Guidone, mo-
nacho S. Pauli, xvi* s.; n. a. lat. 4404.
BÉZIERS (Missel de), xv* s.; n. a. lat. 4690.
Boufflers (Documents sur le maréchal de) ; n. a. fr. 5392, (Don
de M. le vicomte de Grouchy.)
Bourgogne (Suite de la Collection de). Dix-huit volumes (n°' 442-
429) de pièces originales et copies, xrv«-xix* s. (Don de M. Bernard
Prost.) — Voy. Dijon.
Bretagne (Lettres originales de rois, princes et princesses, prove-
nant de l'ancienne Chambre des comptes de), xv«-xvi* s.; n. a.
fr. 6525.
Brie (Nécrologc de Saint-Maurice-dc-Blandy, en), xvi^-xvii* s.;
n. a. fr. 6507.
DO DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 63
Brienne (Mémoires autographes de H.-L. de Loménie de) ; n. a.
fr. 6450-6454 et 4698.
Bdchon, Voj'age en Grèce (^840-^84^), ms. autographe; n. a. fr.
4692-4693. (Don de M. le baron 0. de Wattcville.)
Calvados : Compte d'un receveur de la vicomte d'Auge pour la
duchesse d'Orléans (1 472-'! 480) ; n. a. fr. 5275-5276. — Dossier sur
la famille Le Valois d'Escoville (1568-^9^), contenant des lettres
de Henri IV, Henriette-Marie d'Angleterre, Louis XHl, le grand
Condé, Anne d'Autriche, Louis XIV, Gaston d'Orléans, Mazarin,
Louis XV, Louis XVI, etc.; n. a. fr. 5393. — Généalogie de la
famille Le Gentil, avec portraits peints à Lisieux, en < 588-1 594 et
iGi6, par Marin Le Bourgeoys, peintre de Henri IV; n. a. fr. 5400.
Celse, Traité de médecine, xv« s.; n. a. lat. -1706.
César, Guerre des Gaules^ xv' s.; n. a. lat. -1702.
Clermont-Ferrand (Missel de), xv« s.; n. a. lat. 2356.
Collège de France (Pièces relatives au), n'IO-'l757; n. a. fr. 5395.
Colonies : Projet d'expédition coloniale en Afrique sous Henri II;
n. a. fr. 5394. — Mémoires divers, n. a. fr. 5398. — Voy. aussi
Marine.
Dijon (Cartulaire de l'abbaye de Saint-Bénigne de), xiii' s.; n. a.
lat. 562.
DoNAT (Grammaire de), en français, 4483-, n. a. fr. 4690.
Duclos (Mss. autographes de Ch. Pineau-) ; n. a. fr. 6449.
DupiN (Jean), livre de Mandevie, xv^ s.; n. a. fr. 6368.
Espagne (Histoire d'), par R. Sanchez de Arevalo, xv« s.; n. a.
lat. n04.
FouRMONT (Documents relatifs aux voyages en Orient et en Grèce
de Sevin et), -1728-1730; n. a. fr. 5384.
Franche-Comté. — Voy. Bourgogne.
Gilbert (Notes de recettes et dépenses du poète) ; n. a. fr. 4696.
Hugo (Manuscrits originaux et autographes des œuvres de Victor) ,
34 volumes.
Jacquemont (Lettres de Victor) au capitaine de vaisseau de Mélay ;
n. a. fr. 6459.
Kreutzer (Papiers du compositeur Léon); n. a. fr. 5372-5381.
(Don de M. Arthur Rhône.)
La Luzerne (Cardinal de), Lettres à la comtesse de Brèves, -1814-
1820; n. a. fr. 4706-4707.
Louis VI (Charte de) en faveur de N.-D.-des-Ghamps (1132) ; n. a.
lat. 2372.
64 XOCVELLES ACQUISITIONS
Mandevie (Livre de), par Jean Dupin, xv^ s.; n. a. fr. (3368.
Marine (Pièces concernant la) et les Colonies, ^ 763- 1769; n. a.
fr. 3399.
Naude' (Lettres de G.) à M. de Grémonville, ambassadeur de France
à Venise, -1646-^647 5 n. a. fr. 6500.
Normandie. — Voy. Calvados.
Otter (Papiers et correspondance de Jean) relatifs au commerce
de la Perse, n39-n44; n. a. fr. 3383.
Ovide, Métamorphoses^ xiip s.; n. a. lat. 336.
Rethel (Cartulaire du comté de), xiv® s.; n. a. fr. 6366.
Roland (Mémoires de M'"''), fragments autographes : portraits de
Brissot, Gazaiès et Danton; n. a. fr. 4697.
RoMORANTiN (Charte des franchises de), 1249; n. a. lat. 2363.
RooERGDE (Chartes de Tabbaye de Belloc, en), ^^6^-^42^; n. a.
lat. -1698.
Servius, Commentaire sur Virgile, -1462; n. a. lat. -1703.
Sevin (Documents relatifs au voyage en Grèce et en Orient de
FouRMONT et), -1728-^730; n. a. fr. 3384.
Talleïrand (Mémoires de) ; n. a. fr. 6360-6363. (Don des exécu-
teurs testamentaires du prince, MM. le duc de Broglie et Châtelain.)
A ces différentes acquisitions, on doit joindre une collection de
cent quatre-vingt-deux volumes de Catalogues de bibliothèques
publiques de France^, rédigés par ordre de l'administration
centrale, la plupart pendant la Révolution ou sous le premier
Empire, et envoyés à Paris à l'époque de la Restauration. Il faut
rapprocher cette collection, qui provient d'un don de l'Institut de
France, d'une autre série de près de trois cents volumes (nouv.
acq. fr. 3705-4000)Me Catalogues de diverses bibliothèques des
départements, envoyés pour la plupart au ministère de l'Instruc-
tion publique sous les gouvernements de Louis-Philippe et de
Napoléon III.
On mentionnera enfin quatre cent quinze volumes, provenant
de l'ancien fonds des Catalogues, et insérés dans le fonds fran-
1. Ces volumes n'ont point été conservés en collection, mais ont été répartis,
suivant leur format, dans les diflérenles séries du fonds des nouvelles acquisi-
tions françaises sous les n- 5934-5940, 5277-5370, 6369-6446 et 4691, auxquels
il faut joindre le ms. nouv. acq. lat. 2353.
2. Voy. L. Delisle, Manuscrits latins et français ajoutés aux fonds des noU'
velles acquisitions, t. I, p. 109-113.
DD DÉPARTEMElVT DES MANUSCRITS. 6o
çais (n°^ 5401-5815), mais qui ne constituent pas à vrai dire de
nouvelles acquisitions. Ce sont d'anciens catalogues des différentes
collections qui sont venues successivement accroître, aux xvu",
xv!!!*" et xix*^ siècles, le Département des manuscrits de la Biblio-
thèque nationale.
Tous ces articles réunis forment un total de 860 manuscrits
ajoutés aux fonds latin et français des nouvelles acquisitions
pendant les années 1892-1893.
Liste des manuscrits de'crits.
Mss. latins nouv. acq.
549-564,
46 mss.
—
^689-^7^^,
23 —
—
2353-2364,
\2 —
2570-2572,
3 —
Mss. français nouv. acq.
4689-4722,
34 —
—
5274-58^5,
542 —
—
5934-5942,
9 —
6360-6528,
169 —
OEuvres de Victor Hugo, mss. \
-34,
34 —
Collection de Bourgogne, n°' ^^S
5-^29,
Total :
18 —
860 mss.
Manuscrits latins.
Petit format.
549. « Oratio Pétri Bosca,... rev™' D. D. CardinalisS. Marciaudi-
toris, Romœ habita, xi kal. novembris, ad sacrum cardinalium sena-
tum apostolicum, in celebritate victoriee Malachitanse, per serenis-
simos Ferdinandum et Helisabeth, Hyspaniarum principes cathoUcos
féliciter partse, anno Ghristi 4487. »
xv^ s. Pap. 6 feuillets.
550. Reconnaissances féodales pour la terre de Maymac, diocèse
de Rodez (1443-1623). Extraits collationnés.
xvii° s. Pap. 40 feuillets.
4894 3
66 NOUVELLES ACQUISITIONS
551. Anonymi « aréole medicinarum simplicium. » Incomplet du
premier feuillet. Début du texte : « Absintium quid est?... »
XI v^ s. Parch. 243 feuillets.
552. M. T. Cieeronis de Amicitia (fol. 3); — Prudentii Ditto-
chœon, vel Amœni enchiridion Veteds et Novi Testament!, seu « Eva
columba, » cum coramentario; à la fin (fol. 50), on lit : « Georgius,
filius Jacobi Isolini Francini de Meno de Ripparia, diocesis Nova-
riensis, grammatice professer in Rodobio, diocesis Vercellensis, hoc
totum finivit ac scripsit... M GCGG LKIIIP"- » (fol. 24); — Theodoli
Ecloga, cum commentario, scripto « per Georgium natum Jacobi de
Raspinis de Meno, districtus Ripparie, diocesis Novariensis, . . . -1 8 aug.
4469 » (fol. 35); — Accedunt : Versus : « Parce, precor, o care mio
thesari... » (fol. 2); — Precatio ad S. Bernardinum : « Barnardine
pater, qui Jesu nomen in omnes... » (fol. 2 v°) -, — « Ad faciendum
bonum atramentum » (fol. 2 -v"); — Precatio ad Virginem : « Ave,
regina cellorum..., » et versus de signo crucis : « Per crucis hoc
signum expelitur orane malignum... » (fol. 22 v°) ; — « Modo lo quale
fece papa Bonifatio. . . al uso de la cosse che tu voy saper »
(fol. 22 bis); — Salutationis angelicae paraphrasis : « Ave, Maria, de
li superni celi... » (fol. 22 bis v**) ; — De significationibus verbi facio
(fol. 23) : — Versus de creatione : « Qui manet eternus hic simul
omnia solus... » (fol. 23) ; — Versus de Manfredo, Sicilise rege (Dante,
Purgatoire, III, U2-i2B) (fol. 23 v°) ; — Gomputi tabula (fol. 50 v);
— Mundanse vitœ imprecatio : « Heu, heu, mondi vita, quare me
délectas ita?... » (fol. 52) ; — « Prophetia AnibaUs de Montorpheno »
(fol. 34) ; — Prophetia adversus Gallos : « Gallorum levitas Germa-
nos justificabit... » (fol. 54); — Versus de planetis et paradiso :
a Luna stat in primo, stat Mercuriusque secundo... » (fol. 54 v°) 5
— Qusestiones e « libro commentato Aristotilis de sensu et sensato, »
etc. (fol. i 37 v°) ; — De signis pluviœ et de tonitru (fol. •( 38) ; —
Expositio doclrinse Ghristi : « In nome de Dio et de la santa Trini-
tade... » (fol. -138 v"); — De communione peccalorum : « Dum com-
municaret sancLus Bernardus quadam vice suos monachos. . . »
(fol. i 39) ; — Notae généalogie» familiarum Isolini et Georgii de
Raspinis (fol. •139 \°).
XY" S. Pap. -140 feuillets. (Provient du « Gomes Donatus Silva. »)
553. Sermonum themata; initium et finis desiderantur.
xiv« s. Parch. Feuillets 20 à 295.
554. a Mémorial dels danys donats per lo comte de Foyx y bes-
DU DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 67
comte de Gastelbo a la iglesia de Urgell, y a homens de aqueila y a
moites altres Iglesias de la dita diœ[ce]si de Urgell. » — Reproduc-
tion photographique d'un ms. latin des xrii^ et xiv« siècles, conservé
aux archives capitulaires d'Urgel.
XIX* s. Pap. \7 feuillets. (Don de M. Gh. Baudon de Mony.)
555. « Terrier de la baronnie d'Aurelle, diocèse de Riom, » « de
feudo domini de Ganilhiaco. »
xiii" s. Parch. 9 feuillets.
556. P. Ovidii Nasonis Metamorphoseon libri XV, cum glossis.
xiii'^ s. Parch. ^123 feuillets.
557. Manuale missarum, etc., ad usum Einensem (?).
xii« s. Parch. 6^ feuillets.
558. Bedse librorum de tabernaculo (II, 6-III, 5) et de templo
Salomonis (c. 8-^9) fragmenta.
xii** s. Parch. 26 feuillets.
559. « Spéculum peccatoris editum a beato Augustino » (<)-, —
« Liber de officio sacerdotum, » vel « summa sacerdotum, a beato
Thoma de Aquino » (4 v°) ; — « Liber de miseria hominis, compo-
situs a Lothario diacono cardinah » [Innocentio III] (^4) ; — « Regi-
men bonum et utile ad salvandas animas, per d. f. Vincentium
Ferrarii » (39) ; — Tractatus de confessione : « Gonvertimini ad
me in toto corde vestro... » (40) ; — « Sermo beati Augustin! contra
vitia, et specialiter contra miserabilem et detestabilem cohabitalio-
nem clericorum et muliercularum » (53) ; — Ejusdem sermo « ad
episcopos, presbiteros et clericos, et de eorum conditionibus » (55 v») -,
— Ejusdem sermo « ad sacerdotes, cujus vite debent esse » (57 v°) ;
— Ejusdem sermo « de pace » (58 v°) ; — « Liber beati Augustini
de miseria hominis » (60 v") ; — .« Gapitulum de honoribus, ex soli-
loquio beati Ysidori » (66 v°l ; — « Liber beati Johannis Grisostomi
quod nemo possit ledi ab alio nisi a se ipso » (68) \— « ] 2*=™ gradus
patientie » (78 v°) -, — « Feria 6« in Parasceve sermo 2"^ [Jacobi] de
Voragine » (79) ; — « Sermo beati Augustini de assumptione glo-
riose virginis Marie » (80 v°) ; — Isidori Hispalensis in libros veteris
ac novi Testament! proemia (83 v») ; — Ejusdem allegorise queedam
sacrae Scripturse (90 v»); — « Sermo 3"^ dominica i [2i] post Pen-
thecosten [Jacobi] de Voragine » (99) ; — « Ad Jo[annem] de G[ersono],
cancellarium Parisiensera, contra prelatos symoniacos... epistola.
Multa mihi in presulibus... » (^02) ; — Ejusdem « ad quosdam sco-
68 NOUVELLES ACQUISITIONS
lasticos, tlieologos, etc. , quod veram ac solidam pacem nisi emendatis
moribus assequi non possumus... » (^0D v); — «Dominica ^8. post
Trinitalem, sermo 3*^^ Jacobi de Voragine » (i08) ; — « Tractalus de
corpore Chrisli. Ad honorem gloriose etindividue... » (HO) ; — « Ser-
mo 3"s dominica in Quinquagesima [Jacobi] de Voragine » (J^3); —
« Dominica prima post Trinitatem » sermones i-iir ejusdem {^-le v°) ;
— « Sermo factus per mag. Johannem Parvi contra notorios forni-
catores presbileros » (^2^ v°) ; — Ejusdem sermo « de Eucharistie
sacramento » (^ 29) .
xve s. Pap. encarté de parch. 4 35 feuillets. (Provient du Collège
du Trésorier, puis des Récollets de Paris.)
560. Liber precum, cum figuris.
xiv^ s. Parch. 264 feuillets.
561. Joannis de Sacro Bosco tractatus de spheera (^) ; — Joannis
de Garlandia synonyma (^8); — Pétri Abaelardi monita ad Astrala-
bium filium (35 v°) ; — Anonymi collectanea de Deo, angelis, dé-
mentis, metallis, lapidibus, plantis, avibus, piscibus, animalibus et
homine : « In principio creavit Deus celum, etc. Videamus igitur
quid est Deus?... » (55). [Cf. le ms. Libri -1068 à la Laurentienne de
Florence; Notices et extraits des mss.^ t. XXXII, p. 35.]
xive s. Parch. ^05 feuillets.
562. Cartularium S. Benigni Divionensis.
xiii^ s. Parch. -HT feuillets.
563. Notes autobiographiques autographes du cardinal Girolamo
Aleandro, écrites en marge d' Ephemerides imprimées de Johann
Mùller, de Kœnigsberg (U92-45n), in-4o.
xvi" s. Pap. 377 feuillets.
564. Inscriptions latines antiques et du moyen âge, copiées par
P. Mérimée à Orléans, Saint-Benoit-sur-Loire, Blois, Tours, Poitiers,
Saintes, Bordeaux, Lectoure, Auch, Bagnères-de-Bigorre, Saint-
Bertrand-de-Comminges, Toulouse, Luchon, Périgueux et Amiens.
xrx^ s. Pap. 3i feuillets.
Moyen format.
1689. « Missale secundum usum Eduensem, » cum calendario.
XIV' s. Parch. 306 feuillets. Peintures.
DU DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 69
1690. « Missale secundum usum Byterii ecclesie, » cum calen-
dario.
xv^ s. Parch. 362 feuillets. Peintures. (Provient du « CoUeg. Biter.
S. Ludovici, dono... D. D. de Bausset de Roquefort, épis. Biter. »)
1691. Roberti de Tumbalena, S. Vigoris abbatis, commentario-
rum in Canlica canticorum fragmentum (fol. -1). — Acte de « Hum-
bertus, dominus Morestelli, » en faveur de l'abbaye de Hautecombe,
1239, a in crastino oet. Epiphanie » (fol. 9). — « Ancienne déclara-
tion des livres appartenans au monastère de Saint-Estienne » : « Hii
sunt Sancti Stephani. II. Istorie,... » (fol. iO).
xii«-xiii^ s. Parch. ^0 feuillets.
1692-1693. Recueil de pièces relatives aux familles Audifred,
Moyssard, Charrier, de Bargeton et d'Espèrandieu, demeurant à Uzès
et à Bagnols-sur-Gèze (U65-1630). — On y a joint dix fragments de
registres de notaires des villes de Bollêne, Marnas, Piolenc et
Bagnols-sur-Gèze, concernant différents membres de la famille Char-
rier (U80-'I633).
xv«-xvii« s. Parch. et pap. 50 et 216 feuillets.
1694. Photographies de la charte de fondation et de cinq autres
documents relatifs à la chartreuse de Lugny. (xii« siècle.)
XIX" s. Pap. 6 feuillets. (Don de M. A. de Barthélémy.)
1695. « Recognitiones castri et mandamenti de Aurella facte
magnifico... domino Ludovico de Belloforti, comiti Alesti, dominoque
marquetiatus de Canilhaco... 1425. »
xv^ s. Parch. Feuillets i-lxxv et ciiii-vP^iiii.
1696. « Gesta Crisopolitanse ecclesise Bisuntinœ, » auctore Gui-
done, monacho S. Pauli Bisuntini, usque ad a. 1404.
xvi« s. Pap. 28 feuillets.
1697. Abrégé de la Bible, en vers latins : « Genesis. Astripotens
celum, terram, speram, mare, germen... Scriptum Hasnonii per
quendam religiosum ejusdem monasterii » (fol. 1); — Autre abrégé
de la Bible, en vers : « Verbum a principio procedens eterno... »
(fol. i 1 9) ; — Poème sur le Missus est anyelus Gabriel. « iMissus est de
celesUbus nuncius régis omnium... » (fol. 151) ; — « Epilogus fra-
tiis Mathie et religiosi Sancti Martini Tornacensis super quibusdam
punctis principalibus in régula sancti Benedicti contentis, « seu
« Medulla régule beati Benedicti » (fol. 172) ; — Vers mnémoniques
70 NOUVELLES ACQUISITIONS
sur la Bible : « Sex prohibet, peccant, Abel, Enoch, archa fit,
intrant... »
xv« s. Parch. 243 feuillets. (Provient du marquis d'Astorga.)
1698. Recueil de chartes originales, latines et provençales, en
faveur de l'abbaye de Belloc, en Rouergue. (•1161-1421.)
xii«-xve s, Parch. 25 pièces.
1699. a Extrait du Nécrologe de Pontlevoy, manuscrit de la
bibliothèque de Blois, » n° 2; copie de M. Tabbé Métais.
xix« s. Pap. 22 feuillets. (Don de M. l'abbé Métais.)
1700. Gonsilia jurisconsultorum : Bartholomœi de Sarciano (2),
— Baldi et Pétri de Perusio (40 v°), — Gasparis de Castello (43 v),
— Floriani de S. Petro de Bononia (45 v°), — Laurentii de Ridolfis
(47 v°), — Raphaelis Fulgosii (49 v°), — Pétri de Ancharano (50 v°),
— Dionysii de Bangianis (53), — Joannis de Imola (54), — Joannis
de Lignano (55 v"), — Francisci de Ramponibus (55 v»); — « Dicta
notabilissima... collecta per Matthseum de Matasclanis de Bononia... »
etc. (57) -, — Epistola « Salustii domini Guilielmi de Perusio »
(87 v") ; — Glossœ in Godicem et Digestum, auctore (?) Angelo de
Ubaldis (88).
xiv«-xv^ s. Pap. 364 feuillets.
1701. Constantini Africani Viaticum peregrinantium, cum glossis
Guiraudi.
xiv« s. Parch. iS\ feuillets.
1702. G. J. Csesaris commentariorum de bello Gallico libri VIII.
xv^ s. Parch. viii et -102 feuillets. (Provient de M. de Saint-Simon,
évêque d'Agde.)
1703. Pauli Orosii historiarum adversus Paganos libri Vil; copie
de l'édition de Vicence, Herm. Lichtcnstein, s. d. [Hain, n° 12099]
(14) ; — « Magni Basilii liber, per Leonardum Arelinum e greco in
latinum translatus, ad juvenes religiosos quibus studiis opéra danda
sit » (183); — S. Dionysii Areopagitse epistolae, « e greco in lati-
num translate per fratrem Ambrosium [Traversari ?] , eximium
sacre théologie magislrum » (191); — précmittuntur : « Homonea
ad preetereuntes » [Anlh. lut., éd. Burmann, IV, 142] (1 v**) -, —
Défense par le consul P. Valerius de traverser le Rubicon (2) ; —
a Anno Ghristi 1468-, ad papam Paulum » II, six vers de dédicace
d'une église : « Hecdelubra, pater... » (2) ; — a Hecuba reginadicit :
DU DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 7^
Quicunque regno fidit... », 7 vers (2); — accedunl : xii abusiones
sœculi, VII humanitatis gradus, vu curialitales, etc. (194 v°)-, —
« Ypolite, illustrissimi Mediolani ducis filie pulcherrime, coram...
papa Pio II et sacro cardinalium collegio oratio Mantue habita »
(^95] • — pii II responsum, et « versus in Turcum » (195 v°).
xv^ s. Pap. encarté de parch. 202 feuillets. (Provient de Salva,
puis de Heredia.)
1704. « Brevis istoria Hispanie,.-- edicta a Roderico Sancii [de
Arevalo], episcopi Calagurrilani, S. D. N. Pauli II in Castro suo
S. Angeli prefecto. » — Aux armes « Pétri Ferrici, episcopi Tiraso-
nensis » (1464-'I468).
xv^ s. Pap. 130 feuillets. (Provient de « Gregorio de Miranda, col-
légial de S. Salvador de Ubiedo, » puis de Heredia.)
1705. Servii grammatici in Virgilium commentariorum libri
omnes.
Copié en 1462. Pap. 317 feuillets.
1706. A. G. Celsi artium liber VI, seu de medicina libri VIIÏ.
xv« s. Parch. 183 feuillets.
1707. Pontificale Romanum Augustini Patricii de Piccolominibus
(1488). — Cf. Hain, Repertorium, n° 13283.
xv^ s. Pap. 1 73 feuillets.
1708. « Magni Pompeii vita per Jacobum Angeli ex Plutarcho e
greco in latinum traducta » (1 ) ^ — « Jannozii Manetti laudatio Januen-
sium, ad... D. Thomam de Gampofregoso, Janue ducem » (41). —
Aux armes des Ruccellai de Florence.
xv^ s, Parch. 63 feuillets.
1709-1710. Catalogue des manuscrits latins de la Bibliothèque
du Roi, par Mabillon et autres Bénédictins. (N°^ 3361-4669 et
4671-6681.)
XVIII' s. Pap. 624 et 695 feuillets.
1711. Recueil d'inscriptions latines d'Italie. La plupart ont été
copiées à Rome, Vérone, etc.; il y a cinq inscriptions grecques de
Pantocrator au Mont-Athos, de Thasos, etc.
xvi« s. Pap. 100 feuillets. (Ex libris « di D. Benedetto Bissi Pia-
centino, 1794. »)
72 NOUVELLES ACQUISITIONS
Grand format.
2353. a Bibliotheca Sammiellana ad Mosam. »
xix« s. Pap. 235 pages.
2354. a Recensio manuscriplorum codicum, qui, ex universa
Bibliolheca Vaticana selecti, jussu domiiii nostri Pii VI, Pont. Max.,
prid. id. jul., procuratoribus Gallorum, jure belli, seu pactarum
induciarum ergo et initse pacis, traditi fuere. — A Rome, le 23 mes-
sidor an 5« (n97). »
xviii" s. Pap. 49 feuillets. (Provient de la bibliothèque de l'École
polytechnique).
2355. Recueil de pièces originales, copies et fragments divers,
(ix^-xviri* siècle.)
Bulle de Pascal II en faveur de l'abbaye de Vézelay, nov. \ \ 03
(copie) (fol. i)-, — Pièces relatives au prieuré de Notre-Dame de
Nonenque, diocèse de Lodève (^'l()2-J27C) (fol. 3, 4 et -13); — Pièces
relatives à Laçy, ou Lassy (Calvados), copies du xvi* siècle (fol. 5);
— Bulle de Clément IV et pièces diverses relatives à la commune de
Sarlat (xiir-xiv* siècles) (fol. -12, -14 et 4 5) ; — Gonflrmation par Jean
d'Armagnac de dons faits par son père à son conseiller Bérenger, dit
Mène, seigneur de Gaslel Pers, à Villeneuve-lez- Avignon, 6 mai 4 384
(fol. 4 7)-, — Pièces relatives à l'église collégiale de Saint-Nicolas-
dii-Louvrc (xvi*-xvii° siècles) (fol. 4 8, 49, 24, 23 et 24)-, —Lettre de
LamJjcrt Vossius à Henri Dupuy, 4 639 (fol. 20) ; — Lettre de Henri
de Valois à Isaac Vossius, 4 654 (fol. 25) ; — Acte d'association aux
prières des membres de la Compagnie de Jésus, en faveur de Etienne
de Silbouette (28 août 4 754) (fol. 27); — Fragments de manuscrits
(ix'=-xv'' siècle), parmi lesquels on citera des fragments des Pro-
phètes, des Évangiles, de la Cité de Dieu de saint Augustin, de plu-
sieurs Bréviaires et Missel, des Insiitutes de Justinien (fol. 281 ; —
Vidimiis d'une dispense accordée par le pape Urbain VIII pour le
mariage de Silvestre Cuxxino et de Porlia Gozza, du diocèse d'Avel-
lino, 4 639 (fol. 57)5 — Compte de la Cour des appels de Toulouse
(xive siècle) (fol. 59) ; — Obituaire du monastère de Montsalvy (Cantal)
(fol. 62) ; — Compte de dépenses d'un voyageur italien du xiv« siècle
(fol. 64).
ix^-xvii* s. Parch. et pap. 65 feuillets.
DU DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 73
2356. Missale monaslicum « secundum usum ecclesise Claromon-
tensis, » cum calendario.
xv" s. Parch. 368 feuillets.
2357. Vidimus par G[onrad?], archevêque d'Athènes : -1° d'un
mandement de Pelage, évêque d'Albano (21 juin i2U)\ 2° d'une
bulle d'Innocent III (12 janvier 12^6); 3° d'une bulle d'Honorius III
(26 août -(223), relatifs à Livadie et à l'hommage prêté au saint-siège
pour le château de cette ville, par Othon de la Roche, sire de Ray, en
Franche-Comté.
xiiie s. Parch., avec fragment de sceau sur double queue.
2358. Manuale precum ad usum S. Gornelii Gompendiensis.
La couverture de ce volume, qui a été détachée, est déposée au
Cabinet des médailles et antiques ; elle se compose de deux plaques
d'ivoire sculpté formant le diptyque du consul Flavius Theodorus
Philoxenus Sotericus (525). Cf. Ghabouillet, Catalogue des camées,
etc. (^1858), n" 3266.
XHi** s. Parch. 54 feuillets oblongs.
2359-2362. Recueil de pièces originales relatives à lUe-sur-la-
Têt et autres lieux des diocèses d'Elne et de Perpignan.
I (2359). N°^ -1-55; années ^35'I-U6i. — II (2360). N°^ 56-4^5^
années -1463-^530. — III (2361). N"H^6-^^33; années I53f-'I599.
— IV (2362). N°' ^ 54-1 95; années 1600-1782.
xiv^-xviii^ s. Parch. et pap. -195 pièces.
2363. Recueil de chartes originales (1128-1563) : Charte de Manas-
ses, doyen de Saint- Jean de Besançon, en faveur de l'abbaye de Bel-
levaux, 1128 (1) ; — Charte de Thibaut, évêque d'Amiens, 1169 (2);
— Bulle de Grégoire VIII en faveur de l'abbaye de Bellevaux, 1188
(3); — Charte d'Amédée de Dramelay, archevêque de Besançon, en
jfaveur de la même abbaye, 1195 (4) ; — Charte de « Guifridus, dic-
tus Rabos de Verton, » en faveur du prieuré de Beaurain, 1231 (5);
— Charte des franchises de Romorantin , accordée par Mathilde,
comtesse de Chartres, en 1249 (6); — Charte de l'officialité d'Amiens
relative au prieuré de Buiencourt, 1288 (7) ; — Bail d'une vigne par
« Hugo Rogerii, dominus Balmetarum, » au diocèse de Vaison, à
« Guillelmus Desiderii de Falcone, » 1389 (8) ; — Donation par J.-F.
Summaripa à Etienne Gattalusio, évêque de Milet, de maisons sises
àNaxos, 1563 (9).
xii*-xvi* s. Parch. 9 pièces.
74 NOUVELLES ACQUISITIONS
2364. a Catalogus librorum Glaudii Gros de Boze. »
xviiie s. Pap. V et 'l 74 feuillets.
Très grand format.
2570. « Gomputus viri nobilis Hugonini Doyena, castellani Mon-
tis Diderii, de reddilibus et exitibus dicte castellanie, a die septima
inclusive mensis febmarii, anno Domini millesimo quatercentesimo
trigesimo primo usque ad diem septimam exclusive dicti mensis
februarii anno Domini millesimo quatercentesimo trigesimo secundo,
videlicet de uiio anno integro, receptus apud Ghamberiacum. »
XV* s. Parch. -JS feuillets.
2571. Charte de Henri IV, roi d'Angleterre, confirmant la dona-
tion faite du manoir de Ghesthunt (Herford) à John Norbury par Ralph
Nevill (^"juin U^2); avec sceau brisé. — Gharte de Henri YIII, roi
d'Angleterre, accordant à Robert Bocher et à Elisabeth, sa femme,
« Cruelfelde Grange, » qui appartenait précédemment au monastère
de Stoneley (U avril ^545) -, avec sceau.
xv«-xvi« s. Parch. 2 pièces. (Don de sir George Duckett.)
2572. Recueil de chartes et pièces originales (^05l•^547).
\ . « Noticia domni Ayrardi de molendino, quod in aquam Sancli
Martini jussit fieri » (Tours, 27 juillet 4 051). — 2. Gharte de
Louis VI, roi de France, accordant vingt sous de rente à l'église de
N.-D.-des-Ghamps (M 32). — 3. Cession par Arnould de « Weinse-
male, » aux religieuses de Maeghdendale (Vallis virginum), de diffé-
rentes terres et moulins, avec le consentement du duc de Lorraine et
Brabant (mars -1245). — 4. Bulle du pape Eugène IV déléguant à
l'abbé d'Aniane le pouvoir de conférer un bénéfice à Bertrand de
Brison, moine de la même abbaye (24 avril -1431). — 5. Mandement
de François de Rochechouart relatif aux moulins et papeteries de la
sénéchaussée de Toulouse (^4 févr. -1503). — 6. Consentement du
curé de Souzay à l'érection en cure de la chapelle de Glatigné, à la
demande de Martin du Bellay (27 oct. -1547). — 7. Acte de Jean
Brouillier, archidiacre de Passai et chanoine du .Mans, relatif à la
même érection (^2 nov. 1547).
xi*-xvi* s. Parch. 10 feuillets.
3
DD DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 75
Manuscrits français.
Petit format.
4689. Copies de pièces relatives au mariage et à la séparation de
« ]\P Alexandre-François-Marie, vicomte de Beauharnais, » et à
« Marie-Josèphe-Rose de Tascher La Pagerie, son épouse » (1 779-
n94).
xix« s. Pap. 22 feuillets. (Don de M. le vicomte de Grouchy.)
4690. Donat, en français. — On lit à la fin : « Expliciunt acci-
dentia, Deo gratias, per me Michaellem Glareti, anno Domini U8S,
die ^3 mensis martii. »
xv^ s. Pap. -10 feuillets.
4691. « Copie du catalogue de la bibliothèque de Pontoise. —
KSI 7. »
XIX® s. Pap. 65 feuillets.
4692-4695. « 3Ianuscrit autographe du voyage en Grèce (^840-
iSU), par J. Alex. Buchon. » (Publié en 1843, in-12.)
XIX® s. Pap. 356, 356, 294 et 211 pages. (Don de M. le baron 0. de
Watteville).
4696. Notes de recettes et dépenses du poète Gilbert et de quelques
membres de sa famille (1779-1804).
xviii®-xix®s. Pap. 49 feuillets. (Don de M. Salmon, conseiller hono-
raire à la Cour de cassation.)
4697. Mémoires de Madame Roland.
Manuscrit autographe contenant le texte des portraits de Brissot,
Cazalès et Danton, et une lettre ou discours adressé à Jarry.
xviii« s. Pap. 13 feuillets.
4698. Mémoires de Henri-Louis de Loménie, comte de Brienne,
sur le règne de Louis XIV. (Copie.) — Cf. le n° 6450.
xviii® s. Pap. 453 pages.
4699. Notice du ms. grec 2108 (Nie-Alex. Maurocordato, Philo-
thei Parerga), par Jean Boivin (1719).
xviii® s. Pap. 10 feuillets.
4700. « Problème : Diviser un angle rectiligne en trois parties
76 NOUVELLES ACQUISITIONS
égales. Anallse de la solution de ce problème par une nouvelle mé-
thode. — n34. »
xviii^ s. Pap. \7 feuillets et figures.
4701. ce Traité sommaire des différentes espèces de droits qui se
perçoivent dans le royaume, avec la description topographique des
provinces sujettes aux tarifs de ^G64, 1667 et ^672, aux droits uni-
formes et aux droits locaux, comme provinces réputées étrangères. »
— On y a joint une « Carte des traités » et une « Carie des gabelles. »
xviii'^ s. Pap. i 09 pages et 2 cartes.
4702. « Catalogue des livres de M. de Villeneuve, conseiller au
Grand Conseil. — nss. »
xviii^ s. Pap. 87 et 40 pages.
4703. Inventaire du mobilier du château de M. de Villeneuve, à
Villoiseau (174^-^52).
xviii^ s. Pap. 88 pages.
4704. « Table des tailles royaulx au diocèse d'Alby, faict pour la
cité et ville dudit Alby, pour partir et distribuer à chacun dudit dio-
cèse sa quote porcion, le tout en suyvant l'ordonnance du roy nostre
sire au pays de Languedoc,... faicte... audit Alby, le vi«de décembre
l'an mil cinq cens trente sept. »
xvie s. Parch. -109 feuillets.
4705. « Explication des peintures, sculptures et gravures de mes-
sieurs de l'Académie royale.., » (n75.)
xviii'' s. Pap. 67 pages.
4706-4707. Lettres du cardinal de la Luzerne, évêque de Langres,
à la comtesse de Brèves (-I8i4-i820).
xix" s. Pap. 478 et 309 feuillets.
4708. Généalogies de différentes familles parlementaires pari-
siennes.
xviii^ s. Pap. <45 feuillets. (Provient deTurgot; ex-libris gravés
de a Charles de Baschi, marquis d'Aubais, » et de Ph.-L. de Jou-
bert.)
4709. Recueil de copies de pièces pour servir à l'histoire des xvii^
et xviii'= siècles. (« Mal-entendu d'Anvers, -JdSS, ms. \06. ») « Rela-
tion du voyage du duc d'Anjou aux Pays-Bas, » par « M. de La
Châtre » (p. -!)•, — « Recueil de plusieurs lettres concernant le pro-
jet du siège de Tbionville en -1639... » (p. 97); — « Mémoire sur la
DD DÉPiIlTEMEi\T DES MANCSCRITS. 77
généalogie de la famille de Boulainviller, ensemble des familles qui
y sont alliées » (p. 393); — « Généalogie de la maison des Rabots »
(p. 465); — Généalogie de la famille d'Ourches (p. 52i) ; — « Offi-
ciers de la maison de Rohan » (p. 523) -, — Généalogies des familles
Douglas, Desbarre, Brunot, Dubourg, Gavaignes, de Glermont-Ton-
nerre, Mesgrigny, Saumaize, de Mercy, Mallet de Cramenil (p. 543) ;
— a Relazione dell' origine e parentela délie p[r]imarie famiglie
nobili di Roma... ^734 » (p. 573); — « Table généalogique de la
maison de Grivel de Grossouve d'Auroy, » par Clairambauit, -1736
(p. 669) ; — Généalogies de différentes familles italiennes et de pays
d'Empire (p. 692) ; — « Réflexions historiques sur la mort du roi
Henry le Grand, extraites d'un ms. écrit de la main de M. Augustin
Le Petit, escuier, sieur de Canon, avocat au Parlement de Norman-
die » (p. 74^).
xviii^ s. Pap. 769 pages. (Ex-libris du marquis d'Aubaïs et de Ph.-L.
de Joubert.)
4710-4711. « Recherches généalogiques » sur différentes familles
françaises et étrangères (-1750 et -1758). — Il y aune table des généa-
logies à la fin de chaque volume.
xviii^ s. Pap. 81-1 et 820 pages. (Ex-hbris de Ph.-L. de Joubert.)
4712. Généalogies des maisons de Thibault et de Thibout.
xviii^ s. Pap. -10 feuillets.
4713. Recueil de diverses lettres historiques relatives au règne de
Louis XIII; copie partielle du ms. 28 de la bibliothèque de Salins.
xix^ s. Pap. -192 pages. (Don de M. B. Prost.)
4714. « Voyage des Indes orientalles par le vaisseau du roy le
Maurepas,... commandé par M. le chevalier de Fontenay... » (-1703-
d704).
xviiF s. Pap. 30 feuillets.
4715. « Eloge funèbre de Louis XV, prononcé dans l'église parois-
sialle de Saint-Germain par M. Thomas, recteur de l'hôpital de Vit-
teaux, à Vitteaux, le 21 juin 4 774. »
xviii^ s. Pap. 15 feuillets. (Don de M. le chanoine Haigneré.)
4716-4718. a La Pucelle d'Orléans, par M. de Voltaire. »
Trois exemplaires, provenant de la collection Beuchot.
xviii« s. Pap. 363, 289 pages et ^124 feuillets.
4719. Recueil de copies de lettres pour servir à l'histoire politique
et littéraire du xviii* siècle.
78 NOUVELLES ACQUISITIONS
Lettres de et à Voltaire, de Frédéric II, roi de Prusse, deM"'^ Geof-
frin, de M"« Clairon, de M"" Lecouvreur, de Grimm, de Catherine,
impératrice de Russie, de J.-J. Rousseau, etc.
xviiies. Pap. 255 pages. (Ex-libris de « M"« la comtesse de Bois-
gelin, dame de Remiremont. » — Provient de la collection Beuchot.)
4720. « Gaquire, parodie de Zayre, » de Voltaire.
xviri'' s. Pap. 32 feuillets. (Provient de la collection Beuchot.)
4721. a Table du Catalogue Méon,... rédigée par Auguste Vei-
nant. »
xix^ s. Pap. IX et 376 pages. (Provient de la collection Jullien.)
4722. Cahier de notes autographes de Charles Lenormant, parmi
lesquelles on remarque quelques croquis de monuments et des copies
d'inscriptions antiques, chrétiennes et du moyen âge de Lieusaint,
près Valognes, Tours, Angers, Falaise et Guibray.
xix« s. Pap. 63 feuillets.
Grand format.
5274. « Exercices d'une armée campée en temps de paix, conte-
nant ce qu'on y doit observer pour entretenir les troupes dans l'habi-
tude de leurs fonctions en temps de guerre, dédié au Roy par M. de
Guignard,. chevalier de Tordre militaire de Saint-Louis, lieutenant-
colonei du régiment d'infanterie du Thil réformé. — -1 732. »
xviii'' s. Pap. 64 pages.
5275-5276. Comptes de « Chariot Gasteliain, receveur en la
viconté d'Auge, pour... Madame Marie, ducesse d'Orléans,... aiant la
garde de Mons. Loys, son fiiz, » pour les années ^472-^48^.
Le ms. 5275 contient les comptes 43^-59° pour le terme de Saint-
Michel 1472-^480; le ms. 5276, les comptes 44«-60'= pour le terme de
Pâques ^473-^48'^. Ces comptes concernent différentes localités du
département actuel du Calvados.
xv« s. Parch. 388 et 323 feuillets.
5277-5278. « Catalogue général de la bibliothèque de la ville
d'Aix, département des Bouches-du-Rhône, au ^" décembre -18^9. »
xix"^ s. Pap. 236, 2^0 et 244 pages, et 352 feuillets.
5279. « Ville d'Alais. Bibliothèque publique. Catalogue par ordre
de matières. — ^8^6. »
xix" s. Pap. •15 feuillets.
DD DEPAHTtJIEJST DES MA.MSCRITS. 79
5280. « Catalogue supplémentaire des livres et ouvrages dont la
bibliothèque publique d'Albi a fait l'acquisition... depuis l'an XII
(1804). — Albi, S juillet 1813. »
xrx^ s. Pap. i I feuillets.
5281. « Catalogue de la bibliothèque d'Angoulème. — -1844. »
xix^ s. Pap. U6 feuillets.
5282. « Catalogue général des ouvrages et volumes composant la
bibliothèque près TÉcole centrale du département de la Creuse, » à
Aubusson, et transportés à Guéret. « An IX. » — Fol. 61. « État des
livres tirés de la bibliothèque dWubusson pour le lycée de Limoges.
An XIII. )) — Fol. 67. « État des livres de nouvelle acquisition par
dons » à la bibliothèque de la ville d'Aubusson (^816).
XIX® s. Pap. 67 feuillets.
5283. « Catalogue des livres de la bibliothèque de l'École centrale
du département du Gers, )) à Auch.
xix^ s. Pap. IH feuillets.
5284. « Catalogue méthodique des livres et ouvrages de la biblio-
thèque publique de la ville d'Auxonne,... par M. Cl. -Xavier Girault.
— 1806. »
XIX® s. Pap. ^45 pages.
5285-5288. « Catalogue de la bibliothèque publique de la ville
d'Avignon, par ordre de matières. »
Tome l (3283), Théologie; — tome II (3286), Jurisprudence,
Sciences et Arts, Belles-Lettres; — tome III (3287), Histoire et
xManuscrits; — tome IV (3288), Catalogue des livres achetés ou
donnés à la bibliothèque publique de la ville d'Avignon depuis 1806,
époque de l'ouverture de la bibliothèque, jusqu'au i " novembre 1 813.
xix« s. Pap. 396, 300, 296 et 43, et -18 pages.
5289. a Catalogue des livres de la bibliothèque de Bar-Ie-Duc. —
^82^. »
xix= s. Pap. ^9 feuillets.
5290. « Catalogue des ouvrages contenus dans la bibliothèque de
la ville de Bastia (isle de Corse). — ^8^7. »
XIX® s. Pap. 20 feuillets.
5291. « Catalogue des livres composant la bibliothèque de Baume.
— 1807. »
XIX® s. Pap. ^ 6 feuillets.
80 NOUVELLES ACQUISITIONS
5292. « Département du Doubs. Ville de Besançon. Catalogue des
livres remis à la disposition du maire de Besançon en exécution de
l'arrêté du gouvernement du 8 pluviôse an XL »
XIX* s. Pap. 871 feuillets.
5293. « Duplicata du catalogue des livres de la bibliothèque de la
ville de Blois. -1817. — Histoire, Mémoires et Voyages. »
xix« s. Pap. ^87 feuillets.
5294. a Catalogue général de la bibliothèque de la ville de Bou-
logne-sur-Mer. »
XIX* s. Pap. 147 feuillets.
5295. « Catalogue des ouvrages qui composent la bibliothèque
publique du département de l'Ain, » à Bourg.
XIX* s. Pap. 73 feuillets.
5296. « Catalogue ou état des livres de la bibliothèque publique
près l'École centrale du département du Cher, à Bourges, -1 0 brumaire
an XI. »
XIX* s. Pap. 258 feuillets.
5297. « Catalogue des livres de la bibliothèque publique de la ville
de Bruxelles, département de la Dyle. »
XIX* s. Pap. 378 feuillets.
5298-5299. « Livres et manuscrits qui se trouvent à la biblio-
thèque de Cambrai. — Mars 1821. »
xixe s. Pap. 436 et 338 feuillets.
5300. «■ Bibliothèque de Carcassonne. Catalogue divisé en [cinq]
classes... — 1820. «
XIX* s. Pap. 547 pages.
5301-5302. « Cathalogue des livres de la bibliothèque de la ville
de Castres. — 1807. » — « Cathalogue des livres de la bibliothèque
de la mairie de la ville de Castres. »
XIX* s. Pap. 42 et 32 feuillets.
5303. « Catalogue des livres composant la bibliothèque de la ville
de Charleville. — 1814. »
XIX* s. Pap. XVI et 928 pages.
5304-5305. Catalogue de la bibliothèque de la ville de Chartres.
20 brumaire an XIIL — Catalogue des livres réunis à la bibliothèque
DU DÉPiRTEMENT DES MANUSCRITS. i8^
de la ville de Chartres depuis l'arrêté du 29 brumaire an XIII [i 805)
jusqu'au V janvier -18-i3.
XIX* s. Pap. 8-17 pages et 6 feuillets.
5306. « Catalogue de la bibliothèque de la ville de Châtillon-sur-
Seine (Côte-d'Or). — 'i82^. »
XIX* s. Pap. 42 feuillets.
5307. « Bibliothèque de l'École centrale du département de la
Haute-Marne, à Chaumont. — -1809. »
xix* s. Pap. A6i feuillets.
5308. Catalogue de la bibliothèque de Clermont-Ferrand. — 4818-
^ 82 f .
XIX* s. Pap. 399 feuillets.
5309. « Catalogue des livres composant la bibliothèque de la ville
de Compiègne. — ■18'I9. »
XIX* s. Pap. U feuillets.
5310. Catalogue de la bibliothèque publique de la ville de Dijon,
xix^ s. Pap. 93^ pages.
5311. « Catalogue de la bibliothèque de la ville de Dunkerque.
— 18^8. »
XIX* s. Pap. 42 feuillets.
5312-5313. « Département de l'Ariège. Cathalogue de la biblio-
thèque départementale. » — « Catalogue de la bibliothèque de Foix,
département de l'Ariège, rétablie en iS\ 7 par les soins de M. de Ghas-
sepot, baron de Chaplaine,... dressé le 4*'' janvier 4818. »
xix^ s. Pap. \3 et 58 feuillets.
5314. a Catalogue des livres composant la bibliothèque de la
ville de Gray. — 1820. »
XIX* s. Pap. \0 feuillets.
5315. « Catalogue des livres composant la bibliothèque du dépar-
tement de la Creuse, établie à Guéret. — \S'2i. » ~ Cf. le n" 6397.
XIX* s. Pap. 27 feuillets.
5316. « Catalogue des livres de la bibliothèque d'Ivrée. — 1 806. »
XIX* s. Pap. 56 feuillets.
5317. « Catalogue des livres composant la bibliothèque du Havre
et venus des abbayes de Fécamp et du Vallasse, et des Capucins
d'Harfleur. — 1799. »
xviii« s. Pap. 64 feuillets.
1894 6
82 NOUVELLES ACQUISITIONS
5318-5319. « Catalogue des livres qui composent la bibliothèque
du département de la Sarthe. Tome I. UV2. — Catalogue des livres
qui sont classés dans la seconde salle de la bibliothèque du Mans.
Tome II. ^8U. » Suivi du Catalogue des manuscrits, par M. Re-
nouard.
xixe s. Pap. Tome I, 638, 20, xiv et 26 pages; tome II, 436, v, xi
et -158 pages.
5320-5323. Bibliothèque de Lille. Catalogue général. Tome IV,
Belles-lettres-, — tome V, Histoire, tomel; — tome VI, Histoire,
tome II; — tome VII, Table des auteurs.
XIX* s. Pap. -168, 2^2, 22^ et U6 feuillets.
5324. « Catalogue par ordre de matières de la bibliothèque de
Limoges. — 2-1 mai 4820. »
XIX* s. Pap. -158 pages.
5325. « Catalogue des livres existant dans la bibliothèque de
Lous-le-Saulnier, établie au collège. — -18-18. »
XIX* s. Pap. -1 0 feuillets.
5326. « Département de la Meuse-Inférieure. Catalogue des livres
composant la bibliothèque de la ville de Maestricht, chef-lieu. »
XIX* s. Pap. VIII et -183 pages.
5327. « État des hvres provenant de l'ancien dépôt du ci-devant
district de Marmande, mis à la disposition et sous la sauvegarde de
M. Ducomet, principal du collège de la même ville... — 4812. »
xrx^ s. Pap. 2 feuillets.
5328. « Catalogue de la bibliothèque publique communale de la
bonne ville de Montauban. — -1813. »
XIX* s. Pap. 70 feuillets.
5329. « État du catalogue des livres formant la bibliothèque du
collège de Montbéliard. »
XIX* s. Pap. -10 feuillets.
5330-5331. « Catalogue de la bibliothèque de la ville de Mou-
lins. — -1823. »
xix« s. Pap. 503 et 722 pages.
5332. « Catalogue des livres de la bibliothèque publique de la
ville de Neufchàtel. — -1819. » — Cf. le n° 6424.
XIX* s. Pap. -10 feuillets.
DU DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 83
5333. « Catalogue de la bibliothèque de Nevers. — -J 8-1 0. »
XIX* s. Pap. i 32 pages.
5334. « Catalogue des livres de la bibliothèque de Nîmes, par
J.-E. de Thomas-Lavernède, » — et « Catalogue des médailles »
(fol. 203).
xixe s. Pap. 217 feuillets.
5335. « Catalogue des livres de la bibliothèque de la commune
de Niort (Ueux-Sèvres), disposé et mis en ordre par F.-J. Frigart. —
Niort, 4813. »
xix* s. Pap. -102 feuillets.
5336. « Catalogue de la bibliothèque de la ville d'Orléans, par
M. Fabbé Septier. — -18-18. »
xixe s. Pap. 839 feuillets.
5337. « Catalogue de la bibUothèque de Pamiers (rétablie en -1 8-1 8),
annexe de celle de Foix, département de l' Ariège, au -1 " janvier 4 8-1 9. »
XIX* s. Pap. 65 pages.
5338. « Catalogue de livres trouvés existants à la bibliothèque
de Périgueux, le -1" février -1 8-1-1 [jusqu'en -1816]. »
XIX* s. Pap. 78 feuillets.
5339. « Catalogue des livres de FÉcole centrale du département
des Pyrénées- Orientales, » à Perpignan.
XIX* s. Pap. 324 feuillets.
5340. « État général des livres qui composent la bibliothèque
publique de la commune de Poitiers (alias de l'École centrale), extrait
des catalogues des Dépôts littéraires. — -1806-1 8-1 6, »
xixe s. Pap, 265 pages.
5341. « Inventaire des livres composant la bibliothèque de l'École
secondaire de la ville de Pontaiiier. — -1-1 vendémiaire an XII. »
XIX* s. Pap. 52 feuillets.
5342. « Bibliothèque communale de la ville de Provins, départe-
ment de Seine-et-Marne. — -18-13. »
XIX* s. Pap. -100 feuillets.
5343. « État des livres extraits de la bibliothèque du Prytanée,
pendant le mois de messidor an X, par le citoyen Ripaull, bibliothé-
caire du Premier Consul, lesquels lui ont été remis en vertu d'un
ordre du Ministre de Fintérieur, déposé au secrétariat de l'adminis-
tration. »
XIX* s. Pap. 33 feuillets.
84 iNOCVELLES ACQUISITIONS
5344. a Manuscrits de la bibliothèque de la ville de Reims, » et
Catalogue des livres imprimés.
xix^ s. Pap. 38 et -1494 pages,
5345. « Bibliothèque publique de la ville de Rennes. » Catalogue
des manuscrits et imprimés. — •1843.
xix^ s. Pap. 433 feuillets.
5346. « Catalogue des livres composant la bibliothèque du col-
lège de la ville de Riom. — 4822. »
xixe s. Pap. 38 feuillets.
5347. « Catalogue de la bibliothèque de la commune de Roche-
fort. — 4 820. »
XIX® s. Pap. 24 feuillets.
5348. a Catalogue de la bibliothèque de la ville de Rodez. —
4848. »
xix^ s. Pap. 375 pages.
5349. « Copie du catalogue des livres de la bibliothèque publique
de la ville de Rouen. — 4 806-484 7. »
xixe s. Pap. 404, 88, 94 et 450 pages.
5350. « Copie du catalogue de la bibliothèque de la ville de Saint-
Quentin (Aisne). — 4 84 8. »
XIX® s. Pap. 342 pages.
5351. « Catalogue des livres de la bibliothèque de Senlis. —
4 84 9. »
xixe S. Pap. 50 feuillets.
5352. « Catalogue de la bibliothèque de Soissons. »
XIX® s. Pap. 544 pages.
5353. a Bibliothèque publique de Toulon. — 4 807. » Catalogue.
XIX® s. Pap. 89 feuillets.
5354-5367. Catalogue de la bibliothèque de Toulouse.
5354. tt Catalogue des mss. sur vélin et sur papier de la grande
bibliothèque de Toulouse. » 00 pages. — 5355-5357. « Catalogue
de la grande bibliothèque de la ville de Toulouse, » selon Tordre des
salles. 484 6. Dauza biljliolliécaire. 325, 362 feuillets et 544 pages.
— 5358-5367. <c Catalogue des livres de la bibliothèque publique,
dite du Clergé de Toulouse. » (4 0 volumes.) 370, 4 94, 323, 448, 463,
430, 405, 426, 245 et 324 pages.
XIX® s. Pap. 44 volumes.
DD DEPiRTEME'VT DES MANUSCRITS. 85
5368. Catalogue des livres de la bibliothèque publique de la ville
de Valenciennes.
XIX* s. Pap. 202 pages.
5369-5370. « Manuscrits de la bibliothèque de l'École centrale
du département de Loir-et-Cher, à Vendôme, l'an V®. « (-1797.) —
5370. « Catalogue des livres » imprimés de la même bibhothèque.
(Double exemplaire des deux catalogues.)
xviii^ s. Pap. -17 et -105 pages, et 47 feuillets.
5371. Recueil de pièces diverses, rangées chronologiquement;
originaux et copies (i 408-1 845). — Généalogie de « Jean de Greiliy
de Foix, vicomte de Castelbon » (fol. -I). — « La première intelli-
gence des cantons des ligues de Suisse avec Charles VII«, roy de
France, faite l'an U52 pour durer à perpétuité, » -1452-1453 (fol. 2).
— Lettres des « consuls de Perpignan [et du vicomte de Rode] à
Madame de Bourbon, luy mandent qu'ils veulent demeurer sujets
du Roy et ne se point rendre au roy d'Espagne, » 4 juin -1 493 ; copies
(fol. 6). — Lettre de Charles YIII à Pierre, duc de Bourbon, lui
ordonnant de remettre à Louis d'Amboise, évêque d'Albi, « le chas-
tel et place de Perpignan, pour après en faire la délivrance » au roi
d'Espagne (7 juillet -1493) ; copie (fol. 8). — Lettre de don Juan d'Au-
triche à Philippe, comte d'Egmont (30 oct. -1578); copie inachevée
(fol. 9). — Acte d'accusation de Louis de Marillac, maréchal de
France; original, signé : « Morel, de La Rochefoucaut » (fol. \0). —
a Extraict des registres de la Chambre souveraine establie par le
Roy à Rueil-en-Parisis, » relatif au procès et à l'exécution du maré-
chal de Marillac, en ^632 (fol. 32). — Érection par Louis XIV de la
ferme de « la Potterie, » près Évreux, en demi-fief noble de haubert,
en faveur de Mathurin Le Gousturier, lieutenant général au bailliage
d'Évreux (octobre -1647) ; photographies (fol. 34). — Deux lettres de
saint Vincent de Paul à M, Horcholle, curé de Neufchâtel (i" avril
et 2 sept. -1650); calques (fol. 36). — Lettre de Christine, reine de
Suède, à M. Ghanut, relative à son abdication (28 février -1654);
copie (fol. 40). — Contrat entre Matthieu Selle, maître tapissier de
haute-hsse, demeurant à Paris, rue Neuve-Saint-Merry, et Elisabeth
de Vendôme, duchesse de Nemours, pour la réparation de huit pièces
de tapisserie de Bruxelles; avec caution et acquit (1656 --1657)
(fol. 42). — Lettre de M'"^ de Sévigné au président de Moulceau
(7 janvier -1687); fac-similé (fol. 44). ~ Discours adressé au roi
Guillaume III, Tan I70^ , à propos de la reconnaissance par Louis XIV
86 NOUVELLES ACQUISITIONS
du prince de Galles, fils de Jacques II, comme roi d'Angleterre, sous
le nom de Jacques III; copie (fol. 46). — Harangue des seigneurs
anglais à Guillaume III, en janvier -1702, et réponse du roi; copie
(fol. 47). — Lettre de Louis XIV à Philippe V, roi d'Espagne (23 jan^
vier 'f702)-, « Décret du roy d'Espagne, du 2 février n02, sur son
voyage de Naples; » Lettre de Philippe V au marquis de Bedmar
(5 février 1702) sur le même sujet; copies (fol. 48). — « Chiffres
communs entre M. le prince de Monaco, ambassadeur extraordinaire
de S. M. à Rome, et M. le comte de Tallard, ambassadeur extraordi-
naire de S. M. en Angleterre, et M. de Bonrepaux, aussy ambassa-
deur extraordinaire de S. U. à la Haye; » copie (fol. 49). — Note
sur la manière dont les peintres chinois préparent le bleu et le vert
(fol. 53). — « Deux desseins du frère Attiret, » esquisses au crayon
destinées à être présentées à l'empereur de Chine (fol. 56). — « Copie
de la lettre que S. A. E. de Cologne a écrite au chapitre de Stras-
bourg [et de la résignation de la prébende du chapitre de Strasbourg] ;
Valenciennes, ce 2^ d'octobre '17'I7 » (fol. 58). — « Paritez réci-
proques de la livre numéraire ou de compte, instituée par l'empereur
Charlemagne, proportionnément à l'augmentation arrivée sur le prix
du marc d'argent depuis son règne jusqu'à celuy de Louis XV »
(fol. 62). — « État des tuez et blessez de la maison du Roy à l'affaire
de Detlingen, » 27 juin -1743 (fol. 63). — Lettre de « P. Saumaise-
Chasans » (^745); copie (fol. 64). — Lettre de Trudaine au sujet
d'un traité de commerce avec la Hollande (6 déc. -1754) (fol. 65). —
Lettre de Ph. de Changy à M. Truitat, notaire à Paris (3 févr. <756)
(fol. 67). — Déclarations de Tabbé d'Aydie, au sujet de ses ressources
(Périgueux, 28 février -1790); copies (fol. 69). — Liste de livres
composant la « bibliothèque d'un magistrat » (fol. 7^). — Lettre de
Genet-Campan à M'"= Joséphine Rogé, à Cambray (Écouen, -15 nov.
■18-13) (fol. 73). — Lettre de L. Aimé-Martin à Barbier, bibliothécaire
du Roi et du Conseil d'État (\2 mars -1813) (fol. 73). — Brouillon
de l'abdication de Napoléon I" à Fontainebleau ; photographie d'un
calque (fol. 76). — Lettre de Ed. Bignon au duc d'Otrante (13 juil-
let -18^3) (fol. 78); suivie d'une note relative à rechange de vues
entre Wellington, Bliicher et les commissaires français au sujet de
la garantie des propriétés publiques, musées, bibliothèques, etc.
(fol. 79). — Lettre du général Daumesnil à sa femme (fol. 83). —
Seize vers d'Alfred de Vigny : « Eloa. Son beau sein, comme un Ilot
qui sur la rive expire... » (avril -1834) (fol. 84). — Lettre de Guizot
à Jean Kolettis, ministre de Grèce (-17 avril -1843) (fol. 85).
xvi''-xix° s. Pap. 86 feuillets.
DU DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 87
5372-5381. Papiers et notes du compositeur Léon Kreutzer
(^8^-^868).
xrxe s. Pap. ^64 feuillets, 375 pages, ^52, -150, 457, 156, 96, iSi,
48 et 539 feuillets. (Don de M. Arthur Rhône.)
5382. Recueil de pièces et fragments de pièces (xiiie-xviii^ siècles),
parmi lesquelles on remarque : Inventaire des biens de « Jehan de
Lelambe » (xiii^ s.) (fol. 2); — Quittance de « Jehans Escos, cha-
pelains monseigneur Mahieu de Roye » [i 8 sept, i 288) (fol. 3) ; —
Don par Charles V de droits de garde dus au vicomte de Caen pour
le fief d'Anisy (•14 août 1366) (fol. 5); — « Amendes et exploiz du
bailliage de Constantin, du siège de Coustances » {iA0i-HQ2) (fol. 7) ;
— État de réparations à faire au château de Pezenas (1455) (fol. U);
— Quittance d' « Ambroys Perret, maistre menuisier, demeurant à
Paris, » pour des « ouvraiges de menuiserie par luy faictz de neuf
pour le Roy... en son chasteau de Fontainebleau » (30 juillet -1559)
(fol. 16) ; — Trois pièces relatives à la bourse et chapelle fondées
par Martial Galichier, docteur régent en l'Université de Paris, dans
l'église collégiale de Saint-Nicolas-du-Louvre (1577-1650) (fol. 18);
— Arrêt relatif aux aliénations faites de « places et édifices sis sur
les remparts, fossés et contrescarpes » de Paris (7 avril 1 682) (fol. 21) ;
— Inventaire d'une église (fragment du xvi^-xvii^ s.) (fol. 25) ;
— « Déclaration des héritages appartenans à Martin Sinet, vigne-
ron, demeurant à Chenevières, paroisse de Conflans » (xvi^-xvii'' s.)
(fol. 27).
xiii^-xviii^ s. Parch. 31 feuillets.
5383. Recueil de pièces concernant le Mesnil-en-Vimeu, Saint-
André de Clarbec, Notre-Dame de Goustranville, Saint-Gabriel de
Valsemé, Saint-Clair en la vicomte de Pont-FÉvêque, le duché de
Gisors, le marquisat de Bizy, la forêt de Vernon, les Andelys et
Pacy-sur-Eure (1407-1762).
xv*-xviii« s. Parch. 20 feuillets.
5384. Recueil de pièces relatives à la mission des abbés Sevin et
Fourmont en Orient (1728-1730). — Correspondance, mémoires,
instructions, catalogues de manuscrits grecs et orientaux acquis pour
la Bibliothèque du roi. — Projet de voyage en Orient des Bénédic-
tins. — Lettres de M. de Bonnac, du marquis de Villcneufvc, de
Zaïd-Aga, Péleran (d'Alep), Guérin (de Srayrne), etc. (1719-1739).
xviii^ s. Pap. 296 feuillets.
88 NOUVELLES ACQUISITIONS
5385. Papiers et correspondance de Jean Otter, relatifs au com-
merce avec la Perse (-l 739-'! 744).
xviri^ s. Pap. ^3^ feuillets.
5386. Recueil de fragments de manuscrits (xiii^-xv^ siècles). —
Fragments d'une traduction française de la Bible (livre IV des Rois
et livre II des Macchabées), ayant appartenu à Nie. Bloussart, rec-
teur de Saint-Leonoc, au diocèse de Dol (xiv^ s.) (fol. -1) -, — Épitre
de saint Paul aux Romains, ch. v-ix (xiii« s.) (fol. ^12) ^ — Fragments
de la traduction des Éthiques d'Aristote par Nicole Oresme (xiv* s.)
(fol. -15); — Histoire universelle depuis Adam jusqu'à Louis XI,
dauphin (fol. -16); — Méraugis [Romania, XIX, 459-462] (xiii" s.)
(fol. 24) ; — Évangiles selon saint Matthieu (xxvi-xxviii) et saint
Marc (i) [Bomania, XVIII, 430-438] (xiv' s.), en provençal (fol. 31).
xiii'^-xv^ s. Parch. 3^ feuillets.
5387-5390. Notes généalogiques et historiques relatives aux
commissaires-examinateurs au Ghâtelet de Paris et à différents con-
seillers au Parlement et à la Chambre des comptes, etc.
xviii« s. Pap. 367, 309, 435 et 388 feuillets.
5391. Relation de la visite de la grotte de l'île d'Antiparos par le
marquis de Nointel (^673).
xvii^ s. Pap. 36 feuillets.
5392. Documents sur le maréchal de Boufflers et sur sa famille,
xviii^ s. Pap. 412 feuillets. (Don de M. le vicomte de Grouchy.)
5393. Recueil de pièces concernant la famille Le Valois d'Esco-
ville [Calvados] (4568-1791).
Originaux et copies; on y remarque des lettres de François de
Montmorency; Henri de Bourbon, duc de Montpensier; Henri IV; le
maréchal d'xVncre; Henri d'Orléans, marquis de Rothelin; Henriette-
Marie, reine d'Angleterre; Henri d'Orléans, duc de Longueville;
Louis XIII; Louis de Bourbon, prince de Condé; Anne d'Autriche;
Louis XIV; Gaston d'Orléans-, le cardinal Mazarin; César de Bour-
bon, duc de Vendôme ; le marquis de Montauzier ; Louis XV ; le duc
de Ghoiseul ; le duc de La Vallière ; le prince Camille de Rohan ;
Louis XVI, etc.
xvi''-xviii'' s. Pap. et parch. 250 feuillets.
5394. Recueil de pièces des xirr-xvi^ siècles.
On y remarque deux actes de vente de bourgeois de Salins, 1251
(fol. 1); — Enquête faite par Tordre de Mahaul, comtesse d'Artois,
DU DÉPiRTEMEM DES MANUSCRITS. 89
en la terre de Langle, près Saint-Omer, -1329 (fol. 3) ; — Compte de
serrurerie faite au château de Vie, pour Jean le Bon, comte d'Au-
vergne, vers ^350 (fol. 7); — Mémoire de André d'Albaigne, Luc-
quois, adressé au roi Henri II, lui proposant la conquête de « grand
estendue de terres et royaulmes abondans et riches en or, argent,
pierres, drogueries et espiceries, » en Afrique (fol. ■H); — enfin
trois pièces concernant des musiciens et orfèvres (1.569-^650).
xrii*-xvi^ s. Parch. et pap. ^o feuillets.
5395. Recueil de mémoires, lettres, règlements, etc., relatifs au
Collège de France (ITIO-nsT) ; et projet d'union du Collège avec la
Bibliothèque du roi.
xviii® s. Pap. •ITS feuillets.
5396. Recueil de chartes, en provençal, relatives à différentes
localités de l'arrondissement de A'^illefranche-de-Rouergue (•1264-
1370).
xiii«-xv^ s. Parch. 47 pièces.
5397. Correspondance, états, devis, papiers divers relatifs aux
marbres destinés aux constructions du château de Versailles sous
Louis XIV (J 683-4 698).
XVII® s. Pap. 424 feuillets.
5398. Recueil de pièces sur les Colonies françaises au xviri* siècle.
On y remarque différentes pièces sur les îles de France et Bour-
bon (4 772-1773) (fol. 4); — sur les Colonies françaises de l'Amé-
rique (fol. 24) ; — Canada (fol. 40) ; — Louisiane (fol. 48) ; — Saint-
Domingue (fol. 53) ; — La Martinique (fol. 66) ; — La Guyane, avec
plusieurs pièces relatives au chevaUer Turgot (fol. 404).
xFiii* s. Pap. 4 99 feuillets.
5399. Ordonnances, édits, lettres patentes, déclarations, arrêts
et règlements concernant la marine et les colonies françaises, sous
les règnes de Louis XIV et de Louis XV (4 663-4 769).
A la fin (fol. 306) : « Matériaux pour servir à l'histoire des finances
de la marine depuis l'année 4 678 jusqu'en 4 844. »
xvii^-xix« s. Pap. 349 feuillets.
5400. tt Chartrier pour Constant Le Gentil, écuyer, sieur de Pien-
court,... » avec... portraits de divers membres de la famille Le
Gentil, peints « par M^ Marin Le Bourgeoys,... painctre ordinaire du
roy Henry IV^.. » Lisieux, 4588-4594 et 4646.
xvi«-xvii« s. Parch. 44 feuillets. Peintures.
90 NOUVELLES ACQUISITIONS
5401-5815, Anciens catalogues de la Bibliothèque du Roi et de
différentes collections qui sont venues l'accroître aux xvii^, xvm^ et
xrx^ siècles.
4^5 volumes, sur papier, la plupart de format in-folio, provenant
de l'ancien fonds des Catalogues.
5401. « Godices manuscripti latini, gallici, italici, hispanici. » — Cata-
logue, de la main de Clément, de 721 manuscrits de la bibliothèque
du Roi, qui ne figuraient pas au catalogue de Dupuy. — 106 feuillets.
5402. « Catalogus librorum manuscriptorum hebraicorum, syriacorum,
arabicorum, turcicorum, persicorum, graecorum, latinorum, italico-
rum, gallicorum, etc., Bibliothecas Regiae, » par Clément (1680). —
Fol. 761. Concordances des anciens numéros des catalogues de 1645,
de Dupuy et de Mazarin, avec ceux du catalogue de Clément. —
803 feuillets.
5403. Catalogue des manuscrits arabes de la Bibliothèque du Roi, par
Pierre Dipy, d'Alep. (N°s 368-1228.) — Imprimé, en abrégé, par
Moutfaucon dans sa Bibliotheca bibliothecarum tnss. nova (II, 714 et
suiv.). —301 feuillets. (Ane. f. des Traductions, n- 121. — Arabe 4484.)
5404. Catalogue des manuscrits arabes et persans de la Bibliothèque du
Roi, par Pierre Dipy, d'Alep, et Pétis de la Croix. (N"' 368-1228 et
1472-1609.) — Copie abrégée, par François Barout, datée de 1718,
des mss. 5403 et 5405, ayant appartenu à Eusèbe Renaudot et léguée
par lui en 1720 à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. — 56 et 86 feuil-
lets. (Ane. f. des Traductions, n° 122. — Arabe 4485.)
5405. Catalogue des manuscrits turcs et persans de la Bibliothèque du
Roi, par Pierre Dipy, d'Alep, et Pétis de la Croix. (N°^ 1229-1471 et
1472-1610.) — 255 feuillets. (Ancien fonds des Traductions, n" 121 bis.)
5406. a Turcici [et Persici] Bibliothecae Regiee codices manuscripti, in
catalogum latina versione a Francisco La Croix Petis, Régis inter-
prète, redacti. » (N»» 1229-1471 et 1472-1610.) — 122 feuillets.
5407. « Catalogus manuscriptorum arabicorum, turcicorum et persico-
rum Bibliothecae Regipe,... opéra Fra. Barout, Bibliothecœ Regiœ
interprctis. » (N^^ 368-492 seulement des mss. arabes.) — 41 feuillets.
5408. Catalogue des manuscrits syriaques et arabes de la Bibliothèque
du Roi, par E. Renaudot. (N^^ 283-309 et 368-1228.) — 369 feuillets.
5409. « Catalogue par matières des manuscrits françois, italiens, espa-
gnols, allemans, etc., de la Bibliothèque du Roy, fait en l'année 1714
[par J. Boivin]. — Catalogue alphabétique des mêmes manuscrits. »
Copie de Buvat. — 178 feuillets.
5410. « Catalogus librorum manuscriptorum hebraicorum, syriacorum,
arabicorum, turcicorum, persicorum, graecorum, latinorum, italico-
rum, gallicorum, etc. Bibliothecœ Regiœ. » — (1729.)
DU DEPARTEMENT DES MANUSCRITS. 94
Les notices de plusieurs manuscrits entrés postérieurement à la
rédaction du catalogue ont été ajoutées au verso de différents feuillets,
suivant l'ordre méthodique.
Page 1120. « Manuscrits de Secousse et de Sainte-Palaye. » (Avec
une concordance des numéros de ces mss. aujourd'hui dans la collec-
tion Moreau.)
Page 1121. « Manuscrits de Brienne. j
Page 1135. « Mémoire des manuscrits et papiers trouvez dans le
cabinet de feu M. de Mézeray, et remis par ordre du Roy dans la
Bibliothèque de Sa Majesté entre les mains de M. l'abbé Galloys, par
M. Girardin, lieutenant civil, le 18 novembre 1683. » — 1137 pages.
5411. « Catalogue des manuscrits français, italiens, espagnols et en
autres langues modernes de la Bibliothèque royale. Ancien fonds.
Copié en 1835 et 1836... sur le Catalogue général dressé en 1729 et
1730. » — 234 feuillets.
5412. Concordances des anciens numéros des manuscrits grecs du cata-
logue de 1682 (Regii), et des fonds de Gaignières, Delamare, Baluze,
Colbert, de Mesmes, de Boze, de Targny et des Nouvelles acquisitions,
avec les numéros du catalogue imprimé de 1740 (et vice versa). —
58 feuillets.
5413-5414. Concordances des anciens numéros des manuscrits latins
du catalogue de 1682 {Regii) et des fonds de Gaignières, Delamare,
Baluze, Colbert, de Mesmes, Lancelot, Saint-Martial, de Boze, Cangé,
Drouin, de Targny, de Noailles et des Nouvelles acquisitions, avec
les numéros du catalogue imprimé de 1740. — Le second volume
contient la contre-partie des concordances précédentes. — 59 et
49 feuillets.
5415. Catalogue de manuscrits français et en langues modernes, qui
semblent avoir formé le noyau du Supplément français des manus-
crits de la Bibliothèque du Roi. Il est intitulé : « Manuscrits de dif-
férentes acquisitions et en différentes langues. Aoust 1756. » —
232 pages.
5416. Catalogue de manuscrits latins [et français] provenant des biblio-
thèques des Augustins déchaussés. Capucins de Saint-Honoré, Feuil-
lants, Jacobins de Saint-Honoré et de Saint-Jacques, Récollets. —
Les notices de ces mss. formant deux séries (latins et français) ont
été rédigées en latin par C.-B. Hase. — 399 feuillets.
5417. « Index alphabeticus codicum manuscriptorum ex monasteriis
PP. Fuliensium S. Bernardi, Jacobi ad S. Jacobi, Jacobi ad S. Hono-
rati, Augustinurum discalceatorum, RecoUectorum, Capucinorum in
vico Divi Honorati, in Bibliothecam Caesaream illatorum, [auctore
G.-B. Hase]. — Index double pour les mss. latins et français; on a
ajouté les numéros des mss. du Supplément français. — 35 feuillets.
92 NOUVELLES ACQUISITIONS
5418-5419. Catalogue des manuscrits de la bibliothèque des princes de
Gondé, transportés à la Bibliothèque nationale, rendus au prince de
Condé et aujourd'hui à Chantilly. — Tome I, n»» 1-363; tome II,
nos 364-731. — 182 et 206 feuillets.
5420. « Catalogue des manuscrits de la Belgique, du Dépôt national
littéraire aux ci-devant Cordeliers, par le cit. Poirier, membre du
Conseil de conservation des objets d'arts et de sciences, l'an IV de la
République.
Hébreux, arabes, chinois imprimés et mss. concernant la Chine,
slavon, grecs, latins [et français]. — Ces mss. ont été transportés
à la Bibliothèque nationale, le 2 floréal an IV de la République,
21 avril 1796, vieux style. »
Avec deux suppléments (fiches montées), l'un par La Porte du Theil,
Mouchet et Méon, l'autre de Parquoy. — 272 feuillets.
5421-5424. Catalogues de « manuscrits de la Belgique, » par Méon.
I. Notices de 353 mss. latins de la Belgique, du dépôt des Corde-
liers (357 fiches). — II-III. Notices de 366 et 352 mss. latins de la
Belgique, du dépôt de la rue Saint-Marc (162 et 359 fiches). —
IV. Notices de 608 mss. français et en langues modernes de la Bel-
gique (643 fiches).
5425. « Codices latini Vaticani. » Notes de Mouchet. — 56 feuillets.
5426. Catalogue de manuscrits des Suppléments grec, latin, français et
langues modernes de la Bibliothèque nationale. (1,063 numéros.) —
39 feuillets.
5427-5431. Catalogue des manuscrits de l'ancien Supplément de la
Bibliothèque nationale.
La plus grande partie des notices sont de La Porte du Theil ; il y
en a quelques-unes de Hase et de l'abbé Lespine.
I (5427). Nos 1.364. 302 feuillets. — II (5428). Nos 365-579. 392 feuil-
lets. — III (5429). Nos 580-899. 321 feuillets. — IV (5430). Nos 900-
1217. 354 feuillets. — V (5431). Nos 1218-1374. 335 feuillets.
5432, Tables alphabétiques du catalogue précédent, par C.-B. Hase.
Index rerum. I. Auctores latini. — IL Auctores linguarum recentio-
rum. — Pars II. — 282 feuillets.
5433. Catalogues de divers fonds orientaux, par M. Reinaud : « Manus-
crits orientaux provenant de feu M. Schultz (p. 1); — Livres et
manuscrits orientaux venus d'Alger (p. 5); — Manuscrits arabes,
persans et turcs de Du Caurroy (p. 13) ; — Manuscrits orientaux du
fonds Anquetil (p. 21 et 35); — Manuscrits persans du fonds Brueys
(p, 37); — Manuscrits persans du fonds Gentil (p. 43); — Manuscrits
du supplément arménien (p. 51 et 135); — Manuscrits géorgiens
(p. 59) ; — Manuscrits éthiopiens (p. 63) ; — Manuscrits coptes (p. 85) ;
DO DEPARTIÎMENT DES MANUSCaiTS. 93
— Manuscrits malays et javanais, par M. Éd. Dulaurier (p. 91) ; —
Manuscrits slaves, par le D"- Ritstich, de Belgrade » (p. 183). —
194 pages.
5434. « Catalogue des manuscrits hébreux, syriaques, arabes, persans,
turcs, coptes, éthiopiens et autres manuscrits orientaux, provenant
de la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, par Sil-
vestre de Sacy. »
P. 113. « Catalogue des manuscrits orientaux provenant de l'an-
cienne maison de Sorbonne, par M. Reinaud. » — P. 157. « Cata-
logue des manuscrits orientaux provenant de l'ancien couvent de
l'Oratoire, par M. Reinaud. » — 214 pages.
5435. « Cathalogus librorum qui arabice manuscripti in bibliotheca
illustrissimi domini D. Pétri Seguier, supremi régis regnique Gal-
liae cancellarii, asservantur, » auctore Fr. Elzeario Sanxiensi, reli-
gioso ordinis Gapucinorum et missionario apostolico in Oriente. (1657.)
L'auteur a ajouté à la fin (fol. 98) un « Ordo librorum turcicè per-
sicèque mss. », et (fol. 102) un autre « Ordo librorum copticè, arabi-
copticèque mss. »
xvii« s. Pap. 103 feuillets, in-fol. Rel. mar. rouge, aux armes de
Séguier. (Prov. de Saint-Germain-des-Prés. — Ancien fonds des
Traductions, n" 124. ~ Arabe 4483.)
5436. « Catalogus manuseriptorum orientalium bibliothecae S. Germani
a Pratis, ab illustrissimis DD. Petro Seguier et Eusebio Renaudot
legatorum, in quo pro codicibus Seguierianis indicatur catalogus
alter specialis, rubra pelle compactus, necnon Seguierianis insigniis
distinctus. » — Cf. le ms. précédent.
(680 articles.) — A la fin : « Voir le Supplément dans le catalogue
du citoyen Sylvestre-Sacy. » — 18 feuillets. (Ancien fonds des Tra-
ductions, n» 125.)
5437. « Catalogue des manuscrits orientaux de la bibliothèque de Saint-
Germain-des-Prés, fait après l'incendie de la bibliothèque des impri-
més (au mois d'août 1794, v. st.), par le citoyen Sylvestre-Sacy...
1795. ,) _ 46 feuillets. (Ancien fonds des Traductions, n"^ 126.)
5438. Abrégé du précédent catalogue. — 14 feuillets.
5439. Minute du catalogue de Silvestre de Sacy. — 33 feuillets.
5440. « Catalogue of Books in the Sanscrita Language and Devanagari
Charactcr in the National Library of France, » par Alexandre Hamil-
ton. (Complété et publié en français par Langlès. Paris, 1807, in-8°.)
— Suivi des notices des mss. de l'Extrême-Orient entrés à la Biblio-
thèque de 1808 à 1816.
Fol. 13. « Manuscrits orientaux de feu M. Anquetil Du Perron,
acquis au mois de prairial an 13«. »
94 NOUVELLES ACQUISITIONS
Fol. 18. « Note des mss. orientaux achetés à M. Brueys, résident
francois à Surate, au mois de... »
Fol. 21. « Manuscrits envoyés de Faizabad, au nord du Bengale,
par M. Gentil, chevalier de Saint-Louis, chargé des affaires du Roy
auprès du Nabab de Oud, et déposés à la Bibliothèque du Roi
en 1777. »
Fol. 26. « Manuscrits de missionnaires en Chine, acquis par la
Bibliothèque du Roi en juillet 1820. »
Fol. 28. « Supplément au catalogue des mss. samskrits d'Hamil-
ton. Fonds Polier, » — et (fol. 28 V) « Fonds Anquetil. »
Fol. 28 v°. « Catalogue des manuscrits samskrits en caractères
telingas. »
Fol. 35. « Pièces relatives à l'histoire et à la littérature de l'Orient
faisant partie du Supplément placé dans la salle des Titres, » ou dans
le fonds de Saint-Germain et les divers petits fonds. — 49 feuillets.
(Ancien fonds des Traductions, n" 129.)
5441. Catalogues de divers fonds orientaux. « Notices sur quelques
manuscrits arabes, par M. Woepke (fol. 1) ; — Notices sur quelques
mss. sanscrits, par M. Fauriel (fol. 6); — Notices sur quelques mss.
sanscrits (fol. 40); — Notices sur quelques mss. sanscrits en carac-
tère bengali, par M. Loiseleur Deslongchamps (fol. 58); — Notices
sur quelques mss. arabes, par M. Hassler (fol. 94) ; — Notices sur
quelques mss. arabes, par M. Reinaud (fol. 99); — Catalogue des
mss. orientaux de l'ancienne maison de la Sorbonne, par M. Rei-
naud (fol. 126); — Catalogue des mss. orientaux de l'ancien couvent
de l'Oratoire, par M. Reinaud (fol. 136) ; — Catalogue des mss. orien-
taux des différentes bibliothèques publiques de Paris (fol. 146); —
Liste des livres et des mss. orientaux venus d'Alger et adressés à la
Bibliothèque royale, le 30 nov. 1832 (fol. 152); — Note de quelques
mss. orientaux appartenant à M. Wahl (fol. 156) ; — Mss. orientaux
provenant de feu M. Schultz (fol. 157 et 159); — Mss., papiers et
autres objets provenant de feu M. Schultz (fol. 163); — Collection
Asselin (fol. 165 et 270) ; — Lettres et pièces relatives au fonds Asse-
lin (fol. 263) ; — Mss. arabes, persans, samskrits et hindous tanys,
cédés à la Bibliothèque du Roi par M. de Polier (fol. 291 et 293) ; —
Évaluation de 47 mss. arabes, persans, maures, bengalis, etc., pro-
venant de feu Ouessant, interprète de la compagnie de Pondichéry
(fol. 295) ; — Mss. arabes, turcs et persans de M. Ducaurroy (fol. 298) ;
— Collection des mss. orientaux appartenant à la succession de feu
M. le baron Rousseau, consul général à Tripoly de Barbarie (fol. 303) ;
— Liste des mss. tamouls cédés à la Bibliothèque du Roi par M. Ducler
(fol. 309) ; — Liste des mss. tamouls donnés à la Bibliothèque du Roi
par M. Reydelet (fol. 311); — Mss. arabes et berbères de M. Dela-
porte père, 1848 (fol. 314); — État sommaire de quelques mss. repu-
DD DÉPARTEMENT DES MANDSCRITS. 95
tés venir de feu M. Huet,... trouvés dans la maison Kerbœuf (fol. 323);
— Mss. orientaux distraits du fonds Renaudot (fol. 324) ; — Mss.
arabes rapportés d'Egypte par le citoyen Raiye (fol. 325) ; — Cinq
volumes arabes mss. offerts à la Bibliothèque royale par S. A. R.
Mgr le duc de Nemours (fol. 326) ; — Liste des livres qu'on a envoyés
à M's de la Compagnie, en tamoul, 14 déc. 1729 (fol. 327); — Cata-
logue des mss. indiens de la Bibliothèque du Roi (fol. 328) ; —
0 Mémoire concernant l'acquisition des mss. persiens qu'il convien-
droit de faire aux Indes pour la Bibliothèque du Roy » (fol. 362) ;
— Mémoire de livres à rechercher dans le Levant pour la Biblio-
thèque du Roy (fol. 366) ; — État des mss. à rechercher à Constanti-
nople pour la Bibliothèque impériale (fol. 384) ; — Catalogue des
mss. orientaux appartenant à M. R. Johnson, 1806 (fol. 386); —
Liste des mss. orientaux de la bibliothèque de sir Thomas Phillipps
à Middlehill, 1829 (fol. 396); — Indication des mss. arabes les plus
importants de la bibliothèque d'Alger (fol. 398) ; — Liste des livres
et mss. venus d'Alger (fol. 402) ; — Liste des bibliothèques turques de
Gonstantinople, 1854 (fol. 404); — Bibliothèque du sultan AhmetlII,
au vieux sérail : catalogue des livres d'histoire, 1854 (fol. 408); —
Note des mss. orientaux extraits de la bibliothèque de Vienne, que
le conservatoire de la Bibliothèque impériale juge entièrement inu-
tiles (fol. 416); — Notice par Ascari de l'ancien ms. syriaque 13
(fol. 418); — Manuscrits persans historiques de l'Indoustan, et livres
en langue samscretam, apportés à la Bibliothèque du Roi en 1778 »
(fol. 420). — 422 feuillets.
5442. Mémoires de livres et mss. envoyés par les Jésuites de l'Inde pour
la Bibliothèque du Roi, en 1729-1735. — 13 feuillets.
5443. « Catalogue analytique des manuscrits tamouls de la Bibliothèque
royale rédigé par M. Velanguani Arokium, de Pondichéry. — Février
1845. » — 11 feuillets.
5444. « Notices sur des mss. cingalais, tamouls, palis, etc., ou relatifs
à ces langues (fonds Tolfrey), par M. Fauriel. » — 13 feuillets.
5445. « Notices sur des manuscrits en langue européenne, relatifs à
l'Inde : grammaires, dictionnaires, relations, etc., par M. Fauriel. »
— 48 feuillets.
5446. Catalogue des livres chinois et mantchoux de la Bibliothèque
royale, par Stanislas Julien. — 79 feuillets.
5447-5530. Catalogues des manuscrits de la Bibliothèque royale, in-4°.
Tome I (5447). Augustins (Grands-). N^^ 1-83.
— Barnabites. Nos i_24.
— Blancs-Manteaux. N»' 1-88.
Tome II (5448). Bouhier (président). No^ 1-183,
96
Tome II (5448).
Tome m (5449).
Tome lU bis (5450).
— IV (5451).
— V (5452).
— VI (5453).
— VII (5454).
— VIII (5455).
— IX (5456).
— X(5457).
— XI (5458).
— XII(5459).
— XIII (5460).
— XIV (5461).
— XV (5462).
— XVI (5463).
— XVII (5464).
— XVIII (5465).
— XIX (5466).
— XX (5467).
— XXI (5468).
— XXII (5469).
— XXIII (5470).
— XXIV (5471).
— XXV (5472).
— XXVI (5473).
XXVII (5474).
XXVIII (5475).
XXIX (5476).
XXX (5477).
XXXI (5478).
NOUVELLES ACQUISITIONS
Capucins de Saint-Honoré. N"» 1-4. (Cf.
t. XXXIV bis.)
Carmes déchaussés. N^^ 1-16.
Carmes de la place Maubert. N°» 1-15.
Célestins. N^^ 1-57.
Chapelle (Sainte-). N°s 1-3.
Compiègne. No^ 1-187.
Corbie. N^^ 1-403.
Feuillants. No= 1-9. (Cf. t. XXXIV èw.)
Cordeliers. N^^ 1-151.
St-Germain fr., t. I. N»^ 1-200.
— t. II. No^ 201-400.
— t. m. Nos 401-600.
— t. IV. Nos 601-800.
— t. V. Nos 801-1000.
— t. VI. Nos 1001-1200.
— t. VII. Nos 1201-1400.
— t. VIII. Nos 1401-1600.
— t. IX. Nos 1601-1800.
— t. X. Nos 1801-2048.
— t. XI, Gesvres. Nos 1.200.
— t. XII, Harlay, i. Nos 1.200.
— t. Xm, — II. Nos 201-400.
— t. XIV, — m. Nos 401-519.
St-Gcrmainlat.,t. I. N°s 1-200.
-- t. II. Nos 201-400.
— t. m. Nos 401-600.
— t. IV. Nos 601-800.
— t. V. Nos 801-1000.
— t. VI. Nos 1001-1200.
— t. VII. Nos 1201-1402.
— t. Vm. Nos 1403-1645.
Jacobins de Saint-Jacques. Nos 1.7. ^Qf,
t. XXXIV èw.)
Jacobins de St-Honoré. Nos 1.35. (Cf. ibid.)
St-Magloire. Nos 1-186.
St-Martin. Nos 1.1 is.
Merci. Nos 1.3,
Minimes. Nos 1.83.
Missions-Étrangères, t. I. Nos 1-200.
— t. II. Nos 201-380.
Mortemart. Nos 1.113 ; et Suite, n°s 1-44.
Mouchet. Nos 1.26.
Navarre. N»' 1-112.
i
DU DEPARTEMENT DES MANDSCRITS.
97
Tome XXXII (5479).
- XXXIII (5480).
— XXXIV (5481).
Notre-Dame. N^^ 1-284.
Oratoire. Nos 1.286.
Petits-Pères. N»^ 1-26. (Cf. t. XXXIV 6û.)
— Récollets. Nos 1.3. (Cf. iMd.)
— Sérilly. Nos 1429.
— XXXIV 6i5 (5482). Supplément aux mss. des Capucins de Saint-
Honoré, Feuillants, Jacobins de Saint-Ho-
noré et de Saint-Jacques, Petits-Pères et
Récollets. — 180 feuillets.
XXXV (5483).
XXXVI (5484).
XXXVII (5485).
XXXVm (5486).
XXXIX (5487).
XL (5488).
XLI (5489).
XLII(5490).
Xmi (5491).
XLIV (5492).
XLV (5493).
XLVI (5494).
XLVU (5495).
XL VIII (5496).
XLIX (5497).
L (5498).
LI (5499).
LU (5500).
LUI (5501).
LIV (5502).
LV (5503).
LVI (5504).
LVII (5505).
LVIII (5506).
LIX (5507).
LX (5508).
LXI (5509).
LXII (5510).
LXIII (5511).
LXIV (5512).
LXV (5513).
LXVI(5514).
LXVII (5515).
LXVIII(5516).
LXIX (5517).
4894
Sorbonne, t. I. Nos 1400.
— t. IL Nos 401-800.
— t. m. Nos 801-1100.
— t. IV. Nos 1101-1400.
— t. V. Nos 1401-1848.
St -Victor, t. I. Nos i_200.
— t. IL Nos 201-400.
— t. m. Nos 401-600.
— t. IV. Nos 601-800.
— t. V. Nos 801-1121.
Suppl. fr., t. I. Nos 1-200.
— t. IL Nos 201-400.
— t. III. Nos 401-600.
— t. IV. Nos 601-800.
— t. V. Nos 801-1000.
— t. VI. Nos 1001-1200.
— t. VIL Nos 1201-1400.
— t. VIII. Nos 1401-1600.
— t. IX. Nos 1601-1800.
— t. X. Nos 1801-2000.
— t. XL Nos 2001-2100.
— t. XII. Nos 2101-2300.
— t. XIII. Nos 2301-2500.
.— t. XIV. Nos 2501-2700.
— t. XV. Nos 2701-2900.
— t. XVI. Nos 2901-3100.
— t. XVII. Nos 3101-3300.
— t. XVIII. Nos 3301-3500.
— t. XIX. Nos 3501-3700.
— t. XX. Nos 3701-3900.
— t. XXL Nos 3901-4100.
— t. XXII. Nos 4101-4300.
-- t. XXm. Nos 4301-4500.
— t. XXIV. Nos 4501-4700.
— t. XXV. Nos 4701-4900.
98
Tome LXX (5518).
— LXXI (5519).
— LXXII(5520).
— LXXIII (5521).
— LXXIV (5522).
— LXXV(5523).
— LXXVI(5524).
— LXXVII (5525).
— LXXVIU (5526).
— LXXIX (5527).
— LXXX (5528).
— LXXXI (5529).
— LXXXU(5530).
NOUVELLES ACQUISITIONS
— t. XXVI. N05 4901-5100.
— t. XXVII. Nos 5101-5300.
— t. XXVIII. Nos 5301-5500.
— t. XXIX. Nos 5501-6260.
Suppl. lat., t. I. Nos 1.200.
— t. IL Nos 201-400.
— t. m. Nos 401-600.
— t. IV. Nos 601-800.
— t. V. Nos 801-1000.
— t. VI. Nos 1001-1200.
— t. VII. Nos 1201-1400.
— t. Vm. Nos 1401-1600.
Cartulaires. N»' 1-200.
5531-5534. « Manuscrits de la Bibliothèque royale. Petits catalogues, »
par GhampoUion-Figeac.
Tome I (5531). Acquisitions diverses (fol. 1) ; — Collections Baluze
(fol. 13); — Berthereau (fol. 78); — Bouhier (fol. 83); — Bréquigny
(fol. 102) ; — De Camps (fol. 201) ; — Colbert (fol. 221); — De Cotte
(fol. 291). —294 feuillets.
Tome II (5532). Collections Doat (fol. 1); — Ohiénart (fol. 19); —
Duchesne (fol. 47); — La Porte du Theil (fol. 197); — Galland
(fol. 211). — 244 feuillets.
Tome III (5533). Collections de La Mare (fol. 1); — Lancelot
(fol. 37) ; — La Vallière (fol. 65) ; — Le Grand (fol. 85) ; — Le Tel-
lier-Louvois (fol. 117) ; — Chambre syndicale de la librairie (fol. 133);
— Saint-Martial de Limoges (fol. 137); — Vieux Louvre (fol. 175).
— 179 feuillets.
Tome IV (5534). Collections Dom Malherbe (Languedoc) (fol. 1) ;
— De Mesmes (fol. 6); — Mézeray (fol. 29); — Millin (fol. 33); —
Notre-Dame de Paris (fol. 52) ; — Prunis (fol. 86) ; — Renaudot
(fol. 106); — Tersan (fol. 115); — Université de Paris (fol. 119); —
Versailles (fol. 124); — Dom Villevieille (fol. 164); — Villoison
(fol. 171). — 181 feuillets.
5535-5538. « Catalogue des manuscrits latins du nouveau fonds du Roi. »
10 Matières. Tome I (5535). Théologie, Droit. — Tome II (5536).
Géographie, Histoire, Sciences et arts. — 865 feuillets.
2o Auteurs. Tome I (5537), A-II. — Tome II (5538), I-Z. — 335 et
281 feuillets.
5539-5553. « Catalogue [méthodique] des manuscrits français et en
langues étrangères de la Bibliothèque royale. »
Tome I (5539). Théologie. — v-184 feuillets.
— II (5540). Jurisprudence. — 184 feuillets.
— III (5541). Sciences et arts. — 185 feuillets.
DD DEPARTEMENT DES MANDSCRITS. 99
Tome IV-VI (5542-5544). Belles-lettres. —191, 124 et 140 feuillets.
— VII-XIV (5545-5552). Histoire. — 169, 140, 163, 194, 228,
134, 170 et 93 feuillets.
5553. Table alphabétique des manuscrits des fonds français. — 160 feuil-
lets.
5554-5559. Catalogue méthodique des manuscrits français de la Biblio-
thèque royale. (Minute.)
Tome I (5554). Théologie, Jurisprudence. — 179 feuillets.
— II (5555). Sciences et arts, Belles-lettres. — 204 feuillets.
— III (5556). Belles-lettres (suite), Histoire. — 251 feuillets.
— IV (5557). Histoire de France (hist. générale). — 182 feuillets.
— V (5558). Histoire de France (généalogies, provinces). —
202 feuillets.
— VI (5559). Histoire étrangère. — 177 feuillets.
5560-5593. Catalogue des manuscrits français et en langues modernes
de la Bibliothèque royale. {Catalogue vert.) Table alphabétique des
auteurs et des matières.
Tome I (5560). A-AN. — 210 feuillets.
— II (5561). AP-AZ. — 168 feuillets.
— III (5562). BA-BEN. — 209 feuillets.
— IV (5563). BER-BOR. — 204 feuillets.
— V (5564). BOS-BY. — 234 feuillets.
— VI (5565). CA. — 188 feuillets.
— VII (5566). CE-CI. — 232 feuillets.
— VIII (5567). CL-CY. — 248 feuillets.
— IX (5568). DA-DR. — 185 feuillets.
— X (5569). DU-E. — 131 feuillets.
— XI (5570). F-FL. — 147 feuillets.
— XII (5571). FO-FY. — 125 feuillets.
— XIII (5572). G-GL. — 193 feuillets.
— XIV (5573). GO-GY. — 249 feuillets.
— XV (5574). H. — 189 feuillets.
— XVI (5575). I-JEF. — 123 feuillets.
— XVII (5576). JEH-K. — 134 feuillets.
— XVm (5577). L-LE. — 203 feuillets.
— XIX (5578). LH-LY. — 147 feuillets.
— XX (5579). M-MAR. — 231 feuillets.
— XXI (5580). MAS-MN. — 188 feuillets.
— XXII (5581). MO-MY. — 170 feuillets.
— XXm (5582). N. — 118 feuillets.
— XXIV (5583). O. — 95 feuillets.
— XXV (5584). P-PEN. — 148 feuillets.
— XXVI (5585). PEP-PI. — 173 feuillets.
iOO NODVELLES ACQUISITIONS
Tome XXVIl (5586). PL-PY. — 154 feuillets.
— XXVm (5587). Q-RH. — 168 feuillets.
— XXIX (5588). RH-RY. — 174 feuillets.
— XXX (5589). S-SEG. — 203 feuillets.
— XXXI (5590). SEI-SY. — 159 feuillets.
— XXXII (5591). T. — 237 feuillets.
— XXXIII (5592). U-VE. — 179 feuillets.
— XXXIV (5593). VI-Z. — 145 feuillets.
5594-5615. « Dépouillement chronologique des collections historiques
manuscrites de la Bibliothèque royale. »
Copie partielle des fiches de dépouillement des collections de Bré-
quigny, Brienne, Golbert (Flandre, Cinq-cents, Mélanges), Doat, Dela-
marre, Duchesne, Dupuy, Fontette, Saint-Germain-Harlay et Dom
Housseau (Touraine).
l>-e série. Tome I (5594). 200(?)-1000. — 149 feuillets.
— II (5595). 1001-1100. — 210 feuillets.
— III (5596). 1101-1150. — 203 feuillets.
— IV (5597). 1150-1200. — Feuillets 204-486.
— V (5598). 1201-1225. — 299 feuillets.
— VI (5599). 1226-1261. — Feuillets 300-624.
2« série. — I (5600). 1570-1572. — 173 feuillets.
— II (5601). 1573-1575. — 269 feuillets.
— m (5602). 1576-1578. — 156 feuillets.
— IV (5603). 1578-1582. — 275 feuillets.
— V (5604). 1583-1585. — 296 feuillets.
— VI (5605). 1586-1589. — 324 feuillets.
— VU (5606). 1590-1595. — 278 feuillets.
— VIII (5607). 1596-1600. — 239 feuillets.
— IX (5608). 1601-1603. — 258 feuillets.
— X (5609). 1604-1606. — 235 feuillets.
— XI (5610). 1607-1608. — 242 feuillets.
— XII (5611). 1609-1610. — 265 feuillets.
— XIII (5612). 1611-1612. — 265 feuillets.
— XIV (5613). 1613-1614. — 293 feuillets.
— XV (5614). 1615-1617. — 291 feuillets.
— XVI (5615). 1618-1620. — 327 feuillets.
5616. Recueil de concordances, notes, etc., sur différents fonds des
manuscrits de la Bibliothèque royale.
Ancien fonds français (fol. ii) ; — Grands-Augustins (fol. 142); —
Baluze (loi. 19, 138 v», 184); — Barnabitcs (fol. 143); — Béthune
(fol. 97, 192 bis) ; — Bigot (fol. 189) ; — Blancs-Manteaux (fol. 144) ;
— De Boze (fol. i, 18); — Brienne (fol. 180); — Cangé (fol. 86 V);
— Capucins de Saint -Honoré (fol. i v°); — Carmes déchaussés
I
DU DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. ^0^
(fol. 145); — Carmes de la place Maubert (fol. 146); — Célestins
(fol. 147); - Chambre haute (fol. 194); — Golbert (fol. 31, \93Ms)',
— Déficit (fol. 184) ; — Delamarre /fol. 75) ; — De Mesmes (fol. 185) ;
— Drouin (fol. i, 18, 83, 86 v, 184); — Duchesne (fol. 83, 87); —
Émigrés (fol. 1); — Haudiquier(fol.84, 87 v); — Lancelot(fol. 136 6w,
137); — La Vallière (fol. 4); — Le Tellier (fol. 84 v, 86); — Louvre
(fol. 91 v°) ; — Maugérard (fol. 1) ; — Minimes (fol. 150) ; - Missions-
Étrangères (fol. 151); — Oratoire (fol. 153); — Manuscrits précieux
(fol. 157) ; — Récolements (fol. 184) ; — Ripaud (fol. ii) ; — Romans
mss. (fol. 175); — Saint- Germain (fol. 183); — Saint -Magloire
(fol. 148); — Saint-Martial (fol. 84, 88); — Saint-Martin (fol. 149);
— Sorbonne (fol. 154); — Supplément ancien (fol. m, 2); — Sup-
plément français (fol. i, ii) ; — Tersan (fol. ii) ; — Thévenot (fol. ii,
91, 184) ; — Mss. des Troubadours (fol. 167) ; —Versailles (fol. 8, 12,
91 V, 184); — Morel de Vindé (fol. n). — v et 215 feuillets.
5617. Inventaire de la Collection Anisson-Duperron, sur l'imprimerie
et la librairie (mss. français 22061-22193). — 118 fiches montées in-4".
5618. « Catalogue des manuscrits de feu M. l'abbé Baluze, acquis par
le Roy et transportés en sa bibliothèque au mois de septembre de
l'année mil sept cens dix-neuf. » (957 n°^) — Fol. 305. « Catalogus
diplomatum manuscriptorum. » — Fol. 529. « Catalogus collecta-
neorum v. c. Stephani Baluzii... » Armoires 1-7. — 555 feuillets.
Rel. parchemin, aux armes du Roi.
5619. « Catalogus codicum manuscriptorum bibliothecae Baluzianœ. »
Ire partie, Manuscrits; avec la concordance des numéros du Cata-
logue de la Bibliothèque du Roi. — 183 pages.
5620. Copie de la seconde partie du Catalogue des manuscrits de Baluze.
« Catalogus diplomatum et manuscriptorum. » — Page 169. Armoires
de Baluze. — 183 pages.
5621. « Catalogue des volumes, portefeuilles et autres manuscrits con-
tenus dans les Armoires du feu s"" Baluze, dressé par M. Boivin, en
l'année 1721 et 1722. » — 96 et 67 feuillets.
5622. « Bibliotheca Baluziana, sive catalogus bibliothecœ Stephani
Baluzii Tutelensis, » — Catalogues des Armoires : 1° dans l'ordre du
catalogue imprimé ; 2° dans l'ordre établi par Boivin. — 78 feuillets.
5623. « Dénombrement et description des papiers de M. Baluze, conte-
nus en sept armoires d'oii ils ont été tirés. » Avec notes de Mou-
chet. — Page 77. « Dénombrement des manuscrits de M. Baluze sui-
vant l'ordre et les numéros qui leur ont été donnés parmy les mss.
de la Bibliothèque du Roy. » — 89 pages.
5624-5627. Catalogue de la Collection Baluze (Armoires), par Mouchet
-102 NOUVELLES ACQUISITIONS
et Lalande. — 379 feuillets, in-S». — Table alphabétique, t. I, A-D ;
t. II, E-M ; t. III, N-Y. — 297, 335 et 345 feuillets.
5628. « Liste générale des titres de la table alphabétique des matières
contenues dans les Armoires de Baluze. » — 20 feuillets.
5629. Catalogue des manuscrits de Béthune. — En regard de chaque
article on a ajouté le numéro qu'il a reçu dans le Catalogue de 1682
(et le numéro actuel du fonds français). — 836 feuillets.
5630. « Catalogue des manuscrits de M. le comte de Béthune. Tome I. »
— Provient de la bibliothèque de Le Pelletier [Rosanbo]. — En tête
une table de la main de Boivin. — 270 feuillets.
5631-5632. « Catalogue des lettres originales contenues dans les manus-
crits de Béthune, » par J. Boivin (1717). — Copie de Buvat.
Tome I (5631). Listes chronologiques des lettres écrites par des
rois et reines de France. — Fol. 91. Catalogue alphabétique des
auteurs des lettres (A-K). — 332 feuillets.
Tome II (5632). Catalogue alphabétique (L-Z). —Fol. 279. « Lettres
écrites par des corps ou compagnies, villes, républiques, etc. » —
Fol. 315. « Lettres écrites par des anonymes, » par ordre alphabé-
tique des destinataires ; lettres anonymes « indiquées par la matière, »
etc. — 335 feuillets.
5633. Table alphabétique des pièces sans nom d'auteur contenues dans
les manuscrits de Béthune {Abbrégé-Certificat). — 30 feuillets.
5634-5635. Table alphabétique des pièces sans nom d'auteur contenues
dans les manuscrits de Béthune. Tome I, A-D; tome II, E-L. —
Copie de Buvat, avec notes et additions de J. Boivin. — 252 et
172 feuillets.
5636. « Notices des mss. de Béthune, faites et copiées par M. Maudon-
net, depuis le no 8427 jusqu'au n° 8639. » — 438 feuillets.
5637. « État des manuscrits de Béthune, classés dans l'ancien fonds
français, » par J. Quicherat (1843). — 25 feuillets.
5638. « Inventaire du cabinet du chevalier Blondeau » (1754). — Fol. 12.
« Inventaire du second cabinet du chevalier Blondeau. » Double
exemplaire (1758). — 23 feuillets.
5639. « Table générale alphabétique des surnoms, qualités des personnes
et dattes des titres pour les vingt premiers volumes des titres origi-
naux du cabinet du chevalier Blondeau de Charnage. » — 152 feuillets.
5640. « Table alphabétique des noms de familles pour la partie des
titres du cabinet du chevalier Blondeau de Charnage, intitulée :
Originaux et contracts... » (A-F). — 48 l'euillels.
5641. « Table alphabétique des noms de familles et des noms des sei-
DU DEPARTEMEM DES MANUSCRITS. -103
gneuries et autres titres concernans des droits de diverses commu-
nautés religieuses, pour servir à la partie des titres du cabinet du che-
valier Blondeau, intitulée : Originaux et contracts... » — 149 feuillets.
5642. « Table alphabétique des noms des familles de la partie des titres
[du cabinet du chevalier Blondeau], intitulée : Quittances... » —
107 feuillets.
5643. Minute de la table précédente. — 56 feuillets.
5644. « Table des 24 volumes des Meslanges du chevalier Blondeau de
Gharnage. » — 267 feuillets.
5645. « Table des seigneuries pour lesquels {sic) il y a des homages et
autres titres dans la partie distribuée en 24 portefeuilles, intitulés :
Contrats... » — 284 feuillets.
5646. a Table alphabétique des noms des familles pour servir à la par-
tie des titres, cottée Originaux et distribuée en neuf portefeuilles. »
— 55 feuillets.
5647. « Table des noms de familles contenus dans les quatre porte-
feuils {sic), cottes : Contrats de mariages, 1234... » — 14 feuillets.
5648. « Table alphabétique des noms de familles pour la partie des
titres distribuée en trois portefeuilles et intitulée : Montres. » —
40 feuillets.
5649. « Table alphabétique des noms des familles pour servir aux
cinq portefeuils, intitulés : Homages et dénombremens de plusieurs
seigneuries, avec des arrêts qui en confirment des droits. » —
24 feuillets.
5650. « Table de la partie des titres intitulée : Suplément d'homages,
et distribuée en 3 portefeuils... » — 13 feuillets.
5651. « Table pour les deux portefeuils cottes : Supplément à la partie
des Meslanges. » — 10 feuillets.
5652. « Table alphabétique des noms des familles pour servir à la par-
tie des Meslanges distribués en 23 portefeuils... de 1362 jusqu'en
1684. » — 61 feuillets.
5653. « Table de la quatrième partie des titres du second cabinet du
chevalier Blondeau de Charnage. Cette partie est intitulée : Qui-
tances... » — 25 feuillets.
5654. « Inventaire de la septième partie des titres originaux du second
cabinet... distribuée en 73 portefeuils... » — 107 feuillets.
5655. « Table des matières contenues dans la neuvième partie du second
cabinet... intitulée : Titres originaux pour servir à la généalogie et
à l'histoire... » — 87 feuillets.
^04 NOUVELLES ACQUISITIONS
5656. « Table des noms de familles contenus dans les quatre portefeuils
cottes : Contrats de mariages, 1, 2, 3, 4... » — 21 feuillets.
5657. « Table [alphabétique], 3e volume, depuis 1 jusqu'à 242. » — A
la fin : « Généalogie de la maison d'Ancenis. » — 154 feuillets.
5658. « Table alphabétique des noms de familles contenus dans la par-
tie du cabinet du chevalier Blondeau de Charnage... distribuée en
61 boëtes... » — 146 feuillets.
5659. « Table alphabétique des noms de familles contenus dans la par-
tie de la grande collection du chevalier Blondeau de Charnage, inti-
tulée : Meslanges pour l'histoire et la généalogie... » — 474 feuillets.
5660. « Table alphabétique des matières, » pour la même partie de la
collection. — 217 feuillets.
5661. « Suplément de table alphabétique des noms de familles, » pour
la même collection. — 5 feuillets.
5662. « Table alphabétique des noms des seigneuries et des noms des
familles contenus dans la partie des fiefs... » — 211 feuillets.
5663. « Inventaire général sommaire des titres concernans les fiefs qui
sont dans le cabinet du chevalier Blondeau de Charnage... » —
255 pages.
5664. « Inventaire de la colection {sic) de titres, tant originaux que
copies cûllationnées... de la province de Languedoc..., par le cheva-
lier Blondeau de Charnage. » — 88 feuillets.
5665. « Religionaires du royaume de France. Recueil d'arrêts du
Conseil d'État,... lettres patentes,... » (1674-1690), par Blondeau de
Charnage. — 5 feuillets.
5666. Inventaire alphabétique de la correspondance du président Bou-
hier, par N. de Wailly. (Mss. français 24409-24420.) — 44 feuillets.
5667. Catalogue des mss. et portefeuilles de M. de Boze donnés par lui
à la Bibliothèque du Roi en échange de livres imprimés. (Double
copie.) — 35 feuillets.
5668. Inventaire des cartons de la collection de Bréquigny, par Lalande.
— 376 feuillets.
5669. Catalogue sommaire des manuscrits de Brienne, intitulé : « Inven-
taire des mémoires de M. de Loménie. » — Sur le feuillet de garde,
en tête, cette note de Boivin : « Je croy que cet inventaire est celuy
dont se servoit M. de Loménie, avant que P. Du Puy luy eust dressé
celuy qui fait partie des 359 volumes couverts de maroquin, reliez
aux armes de Brienne. » — 51 feuillets.
5670. Catalogue détaillé des manuscrits de Brienne. (N^^ 1-340.) —
DU DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 105
489 feuillets. (Provient de Foucquet ; aux armes de Leragois de Bre-
tonvilliers.)
5671-5673. « Table des livres manuscrits de la bibliothèque de M. le
comte de B[rienne], dans laquelle se voit sommairement tout ce qui
est contenu dans chasque livre. » Même catalogue que le précédent.
Tome I, n°s 1-124. 438 feuillets. — Tome II, no= 125-243. 167 feuil-
lets. — Tome III, nos 243-340. 173 feuillets. (Aux armes de Béthune.)
5674-5675. Catalogue des manuscrits de Brienne. Tome I, n°^ 1-198.
1041 pages. — Tome II, no^ 199-340. 1017 pages. (Provient de Lan-
celot, 1741.)
5676. Le même, intitulé : « Table des mss. de Brienne. » — 557 pages.
(Provient de Secousse.)
5677. « Copie de la table des mss. de Brienne, faite sur celle de Mon-
sieur Secousse » [pour Sainte-Palaye (?)]. — 297 feuillets et 639 pages.
5678. « Inventaire des manuscriptz de M. de Brienne, vol. II. [N^^ 102-
170.] — Ce ms. vient de feu M. de la Maugrie, conseiller d'Estat;
achepté le 11^ septembre 1696. Fr. Léonard de Sainte-Catherine de
Sienne, Augustin deschaussé... » — 292 feuillets.
5679. Répertoire alphabétique des mss. de Brienne. — 570 feuillets.
(Provient des Archives nationales, MM 955.)
5680. Autre répertoire alphabétique des mss. de Brienne. — 419 feuil-
lets. (Provient des Archives nationales, MM 956.)
5681. Tables de différents volumes de la collection de Brienne, intitu-
lée : « Tables de négociations et procès criminels qui se trouvent
dans la suitte des manuscriptz de Brienne... » — 123 feuillets.
5681 bis. Catalogue détaillé des manuscrits de Brienne (n^^ 1-358), par
l'abbé Gonidec, — 333 feuillets.
5682. « Catalogue des mss. provenant de la bibliothèque de M. de Gange,
remis par M. l'abbé Sallier à M. l'abbé de Targny, le 17 février 1736. »
Avec notes de l'abbé de Targny. — 158 feuillets.
5683. « Notice des mss. provenant de Gange. » Dans l'ordre des numé-
ros de l'ancien fonds français. — 37 feuillets.
5684. « Catalogue des manuscrits de J. B. P. G. Châtre de Cangé.
'; ÛGCXXX. » — 26 feuillets.
5685. Inventaire du fonds des Gartulaires, par M. L. Delisle.
Fol. 13. « Concordance entre les numéros du fonds des Gartulaires
et les numéros du fonds latin et du fonds français (nouvelles séries). »
— 21 feuillets.
5686. « Jurisdiction et jurisprudence de la Chambre des comptes, ou
Collection des ordonnances, édits, déclarations, arrêts et règlemens
'lOe NOUVELLES ACQUISITIONS
tant sur sa juridiction que sur chacune des matières de sa compé-
tence, à l'égard : 1° des droits honorifiques dus au Roi; 2° des enre-
gistremens de ses volontés; 3° de la manutention des finances dud.
sgr. Roy. » — Tables de la collection Clément de Boissy, mss. fran-
çais 10991-11082. — 73 feuillets.
5687. « Archives du Clergé. — Inventaires. — Inventaire général des
titres et papiers estans aux archives du Clergé de France au grand
couvent des Augustins de cette ville de Paris... » 1695. — Copie
moderne. — 31 pages.
5688. « Troisième armoire des assemblées du Clergé. Chapitre i^"". Des
procès-verbaux des assemblées générales du Clergé de France. » —
27 feuillets.
5689. Récolement des archives du Clergé de France (8 août 1730). —
38 feuillets.
5690-5691. « Catalogue des manuscrits de Mgr. de Coislin, évêque de
Metz, » par D. Bouquet. — 223 et 628 feuillets.
5692. « Catalogus librorum mss. bibliothecse Colbertinag, » par Baluze.
(Nos 1-6648.) Autogr. — 484 feuillets.
5693. Inventaire de la Collection des Cinq cents de Colbert. « Recueil
de cinq cens volumes concernans l'histoire de France depuis 1278
jusqu'en 1665. » — 139 feuillets.
5694. Notice de mss. sur les finances, provenant de Colbert, entrés à la
Bibliothèque en 1734, maintenant insérés au fonds des nouvelles
acquisitions françaises, nos 163-210. — 3 feuillets.
5695. Inventaire de la collection Doat; « notices et copies collationnées
de titres, etc., des provinces de Guyenne, Languedoc et pays de
Foix, » faites par ordre de Colbert. (N^s 7-258.) — 158 feuillets.
5696. Inventaire de la Collection des 182 de Colbert, « formée de pièces
copiées dans les archives de Flandres et collationnées par Denis
Godefroy. » (N»» 1-195.) — 130 feuillets.
5697. Mélanges de Colbert. — « Description sommaire de 41 paquets
aportés à la Bibliothèque du Roy, avec les mss. de M. Colbert, les-
quels paquetz contiennent des mémoires, traités..., dont plusieurs se
trouvent dans le recueil des 500 volumes de l'histoire de France des
mss. de M. Colbert. » (Double exemplaire.) — 87 feuillets.
5698. « Catalogue des Mélamjcs de Colbert, » par A. Giry.
Fol. 52. <( Recueil de 84 volumes in-folio, concernant les tailles et
taillon, les gabelles et autres impositions, depuis l'année 1661 jus-
qu'en 1668. » {Nos 177-260 des Mélanges de Colbert.)
Fol. 70. Suite des Mélanges de Colbert : Exécution du traité de 1659
dans les Flandres (nos 261-263) ; Trésor royal (nos 264-310); Bâtiments
DU DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. ^07
du Roi (nos 311-317) ; Maison du Roi (nos 318-328) ; Marc d'or (n»' 329-
343).
Fol. 88. « Dernier fonds de Golbert. » (Ane. suite de Mortemart.)
— 93 feuillets.
5699. Catalogue (incomplet) de la Collection Dangeau, — 106 feuillets.
5700. « Catalogue raisonné des manuscrits ou cartulaires historiques
du cabinet de feu M. l'abbé de Camps, abbé de Signy. » — Remis à
la Bibliothèque impériale (1810-1811). — 66 feuillets.
5701. « Notice des portefeuilles, boîtes et cartons, qui, lors de la Révo-
lution, ont été transportés du cabinet du citoyen Delacroix, généalo-
giste de l'ordre de Malte, à la Bibliothèque nationale, » par Mouchet.
(Cette collection a été rendue au possesseur.) — 12 feuillets.
5702. Catalogue des manuscrits de Philibert de La Mare (1719) ; avec
l'indication des numéros qu'ils ont reçus dans l'ancien fonds des mss.
de la Bibliothèque du Roi. — 26 feuillets.
5703. « Manuscrits de M. de La Mare, conseiller au parlement de Dijon.»
— 57 pages.
5704. Concordance des numéros du catalogue des mss. de Philibert de
La Mare et de ceux qu'ils ont reçus dans l'ancien fonds des mss. de la
Bibliothèque du Roi. — 23 feuillets.
5705. Concordance des numéros des manuscrits grecs, latins, français,
etc., de de Mesmes et des anciens numéros de la Bibliothèque du Roi.
— 29 feuillets.
5706. « Concordance des anciens numéros des manuscrits français,
italiens, etc., du président de Mesmes, avec les nouveaux numéros
assignés à ces mêmes manuscrits dans le catalogue de la Bibliothèque
nationale rédigé en 1729 et 1730. » — 8 feuillets.
5707. Liste des manuscrits anciens et modernes de M. l'abbé Drouin
(1734). Double exemplaire. — 5 feuillets.
5708. « Catalogue des manuscrits de feu M. l'abbé Drouïn,... mort au
mois de mars 1733, » par l'abbé de Targny. — 49 feuillets.
5709. « Recueils et papiers de feu M. l'abbé Drouin et de M. de Fan-
nière, contenus en seize paquets... » — 4 feuillets.
5710. Catalogue de la collection Droz, sur la Franche-Comté.
Fol. 60. « Notice sommaire du recueil de titres et papiers envoyés
par M. Droz au dépôt des chartes et de là transférés à la Bibliothèque
nationale, » par Mouchet.
Fol. 64. « Table des pièces contenues dans la collection de Franche-
Comté,... » par Champollion-Figeac. — 65 feuillets.
^08 NOUVELLES ACQUISITIONS
5711. Inventaire des « cinquante-neuf volumes du s^Duchesne » et des
« vingt volumes du nommé Haudicquer. » — 14 pages.
5712. « Catalogue des cinquante-neuf volumes du s"- Du Chesne et des
vingt volumes du nommé Haudiquer, remis à la Bibliothèque du Roi. »
Fol. 10. Catalogue des lettres de la collection Duchesne, par Boi-
vin. — 21 feuillets.
5713. Catalogue alphabétique des vies de saints contenues dans la col-
lection Duchesne. — 551 fiches reliées en 1 vol.
5714. Catalogue des mss. de la collection Dupuy. — Exemplaire origi-
nal, contenant le détail des mss. 1-798. — 901 pages. (Provient des
Archives nationales, MM 938.)
5715. « Catalogue des manuscrits de Monsieur Dupuy. » — Exemplaire
ayant servi aux ventes de 1720 et 1754, et donnant le détail des
mss. 1-958. — vu et 923 pages.
5716. 0 Catalogue des manuscrits de Monsieur Dupuy. » Volume 1-958.
— 1483 et 73 pages.
5717. a Catalogue des manuscrits de Monsieur Dupuy. » (Nos 1-777.)
— 826 feuillets.
5718-5719. « Inventaire des tiltres, Chartres, mémoires, discours et
autres pièces, soit originaux ou copies, contenues en 600 volumes
mss. appartenant à Monsieur Dupuy. » (Nos 1-606.) Avec tables. —
2 vol. de 381 et 397 feuillets.
5720. Autre exemplaire. — 716 feuillets.
5721. Catalogue des mss. de la collection Dupuy. (Nos 1-531.)
Fol. 262. Tables diverses.
Fol. 316. « Table des matières plus notables contenues ez registres
du Conseil du Parlement de Paris, depuis l'an 1378 jusques en
l'an 1627. »
Fol. 376. « Le cérémonial de la cour de Parlement. » Tables de
quatre volumes.
Fol. 384. « Catalogue des livres de M. Stella. » — 385 feuillets.
5722. Catalogue de la Suite de la collection Dupuy, tomes I à L ; avec
la concordance des numéros (6367-6416) attribués à ces mss. dans le
fonds français. — 3 feuillets.
5723. « Inventaire des quatorze volumes contenants divers recueils et
mémoires que M. Luillier, conseiller du Roy au parlement de Metz,
m'a laissés par son testament, avec la table des principales matières. »
(A la suite do la collection Dupuy.) Original de la main de J. Dupuy.
— 58 et 13 pages.
5724-5727. Catalogue détaillé d'une partie des volumes de la collection
Dupuy. — 376, 373, 373 et 301 feuillets.
DD DÉPARTEMENT DES MANDSCBITS. ^09
5728. « Table alphabétique des manuscrits de M''^ Dupuy. » — 436 feuil-
lets.
5729. « Table alphabétique des manuscrits de M" Dupuy. » — 604 feuil-
lets.
5730. Autre exemplaire. — 615 feuillets.
5731. « Catalogue des manuscrits et des cartes de Falconnet. » — 8 pages.
5732. « Inventaire de la bibliothèque de M. de Fontanieu, acquise par
le Roy, par contract du 27 aoust 1765. » (1766.) — 509 pages.
5733. « Inventaire fait par nous Jean Gapperonnier, garde de la Biblio-
thèque du Roi, de la bibliothèque de M. de Fontanieu, vendue au
Roi,... le 27 août 1765. » — 18 feuillets.
5734. « Etat des manuscrits de la bibliothèque de M. de Fontanieu,...
divisé en quatre parties. » — 54 feuillets.
5735. Acte de vente et inventaire de la bibliothèque de M. de Fonta-
nieu, vendue au Roi le 27 août 1765. — 51 feuillets.
5736. « Table générale du recueil de titres concernant l'histoire de
France tirés tant des anciens manuscrits que des mémoires originaux
et pièces fugitives du temps, par M. de Fontanieu, conseiller d'État. »
(Nos 1-881.) — 18 feuillets.
5737. Manuscrits et portefeuilles de Gaignières ; cabinet de d'Hozier.
— Inventaires, récolements, correspondance et pièces diverses rela-
tives à leur acquisition pour la Bibliothèque du Roi (1716-179..). —
311 feuillets.
5738. « Extrait de l'inventaire du cabinet de M. de Gaignières, donné
au Roi par acte du 19 février 1711, contenant ce qui a été remis à la
Bibliothèque de Sa Majesté, en exécution de l'arrest du Conseil d'État
du 6 mars 1717. » (I^os 1-2896.) — 14 et 237 pages.
5739. « Extrait de l'inventaire du cabinet de M. de Gaignières, donné
au Roy par acte du 19 février 1711, contenant les mss. et titres qui
regardent la noblesse, les armoriaux, et plusieurs mss. qui y ont
rapport. » — 43 feuillets.
5740. « Catalogue des manuscrits de Gaignières, qui ont été ou étoient
destinés à être placés dans le Cabinet des titres. » — 170 feuillets.
5741. « Notices des manuscrits de Gagnières, faites par l'abbé Gonidec. »
— Notices des nos 303 à 559, 13. — 957 pages.
5742. « Inventaire et analyse de la collection sur les finances, » formée
par Gênée de Brochot. — vni et 86 pages. (Rel. mar. r., aux armes.)
5743. « Registres du Parlement vendus au Roi par les maîtres des
requêtes. — Manuscrits vendus au Roi par feu M. Gênée de Brochot.
1789. » — Correspondance relative à la vente des mss. de Gênée de
^^0 NOUVELLES ACQUISITIONS
Brochot et à la copie des Registres du Parlement, provenant des
maîtres des requêtes, qui était entre les mains de Bertrand de Molle-
ville (1783-1789). — 22 feuillets.
5744. « Catalogue des manuscrits de Monsieur ** [Ghauvelin], » précé-
demment de Harlay. — Page 169. « Supplementum catalogi mss.
codicum. » — 174 et 47 pages.
5745. « Supplementum catalogi mss. codicum... domini Germani-
Ludovici Ghauvelin, régis administri... » — vm et 178 pages.
5746. « Catalogue des mss. de la bibliothèque de feu M^e Achilles de
Harlay, premier président du Parlement de Paris, passés depuis dans
la bibliothèque de feu messire Louis-Germain Ghauvelin, ancien
garde des sceaux, et actuellement dans la bibliothèque de l'abbaye
de Saint-Germain-des-Prés, à Paris. 1762. » — 394 pages.
5747. « Catalogue des manuscrits qui ont esté envoyez de Grosbois. »
— Catalogue de quelques mss. du président de Harlay. — 63 pages.
5748. Table alphabétique, par noms de personnes, de lieux et de matières,
d'une partie des manuscrits du président de Harlay. — 254 feuillets.
5749. a Dictionnaire historique et généalogique, ou inventaire général
par ordre alphabétique des noms des familles de la collection de titres
originaux du s"" Jault, généalogiste, demeurant rue Montmartre,
prèz celle du Mail, maison du s. Geoffroy Chandelier. » — 470 et
26 feuillets.
5750. « Suplément de l'inventaire général de la collection de titres ori-
ginaux du S"" Jault, généalogiste. » — 101 feuillets.
5751. « Catalogue des manuscrits que Lancelot a donnez à la Biblio-
thèque du Roi. » (1732.)
Fol. 29. « Concordances des anciens numéros des mss. de Lance-
lot avec ceux de la Bibliothèque du Roi. » — 39 feuillets.
5752. « Catalogue des manuscrits que le s'' Lancelot a donnez à la
Bibliothèque du Roy. » (Nos 1-187.) — 11 feuillets.
5753. Inventaire des « manuscrits de M. Laporte Du Theil, acquis au
mois de juillet 1815. » — 18 feuillets.
5754. « Manuscrits acquis à la vente de M. le duc de La Vallière, en
1784. j — 12 feuillets.
5755. « Relevé des manuscrits du duc de La "Vallière, acquis pour la
Bibliothèque du Roi, en 1783,.., » par Muuchet. — 19 feuillets.
5756. « Catalogue des manuscrits de la collection de M. Léchaudé
d'Anisy. — Normandie. (1859.) » — 4 feuillets et 211 pages.
5757. « Inventaire abrégé des manuscrits de M. l'abbé Le Grand, dont
les principaux sont sur l'histoire du roi Louis XI. (Mss. français 6960-
6990.) — 18 feuillets.
DU DÉPARTEMEIVT DES MANUSCRITS. iU
5758. Inventaire des « recueils de l'abbé Léonard. » (Mss. franc. 6309-
6336.) - 19 feuillets.
5759. « Inventaire des manuscrits, papiers et portefeuilles de feu
M. l'abbé de Louvois, bibliothécaire du Roy. »
Page 49. Double du précédent.
Page 109. « Inventaire abrégé et sommaire des manuscrits, papiers
et portefeuilles trouvés dans le cabinet de feu M. l'abbé de Louvois,
bibliothécaire du Roy, 1719, » par l'abbé de Targny. — 143 pages.
5760. Double du premier des inventaires du volume précédent. —
79 feuillets.
5761. « Catalogue des volumes, registres et cartons remis aux conser-
vateurs des mss, de la Bibliothèque nationale, par le citoyen Camus,
garde des Archives nationales, le 12 germinal an IX de la Répu-
blique. » — Archives de la chambre syndicale de la Librairie et
Imprimerie de Paris; catalogue rédigé par Mouchet; avec une con-
cordance des anciens et nouveaux numéros. — ii et 21 feuillets.
5762. Catalogue des « volumes manuscrits apportés du Cabinet du vieux
Louvre en la Bibliothèque du Roy, en l'année 1726. » (Double exem-
plaire.) — 21 feuillets.
5763. « Catalogue des livres doubles donnez et eschangéz par le Roy
avec d'autres de la bibliothèque de feu Mgr le cardinal Mazarin, fait
par nous M<= Pierre de Garcavy et M'' François de la Poterie, en con-
séquence de l'arrest du Conseil d'Estat du 12* janvier 1668... »
Fol. 142. « Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de feu
Mgr. le cardinal Mazarin..., » par les mêmes. — 241 feuillets.
5764. 1. « Premier volume de despence, ou registre tant de la recepte
que de la despence faicte pour la bibliothèque de Mgr. l'Éminentis-
sime cardinal Mazarin, depuis le xv aoust 1643. » (1643-1646.) —
36 feuillets.
2. « Inventaire des livres mis en la bibliothèque de Mgr. l'Emi-
nentissime cardinal Mazarini, depuis le v aoust M DG XLIII, qu'il
achepta celle de M* De Cordes, pour le prix de xxii"^ livres. » (1643-
1644.) — 62 feuillets.
3. « Estât des relieures depuis l'an 1643. » — Ces trois parties sont
tout entières de la main de G. Naudé. — 38 feuillets.
4. « Extraict du testament de M»" Naudé » (fol. 39).
5765. « Continuation des livres acheptez pour la bibliothèque » du
cardinal Mazarin, par G. Naudé.
Fol. 32. « Livres doubles... changez contre d'autres. »
Fol. 38. « Livres donnez depuis le commencement de l'année 1648. »
— Ces trois parties sont de la main de Naudé.
Fol. 41 et 57. « Livres rendus par Annet » Morlon (1654), etc.
U2 NOUVELLES ACQUISITIONS
Fol. 53. « Mémoire des livres les plus curieux que peut avoir
M"" Naudé de la bibliothèque de Son Éminence. » (Double ex.)
Fol. 58. « Pour le restablissement de la bibliothèque de Son Émi-
nence, » etc.
Fol. 62. « Rolle des manuscrits arabes et syriaques; » suivi de plu-
sieurs listes de livres imprimés et manuscrits de la bibliothèque du
cardinal Mazarin, dont la dernière est de la main de G. Naudé. —
81 feuillets.
5766. Catalogue d'une partie des chartes de la collection Maugérard. —
347 analyses de chartes rédigées par G.-B. Hase.
5767. Catalogue des mss. de la collection Meinières, aujourd'hui nos 7557.
7574 du fonds français. — 18 feuillets.
5768. « Collection de manuscrits précieux d'environ 2,000 volumes
provenant de la bibliothèque de M. le président de Meinières. » —
9 feuillets.
5769. « Catalogue des manuscrits des sieurs Mezeray et Le Fèvre de
Chantereau, avec lesquels se sont trouvé meslées plusieurs pièces
venues d'ailleurs. » — 36 feuillets.
5770. Catalogue de manuscrits de Morel de Vindé. — 29 feuillets.
5771. Catalogue des « manuscrits acquis de M. le duc de Mortemart,
en 1819, » et de la Suite de Mortemart. — 14 feuillets.
5772. Catalogue des n manuscrits du collège de Navarre, qui n'ont pas
été transportés à la Bibliothèque impériale, » par Parquoy. —
27 feuillets.
5773. « Catalogue des manuscrits de l'église [Notre-Dame] de Paris.
M DCC LI. » — 85 pages.
5774. Inventaire alphabétique de la correspondance d'Oberlin. (Mss.
allemands 192-204.) — 20 feuillets.
5775. Inventaire des cartons contenant les papiers et mss. théologiques
de Louis, duc d'Orléans, fils du Régent. (Mss. français 6278-6308.) —
49 feuillets.
5776. « Notice de la collection de Registres du Parlement provenant de
Lamoignon et acquise du libraire Magimel, en 1801, » par Mouchet.
— 32 feuillets.
5777. « Notes de Mouchet sur différentes collections d'extraits de
Registres du Parlement et de Registres des Conseils, transportées à
la Bibhothèque nationale. » — 53 feuillets.
5778. Catalogue analytique d'une partie de la correspondance de Peiresc,
par Lalande. (Mss. français 9535 et suiv.) — 294 feuillets.
5779-5786. Catalogue des manuscrits du Résidu Saint-Germain. Cata-
logue, tome I. Paquets 1-35. — II. 36-93. — III. 94-120. —IV. 121-
170. — 36G, 341, 367 et 366 feuillets.
DU DÉPARTEMENT DES MAXUSCRITS. -US
Table alphabétique, tome I. A-G. — II. D-J. — III. L-P. — IV.
Q-Z. — 359, 286, 313 et 310 feuillets.
5787. « Liste par ordre alphabétique des titres sous lesquels peuvent se
trouver les pièces contenues dans les manuscrits Résidu de Saint-
Germain. » — 24 feuillets.
5788. « Gatalogues du Résidu des manuscrits de l'abbaye de Saint-
Germain-des-Prés, rédigé d'après les feuilles détachées qui ont
accompagné l'envoi, » par Mouchet. — 48 feuillets.
5789. 1. « Gatalogue des livres reliés du Résidu de Saint-Germain. » —
16 feuillets. — 2. « Résidu de Saint- Germain. Concordance des
paquets avec les cartons. » — 12 feuillets,
5790. Catalogue des manuscrits grecs du Résidu de Saint-Germain. —
. 42 feuillets.
5791. « Concordance des numéros de Ripaut avec les numéros du Sup-
plément. » — 9 feuillets.
5792. « Catalogi manuscriptorum codicum qui in bibliotheca monasterii
S. Germani a Pratis anno Domini 1677 reperti sunt. — Primus mss.
codicum ordinem et omnia in eis contenta exhibet. Secundus eodem
omnia ordine alphabetico digesta représentât. Tertius mss. codicum
quantitatem seu amplitudinem, et scripturœ setatem indicat. » —
468 pages.
5793. « Saint-Germain-des-Prés. — Notice de plusieurs mss. du grand
fonds, par Lémerault, bibliothécaire, mort en 1756. » — 21 feuillets.
5794. Bordereau des manuscrits de Saint-Germain-des-Prés, transpor-
tés à la Bibliothèque nationale en l'an IV (1795-1796). — 51 feuillets.
5795-5796. « Gatalogue des manuscrits de la ci-devant abbaye de Saint-
Germain-des-Prés, » par Dom Poirier.
I. Mss. latins. (N^^ 1-1643.) — II. Mss. français. (N<>^ 1-2799.) —
100 et 165 feuillets.
5797. Catalogue des manuscrits du fonds français de Saint-Germain, dit
Découpures. — 143 feuillets.
5798. Gatalogues des « manuscrits de Saint-Germain-des-Prés, fonds
de Harlay, » et « fonds dit de Gesvres, » par Dom Poirier. —
69 feuillets.
5799. Concordances des numéros des trois catalogues des mss. de Saint-
Germain-des-Prés. (Incomplètes.) — 28 feuillets.
5800. « Inventaire des Portefeuilles de Secousse. » — 19 feuillets.
5801. Table alphabétique de la « Correspondance du chancelier Séguier. »
(Mss. français 17367-17412.) — 45 feuillets.
5802. « Catalogue des manuscripts vendus au Roy par M. Mégret de
Sérilly, au mois d'avril 1748. » — 154 feuillets.
^894 8
UÂ NOUVELLES ACQDISITIONS DES MANUSCRITS.
5803. « Inventaire sommaire des manuscrits composant le Supplément
français. » (N^^ 1-2319.) — 70 feuillets.
5804. « Notices des liasses, cartons, portefeuilles, manuscrits reliés,
etc., » provenant de l'abbé de Targny. — 67 feuillets.
5805. Catalogue des manuscrits et papiers de l'abbé de Targny. —
20 feuillets.
5806. « Gatalogus manuscriptorum domini de Targny. » — 12 feuillets.
5807. Catalogue de « livres apportés du palais des Tuilleries en la
Bibliothèque du Roy en l'année 17[29] ; » par l'abbé de Targny. —
16 feuillets.
5808. Catalogue de « volumes manuscrits apportez de Versailles en la
grande Bibliothèque du Roy à Paris, en l'année 1729, » par l'abbé
de Targny. — 50 feuillets.
5809. Doubles, mis au net, des deux catalogues précédents de Versailles
et des Tuileries. — Feuillets 20-45.
5810. Table chronologique des titres recueillis par Dom Villevieille.
(xie-xvni" siècles.)
Fol. 114. « Table alphabétique et chronologique des noms men-
tionnés dans la collection de titres originaux étant au Cabinet de
l'abbé de Villevieille à Paris. » — 147 feuillets.
5811-5812. « Relevé des manuscrits à peintures et ornements des anciens
fonds latins et français de la Bibliothèque nationale, » par le comte
de Bastard. — « Mss. ayant appartenu à des souverains français et
étrangers, » princes, abbayes, etc. — « Manuscrits datés. » —
Reliures remarquables. — 288 et 371 feuillets.
5813-5814. « Catalogue des miniatures des manuscrits latins de Paris, »
par Henri Bordier. (18G3.) — xxxni-677 et 315 pages.
Nos 1-2005 seulement des mss. du fonds latin de la Bibliothèque
nationale. — Le second volume est en grande partie composé de
notes diverses plus étendues sur des mss. à peintures de Paris et
d'autres bibliothèques. — Calques et reproductions de peintures dans
les deux volumes.
5815. « Spécimen d'une table alphabétique de l'ornementation des
manuscrits, comprenant le dépoLiilleraent des deux mille premiers
numéros du fonds latin de la Bibliothèque nationale, par II.-L. Bor-
dier. » (1870.) — 89 feuillets.
H. Omont.
fA suivre.)
LA
CHAMBRE DES COMPTES
DE PARIS.
NOTICE ET ÉTAT SOMMAIRE DE 3363 REGISTRES DE COMPTABILITÉ
DES XVIle ET XYIII^ SIÈCLES
VERSÉS AUX ARCHIVES NATIONALES EN 1889.
Au commencement de l'année 1889, un heureux hasard me
permit d'avertir M. le garde général des Archives nationales que
la Gourdes comptes se proposait, faute de place, de réformer, me
disait-on, un certain nombre d'anciens registres pourvus de signa-
tures royales. Sur la recommandation de M. Servois, j'obtins de
M. le premier président de la Cour des comptes l'autorisation de
pénétrer dans le pavillon de Marsan, où s'entassent les dossiers
de la comptabilité moderne. Quel ne fut pas mon étonnement, en
me trouvant en face d'une masse considérable de registres qui
provenaient tous de l'ancienne Chambre des comptes ! Après avoir
procédé sur place, avec l'aide de M. E. Lelong, archiviste à la
section administrative, à la reconnaissance sommaire de quelques
centaines de registres, l'importance de ce fonds ayant été démon-
trée, le transport aux Archives nationales fut décidé d'accord
avec la Cour des comptes, qui voulait bien s'en dessaisir en notre
faveur. Il s'opéra au mois de mai et n'exigea pas moins de quatre
grandes voitures.
Quelques mots sur l'origine de cette collection. Des déclarations
tant de M. Corneille, greffier en chef de la Cour des comptes, que
de MM. Aniéré, garde des archives, et Lamotte, son successeur,
il résulte que ces registres faisaient partie des épaves sauvées de
l'incendie des archives de la Cour des comptes, rue de Lille, en
1871. Ces documents, conservés avant 1870 dans l'étage en
Uiy LA CHAMBRE DES COMPTES DE PARIS.
attique du bâtiment des archives de la Cour, ont été jetés par les
fenêtres lors de l'incendie allumé par les hommes de la Commune
et couverts d'eau par les pompes, ce qui exphque que beaucoup
de ces registres sont en partie moisis ou détériorés. Recueillis
après le désastre, ils passèrent quelque temps dans les caves du
Palais-Royal, où siégeait alors la Cour, puis ils furent transpor-
tés au pavillon de Marsan.
L'examen et le classement de ces registres faits en 1889 et 1890,
conformément à l'engagement qui avait été pris vis-à-vis de la
Cour des comptes, ont montré que tous concernent l'ancienne
comptabilité de la France. Sauf un registre du xvf siècle, ils
sont tous des xvn'' et xyiii*^ siècles. Ils concernent toutes les pro-
vinces de France et furent remis jadis par les administrations
financières du royaume à l'ancienne Chambre des comptes, qui
était chargée de vérifier leur comptabilité.
Mais, avant de faire connaître les éléments divers de cette col-
lection et le classement que nous avons cru devoir lui donner,
il n'est pas hors de propos de rechercher comment ces registres
ont été conservés jusqu'à nos jours et comment ils ont été sépa-
rés du reste des archives de la Chambre des comptes.
Ces documents, qui peuvent être considérés comme les derniers
restes de la comptabilité de l'ancienne monarchie, ont été signa-
lés il y a quelques années par un érudit à qui rien n'échappe de
l'histoire financière de la France. A la fin de la savante notice
qui précède les Pièces justificatives pour servir à l'histoire des
P. P. de la Chambre des comptes (p. cxlii), M. de Boislisle men-
tionne comme sauvés de l'incendie de 1871 quelques centaines de
registres des parties casuelles et du contrôle général des finances.
Ces volumes, entrevus parle savant chercheur, forment bien une
partie de ceux que les Archives viennent de recueillir.
Eu examinant les dates initiales de plusieurs séries de registres,
on peut se demander comment il se fait que ces registres com-
mencent presque tous en 1759 ^ La raison s'en trouve dans les
suppressions opérées à la fin de l'ancien régime et pendant la
période révolutionnaire. Dès avant 1789, pour remédier à l'en-
combrement de ses dépôts, la Chambre des comptes avait obtenu
des lettres patentes du 9 juin 177G qui l'autorisaient à faire le
1. Voyez notamment les étals de finances et les états au vrai, ceux des maré-
chaussées et du tailloii, le contrôle du prêt et annuel, etc.
7.
LA CHAMBRE DES COMPTES DE PARIS. ^^7
triage des acquits antérieurs à 1720. Après l'enregistrement de
ces lettres patentes en 1778, la commission chargée par la Chambre
de surveiller ces opérations reçut l'ordre de porter jusqu'en 1750
la suppression des comptes jugés inutiles et de toutes les quit-
tances et pièces accessoires ^ Le Bureau de comptabilité, défini-
tivement organisé par décret des 8-12 février 1792, continua les
suppressions déjà commencées. Parmi elles, on mentionne « des
états au vrai, des états de finances, 3,612 registres du contrôle
général antérieurs à 1759 2. » Les autres furent conservés pro-
bablement parce que l'examen de cette comptabilité n'était pas
encore terminé.
M. de Boislislea expliqué comment beaucoup de ces documents
sauvés par le Bureau du triage des titres arrivèrent aux Archives
nationales. En l'an VIT, notamment, les Mémoriaux et presque
toutes les collections du grefi'e sont reçus par le garde Cheyré,
tandis que les documents de pure comptabilité périssaient. En
1808, la Cour des comptes rendit aux archives de l'Empire les
comptes des domaines et bois, qui, après triage, forment aujour-
d'hui les n°^ P 291 4-2997^
Les registres dont nous nous occupons aujourd'hui forment la
suite nécessaire et le complément de ceux qui sont depuis l'an VII
conservés au palais Soubise.
Il nous reste à faire connaître l'importance de ce nouveau fonds,
à indiquer brièvement les différentes catégories de documents qui
le composent et l'utilité que chacune d'elles peut présenter aux
travailleurs.
La plupart de ces documents provenant du Contrôle général
des finances, nous avons pensé qu'il était naturel de prendre
pour cadre de classement les attributions mêmes du Contrôleur
général^. Or, d'après les lettres de commissions de Contrôleur
1. De Boislisle, loc. cit., p. cxxviii.
2. Ibidem, p. cxxxvii.
3. Voir, aux Arch. nat., un état spécial dans M 719, n" 25.
4. Il ne faudrait pas se méprendre sur le sens de ces mois Contrôle général
et Contrôleur général des finances. On sait que, depuis 1661, la charge de
surintendant général ayant été supprimée, ses attributions furent données à
Colbert, qui prit le titre de Contrôleur général des finances, dont il avait acquis
roûice. Ce titre fut conservé par tous ceux qui dirigèrent l'administration de
nos finances jusqu'en 1789. Mais il y eut, depuis 1631, au-dessous du contrô-
leur, d'abord quatre, puis deux commis, sous le nom de « gardes des registres
du Contrôle général des finances. » Ils subsistèrent, sauf quelques intervalles,
^-18 LA CHAMBRE DES COMPTES DE PARIS.
général des finances accordées à Claude Le Pelletier eu 1683,
cet officier avait pour mission de contrôler :
1° Toutes les quittances, mandements, rescriptions du Trésor
royal ;
2° Du trésorier des revenus casuels ;
3" Le prêt des officiers ;
4° Le droit annuel et autres deniers dont ils font la recette ;
5° Le marc d'or ;
6^ Les quittances de finance pour les ventes du domaine ;
T Les offices domaniaux ;
8° Les taxes et restitutions, et toutes autres quittances;
9° Les commissions pour la levée des tailles et autres imposi-
tions, lettres patentes, octrois, dons, acquits-patents, rembour-
sements, etc.^
C'est pourquoi les registres portent généralement ce titre :
« Registre du Contrôle général des finances des quittances du
trésorier des parties casuelles, » ou « des mandements et quit-
tances de l'épargne, » ou bien « des acquits-patents, pen-
sions, etc. » Un double et quelquefois un triple de ces divers
registres était établi pour être envoyé à la Chambre des comptes.
C'est en suivant ce cadre que nous avons classé les 3,363 re-
gistres ou liasses dont se compose le versement fait par la Cour
des comptes, dans un ordre dont nous allons maintenant essayer
de donner une idée.
Après un inventaire des quittances des offices expédiées aux
parties casuelles, daté de 1579 (le seul registre du xvi^ siècle que
renferme notre fonds), viennent les registres des quittances du
trésorier des parties casuelles, au nombre de 249; puis les
registres des revenus casuels perçus pour les nouvelles créations
jusqu'en 1788. (Voir l'Almanach royal.) C'est à ces officiers que fut remis le
coiilrole des quittances qui était dans les attributions primitives du Contrôleur
général; ils avaient sur ce point les mêmes droits qu'avait eus le Contrôleur
lui-même. C'est chez eux que l'on portait les quittances k vérifier, et ils devaient
fournira la Chambre des comptes les doubles des registres qu'ils avaient tenus.
(Voir Arch. nat., P2il7, p. 741.) Ce sont ces registres dont nous avons à nous
occuper ici. On trouve dans les Mémoriaux les arrêts et lettres patentes rela-
tifs à l'établissement et aux fonctions des gardes des registres du Contrôle.
Voir notamment P 2374, p. 8G7, 809; 2336, p. 121; 2420, p. 745; 2502, p. 65;
2366, p. 157 ; 2418, p. 185; 2514, p. 4 et 7.
1. De Roislisie, Correspondance des contrôleurs généraux des finances, t. I,
1874, App., p. 542.
LA CHAMBRE DES COMPTES DE PARIS. M9
OU les suppressions d'offices, etc. (48 reg.) ; les augmentatioiis
de gages et leur contrôle (87 reg.) ; les acquits-patents et pen-
sions {\.d reg.) ; les mande7nents et quittances du trésorier
de l'Épargne (69 reg.) ; les quittances de son successeur le garde
du Trésor royal, importante suite de 169 registres, mentionnant
toutes les recettes effectuées par le comptable et indiquant quel-
quefois les dépenses sous forme de mandements.
Nous passons aux taxes diverses et d'abord aux taxes sur les
offices. Tous les offices royaux y sont représentés (notaires, huis-
siers, greffiers, maires, etc.). A la suite viennent les Finances
d'offices classées dans l'ordre alphabétique des noms des offices
(auditeurs des comptes, arpenteurs, artillerie, avocats du roi, etc.)
(127 reg.); ils sont suivis des registres des Finances d'offices
municipaux, relatifs surtout à la ville de Paris, à la Lorraine
et enfin aux greniers à sel (61 reg.). On y trouvera des rensei-
gnements certains pour l'entrée en fonctions d'un grand nombre
de possesseurs d'offices. Nous avons réservé pour la fin les Offices
des tailles, ceux de greffiers des rôles des tailles, commissaires-
contrôleurs, trésoriers des tailles, etc. (162 reg.).
Nous arrivons aux taxations des officiers. Les registres du
contrôle du Prêt et de l'Annuel, au nombre de 299, renferment
une multitude de noms de magistrats. Le contrôle du Centième
denier fait suite chronologiquement à celui de l'annuel, auquel
il donne son nom vers 1780. Les quittances de cette taxe ne rem-
plissent pas moins de 317 registres, dans lesquels abondent les
noms de personne. Il faut encore ajouter à cette catégorie les
quittances du Marc d'or, autre taxe sur les offices qui était aussi
payée pour dispense d'âge et d'alliance en vue du mariage
(17 reg.).
Les Arts et inétiers fournissent un contingent de 93 registres.
Ce sont des finances de maîtrises ; des droits payés pour entrer
dans les six corps de métiers; des droits annuels, des finances
d'offices des maîtrises (inspecteurs, contrôleurs, auditeurs des
comptes), et enfin des taxes pour l'hérédité des offices des arts et
métiers, etc.
Les produits du Domaine sont consignés dans 15 registres,
qui concernent la vente et revente du domaine royal, les nouveaux
acquêts, la taxe des boutiques du Palais à Paris, etc.
Enfin, sous le nom de Revenus divers, nous avons groupé
40 registres, parmi lesquels nous signalerons les quittances des
^20 LA CHAMBRE DES COMPTES DE PARIS.
revenants-bons, les droits de quittances et levées de deniers extra-
ordinaires ; et nous terminerons cette longue nomenclature par
la mention de 14 registres fort intéressants, qui, sous le nom de
Contrats, renferment la copie des actes et titres translatifs de
propriété et des contrats d'échange soumis au contrôleur géné-
ral des domaines de la généralité de Paris, de 1706 à 1738.
Une seconde partie, et non la moins importante de la collec-
tion, se compose d'une suite de 800 registres intitulés : États
des finances, et quelquefois États du roi, classés par généra-
lités. Ce sont les états signés par le roi, au Conseil royal des
finances, et qui donnent exactement, année par année, le compte
des recettes et des dépenses de chaque généralité depuis 1759
(1750 pour celle de Paris) jusqu'en 1790, Les états des finances
servaient aussi à dresser les Etats au vrai, qui étaient présentés
au roi par les receveurs généraux des finances de la généralité.
Ceux-ci contenaient en plus les recettes et dépenses extraordi-
naires. A partir de l'année 1781, les états de finances ne com-
mencent plus qu'à la partie de l'état consacrée aux charges et
portent le titre de : État de distribution des gages. Quelle que
soit leur désignation, ces états offrent le plus grand intérêt pour
l'histoire financière de la France pendant la seconde moitié du
xv!!!*-' siècle ; c'est là seulement qu'on peut trouver les renseigne-
ments officiels sur les revenus et les charges de chaque province
et par suite du royaume presque entier. Ce genre de documents,
sauf quelques états relatifs à la Lorraine qui se trouvaient dans
la série H et que nous avons réunis à la série P, manquaient
totalement aux Archives nationales ' . A la suite de chaque géné-
ralité, on trouvera des états et des rôles relatifs à la taille, aux
vingtièmes et à la capitation, qui peuvent servir à résoudre
diverses questions sur la population et la richesse de la France.
Nous avons joint à cette partie du nouveau fonds (parce qu'ils
sont rédigés dans la même forme que les précédents), 17 registres
des Etats des maréchaussées et 16 registres des États du tail-
lon ou ordinaire des guerres, établis également par recette et
dépense pour cliaque généralité.
1. Sauf doux états de 1787 et 1788 (Z"" 1068). Des collections plus ou moins
complètes de ces états se trouveut, sous la série C, dans les archives des
départements qui ont eu autrefois des Bureaux des finances et notamment dans
les suivants : Cher, Côte-d'Or, Gironde, ludre-ct-Loire, Moselle, Rhône, Seine-
Inférieure, Vienne, Haute- Vienne.
LA CHAMBRE DES COMPTES DE PARIS. ^ 21
Enfin la troisième et dernière partie de notre collection se
compose des registres des Rentes qui devaient aussi être présen-
tés à la Chambre des comptes. Ces registres, au nombre de 515,
renferment les quittances qui constataient le versement du capital
de la rente et créaient un titre au rentier. Ils se divisent en rentes
de la Tontine, qui étaient naturellement viagères; en rentes
viagères proprement dites, soit sur la ville de Paris, soit sur les
tailles, et enfin en rentes perpétuelles. On y trouve également
les reconstitutions de rentes, qui consistent dans l'établisse-
ment « d'un titre nouvel » correspondant à ce que nous appelle-
rions aujourd'hui une mutation ou un transfert ; enfin les inté-
rêts pour remboursement d'offices, c'est-à-dire les rentes que
l'État s'engageait à servir pour n'avoir pas à rembourser le capi-
tal des oflîces supprimés. Il n'est pas inutile de faire remarquer
que, dans les titres des tontines, on a transcrit les noms des titu-
laires de la rente, de leur femme, de leurs enfants et petits-
enfants, avec l'âge des enfants. Pour les rentes viagères, l'acte
énonce l'âge de la partie prenante, et, si c'est une femme, la plu-
part du temps l'acte indique le nom du mari. Pour les rentes de
la loterie et les autres, il n'y a pas l'âge, mais seulement les noms,
qui font totalement défaut dans les registres de rentes au porteur.
Les détails que nous venons de donner permettent d'apprécier le
degré d'utihté de ces diverses catégories de registres et le parti
qu'on en peut tirer. Sauf deux registres relatifs à des rentes per-
pétuelles du xvif siècle, tous les autres sont du xvni" siècle.
Tel est l'ensemble, telles sont les diverses parties de cette
importante collection dont les Archives nationales viennent de
s'enrichir. Elle a trouvé naturellement sa place à la suite de
l'ancien fonds de la Chambre des comptes, à laquelle elle a man-
qué trop longtemps. Inutiles depuis longues années pour la comp-
tabilité publique, exposés même à être égarés et détruits parmi
les papiers modernes, comme ils ont failli l'être en 1871, ces
documents, réunis à nos Archives nationales, pourront servir à
éclairer non seulement l'histoire financière du xviii® siècle, mais
bien des points encore obscurs de l'organisation administrative
de la monarchie à la même époque ; tous ceux qui s'occupent de
la biographie des diverses classes de la société française pendant
la même période, noblesse, magistrature, bourgeoisie, gens de
commerce ou de finance, les consulteront avec profit. Nous nous
estimons heureux d'avoir pu contribuer à leur conservation, et nous
122 LA CHAMBRE DES COMPTES DE PARIS.
devons le succès de nos efforts à la haute intervention de M. Beth-
raont, alors premier président de la Cour des comptes, et de son
successeur M. Humbert, qui, sur la demande de M. Servois, garde
général des Archives nationales, ont bien voulu consentir que ces
documents fussent versés au palais Soubise, où, étant classés et
inventoriés, ils seront accessibles à tous les travailleurs*. En
attendant la publication du Répertoire numérique de la Chambre
des comptes, actuellement sous presse, nous avons pensé qu'il
serait utile d'attirer l'attention des érudits sur ce supplément
notable ajouté à la série P des Archives nationales, et, pour faci-
liter les recherches, nous donnons ci-dessous l'état sommaire de
nos 3,363 articles.
A. Bruel.
Registres de comptabilité verse's aux Arcdives x\atioxales par la
Cour des comptes, et place's dans la série P. (3,3()3 articles, dont
3,'f03 registres et 260 liasses.)
I. Registres provenant du Contrôle général des finances.
3027-3271). Quittances du trésorier des parties casuelles, -1579-1668.
3280-3328. Quittances du receveur des revenus casuels, -1660-1700.
3329-3417. Quittances des taxes pour augmentations de gages, 1635-
1788.
3418-3437. Acquits-patents et pensions, 1629-1774.
3438-3309. Mandements et quittances du trésorier de l'Épargne,
1629-1665.
3510-3358. Quittances du garde du trésor royal, 1663-1701.
3359-3570. Quittances du garde du trésor royal pour les débets,
1701-1713.
3571-3574. Quittances du garde du trésor royal pour les amendes,
1667-1679.
3575-3666. Quittances du garde du trésor royal (suite), 1702-1791.
1. Nous devons adresser ici nos respectueux remerciements à M. Corneille,
greffier en clicf de la Cour, MM. Lamotte, garde des archives, et Liénarl, sous-
ciiet', pour la courtoisie et la bienveillance avec laquelle ils ont facilité notre
tâche. Nous n'aurions garde d'oublier le concours empressé qui nous a été
donné, dès le début de cette négociation, par notre sympathique et dévoué
confrère et ami M. G. de Senneville, conseiller référendaire à la Cour des
comptes.
LA CHAMBRE DES COMPTES DE PARIS. ^ 23
3667-3747. Quittances du garde du trésor royal et ensuite du tré-
sorier des revenus casuels intitulées : Affaires de différentes
natures, etc., ^03-4789.
3748-3858. Quittances de taxes sur les offices et places, ^ 628-1 7^1 3.
3859-3999. Finances d'offices, ^628-^782.
4 000-4 06^. Finances d'offices municipaux, 'i63^-^79^.
4062-4'! 76. Finances d'offices des receveurs et des greffiers des rôles
des tailles, 'l 629-^1 79^
4177-4206. Rachat des boues et lanternes de Paris, n08-n90.
4207-4213. Don gratuit des villes, 1760-1784.
4214-4216. Taxations diverses des offices de finance et autres, 1696-
1 757.
4217-4228. Sixième et huitième deniers, 1685-1790.
4229-4253. Annuel et prêt (Quittances du rachat), 1634-1780.
4254-4554. Contrôle de l'annuel et du prêt par généralités, 1 759-1 771 .
4555-4871. Contrôle du Centième denier établi en 1772, 1773-1791.
4872-4888. Quittances du Marc d'or, 1629-1787.
4889-4977. Arts et métiers. Finances d'offices; contrôle des trois
quarts des maîtrises; taxes diverses, 1691-1790.
4978-5029. Domaine. Quittances de taxes sur le domaine, sur les
nouveaux acquêts; pour confirmation et aliénation de domaines,
etc. Revenus divers : levées de deniers extraordinaires, etc., 1629-
1773.
5030-5043. Contrats. Contrôle des actes et titres translatifs de pro-
priété pour le contrôleur général du domaine de la généralité de
Paris, 1706-1738.
5044-5051. Contrôle général des quittances des receveurs généraux
des Domaines et bois de la généralité de Paris, 1708-1739.
II. États des finances par généralités.
5052-5074. I. Alençon, 1759-1790.
5075-5105. II. Amiens, 1759-1790.
5106-5133. m. Auch, 1759-1790.
5134-5135. IV. Rayonne (Pau et), 1770-1790,
5136-5170. V. Rordeaux, 1759-1790.
5171-5195. VI. Rourges, 1759-1790.
5196-5224. VIL Rourgogne (comté), 1759-1790.
5225-5238. VIII. Rretagne, 1759-1787.
5239-5271. IX. Caen, 1759-1790.
^24 LA CHAMBRE DES COMPTES DE PARIS.
5272-3298. X. Châlons ou Champagne, nSQ-nOO.
S299-5327. XL Dijon, n59-'l 790.
5328-5367. XII. Flandre, Hainaut et Artois, -1759-1790.
5368-5393. XIII. Grenoble, ^59-^79^.
5394-54 ^ 7. XIV. Limoges, -1759-^89.
54^ 8-5442. XV. Lorraine, n59-'l 790.
5443-5463. XVI. Lyon, 'l 759- 1790.
3464-5488. XVII. Metz et Alsace, -1 759-'! 79-1 .
5489•55^8. XVIII. Montauban, 1759•^79^ .
53^9-5538. XIX. Montpellier, -1759-1790.
5539-5557. XX. Moulins, ^1 760-1 790.
5558-5565. XXL Navarre et Béarn, -1770-1783.
5366-5591. XXII. Orléans, -1739-1789.
3592-5669. XXIII. Paris, -1 750-1 790.
5670-3688. XXIV. Poitiers, -1739-1789.
5689-5706. XXV. Provence, -1739-1789.
5707-5723. XXVI. Riom, 1739-1789.
5726-5744. XXVII. Rochelle (la), 1759-1789.
5745-3763. XXVIII. Rouen, 1759-1786.
3766. XXIX. Roussillon, 1771-1790.
5767-5785. XXX. Soissons, 1759-1785.
5786-5817. XXXI. Toulouse, 1759-1791.
5818-5838. XXXIL Tours, 1760-1791 .
5839-5841 . Diverses généralités, tailles, domaines et bois, 1 766-1 790.
5842-5858. Étals de la recette et dépense des maréchaussées, 1759-
1787.
5859-5874. États de la recette et dépense du taillon ou ordinaire des
guerres, 1759-1790.
III. Rentes.
5875-5932. Rentes de la tontine ou renies viagères, par classes, 1733-
1759.
5933-6110. Renies viagères sur la ville de Paris, à divers taux, sur
une ou plusieurs têtes; rentes sur les tailles, 1714-1787.
6111-6113. Loterie en rente perpétuelle, 1777.
6114-6313. Rentes perpétuelles, 1681-1789.
6314-6363. Rcconslilulions de rentes, 1713-1786.
6366-6389. Intérêts pour remboursement d'offices, 1720-1780.
LE STYLE GOTHIQUE
ET
LE DÉAMBULATOIRE DE MORIENVAL
A PROPOS DE DEUX ARTICLES DE M. ANTHYME SAINT-PAUL.
L'apparition d'un article de M. Anthyme Saint-Paul est tou-
jours une bonne fortune pour les archéologues, assurés qu'ils sont
d'y trouver à la fois des documents solides, d'ingénieuses déduc-
tions et des conclusions d'une grande portée scientifique.
La publication simultanée, au début de cette année, de deux
importants articles de l'éminent érudit ne peut qu'être très remar-
quée de tous ceux qui s'intéressent à notre art du moyen âge.
L'un de ces articles, publié dans le Bulletin monumental^,
porte un titre énigmatique : l'Innomée; l'autre est une Dis-
cussion archéologique sur les dates de V église de Morien-
val, donnée sous forme de lettre à M. le chanoine Miiller dans
les Mémoires du Comité archéologique de Sentis^, et éclaire
singulièrement la pensée qui a dicté le premier.
UInnomée, pour M. Anthyme Saint-Paul, n'est autre que
l'architecture gothique. Cette désignation, évidemment impropre
et qui a été une injure dans la pensée de ceux qui l'ont trouvée,
lui paraît inacceptable. Le terme ogival, au contraire, contre
lequel Quicherat protestait, lui semble très juste.
Il est vrai que l'adjectif « gothique » a été une injure, mais
cette idée défavorable a disparu, et le mot ogival, de son côté,
procède d'une double idée fausse. M. de Caumont, qui l'a popula-
risé, prétendait en effet trouver dans l'arc brisé la caractéristique
1. 6» série, t. VIII, 1893, a» 5.
2. T. VII, 3° série, année 1892, p. 49-58.
^26 LE STYLE GOTHIQUE
du stjle gothique, et, par le plus fâcheux des contresens, il don-
nait à cet arc le nom de l'arc ogive.
Ce n'est pas sans un sincère plaisir que l'on verra M. Anthyme
Saint-Paul renoncer enfin publiquement aujourd'hui à maintenir
cette dangereuse erreur de mots. Quant au critérium tiré de l'arc
aigu, on sait qu'il ne l'a jamais considéré comme absolu.
C'est pour cette raison même qu'il voudrait faire prévaloir le
mot ogival en le rapportant à la croisée d'ogives qui caractérise
selon lui le style gothique.
Il appartenait à une plume beaucoup plus autorisée que la
mienne de répondre à M. Anthyme Saint-Paul. Au moment où
ces lignes paraîtront, le comte R. de Lasteyrie aura déjà livré
à la publicité une apologie éloquente et bien difficilement réfu-
table de cet enseignement de Quicherat, qu'il continue en y
apportant sa grande part d'autorité et de découvertes nouvelles.
On ne saurait ajouter à cette réponse et l'on ne pourrait que répé-
ter moins bien ce qu'elle contient. Ceux qui ne l'auraient pas lue
conviendront du reste, sans peine, que le terme ogival s'applique
peu à bien des monuments gothiques, dépourvus d'ogives, et
moins encore à la sculpture, sur laquelle on ne sait quelle
influence aurait pu exercer l'ogive, et que le mot nervures n'est
qu'un terme générique s'appliquant à toutes sortes d'arcs ou
même de simples saillies.
M. Anthyme Saint-Paul propose le mot gallican pour rem-
placer le mot gothique. Ce mot, il est vrai, a le mérite d'indiquer
une origine française, mais un nouveau terme est-il nécessaire^?
1. L'adoption d'une nouvelle acception de mot, fût-elle graranialicaleraent
exacte, peut ùire désastreuse en matière scientilique. Par exemple le sens (un
peu conventionnel dans son exclusivisme) du mot Renaissance est très clair et
compris de tous; n'a-t-on pas tenté d'en changer l'acception par une fantaisie
qui, si elle était adoptée, emi)êcherait désormais ceux qui traitent de la Renais-
sance de se comprendre et ferait naître une foule de discussions ne portant au
fond que sur des mois? On pourrait aussi bien, d'accord avec la grammaire,
mais non sans nuire à la clarté de l'enseignement historique, détourner ou
étendre le sens de Révolution française, la France ayant eu bien des révolu-
tions politiques. Où seraient les bienfaits de cette révolution du langage?
Pour ne parler que d'architecture gothique, un éminent archéologue améri-
cain, M. Moore, a proposé en 1890 de réserver ce terme à un style gothique
parfait, absolu, très rare hors de l'Ile-de-France {Gothic architecture. Londres,
Macmillan, 1890, in-8"). Sa distinction est juste, sagace, scientifique et serait
digne de tout éloge s'il s'était borné à ajouter au même mot gothique divers
ET LE DÉAMBULATOIRE DE MORIEIVVAL. ^ 27
Il est vrai qu'il y a là une désignation ethnographique inexacte,
mais, si quelqu'un avait l'irrévérence de traiter cette objection
de chinoiserie, le sens de ce terme serait-il ambigu ?
Cependant les préoccupations de M. Anthyme Saint-Paul visent
plus haut qu'à cette question de terminologie : s'il approuve le
mot ogival, c'est que, selon lui, tout édifice pourvu d'ogives est
du style ogival ou gothique, et il rappelle que Quicherat a reconnu
que ce style « résulte » de l'emploi de la croisée d'ogives.
Cette proposition est parfaitement juste, mais, entre les expres-
sions résulter de et consister en, il y a un abîme. La première
exprime la doctrine de Quicherat, la seconde représente, je crois,
celle de M. Anthyme Saint-Paul.
Sans doute, la croisée d'ogives est une caractéristique essen-
tielle du style gothique, mais il semble excessif d'y voir sa carac-
téristique unique. L'auteur insiste sur la date relativement
récente des croisées d'ogives de Saint- Victor de Marseille et de
Moissac. Quant aux ogives plus archaïques de Morienval, il leur
consacre un article spécial et très intéressant.
Ce déambulatoire que Viollet-le-Duc a signalé, mais dont
Quicherat ne s'est pas occupé, a attiré l'attention depuis que le
comte de Lasteyrie l'a décrit et étudié dans son cours de l'École
des chartes comme le plus ancien exemple connu de voûtes sur
croisée d'ogives. M. Moore* et M. L. Gonse^ l'ont attribué
sans hésitation au xi® siècle dans leurs livres sur l'architecture
gothique.
Ce n'est pas au xi® siècle, selon M. Anthyme Saint-Paul, qu'il
faudrait rapporter ce célèbre morceau d'architecture. En effet,
ainsi qu'il l'établit très judicieusement, la nef et le bas de la tour
occidentale de Morienval, de même que les absidioles du tran-
sept, sont d'une date voisine de 1020 à 1040 ; les deux tours du
transept sont un peu postérieures (1060 à 1100), et le sanctuaire
adjectifs, tandis qu'une simple reslriclion au sens d'un mot connu gêne et
déconcerte.
1. C'est dans le livre que je citais plus haut que M. Charles-Herbert Moore,
professeur à l'Université de Cambridge (Massachussetts), a le premier publié
une étude écrite et une étude graphique également intéressantes du déambu-
latoire de Morienval. Je suis heureux de réparer ici l'erreur que j'ai commise
dans un récent article {V Architecture gothique en Italie, Revue archéologique,
décembre 1893), en citant l'ouvrage de M. Moore (1890) comme postérieur à
celui de M. Gonse (1891).
2. L'Art gothique. Paris, Quantin, 1890, ia-4°.
^28 LE STILE GOTQIQDE
avec son déambulatoire a été rebâti plus tard, comme à Notre-
Dame de Cliàlons ou à Saint -Germain -des -Prés. Seulement,
comme cette addition a été faite plus anciennement et dans un
monument moins solide, le constructeur du déambulatoire n^a
pas osé le faire passer à travers la base des tours pour le relier
au transept. Les raccords d'appareil rendent cette chronologie
indiscutable. L'inspection d'une petite fenêtre haute qui subsiste
de l'ancien sanctuaire semble démontrer aussi que ce sanctuaire
était couvert d'une demi-coupole. Elle peut avoir été contempo-
raine des voûtes d'ogives du déambulatoire'.
Reste une question seule sujette à discussion : à quelle époque
le déambulatoire a-t-il été pratiqué? Selon M. Gonse, il daterait
de 1080; selon M. Anthyme Saint-Paul, il faut l'attribuer à la
date de 1115 à 1140, et l'on voit par le début de l'article que,
dans sa pensée, cet agrandissement a dû coïncider avec le trans-
fert à Morienval des reliques vénérées de saint Annobert en 1 122.
Les raisons qui le portent à proposer une telle date sont le
caractère de la construction et de la décoration, les tracés rela-
tivement sûrs, les joints relativement minces, des arcades légère-
ment brisées, des bases à griffes, des baies encadrées de moulures
en quart de rond et d'archivoltes à billettes rappelant un peu
l'ornementation des ogives de la première travée du chœur, qui
manifestement ne sont pas antérieures à 1135; enfin des chapi-
teaux ornés de reliefs assez bien dégagés et couronnés de tailloirs
dont quelques-uns appartiennent à un style relativement avancé.
Une figure très exacte d'un groupe de ces chapiteaux appuie
cette assertion, et l'auteur compare le caractère de l'édifice à
celui des églises de Villers-Saint-Paul, de Bury et de Cambronne,
au porche de Saint-Denis et à la nef de Saint-Étienne de Beau-
vais, dont l'archaïsme n'a jamais frappé personne.
A ce dernier argument, il existe peut-être une bonne raison :
c'est que l'archaïsme est moins frappant dans les exemples cités;
les voûtes des bas-côtés de Saint-Etienne de Beauvais sont plus
larges que celles de Morienval, portées sur des ogives moins
l. En effet, deux culs-de-fours, dont un porté sur branches d'ogives, coexistent
avec des croisées d'ogives dans le sanctuaire do l'église de Saint-Julien de
Marollcs (Seine-et-Oise), dont le style est un peu plus avancé que celui du
déambulatoire de Morienval. On peut espérer avoir bientôt une intéressante
étude sur celte église dans la thèse que mon jeune confrère M. de Crèvecœur
se prépare à soutenir sur VArchitechire romane dans le diocèse de Paris.
ET LE DÉAMBULATOIRE DE MORIENVAL. ^29
massives et sur des piliers plus élancés ; les chapiteaux y sont
bien galbés et les moulures des tailloirs offrent un style sensible-
ment plus avancé. Entre les deux édifices, il existe presque la
distance d'une génération d'artistes, et dans cette distance s'éche-
lonnent Villers-Saint-Paul et Bury ; quant au porche de Saint-
Denis, son style est peut-être plus avancé encore.
Sans quitter Beauvais, nous trouverons un autre argument
dans un édifice dont la date reculée n'est pas mise en doute : la
façade de la Basse-Œuvre a une fenêtre encadrée d'un cordon de
billettes assez analogue à celui dans lequel M. Anthyme Saint-
Paul a vu une preuve de la date relativement récente du déam-
bulatoire de Morienval ^ .
Si, d'autre part, on voulait trouver un morceau d'architecture
qui rappelle davantage ce déambulatoire, il existe, dans le chœur
de l'église du prieuré de Lucheux, en Artois, les mêmes encadre-
ments de fenêtres profilés en quart de rond s'y rencontrant avec
un groupe de chapiteaux ornés l'un d'un gros oiseau, l'autre de
godrons évidés, deux motifs semblables à ceux de Morienval.
Les ogives y sont également tracées en simple boudin, les som-
miers sont ornés de sculptures en haut-relief, comme à Cam-
bronne, et la date de l'éghse est vraisemblablement le second
quart du xif siècle ; mais, quoiqu'elle soit bien plus éloignée du
centre de l'école, cette église est d'un style sensiblement plus
avancé que le chevet de Morienval : les proportions, les profils,
la sculpture, l'appareil, tout y est moins lourd.
Dans la même région, existe un édifice appartenant à peu près
à la date que M. Anthyme Saint-Paul voudrait assigner à Morien-
val : c'est l'église fondée en 1117 et élevée dans le second quart
du xii'^ siècle à Airaines, en Ponthieu, par les moines de Saint-
Martin-des-Champs^ Là encore, l'aspect est bien moins archaïque :
les arcades et doubleaux sont en tiers-point ; les supports, sinon
encore les ogives, ont une légèreté relative,
1. Il est toutefois juste de reconnaître que la forme des billettes diffère un
peu dans ces deux exemples, mais il n'en reste pas moins dilBcile de prouver
qu'on n'ait pu faire, dès le xi° siècle, des archivoltes à billettes semblables à
celles de Morienval, d'autant plus que, dans cette église même, la tour du sud,
que M. A. S. -P. reconnaît comme appartenant bien à la fin du xi' siècle, a un
cordon à deux rangs de billettes presque identique à celui du déambulatoire.
2. Voir l'acte de fondation dans l'histoire de ce prieuré par D. Martin Mar-
rier.
^894 9
^30 LE STYLE GOTHIQUE
Si nous nous éloignons davantage encore du centre de l'école,
nous trouvons tout au nord des églises qui ont le rare avantage
d'être datées par un texte contemporain de leur construction* :
de l'église Saint- Vulmer de Boulogne, fondée par sainte Ide en
1090 2, il subsiste des ruines d'un caractère très archaïque, où
l'on voit, à côté d'un chapiteau à godrons évidés, un arc de
fenêtre très légèrement brisé, peut-être par maladresse pure et
simple du constructeur ; cet arc, orné d'un boudin sur l'angle,
ressemble assez aux arcades du déambulatoire de Morienval.
Tout près de là, au prieuré clunisien duWast^ sont les ruines
d'une église fondée presque en même temps et que le même texte
nous montre avoir été terminée avant 1113. Le portail subsiste :
ses voussures sont ornées de deux très gros boudins et d'une
série de zigzags très peu saillants, qui rappellent les ogives et un
tailloir de Morienval ; l'arc est surhaussé un peu comme les dou-
bleaux de Morienval ; les tailloirs, par une disposition archaïque,
n'ont de moulures que sur une face, et, parmi leurs profils, se
voit celui que montre le bois qui accompagne la notice de M. An-
thjme Saint-Paul. J'ai emprunté à dessein ces exemples à une
région notoirement en retard sur les environs de Senlis. Cette
région n'a pas, il est vrai, connu la croisée d'ogives avant une
date voisine du milieu du xii" siècle, mais, tout auprès de Morien-
val, existe un autre exemple bien archaïque de croisées d'ogives,
dans l'église de Rhuis, près Verberie. Par sa construction à gros
joints, ses piliers dépourvus d'impostes sur deux faces, sa nef et
ses bas-côtés sans voûte, sa décoration toute en méplat et son
1. Vie de sainte Ide, comtesse de Boulogne, mère de Godefroy de Bouillon,
par un moine du Wast, son contemporain. Cette vie est publiée par les BoUan-
distes [A. S. April., t. II, 13 apr.) d'après le ms. 1773 de la Bibliothèque royale
de Bruxelles. Cette édition, due à Henschen, est très défectueuse. Voir à ce
sujet : les Origines cl le nom primitif du bourg du Wast, communication
faite à la Société académique de Boulogne (séance du 2 juillet 1890) par le
savant et regretté abbé Haigneré,
2. Mém. cité. — Notice historique du môme auteur dans le Dictionnaire
historique et archéologique du Pas-de-Calais. Boulogne, t. 1, et aussi Scolté
de Vélinghen, Description de Boulogne et du pays et comté de Boulognois.
Bibl. Boul., ms. 163.
3. Sur ce prieuré, voir l'article cité à la note 1. Quant à la date d'achève-
ment, elle est établie par le récit du moine du Wast (Vie citée), qui nous
montre sainte Ide faisant construire le prieuré, puis celui de la Capelle, qu'elle
vit aussi achever, et mourant en 1113. Elle fut enterrée au Wast.
i
ET LE DÉAMBDLATOIRE DE MORfENVAL. 434
clocher semblable à ceux du transept de Morienval, cette église
appartient manifestement au xi" siècle. Elle n'a que trois travées
voûtées : l'abside à cul-de-four et les extrémités des bas-côtés
couvertes d'une voûte d'arêtes au nord et d'une voûte d'ogives au
sud. Cette croisée d'ogives, d'aspect peut-être plus lourd encore
que celle de Morienval, est formée de la juxtaposition maladroite
de trois tores mal tracés et peu saillants ; c'est peut-être la partie
la plus récente de l'église, mais, si une différence de date existe,
elle ne peut être que minime.
L'architecture gothique n'existe à coup sûr qu'à l'état d'em-
bryon dans de tels monuments à ogives, et, s'il fallait appeler
ogival tout édifice contenant un germe d'art gothique, le style
roman entier serait ogival.
Une vérité dégagée par Quicherat et remarquablement mise en
lumière par M. de Lasteyrie dans ses cours de l'Ecole des chartes,
c'est que toute l'architecture gothique résulte de l'architecture
romane ; donc, celle-ci peut et doit contenir en germe tout l'art
gothique, y compris la croisée d'ogives, mais peut et doit néan-
moins s'en distinguer. Et c'est ce que MM. Quicherat et Lasteyrie
ont trop bien démontré pour qu'il soit nécessaire de reprendre
cette démonstration.
Morienval et Rhuis suffisent à prouver que la croisée d'ogives
seule ne constitue pas l'art gothique ; quant à l'arc aigu qui se
voit à Morienval, on sait de reste qu'il existait dès le xi*^ siècle.
L'ordonnance du déambulatoire de Morienval, divisé en quatre
travées, ne paraît pas une gaucherie à M. Anthyme Saint-Paul,
car cette ordonnance était la plus convenable, étant donnée la
mesure de l'espace dans lequel il fallait rebâtir. N'est-il pas
cependant intéressant de rapprocher cette disposition de celle du
déambulatoire de Vignory, et des architectes du début du xii' siècle
eussent-ils craint de donner à leurs travées trop d'étroitesse ou
de largeur? Le monument dont il s'agit ne montre pas, quoi qu'il
en soit, beaucoup de préoccupation des proportions.
L'architecte du déambulatoire de Morienval a pu ne construire
ce monument qu'au xif siècle, mais c'était à coup sûr au début
de cette période, et l'artiste appartenait à une génération qui
travaillait déjà dans les dernières années du xi" siècle. L'art
était alors avancé dans la région et l'église n'est pas une pauvre
paroisse rurale, mais une abbatiale de quelque importance ; l'ar-
chitecte ne devait donc pas être un ignorant et un retardataire.
^32 LE STYLE GOTHIQUE ET LE DEAMBULATOIRE DE MORIEXVAL.
Ces considérations sont celles qui importent le plus à l'histoire de
l'art, au point de vue de laquelle les divisions des siècles et les
différences de dates qui n'excèdent pas la durée de la carrière
d'un même artiste n'ont qu'un intérêt de second ordre.
En résumé, je ne saurais considérer le déambulatoire en ques-
tion que comme appartenant à une date très voisine de 1100; en
deçà ou au delà peu importe, car la limite est à coup sûr étroite*,
et je ne saurais le rapporter qu'au style gothique encore à l'état
embryonnaire, autrement dit au style roman. Tout au plus cora-
prendrais-je qu'on le rattachât à cette architecture nécessaire-
ment mal définie, qui est dite transition, et qui formerait un
excellent territoire-tampon entre les archéologues qui répugnent
à appeler roman un édifice pourvu d'ogives et ceux qui n'ad-
mettent pas un monument du genre de Saint-Évremond de Creil
dans la catégorie des édifices gothiques.
C. Enlart.
P.-S. — M. A. Saint-Paul vient d'avoir l'aimable attention
de me communiquer les épreuves d'un nouvel article prêt à
paraître dans les Mémoires de la Société archéologique de
Pontoise. L'auteur y étudie successivement les églises de Morien-
val et de Poissy : au sujet de la première, il répète ses précédentes
observations ; au sujet de la seconde, il ajoute à de précieux ren-
seignements et à des remarques pleines de sagacité des hypothèses
ingénieuses et séduisantes, mais destinées malheureusement à
rester hypothèses. Au sujet deMorienval, l'auteur remarque que
l'architecture des abbajes de femmes n'est guère généralement
en avance, mais cela est-il une règle? Sans sortir de l'Ile-de-
France, nous avons l'abbatiale de Montmartre qui ne confirme
pas cette assertion. C. E.
l. 1095 à 1110 probablement. C'est ce que nous dira bientôt avec certitude
mon confrère M. E. Lefèvre-Pontalis dans le bel ouvrage qu'il va publier sur
l'arcbitecture romane du Soissonuais, qu'il connaît mieux que personne.
ESSAI
D'ÉTUDE DÉMOGRAPHIQUE
SUR CORDES (TARN).
Les documents qui peuvent être utilisés en vue de recherches
statistiques sur la population, depuis le moj'en âge, sont surtout
les réparations de feux, les cadastres et les actes de baptêmes,
mariages et sépultures.
I.
Un feu est un ménage. C'est ainsi qu'un subside est réparti
« par nombre de belugues et chiefs d'hostel*; » que l'on compte
les « fuox tantbos que mals^ » etc. Mais, dans le langage admi-
nistratif, on désigne plus particulièrement par le terme de feu un
ménage dont les revenus atteignent une valeur déterminée, La
part contributive d'une localité est proportionnelle au nombre de
ces feux, unités imposables, dont il n'est plus tenu compte dans
la cotisation des habitants, chacun étant taxé selon ses ressources.
Les ménages possédant la fortune minima de 10 livres en revenu
ne sont pas en effet les seuls contribuables : tout chef de famille
est tenu de concourir de ses deniers à fournir la somme imposée
à la communauté.
Il ne serait pas exact de considérer le feu, « unité imposable, »
comme ime certaine portion de territoire capable de sup-
porter la part d'imposition qui devait être levée par chaque
1. Bibl. nat., ms. lat. 9177 : Ord. de 1426-1427. Cf. Annales du Midi, 1890,
p. 375 et suiv,, article de M. Spont.
2. Archives de Cordes, CC 52,
-f34 ESSAI D ETUDE DEMOGRAPHIQUE
feu^, car, dans le Midi, on ne trouve nulle part de groupements
d'individus ou de ménages jusqu'à concurrence d'une superficie
de propriété foncière. On peut même afiirmer que, si la posses-
sion de la terre sert d'assiette à l'impôt et tend, aux termes des
ordonnances royales, à jouer le principal rôle^ elle n'est cepen-
dant pas seule estimée pour le calcul des allivrements : la pro-
priété bâtie, les rentes, les marchandises, quoique n'étant pas
des « fonds de terre, » continuent à être évaluées. Or ce sont
ces diverses évaluations qui sont consultées lorsqu'on répare
les feux d'une localité ou d'une circonscription quelconque.
En voici un exemple qui est inédit. Le 13 août 1363, le roi
Jean, à Villeneuve -lès -Avignon, fait rédiger des instructions
très détaillées sur les formalités à observer pour réparer les
feux des trois sénéchaussées de Toulouse, Carcassonne et Beau-
caire. Trois ans après^, le juge d'Albigeois procède à ce dénom-
brement, à Cordes, assisté du procureur du roi, des consuls
et de gens notables. Il se fait montrer d'abord un registre ou
cahier contenant les noms de tous les habitants, puis l'état des
allivrements d'après lequel on avait récemment perçu un subside,
des listes des personnes possédant plus ou moins de 10 livres
tournois, enfin les cahiers des confessions de l'année précédente.
De ces documents les uns ne peuvent servir qu'à établir le chiffre
total de la population (noms des habitants et confessions), les
autres sont un élément d'appréciation delà fortune des ménages,
appréciation basée sur l'allivrement individuel. Or, dans ce der-
nier calcul, il est tenu compte de toutes les ressources, quelle que
soit leur nature, et, par suite, dans la réparation des feux, la
propriété foncière ne joue pas un rôle exclusif. Mais ceci n'est
qu'une digression. Le juge d'Albigeois, après enquête et consul-
tation de titres, conclut que le nombre des feux de Cordes est égal
à 309. Les jours suivants, ces opérations continuent pour les
vingt-huit villages composant le consulat dont l'ensemble est dit
1. Moreau de Beaumont, cité par M. Spont, loc. cit.
1. Ordonnances, IV, 181 : Ordonnance de 1356, entre autres. — Le a moble, »
dans les plus anciens livres d'eslinic, figure ordinairement à la suite du « pos-
sessori » (Albi, CC. 2) ; il en est parfois de mCme dans les compoix (arch. du
Tarn, E. 3563).
3. En vertu d'une ordonnance du roi Charles V (Senlis, 23 juin 1366), man-
datée par le duc d'Anjou, son lieutenant en Languedoc, et vidimée, avec les
instructions du roi Jean, par le juge d'Albigeois (28 août. Cordes, CC. 35).
SUR CORDES (tARN). ^35
représenter 419 feux. Après l'énumération de ceux-ci, on trouve
1181 autres noms, dont 612 pour la ville de Cordes; ces derniers,
correspondant à des revenus inférieurs à 10 livres, ne sont plus
considérés comme des feux et ne participent pas au calcul du
coeflficient d'imposition, bien que, dans les sous-réparations
locales, il soit d'usage d'en « tirer ce que l'on peut pour le dégrè-
vement des premiers*. » On taxe alors, en effet, tout le monde
« omnes et singulos domicilium et focum tenentes, » disent les
instructions du roi Jean, selon ses biens quels qu'ils soient. De là,
sans doute, ces moitiés et ces quarts de feu qui, une fois adoptés
dans des répartitions de ce genre, ont dû être admis par les offi-
ciers royaux et reproduits dans des réparations ultérieures.
Quoi qu'il en soit, le consulat de Cordes (29 localités) est
censé représenter 100 feux en 1319, 419 en 1366 (après
la fameuse épidémie du milieu de ce siècle), 53 en 1389 et
en 1412^. De telles données sont donc, d'une façon générale,
insuffisantes pour apprécier la densité d'une population, et, par
quelque coefficient qu'on multiplie la plupart de ces chiffi'es on
peut être certain d'obtenir un résultat inexact. Un seul cas fera
exception, celui du dénombrement de 1366, qui donne le chiffre
approximatif des ménages : les riches (les feux, au sens fiscal du
mot) sont au nombre de 309, les pauvres de 620, au total 929
pour la ville. Si la première de ces listes a été, selon toute vrai-
semblance, un peu ou beaucoup trop allongée par des agents sou-
cieux de faire rendre à l'impôt tout ce qu'il pouvait donner, sinon
plus, cette majoration n'aura pa être faite qu'au détriment de la
seconde énumération qu'il n'y avait pas intérêt à abréger, et par
suite le total restera constant. Il faut considérer, d'autre part,
que, dans une région où la taille est surtout réelle, les détenteurs
de terres privilégiées possèdent aussi, le plus souvent, des fonds
roturiers et figurent de ce chef parmi les taillables. Enfin, dans
une petite ville, les indigents ne sauraient être bien nombreux.
Pour ces raisons, le chiffre de 929 ménages paraît admissible.
Pour connaître celui de la population, on multiplie d'ordinaire
un tel chiffre par 5 ou par 4 et demi, en augmentant le produit
de un dixième représentant les privilégiés et les indigents , ou
1. « ... ab ipsis habere quod possunt (consules) pro relevamine aliorum. »
(CC. 35.)
2. CC. 28, 35, 38 et 40.
136 ESSAI d'étude DEMOGRAPHIQUE
même par 5 et demi, en ajoutant l'évaluation des individus non
compris dans le calcul. Le coefficient 5 offre l'avantage de sup-
primer des appréciations très problématiques et de n'être pas exa-
géré. On aura donc 929 X 5 = 4645 habitants pour la popula-
tion de Cordes en 1366. Ce nombre, loin d'être invraisemblable,
est celui que d'autres considérations permettraient de supposer.
Ainsi, en 1416, il fut fait une enquête en vue d'obtenir, pour la
ville, une dispense de contribution aux tailles et subsides*; les
témoins affirment que la place est de première importance, d'où
il suit que le roi a tout intérêt à favoriser sa prospérité. Ils
décrivent sommairement ses fortifications et, dans leur patrio-
tisme local, vont jusqu'à les comparer à celles de la cité de Car-
cassonne; « on y pourrait loger, disent-ils, 6000 gens d'armes; »
l'un d'eux dit même 7000. Sans doute, il faut tenir compte de
l'exagération intéressée des déposants, et l'on peut rabattre
quelque chose du nombre indiqué par la plupart d'entre eux. Or,
une population de 5000 à 5500 âmes est bien celle qu'a dû ren-
fermer la ville au temps le plus heureux de son histoire, c'est-à-
dire à la fin du xiii'' siècle et avant la peste de 1348. Cette époque
a été marquée par une aisance générale en France et particuliè-
rement à Cordes : alors ont été construites ces belles et riches
maisons en grès dont la décoration extérieure dénote presque
toujours un certain luxe. Il en reste aujourd'hui encore un assez
grand nombre pour pouvoir retracer sans difficulté le périmètre
du « château » vers les années 1290 à 1340. Les habitations
englobées dans cette ligne seraient suffisantes et nécessaires à
une population de 5500 âmes environ, et, si les derniers recen-
sements ne portent qu'un chiffre inférieur à celui-là, c'est parce
que les logements sont inoccupés dans la même proportion.
D'autre part, si l'on admet que la peste de 1348 a réduit le
chiffre de la population d'un quart ou d'un cinquième, le nombre
proposé pour 1366 augmenté de un cinquième concordera avec
la précédente évaluation : 4640 + 928 = 5568.
IL
On a vu qu'en 1412 l'imposition par feux était encore en usage.
Toutefois, dès le dernier quart du xiv" siècle, à cette pratique
1. ce. 41.
SUR CORDES (tARN). ^37
tendait à se substituer un mode nouveau de répartition par dio-
cèse et suivant un tarif. Les archives de Cordes et d'Albi four-
nissent sur ce sujet des renseignements qui n'ont pas encore été
utilisés. Elles permettent de reporter à l'année 1391 , au plus tard,
l'existence du diocèse civil d'Albi^; elles nous donnent, pour la
fin de l'année 1404 et les premiers mois de 1405, le compte des
recettes effectuées dans la jugerie d'Albigeois et la partie du comté
de Castres englobée dans le diocèse dont il s'agit 2; enfin, elles
indiquent que la formation de cette circonscription financière
était déjà ébauchée dès 1380, époque où l'évêque « mandet los
comus d'Albeges, et de la vigaria [d'Alby], e del comtat de Cas-
tras » pour voter les fonds nécessaires à la continuation du siège
du château de Thuriès^ occupé par les Anglais. Les consuls de
Castres refusèrent leur concours et le subside fut accordé par le
commun de la jugerie et de la viguerie^. A quelle époque précise
le diocèse eut-il une représentation régulière ? On l'ignore ; mais
on est peut-être fondé à supposer que les deux institutions sont à
peu près contemporaines l'une de l'autre, vu leur corrélation
même^.
On ne sait pas davantage comment fut établi le tarif qui prit
la place des feux. L'alternance des deux modes de répartition
1. ce. 38. Mandement des généraux sur le fait des aides ordonnées pour la
guerre, en Languedoc et Guienne, aux élus du diocèse d'Albi et lettres d'at-
tache de ces derniers adressées au baile de Cordes.
•2. ce. 40. La viguerie d'Albi et la Terre-Basse d'Albigeois sont absentes, par
suite de lacérations du document.
3. Thuriès, château aujourd'hui ruiné, sur les bords du Viaur, près Pampe-
lonne, arr. d'Albi.
4. Albi, ce. 155, fol. 85.
5. Toutefois il faut provisoirement se garder de prendre cette hypothèse pour
une certitude. Si l'on a convoqué à l'Assiette diocésaine de 1505 « ceux qui ont
coutume d'y être appelés » (Arch. du Tarn, C. 223), d'autre part, une aide
de 42,000 fr., imposée par le roi sur le Languedoc (31 août et 16 septembre
1406 (Cordes, CC. 40), fut répartie par les élus, dans le diocèse d'Albi. Ceux-ci
durent sans doute s'adjoindre quelques notables, comme cela se pratiqua en
1424 (id., CC. 43 « ... laquelle somme fut partie et divisée par les consuls d'Alby
sur les lieux et paroisses dudit diocèse... »). Durant cet intervalle, il n'est
nullement question d'assemblées, et, si l'on ne peut pas affirmer qu'il ne s'en
soit pas tenu, on n'est pas fondé à admettre leur convocation et leur organisa-
lion régulières, dans le premier tiers au moins du xv" siècle. — Cf. Hist. de
Languedoc, XII, p. 322 et p. 349, note de M. Aug. Molinier, et /es Petits États
d'Albigeois, par M. Rossignol.
^38 ESSAI d'étude démographique
jusqu'en 1412 ferait croire que le nouveau a été primitivement
une sorte de traduction en deniers du coefficient que représentait
le précédent.
Quoi qu'il en soit de ces questions d'origine, l'évolution
de la manière d'attribuer à chaque localité la part d'impôt
direct lui incombant eut pour conséquence immédiate la con-
fection de livres terriers ou terriers et cabalistes à la fois. Les
livres d'estime devinrent des compoiœ où la fortune immobi-
lière fut déterminée avec plus de soin ; la somme des allivrements
servit à apprécier l'importance relative des localités et à taxer
chacune d'elles en proportion de ses facultés. Cordes dut avoir un
compoix dès 1475 au plus tard ; on y trouvait énumérés les fonds
de terre, les propriétés bâties, le mobilier, les cabaux et les mar-
chandises ^
Il résulte de la nature même de ces registres qu'on y doit pou-
voir puiser les éléments d'une statistique de la population, puisque
tout possesseur d'un bien roturier, c'est-à-dire taillable, y est men-
tionné et que la plupart des personnes ayant des terres ou rentes
nobles en détiennent ordinairement de non nobles. Si bien que les
compoix présentent, par rapport aux listes de feux riches ou
pauvres, cet avantage de fournir (dans le Midi) les noms de la plu-
part des privilégiés, sinon tous. On pourra donc, connaissant le
nombre des contribuables, supputer celui des habitants.
En 1511, le conseil communal de Cordes fit dresser un com-
poix (le second, sans doute) qui contient les noms d'environ
660 chefs de ménage. Une trentaine d'années plus tard, il fut
nécessaire d'avoir un registre de mutations, et 644 noms furent
inscrits en tête de paragraphes qui devaient être remplis par l'in-
dication des aliénations et des acquisitions à partir de 1545.
En 1606, nouveau compoix, avec 467 noms^ Puis, tous les vingt-
cinq ou trente ans on commence un registre de mutations ; les
surcharges et les ratures y sont tellement abondantes qu'il est à
peu près impossible d'en tirer parti. Les premiers seront donc
seuls utilisés et donneront :
Pour 1511, une population de 660 X 4,5 = 2970 habitants.
~ 1545, — 644 X 4,5 = 2898 —
— 1606, — 467 X 4,5 = 2101 —
1. II n'en subsiste que le préambule. CC. 51.
2. CC. 2, 3 et 14.
SOR CORDES (tarn). 439
Nous adoptons ici le coeiScient 4,5, au lieu de 5, à cause des
nombreuses mentions de privilégiés possesseurs de terres rotu-
rières, contenues dans les compoix^ On remarquera combien le
chiffre de la population a diminué depuis la première moitié du
XIV® siècle, époque de prospérité : cela est dû d'abord à la guerre
de Cent ans, qui a engendré la misère dans les campagnes en
enlevant toute sécurité au laboureur, paralysant l'industrie et
interrompant le commerce. Les agglomérations importantes ont
ensuite reconquis le bien-être, mais aux dépens des petites loca-
lités, dont plusieurs avaient été ruinées à jamais. Des impôts plus
nombreux et plus lourds ont été exigés, dans l'intervalle, de villes
comme Cordes, qui auparavant jouissaient d'exemptions effec-
tives, privilèges que le fisc besogneux a battus en brèche, discu-
tant sans cesse leur authenticité, et qu'il a en fait supprimés sou-
vent en imposant, par py^omsion, les taxes contestées. Dès lors,
il n'y a plus eu aucun avantage réel à résider dans cette petite
ville, et les cités voisines, qui offraient plus de ressources, se sont
accrues à ses dépens.
m.
La dépopulation de Cordes est constante durant le xvif siècle.
La peste de 1631-1632 chassa de la ville les habitants qu'elle
épargna ; quiconque eut la ressource de « se retirer aux champs »
abandonna sa maison. Les délibérations communales ne laissent
aucun doute à cet égard ; les murailles des diverses enceintes
tombaient en ruines, et leur chute entraînait celle des habitations
désertées, pillées par les maraudeurs. Si les guerres de religion
et la révocation de l'Edit de Nantes n'ont pas eu, dans cette par-
tie de l'Albigeois, les conséquences désastreuses que l'on constate
ailleurs, elles n'en ont pas moins créé des charges nouvelles,
aggravé et hâté la décadence d'une petite ville déjà si peu pros-
père. Enfin l'extraordinaire mortalité de 1693-1694 a abaissé
encore le chiffre de la population. Les registres paroissiaux' en
1. L'intendant Bàville donne en 1698 les chiffres des familles et de la popu-
lation totale du Languedoc; il en résulte que chaque ménage représente un peu
plus que quatre personnes et demie, exactement 4,56... {Mémoires pour servir
à l'hist. de Languedoc^ 1734, p. 39).
2. GG. 1.
^40 ESSAI d'étude démographique
fournissent un témoignage certain et montrent dans quelle
mesure l'épidémie fut meurtrière' :
En 1692, on compte 85 naissances et 84 sépultures.
En 1693, — 60 — 218 —
En 1694, — 60 — 124 —
Mais ce n'est pas là la seule utilité que présentent ces docu-
ments. On sait qu'il fut fait un relevé des naissances et des
mariages pendant les années 1770, 1771 et 1772 et que la
moyenne des naissances fut multipliée par 25 1/4 pour évaluer
la population de la France. Parmi les divers économistes qui ont
émis une opinion sur ce calcul, on doit citer particulièrement
Necker^. Hésitant entre 25 1/2 et 26, il adopte le multiplicateur
intermédiaire 25 3/4. Or, les habitants de Cordes étaient au
nombre de : 2347 en 1791 , 2284 en germinal an IP, et la
moyenne des naissances de 1785 à 1790 = 90, ou, si on ajoute
la natalité de 1791 et 1792, = 92. Il en résulte une naissance
pour 26 ou pour 24, 8 personnes. Le calcul de Necker se rappro-
chait donc un peu plus de l'exactitude que le calcul officiel, et l'on
peut considérer comme suffisamment approximatif le multiplica-
teur 25 1/2 dont il va être fait usage. Toutefois, il faut prendre
en considération la critique que Jean-Baptiste Say^ a faite de ce
procédé d'évaluation. Etablissant que les naissances sont plus
nombreuses lorsque la production des richesses augmente que
lorsqu'elle diminue, cet auteur conclut, avec raison, qu'un même
total de naissances peut correspondre à des chiffres différents de
population. Cette remarque n'a pas ici la valeur d'une objection,
car, si l'on tient compte, en outre des naissances, des mariages et
des sépultures, on constate que ces trois données varient dans un
rapjiort proportionnel, abstraction faite, bien entendu, des années
d'épidémie.
Pour la fin du xvii" siècle et le commencement du xviii* (1692-
1704)^, la moyenne des naissances est égale à 76, d'où 76 X 25,5
= 1938 habitants. Ce résultat surprendra peu si l'on parcourt
1. Cf. de Boislisie, Mémoires des intendants sur l'état des généralités. Géné-
ralité de Paris, p. 150.
2. Neciier, De l'administration des finances, 1785, p. 160.
3. Archives du Tarn. L. Clergé et District de Gailiac.
4. J.-B. Say, Traité d'économie politique, 4° éd , II, 195.
5. Sauf les années 1695, 1097 à 1699 et 1703, dont les cahiers sont égarés.
SDR CORDES (tARN). ^4-^
les délibérations communales de cette époque où Cordes n'était
(en 1693) qu'une « fort petite ville composée d'environ trois cens
maisons habitées ^ » Un État de la paroisse, dressé en 1752,
indique une population d'environ 2450 personnes S et, pour les
années 1758-17593, la moyenne des naissances est de 99, don-
nant un chiffre de 2524 individus, selon le système d'évaluation
précédent.
Dans le dernier tiers du xviii^ siècle, une prospérité relative
fait place, un peu partout, à la profonde misère du début. La série
des registres paroissiaux recommence avec l'année 1775 et
donne :
Pour 1775-1784, 2193 habitants (86 X 25,5).
— 1785-1790, 2346 — (92 X 25,5).
En germinal an II, on compte 2284 habitants. Cette diminu-
tion légère doit résulter, au moins en partie, de l'application des
lois révolutionnaires, de l'émigration de quelques familles nobles
et de prêtres réfractaires.
Après la période troublée, on retrouve le même chiffre de popu-
lation qu'au début de la Révolution, 2330 habitants, en 1801.
Puis l'accroissement ne cesse pas jusqu'en 1856 ; à cette date,
Cordes contient 2859 âmes, nombre qui diminue, dès lors, à
chaque recensement. Il n'est plus égal qu'à 1995 en 1891 ; c'est
à fort peu de chose près la population de la fin du règne de
Louis XIV.
L'opinion de Bureau de la Malle, d'après laquelle la France
aurait été plus peuplée au xiv'' siècle que de nos jours, a été
depuis longtemps réfutée; d'ailleurs les constatations et hypo-
thèses qui précèdent ne seraient pas de nature à autoriser une
conclusion d'une portée aussi générale. Des documents qui n'in-
téressent qu'une localité ne peuvent servir qu'à noter les fluctua-
tions de la fortune locale; mais, comme le sort de Cordes a été
1. BB. 77. La délibération dont il s'agit a pour but de faire alléger les charges
de la communauté; par suite, on a pu indiquer un chiffre inférieur à la réalité.
Soit 350, au lieu de 300, le nombre des maisons habitées par ces 1,938 per-
sonnes : chaque maison abritera 5 à 6 individus, ce qui paraît très admissible.
2. Soit 1,379 communiants, 500 ou 600 enfants (au lieu de 3,000 !), 3 nobles,
50 laboureurs, 400 ou 500 manouvriers, 12 à 15 avocats, 4 procureurs et
4 notaires (GG. 58).
3. GG. 43. Simple nomenclature des baptisés.
142 ESSAI d'Étude de'mographique sor cordes (tarn).
celui de bien d'autres petites villes jadis plus ou moins impor-
tantes dans telle ou telle région, il n'est pas indifférent de suivre
de siècle en siècle les phases de cette décadence. Peut-être même
d'autres études de ce genre pèrraettraient-elles de déterminer avec
plus de précision qu'on ne l'a fait jusqu'ici les causes anciennes de
l'amoindrissement constant des petites cités au profit des grandes
et l'époque précise à partir de laquelle cette évolution a com-
mencé.
Ces recherches n'auront quelque chance d' aboutir à un résul-
tat que si l'on consulte, non pas seulement les ouvrages d'histo-
riens et de littérateurs qui ont écrit à une époque où, de l'avis
même de Necker, un recensement sérieux était impossible, mais
surtout les fonds d'archives. Outre les dénombrements de feux
( dans certains cas ) , les cadastres , les registres paroissiaux
peuvent fournir des données précieuses. Ces documents ne sau-
raient servir de base à des preuves certaines et indiscutables et
néanmoins on arrivera, en les utilisant, à des probabilités très
vraisemblables. Aussi paraîtrait -il bon que, dans les inventaires
sommaires d'archives, le nombre des contribuables fût indiqué à
la suite de la mention d'un cadastre et que les renseignements
généalogiques, recueillis dans les registres paroissiaux, fussent
complétés par un exposé du mouvement de la population, année
par année.
Ch. Port AL.
LETTRE DE CHARLES VIII
CONCERNANT LA VICTOIRE DE RAPALLO
(10 septembre 1494).
» '<jS> ♦
Pendant l'expédition de Charles VIII en Italie, on eut recours
h l'imprimerie pour répandre rapidement dans le public les nou-
velles apportées du théâtre de la guerre. Les lettres que le roi
adressait à Pierre de Bourbon, lieutenant général du royaume,
étaient imprimées et envoyées sous forme de circulaires aux prin-
cipaux corps de l'Etat. Une intéressante série de ces « bulletins »
a été publiée, en 1866, par J. delà Pilorgerie, mais le début de
la campagne ne se trouve pas représenté dans ce recueil, dont la
pièce la plus ancienne est du mois de novembre 1494. La lettre
que nous reproduisons ici comble cette lacune, puisqu'elle a été
écrite par le roi quelques jours seulement après son entrée en
Italie, le surlendemain de la bataille de Rapallo.
La Bibliothèque nationale ne possède pas ce document, dont
le texte ne figure pas non plus dans la collection des lettres
écrites au Parlement ; mais deux exemplaires de cet incunable se
sont trouvés conservés dans la reliure d'un registre des Assises
royaulœ du Mans, placé aux Archives nationales sous la cote
ZM301 (xvi'' siècle) ^ Semblable aux plaquettes du même genre
réunies dans un recueil de la Bibliothèque nationale (Réserve,
Lb^* 1), cette pièce est un petit in-4° de 4 pages non numérotées,
imprimé en caractères gothiques, sans aucune mention de date,
de lieu, ni de nom d'imprimeur. La première page est occupée
parle titre, au-dessus duquel se voit une vignette, qui représente
1. Ces deux exemplaires, dont l'un est fort endommagé, sont déposés aujour-
d'hui à la bibliothèque des Archives.
HÂ LETTRE DE CHARLES VIII
le roi assis sur un trône et entouré de six personnages. Les trois
autres pages renferment le récit de la bataille de Rapallo et de la
réception de Ciiarles VIII à la cour de Savoie.
La relation de la victoire du duc d'Orléans confirme l'exacti-
tude des autres narrations contemporaines ' et apporte quelques
détails plus précis, notamment sur la phase de l'action qui suivit
la prise du pont de Rapallo. Quant au passage de la lettre qui
concerne l'entrée du roi en Piémont, on y trouve l'écho de l'en-
thousiasme avec lequel les Français furent reçus dans ce pays.
Charles VIII se montre charmé de cet accueil et raconte même
que le jeune duc de Savoie et sa sœur lui ont paru si « beaux
enfants » qu'il a fait faire leur portrait.
Après la reproduction de la missive du roi, la plaquette se ter-
mine par quelques lignes destinées à rappeler les cérémonies qui
furent célébrées à Paris à l'occasion de la victoire de Rapallo.
Le 18 septembre^, en effet, les chanoines de la Sainte-Chapelle
avaient sollicité et obtenu du chapitre de Notre-Dame l'autorisa-
tion de se rendre processionnellement à la cathédrale et d'y chan-
ter la messe au grand autel. Le lendemain^, vendredi, les gens
du Parlement, delà Chambre des comptes, de la Ville, de la Chan-
cellerie, du Châtelet et les généraux des finances se réunirent au
Palais. De là le cortège se mit en marche, portant la « croix de vic-
toire, » c'est-à-dire le précieux reliquaire contenant un fragment
de la vraie croix ; on traversa le Pont-au-Change et on gagna
Notre-Dame, où la messe fut célébrée.
Le même jour^ 19 septembre, les chanoines de Notre-Dame,
1. Voyez H. -F. Delaborde, l'Expédilion de Charles VIII en Italie.
2. Arcli. nat., registres capilulaires, LL 126, p. 116 ; « Jovis xviiia septem-
bris, anno predicto nonagesimo quarto, Doniini supra cupam congregati, audita
suplicatione ex parte thesaurarii et canonicorum sacre Capellc regalis Parisius
et aliorum dominorum ville Parisiensis eisdem dorninis facta, permissum fuit,
de gralia spcciali, in favorem dornini nostri régis, quod processio dicte sacre
Capelle die craslinaad ecclesiara Parisiensem accédât, missaque in choro ejus-
dem alta voce ad majus altare celebretur. »
3. Arcli. nat., LL 630 {Mémoires pour servir à l'histoire de la Sainte-Cha-
pelle, par Gille Dongois), p. 384 : « En l'année 1494, on lit six processions :
... la seconde le 19 septembre à Notre-Dame de Paris pour la prospérité du roy
et pour avoir victoire sur ses ennemis. On y porta la vraye croix que l'on garde
dans la sacristie, couverte de pierreries. La messe y fut chantée par un prélat.
On passa sur le pont aux Changeurs ; le Parlement, la Chambre des comptes,
la Ville, la Chancellerie, le Châtelet et les généraux y assistèrent. »
4. Arch. nat., LL 126, p. 117 : a Anno M CCCG nonagesimo quarto, veneris
CONCERNANT LA VICTOIRE DE RAPALLO. 145
réunis dans la sacristie, reçurent la notification officielle de la
lettre royale annonçant la victoire et décidèrent que, le dimanche
21 septembre, une procession générale se rendrait à l'église des
Frères Prêcheurs pour rendre grâces à Dieu.
Léon Le Grand.
Les lettres envoyées du rot nostre sire a nosseigneurs de parle-
ment, DES COMPTES ET DE l'hOSTEL DE LA VILLE DE PaRIS, DATÉES DU
.X. JOUR DE SEPTEMBRE [l^AN] DE GRACE MIL CCCC IIII VINGTZ ET
QUATORZE.
Mon frère \ présentement ay esté adverty que^ le seigneur de The-
nay^ que mon frère le duc d'Orléans m'a envoyé à diligence pour
me compter au vray la victoire qu'il a pieu à Dieu me donner contre
le prince de Tharente^ avoit^ au gouffre de Rapello, qui estoyent de
six à sept mille hommes logiez et fortifiez dedenz le bourg dudit
lieu. Et, après que mondit frère eut donné la chasse audit prince par
mer, s'en vint rentrer dedens ledit gouffre avec toutes ses dicts navires
et gallées, et se logier audit gouffre, le plus près de terre qu'il peut,
xixa septembris. — Hodie immédiate post capitulum comparuerunt in reves-
liario ecclesie domini Decanus, Caiitor, Ceusay, Samxoii, Chasteaupers, Louet,
Haqueville, Legay, Michel, Poncher et plures alii, quibus presentate fuerunt,
per quemdam nuntium vocatum Forest Le Hérault, littere missive domini ducis
de Borbonio cum quadam copia litterarum missivarnra per dominum nostrum
regem dicto domino de Borbonio nuper transmissarum in litteris ejusdem domini
de Borbonio inlerclusa, que mencionem faciebat de certa Victoria per dictum
dominum nostrum regem et ejus exercitum contra principem de Tarente habita.
Quibusquidem litteris visis et lectis ordinatura fuit prout alias quod dominica
proxima fient processiones générales ad ecclesiam Fratrura Predicatorum Pari-
sius, ad exorandum Altissimum pro eodem domino nostro regeetejus consilio,
necnon ad gratias reddendum Deo de hujusraodi Victoria, et ulterius quod
preces continuarentur in ecclesia Parisiens! pro eodem domino nostro rege.
« Item ordinatura est tradi dicto nuncio duo scula auri, que de mandato dic-
torura dominorum eidem tradita fuerunt per me notarium de peccuniis hodie
per magistrum Cosmam Guymier in capitulo traditis. »
1. Pierre de Bourbon, mari d'Anne de France, lieutenant général du royaume
pendant l'expédition de Charles VIII.
2. Il y a évidemment là une faute d'impression ; le sens demande par.
3. Jean de Tenay.
4. Frédéric d'Aragon, prince de Tarente.
5. L'imprimeur a dû oublier quelques mots; la copie portait sans doute une
phrase dans le genre de celle-ci : « ... contre les gens que le prince de Tarente
avoit, etc. »
>I894 <0
-146 LETTRE DE CHARLES VIII
et ce pour plus aiséement faire sa descente en attendant le seigneur
de Piennes' et le baillif de Digon^, qui marchèrent par terre avec
les Suysses. Et, incontinent qu'ilz furent approuciiiez dudit lieu de
RapelJo et que mondit frère eust de leurs nouvelles, fist à encomraen-
cer à faire descendre les gens desdits navires et galées, et fut alors
commencée l'escarmouche par laquays et aucuns Suysses qui estoient
marchez devant pour gaignier ung pont que les ennemys avoyent
fortifié et guidoient^, et pour gaignier icellui pont fut l'escarmouche
fort belle et renfforcée de tous coustez, et gaignié ledit pont, et perdu,
d'un costé et d'autre, et beaucop de tuez. Et à la fin y demoura mon-
dit frère victorieux. Et furent lesd. ennemys repuisez dedens ledit
village de Rapello en leur fort. Et en ce faisant en y eut beaucop de
bleciez et de tuez entre ledit villaige et le pont, et en une praerie où
en ung coing d'icelle y avoit une grosse flote^ de dix-huyl cens à deux
mille hommes, dont messire Biote^ et le fîlz du cardinal de Fré-
gonce^ estoient chiefz. Et en laquelle praerie se leva Tescarmouche
plus grande que elle n'avoit esté audit pont et renforcée de tous cos-
tez. Et alors ledit seigneur de Piennes et ledit seigneur de Digon, qui
avoient la grosse flote des Suysses, marchèrent pour passer le pont et
gaignèrent la praerie; et mondit frère, qui pareillement fist marcher
les gens lesquelz il avoit fait getter à terre, pour d'un costé et d'autre
donner sur ladicle flote, qui avoient semblablement grant quantité
de gens, parmy le bois et les montaignes. Lesquelz ennemys, quant
ilz veirent marcher vers eulx, firent semblablement marcher à ren-
contre et tindrent bonne contenance jusques à l'approuchier. Mais
tout à coup tournèrent en fuyte lesditz ennemys, pour gaigner les
montaignes de tous coustez. Et là, en fuyant, furent prins et tuez de
leur cousté de sept à huyt cens. Entre lesquelz fut prins le filz du
cardinal et ung autre capitaine, filz de Biote, et autres capitaines
dont on ne scet encores les noms. Et, ce fait, mondit frère se retira
et logea la nuyt dedens le villaige, qui esloit fourny de vivres et de
bons vins. Et y fut l'armée bientost rafreschie. Et le lendemain au
matin, qui fut le ix. jour de septembre, mondit frère fist retirer ses
1. Louis de Ilalwin.
2. Antoine de Bessey, bailli de Dijon.
3. Il faut probablement lire gardaient.
4. Ce mot est pris ici dans son acception primitive : troupe nombreuse,
agglomération.
5. Obietto de Fiesque.
6. Fregosino, (ils naturel du cardinal Campo-Fregoso.
CONCERNANT LA VICTOIRE DE EAPALLO. -147
gens dedens les navires et galées et faire voile affm de garder et
empeschier que ledit prince de Tharante ne peust recueillir aucuns de
ses gens le long de la coste. Car ilz esloient en fuytte, et aussi pour
essayer s'il les pourra enclorre. Et, ce fait, mondit frère s'en doit
retourner à Gennes.
S'enswjt la rescription du roy.
En passant par Thourin, j'ay veu mon cousin \ et ma cousine la
duchesse de Savoye^, et sa seur^; et vous asseure qu'il m'est advis
que je pense estre encore en France, veu la bonne chière que l'en me
fait, car jamais je ne fus en pays où je fusse mieulx recueilly et tout
plain de gens de bien venir au-devant de moy, clefz me présenter et
joyaulx, les rues tendues. Et en effect on me fait ce que l'en sçauroit
faire, et si vous asseure que mondit cousin et sa seur sont très
beaulx enfans : je les ay fait paindre et les vous envoyé. Et adieu,
mon frère, qui vous ait en sa garde. Escript à Ast, le .x. jour de
septembre, par le tout vostre,
Charles.
Ainsi signé : Do Bois.
Et à Toccasion des choses dessusdictes furent faictes processions
en la ville de Paris le vendredi xix. jour de septembre. Et fut la croix
de victoire de la Saincte- Chapelle descendue et portée à grant soUen-
nité à Nostre-Dame de Paris.
Et de rechief processions généralles le dimenche ensuivant pour
remercier Dieu de ladicte victoire. Priez Dieu pour le roy, la royne,
monseigneur le daulphin, les seigneurs de son sang et de son
royaume.
1. Charles-Jean-Amédée, duc de Savoie, né en 1488.
2. Blanche de Montferrat, veuve de Charles, duc de Savoie.
3. Yolande, sœur de Charles-Jean-Amédée, née en 1487.
BIBLIOGRAPHIE.
Les Premiers habitants de l'Europe d'après les écrivains de Vanti-
quité et les travaux des linguistes, par H. d'Arbois de Jdbainville,
membre de l'Institut. Seconde édition, corrigée et considérable-
ment augmentée par l'auteur. Tome II : les Indo-Européens, suite
[Ligures, Hellènes, Italiotes, Celtes). Paris, Thorin et fds, 4894.
In-S**, xxvi-426 pages.
Le courage et la sincérité sont parmi les qualités qui distinguent les
travaux de M. d'Arbois de Jubainville. L'auteur ne cherche point à
dissimuler ses opinions sous des réticences savamment calculées et
pousse ses théories jusqu'au bout. Si cette robuste franchise mérite notre
estime et notre respect, elle appelle aussi de notre part une appréciation
sincère.
Nous n'insisterons point sur les chapitres qui traitent des Hellènes
et des Italiotes. Ils sont, à peu de choses près, la reproduction de la
première édition (1877). Nous admirons, sans la partager, la confiance
qu'inspirent à l'auteur les fabrications ethnologiques et chronologiques
des Anciens. Il est persuadé que les Ombro-Latins sont arrivés en Ita-
lie au xiie siècle avant notre ère, parce que, selon un fragment de Gaton
l'Ancien conservé par Pline l'Ancien, les Ombriens ont fondé la ville
d'Ameria 964 ans avant la guerre contre Persée ; or, celle-ci a com-
mencé en 171. La fondation d'Ameria remonte donc à 1135 avant J.-C,
et l'arrivée des Ombro-Latins en Italie au xn^ siècle. Toute la chrono-
logie de M. d'A. de J. se base sur deux ou trois autres synchronismes
aussi curieux. Ce serait vers l'an 1330 av. J.-C, selon la chronique
d'Eusèbe (mort au iv^ siècle ap. J.-C), que lôn, petit-fils d'Hellên, se
serait établi en Attique (voy. p. 252). Quant à l'arrivée des Étrusques
en Italie, elle eut lieu entre 972 et 949 avant notre ère. Les arguments
sont empruntés à la durée donnée au siècle étrusque par Dion Gassius
et Plutarque (cf. t. I, p. xvni et 150). On frémit en songeant que des
esprits sceptiques pourraient n'avoir pas foi dans les chiffres fournis
par Gaton, Eusèbe, etc., car toute la chronologie de l'ouvrage croule-
rait du coup.
Abordons la partie la plus neuve et la plus originale du livre, celle
qui concerne les Ligures et les Celtes. La thèse fondamentale de M. d'A.
de J. est que la valeur de l'élément gaulois dans la formation de la race
BIBLIOGRAPHIE. H9
française a été inQniment exagérée. Avant l'arrivée dos Celtes, il a
existé une période où les Ligures ont couvert toute l'Europe occidentale,
aussi bien l'Espagne, la Gaule, la Grande-Bretagne que la Suisse et
l'Italie. Ces idées étaient déjà exprimées dans un article de la Revue
celtique (1893, p. 1-21) sous le titre : wi Préjugé. Voilà une théorie hardie,
intéressante, séduisante par certains côtés. Mais, à l'examiner de près,
on s'aperçoit qu'elle repose sur les bases les plus fragiles.
Je résume la série de raisonnements par lesquels M. d'A. de J. arrive
à conclure (p. xvii) que « les Gaulois ne peuvent pas probablement
compter même pour un vingtième parmi les facteurs physiques aux-
quels nous devons la vie matérielle. » César nous apprend qu'il n'y
avait en Gaule que deux classes d'hommes qui comptaient, les druides
et les chevaliers. La plèbe était réduite à une condition presque ser-
vile. Si les chevaliers étaient une aristocratie et traitaient si durement
la plèbe, c'est qu'ils étaient une race conquérante. Ils n'étaient point
très nombreux : lors de la grande insurrection Vercingétorix évalua
les cavaliers à 15,000, ce qui, en y joignant les femmes, enfants et
vieillards, constituerait une aristocratie de 60,000 personnes. Que la
population de la Gaule fût de trois ou de six millions d'habitants, selon
les évaluations, cette aristocratie ne constituait qu'une petite minorité.
Ces chevaliers, ce sont les Gaulois conquérants; nous descendons, nous
Français, de la plèbe assujettie et sommes d'une autre race. En effet,
la majorité des Français est brune et de taille moyenne. Les Gaulois
étaient grands et blonds ou roux. Ils ont du reste été exterminés pour
la plus grande partie dans la guerre des Gaules. Quand Caligula, vou-
lant triompher des Germains, qu'il n'avait pas vaincus, fit choisir des
Gaulois de grande taille pour figurer des Germains, il leur fit teindre
les cheveux en rouge, selon Suétone. Les habitants de la Gaule n'avaient
donc plus alors les cheveux de cette couleur.
On se rend compte facilement que le point de départ de ce raisonne-
ment n'est qu'une pure hypothèse. Rien absolument ne nous autorise
à croire que la plèbe était d'une autre race que les chevaliers. César ne
dit rien de pareil. L'explication qu'il donne de son triste état écarte môme
cette hypothèse (VI, 13) : Plerique, cum aul acre alieno aut magnitu-
dine tributorum, aut injuria potentiorum premuntur, sese in servitutem
dicant nobilibus. Si les hommes libres deviennent ainsi clients des
nobles, ce n'est point parce qu'ils sont d'une autre race, c'est parce
qu'ils sont réduits à l'indigence par leurs dettes, les impôts ou la vio-
lence. Au livre I (chap. iv), César nous montre Orgétorix usurpant un
pouvoir tyrannique chez les Helvètes grâce à sa clientèle de débiteurs.
Il y a là un fait social qui s'est reproduit à Rome et dans la monarchie
franque, et partout où l'État est troublé et impuissant à protéger l'indi-
vidu contre la tyrannie d'une aristocratie. Le Franc qui se commende
au vir polens et devient son gazindus, plus tard son vassal, ne diffère
450 BIBLIOGRAPHIE.
point de race avec son seigneur. Il est pauvre, ou même simplement
recherche un protecteur. Remarquons, en outre, que, les Gaulois étant
installés entre la Garonne et le Rhin déjà depuis plusieurs siècles
avant la conquête de César, il est impossible de comprendre comment
ils auraient pu conserver un type physique aussi distinct au milieu de
la population vaincue. Ce serait un phénomène unique dans l'histoire.
Il faudrait supposer qu'ils formaient des castes, et encore cette explica-
tion serait-elle à peine suffisante. Pourquoi se lancer à corps perdus
dans un océan d'hypothèses? Il est si simple de s'en tenir aux textes.
Les déductions tirées du chiffre de la cavalerie de Vercingétorix sont
aussi peu fondées. M. d'A. de J. interprète mal le passage de César
(liv. "VII, chap. Lxiv). Vercingétorix décide de ne pas livrer de bataille
rangée aux Romains. Il déclare inutile de lever de nouvelles troupes
d'infanterie, mais garde toute sa cavalerie, 15,000 hommes, pour har-
celer l'ennemi et l'empêcher de faire du fourrage et d'enlever les
récoltes : quoniam abundet equitatu perfacile esse factu frumentationi-
bus pabulationibusquc Romanos [se] prohibere. Cela ne signifie pas qu'il
n'y a que 15,000 cavaliers en Gaule et que ces cavaliers sont des che-
valiers. Cette assimilation que fait M. d'A. de J. n'est pas justifiée.
Certains peuples, tels les Nerviens, qui ont une aristocratie, n'ont pas
de cavalerie. Chez d'autres, un seigneur riche, tel l'Éduen Dumnorix
(I, 18), entretenait des cavaliers : magnum mimerum equitatus suo
sumptu semper alere et circum se habere. Ces cavaliers sont évidemment
de petites gens, les clients et vassaux de Dumnorix, et non des cheva-
liers. Ceux-ci étaient de grands personnages, et on n'en aurait peut-être
pas trouvé 15,000 en Gaule. Au reste, comment peut-on s'imaginer
que l'armée gauloise de Vercingétorix fût ainsi composée : d'un côté
tous les nobles gaulois groupés en un seul corps de 15,000 cavaliers, de
l'autre des hordes innombrables de fantassins formés unicjuement des
populations vaincues par les Gaulois? Cela ne se comprend pas.
Il est facile de dire que la noblesse gauloise a été à peu près exter-
minée dans la lutte. On cite l'exemple des Nerviens et des Vénètes,
mais on oublie que César a toujours favorisé l'aristocratie d'un nombre
de peuples beaucoup plus important, les Rèmes, les Éduens, les
Séquanes, les Arvernes, les Lingons. Même après Alésia, il rend
20,000 captifs aux Éduens et aux Arvernes (VII, xc). Ce qu'il a
exterminé, c'est le pauvre bétail humain composant l'infanterie des
armées Helvètes, des Germains (Usipètes et Tenctères), etc. Quant à
l'aristocratie, il l'a toujours ménagée.
Venons-en au fameux argument sur la grandeur et la couleur des
cheveux. Les Gaulois, dit-on, étaient grands et blonds. Pour grands, il
faut s'entendre. Ils étaient grands comparés aux Italiens du Sud. Les
Français sont petits par rapport aux Anglais et aux Allemands. Le
point de comparaison des Anciens étant différent, on ne peut rien
1
BIBLIOGRAPHIE. i^i
tirer de là. Les Gaulois étaient blonds? Qu'en savons-nous? M. d'A.
de J. cite à l'appui deux passages, l'un de Virgile, qui, parlant des
Gaulois, dit que leur chevelure est dorée (Enéide, VIII, 658, aurea
cxsaries), l'autre de Silius Italiens (IV, v. 200, 201, flavam... cxsa-
riem). C'est là une épithète banale, exigée peut-être pour la mesure,
et qui ne prouve rien. Les Anciens (surtout les poètes) distinguaient
peu ou pas les Gaulois et les Germains; toutes leurs descriptions
des barbares se ressemblent, et ils ne recherchent point une exacti-
tude rigoureuse. La vérité, c'est que les Gaulois étaient en majorité
comme les Français modernes, les cheveux châtains. En la lavant
avec du lait de chaux, ils donnaient à leur chevelure une teinte de
roux ardent. Poseidonios, qui visita la Gaule vers l'an 100 avant J.-G.,
nous rapporte ce procédé, et ce passage est conservé par Diodore de
Sicile (liv. V, chap. xxviii, § 1) : Taîç 8k x6[i,atç; où [aovov Êx cpOaewç |av9o\,
à>,>^à xa\ 8ià xyi; xaTaaxeuriç, etc. Il est évident que les Gaulois, tout en
étant ?av9oî par rapport aux Italiens et aux Grecs, qui ont les cheveux
noirs, n'étaient pourtant ni blonds ni roux naturellement, car ils n'au-
raient pas eu besoin d'employer le lait de chaux pour obtenir cette
nuance artificiellement. De même, Tite-Live dit, en parlant de la che-
velure gauloise, rutilatse comx (liv. XXXVIII, cap. xvn), « cheveux
rougis, » et non rutilx cornm (la remarque est de M. d'A. de J. lui-
même, page 6, note 3). On a vu plus haut qu'en l'an 40 de notre ère
Caligula déguisa un certain nombre de Gaulois en Germains. Pour cela,
il fit chercher en Gaule les hommes les plus grands « coegitque ruti-
lare et submittere comam » (Suétone, Catilina, c. XLvn). C'est le même
procédé qu'employaient les Gaulois, mais librement, un siècle aupara-
vant. En réalité, le « préjugé, » c'est de se représenter les Gaulois
comme très grands et naturellement blonds. Cette idée fausse a égaré
la plupart des archéologues et des anthropologistes et suscité les théo-
ries les plus bizarres. On a même avancé que les Celtes étaient diffé-
rents des Gaulois, ce qui reviendrait à dire que les Deutschen sont diffé-
rents des Allemands, parce que deux mots aussi dissemblables ne
peuvent désigner un même peuple. Une autre idée fausse, pour le dire
en passant, c'est de croire que les Celtes formaient une race unique.
Actuellement, on sait qu'aucune nation de l'Europe n'a d'unité de race,
mais nous aimons à nous imaginer qu'il n'en était pas ainsi dans l'an-
tiquité. C'est là une erreur de perspective. Quand les Celtes apparaissent
dans l'histoire, vers le vi« siècle avant notre ère, l'humanité était déjà
bien vieille, et les tribus celtiques, pour avoir l'unité de langue et sans
doute de mœurs, n'en étaient pas moins la fusion de bien des races
préexistantes à jamais indiscernables.
M. d'A. de J., qui supprime, ou à peu près, les Gaulois de nos
ancêtres, les remplace par les Ligures. Ce peuple aurait, selon lui, cou-
vert l'Europe occidentale avant la venue des Celtes et des Ombro-La-
^52 BIBLIOGRAPHIE.
tins. Ses arguments sont à la fois historiques et linguistiques. Nous
n'insisterons pas sur les premiers. L'auteur ne donne pas une preuve
positive dans son second volume. Dans le premier, pour arriver à éta-
blir que les Ligures sont arrivés dans l'Europe occidentale vingt siècles (1)
avant J.-C, l'auteur est obligé de proposer une série d'hypothèses qui
nous paraissent singulièrement fragiles. Arrivons aux arguments philo-
logiques, qui sont le grand intérêt du livre.
L'examen de la toponomastique des contrées certainement ligures
nous révèle un suffixe -se- dans les noms de lieux, qui apparaît sous les
formes -asco, -asca, -usco, -osco. Ces noms existent non seulement dans
la Ligurie classique (la IX^ régfon d'Auguste), c'est-à-dire le pays com-
pris entre le Pô et la Méditerranée, allant de Nice à Pise environ, de
l'ouest à l'est; ils se retrouvent en nombre considérable dans toute l'Ita-
lie du Nord. C'est ainsi que, sur 271 noms terminés en -asca, -asco, 90
seulement appartiennent à la Ligurie d'Auguste, 181, c'est-à-dire les
deux tiers, sont en dehors (Piémont, Lombardie, Plaisance, Emilie,
etc.; voy. p. 60). On les retrouve également en grand nombre en
Corse et en Suisse. La France continentale en offre 70 exemples, presque
tous compris dans les régions occupées certainement par les Ligures
entre le Rhône et les Alpes; quelques-uns atteignent au nord la Marne
(voy. p. 115). Enfin l'Espagne en offre une vingtaine d'exemples dissé-
minés au nord et au centre.
Jusqu'ici rien de mieux. M. d'A. de J. a considérablement complété
et amélioré le travail de M. Flechia paru, il y a plus de vingt ans, dans
les Mémoires de l'Académie de Turin, et sa thèse, en son ensemble,
serait séduisante et très acceptable. Pourquoi faut-il qu'il ait cédé à
l'esprit de système? Les noms de lieux énumérés de la page 124 à la
page 205 sont rangés dans la catégorie des mots ligures de la façon
la plus arbitraire et expliqués au moyen des étymologies les plus con-
testables. Nous ne pouvons naturellement songer à les discuter tous.
Deux exemples suffiront : l'Isère [Islira) coule dans une région occupée
il est vrai par les Gaulois, mais où l'on trouve des noms en -osco. L'au-
teur swppose que ce mot est ligure, et, comme il se termine en -ra, il
induit de là qu'une foule de mots terminés de même sont ligures, tels
Oscara, Avara, Sevara, Jura, etc., etc. On croit retrouver le thème alisa
dans un grand nombre de noms de rivières de France, Allemagne,
Italie. Ce thème est ligure, car l'aune s'appelait en gaulois vernos, et
l'auteur suppose que alisa veut dire « aune » en ligure, et « ces rivières
semblent tirer leurs noms des aunes qui croissaient sur leurs bords »
(p. 201-205). — En se laissant ainsi entraîner, on peut aller loin, et
M. d'A. de J. retrouve les Ligures jusque dans le Schleswig-IIolstein
(p. 145) et l'Ecosse (p. 200).
Ces exagérations ne peuvent que compromettre sa thèse et pro-
voquent les contradictions. On se demande si nous avons un critérium
BIBLIOGRAPHIE. ^53
bien sûr pour distinguer les mots ligures des mots gaulois. M. Alfred
Maury, en 1878, avait pris le contre-pied de la thèse de M. d'A. de J.
et soutenu que le ligure était une langue celtique (voy. Mélanges de
l'École des hautes-études pour le dixième anniversaire de sa fondation).
En tout cas, il semble bien qu'il y ait une étroite parenté entre ces
langues. En Corse, oii les Gaulois ne paraissent pas avoir pénétré, on
retrouve des noms terminés par le suffixe celtique -aco. L'auteur est
obligé alors de déclarer (p. 98) que ce suffixe est à la fois ligure et gau-
lois. Gela ne laisse pas d'être inquiétant; on se demande si, récipro-
quement, les suffixes en -sca, -sco ne seraient pas, eux, aussi bien gau-
lois que ligures? On le retrouve à coup sûr dans le nom d'un peuple
gaulois de la vallée du Danube, les Scordisci, et l'auteur est obligé de
reconnaître (p. 113) que plusieurs des noms de lieux terminés en-oscu5
dérivent de noms d'hommes gaulois, tels Branoscus, Camaloscus, Cam-
boscus, Camuloscus. Il suppose alors que ces noms de lieux remontent
à une époque où l'on parlait à la fois ligure et gaulois : mais cette
explication est visiblement donnée en désespoir de cause.
En outre, l'auteur se voit obligé de reconnaître que bien des mots
qu'il donne comme ligures sont certainement gaulois ; tels eburos, ron-
dos, multos (p. 198-199), lemos (p. 188); le suffixe ligure -ati se
retrouve en latin et en gaulois (p. 188); la racine kar serait à la fois
gauloise et ligure (p. 196). Le mot ligure qui signifie « seigle, » sasia,
représente exactement le mot primitif gallois désignant le seigle. M. d'A.
de J. suppose, après K. MùUenhoff, que Kebenna, « les Cévennes, »
serait gaulois et aurait remplacé Kemnienon (graphie de Strabon), qui
serait ligure. Il paraît bien difficile de ne pas admettre l'identité de ces
deux mots. Quant à décider quelle est la vraie forme, c'est assez embar-
rassant, le moyen-gallois cefyn, « dos, » représentant aussi bien un
vieux-gallois Kebyn que Kemyn. En ce dernier cas, cependant, il fau-
drait admettre que la graphie de Strabon est fautive. Le mot aurait dû
être écrit par un seul m ; Kemenon.
Le chapitre intitulé la Nation celtique (m du liv. III) est allongé déme-
surément par des explications de philologie celtique et de grammaire
comparée. Elles sont trop longues pour les spécialistes et, quoi que fasse
l'auteur, trop incomplètes et forcément obscures pour le reste des lec-
teurs. Faute d'une grammaire celtique en français, l'auteur est obligé
de répéter ces explications dans chacun de ses ouvrages. Cela ne sup-
plée point à la grammaire celtique qu'il nous doit depuis longtemps.
— Le paragraphe sur l'empire celtique et le roi Ambicatos (p. 297-305)
est la reproduction d'une idée chère à l'auteur et qu'il a émise déjà il y
a une dizaine d'années. Il croit que les Celtes possédaient, aux v« et
vi« siècles, une sorte d'unité politique et que l'empire sur lequel régnait
Ambicatos vers l'an 400 avant J.-G. comprenait la plus grande partie de
la Germanie, de la Gaule et de l'Espagne (p. 303). Cette unité se serait
-154 BIBLIOGRAPHIE.
brisée au iii« siècle. Les Celtes fournissent alors des mercenaires aux
Carthaginois, ce qui est « antipatriotique; » ils font trembler la Grèce
et fondent un royaume en Asie-Mineure, ce qui est, selon l'auteur,
« un acte insensé. » En conséquence, « le troisième siècle est pour les
Celtes, une époque de confusion, d'extravagance et de honte où les
grandes traditions politiques des siècles précédents sont abandonnées. »
Voilà des affirmations bien graves. Nous voudrions savoir sur quoi l'au-
teur les appuie. Sur le texte suivant de Tite-Live (liv. V, chap. xxxiv,
§ 1-2) : « Prisco Tarquinio régnante, Geltarum, quse pars Gallise tertia
est, pênes Bituriges summa imperii fuit, ii regem Geltico dabant.
Ambigatus is fuit. » Gela ne concorde point du tout. Mais, selon M. d'A.
de J., il y a dans ce texte deux erreurs évidentes : 1° synchronisme
avec le règne de Tarquin l'Ancien ; 2° identification de la Celtique
d'Ambicatus avec celle de César (p. 303, note 2). Soit! mais j'admire
comment on peut tirer tant de choses d'un texte de deux lignes dont
la moitié serait erronée. Voilà un latin qui ressemble trop au turc de
M. Jourdain, qui disait beaucoup en peu de mots.
Une autre idée chère à l'auteur et qui découle de la précédente, c'est
que les Germains ont vécu plusieurs siècles sous la domination des
Gaulois. Les arguments à l'appui sont uniquement philologiques. Ils
portent sur seize mots qui seraient communs aux langues celtiques et
germaniques et empruntés par celles-ci aux premières. Nous ne pou-
vons songera discuter chacun d'eux faute de place. Qu'il suffise de dire
que nous n'admettons comme vraisemblable que l'emprunt parles Ger-
mains des trois mots celtiques r^îx, « roi, » r'igion, « royauté, w lêgis,
« médecin. » Pour les autres, la phonétique des langues germaniques
nous forcerait à admettre qu'ils ont été empruntés à une époque extrê-
mement ancienne, au moins dix siècles avant notre ère, lorsque le p
initial existait encore en celtique, ainsi que r et Z voyelles, que ei indo-
européen n'était pas encore devenu ë en celtique, ni les aspirées sonores
changées en b, d, g, etc., en un mot, lorsque le celtique n'avait pas les
caractéristiques qui le distinguent des autres langues indo-européennes.
Cela revient à dire que le germanique a fait des emprunts au celte à une
époque où il n'y avait ni celtique ni germanique. Au reste, le système
inverse aurait autant de valeur au point de vue phonétique, et ces mots
pourraient s'expliquer aussi bien et mieux par un emprunt des Celtes
aux Germains, du moins avant la Lautverscliïebung. Cette explication
est du reste inutile ; les mots en question remontent simplement à
l'unité indo-européenne.
Si les Germains avaient été pendant tant de siècles soumis aux Gau-
lois, on s'expliquerait difficilement qu'ils n'aient point été absorbés par
ces derniers. M. d'A. de J. suppose donc (p. 373 et suiv.) qu'une oppo-
sition religieuse a sauvegardé leur autonomie. Comme nous n'admet-
tons pas le premier point, nous ne pouvons accepter cette hypothèse.
BIBLIOGRAPHIE. 4 55
Les raisonnements (p. 388 et suiv.) pour expliquer chez les Celtes du
continent une soi-disant unité dialectale, dont nous n'avons aucune
preuve certaine, sont également dépourvus de solidité.
L'ouvrage se termine par un examen de l'emploi des mots qui ont
désigné les diverses branches de la race celtique, Keltos, Galatès, Gal-
lus, Gallia, Walah. L'auteur y déploie un sens historique et critique
très fin.
En réfléchissant à la somme de travail et d'érudition dépensée dans
ces deux importants volumes, on ne peut s'empêcher d'admirer chez
l'auteur une connaissance des sources antiques extrêmement rare et
précieuse, une attention toujours en éveil des moindres progrès de la
grammaire comparée, une ingéniosité infatigable. Je ne crois pas cepen-
dant, je le dis franchement, que son livre puisse entraîner la convic-
tion sur aucun point. Pour résoudre ces difficiles problèmes d'origine,
ce n'est pas trop des secours combinés des textes historiques, de la lin-
guistique, de l'archéologie et de l'anthropologie. Pour ces deux dernières
sciences, l'auteur se récuse. Leur témoignage est pourtant capital, et
on ne doit pas se dissimuler que, sans elles, on n'arrivera qu'à pro-
duire des hypothèses inconsistantes, changeant perpétuellement, selon
les interprétations que tirent les érudits des fragments de textes légen-
daires et contradictoires que nous a laissés l'antiquité. C'est l'anthro-
pologie qui devrait avoir le dernier mot. Jusqu'ici, malheureusement,
les travaux ont été conduits, du moins chez nous, sans méthode cri-
tique et sous l'empire d'idées préconçues. Tout est à refaire. Du train
dont vont les choses en France, il est à craindre qu'on ne s'y mette pas
sérieusement avant le xxi^ siècle.
Ferdinand Lot,
Atlas de monnaies gauloises, préparé par la Commission de topogra-
phie des Gaules et publié sous les auspices du Ministère de l'ins-
truction publique par Henri de la Tour, sous-bibliothécaire au
département des médailles et antiques de la Bibliothèque natio-
nale. Paris, Pion, Nourrit et G*% i 892. In-fol. , iv-i 2 pages et 55 pi.
Ce recueil est le complément d'un volume de texte édité en 1889
sous le titre de Catalogue des médailles gauloises de la Bibliothèque natio-
nale. M. de la Tour avait été chargé de faire la table de ce livre, et il
s'était acquitté de cette mission difficile avec un plein succès.
On lui doit de nouveau une grande reconnaissance pour n'avoir pas
reculé devant le rude travail qui consistait à fournir aux numisma-
tistes un fil conducteur dans l'Atlas, ouvrage très curieux, très utile,
mais établi sans plan arrêté et sans méthode ; il s'agissait de guider les
lecteurs et de leur permettre de recourir de VAtlas au Catalogue. Ce
désordre est expliqué par l'histoire même du livre ; ceux qui y ont tra-
^56 BIBLIOGRAPHIE.
vaille ne soat guère coupables. Chacun a fait de son mieux, travaillant
isolément; la direction a fait défaut.
En 1876, le ministre de l'Instruction publique décida d'entreprendre
un catalogue général des monnaies gauloises. A ce moment, on vou-
lait réunir en un Corpus la description de toutes les pièces de cette
série conservées dans les musées publics et dans les collections parti-
culières; le texte devait être accompagné d'un atlas. Il était tout natu-
rel de commencer par mettre à contribution le Cabinet de France, le
plus riche en monnaies gauloises.
La Commission de topographie des Gaules, qui comptait parmi ses
membres Saulcy et Ch. Robert, les deux savants les plus versés dans
l'étude de la numismatique gauloise, fut chargée de mènera bien cette
œuvre; elle désira avoir pour collaborateurs MM. Chabouillet et Muret,
du Cabinet de France.
On commença aussitôt à réunir les documents nécessaires et à faire
exécuter par Dardel de superbes planches, au nombre de quarante-cinq,
qui furent payées sur les fonds alloués à la Commission pour les
recherches d'antiquités nationales. Ce plan primitif eut pour résultat
de réunir, dans les planches, un très grand nombre de pièces étran-
gères au Cabinet de France. Les monnaies de la Bretagne insulaire
sont, en grande partie, empruntées au bel ouvrage de sir John Evans;
les collections du Musée de Saint-Germain, de Ch. Robert, de Dani-
court, la découverte de Jersey, etc., furent mises à contribution.
En 1883, par suite de la dissolution de la Commission de topographie
des Gaules, ses membres cessèrent de s'occuper du Catalogue et de
l'Atlas. MM. Chabouillet et Muret en restèrent exclusivement chargés
et purent réaliser une idée déjà soumise à leurs collègues qu'ils n'avaient
pu convaincre; le Catalogue général des monnaies gauloises devint le
Catalogue des monnaies gauloises de la Bibliothèque nationale; on laissa
de côté V Atlas, qui ne concordait plus avec le nouveau plan ; on décida
que, lorsque ce serait possible, on publierait un second volume de cata-
logue consacré aux pièces étrangères au Cabinet de France. Ce projet
risque fort, faute de travailleurs de bonne volonté, de ne pas être réa-
lisé de longtemps.
En résumé, le Cabinet des médailles de France y a gagné d'avoir un
Catalogue de ses richesses, augmenté de nombreuses pièces qui ne font
pas partie de ses collections, et cela sans qu'il lui coûtât de sacrifices
pécuniaires. Ensuite, il fut reconnu que l'Atlas était le complément
nécessaire du Catalogue, et on se décida à le mettre à la disposition du
public, qui peut ainsi se servir d'un ensemble de planches telles qu'il
n'en avait pas rêvé jusqu'à ce jour.
Il n'était pas inutile, je crois, de faire l'histoire de cet ouvrage, si
facile à consulter aujourd'hui grâce à M. de la Tour, et d'expliquer
l'incohérence qu'il présente et à laquelle il fallait apporter remède.
BIBLIOGRAPHIE. ^57
Je m'empresse de reconnaître que M. de la Tour a réussi au delà de
toute espérance.
Muret, qui connaissait mieux que personne, par suite d'une longue
pratique, la numismatique ancienne, manquait de l'expérience néces-
saire pour rétablissement d'un livre. Dans le Catalogue comme dans
V Atlas, les divisions et les subdivisions manquent de méthode; les titres
des chapitres et leur distribution laissent le lecteur dans un vague
regrettable ; l'ordre même des matières est absent ; on n'a suivi ni un
plan historique ni un plan géographique. Il semble que, cédant à une
illusion qui égarait les curieux il y a quelques années, on ait tenu à
attribuer toutes les monnaies connues à chacun des peuples cités par
les textes. Hélas! à cette heure encore, nous ne devons pas tenter une
pareille tâche. Quelque nombreuse que soit l'énumération des peuples
gaulois mentionnés par les historiens et par les géographes, nous sommes
loin de les connaître tous, et, si nous savions leurs noms, il faudrait,
au préalable, écarter ceux qui avaient disparu lorsque l'usage de la
monnaie s'établit en Gaule. Entre le Rhin, l'Océan et les Pyrénées, il
y eut, pendant plusieurs siècles, un mouvement de peuples et de tri-
bus comparable aux vagues de la marée montante; je crains fort que
parmi toutes ces attributions il n'y en ait plus d'une qui soit proposée
en faveur de peuplades qui, ayant depuis longtemps reculé devant l'in-
vasion, étaient disparues ou absorbées par les nouveaux venus lorsque
le monnayage apparut.
J'ai insisté sur les critiques à faire au Catalogue et à l'Atlas des mon-
naies gauloises afin de prémunir le lecteur à l'occasion de certains
détails qui pourraient lui faire oublier que ce recueil a une grande
valeur scientifique comme instrument de travail, surtout depuis que
M. de la Tour a fourni les moyens de le consulter utilement.
A. DE Barthélémy.
BcEHMER. Regesta imperii. II. Die Regesten des Kaiserreichs unter
den Herrschern aus dem sxchsischen Hause (9l9-i02iJ, nach
Johann Friedrich Bœhmer, neu bearbeitet von Emil von Otten-
THAL. Erste Lieferung. Innsbruck, Wagner, 4 893. In-/*", 252 pages.
Le fascicule des Regesta publié par M. E. von Ottenthal comprend les
règnes de Henri I" (919-936) et d'Otton I" (936-973). Il suffit de l'an-
noncer, car les lecteurs de la Bibliothèque de l'École des chartes con-
naissent le plan de la nouvelle édition des Regesta, à la fois catalogue
d'actes et itinéraire annalistique des empereurs.il est superflu de démon-
trer l'utilité de pareilles publications, ce serait prêcher des convertis.
Nous ferons cependant remarquer que, tandis que ce fascicule com-
prend 252 pages, la partie correspondante de la première édition, don-
née en 1831, n'en comptait que 19 : c'est marquer l'importance de
•158 BIBLIOGRAPHIE.
l'œuvre de M. E. von Ottenthal. On ne diminuera pas son mérite en
constatant le puissant secours qu'il a reçu de la publication, dans les
Monumenla, des diplômes d'Otton I^"", car lui-même a collaboré à cette
publication. Même pour ceux qui limitent leurs recherches à l'histoire
de France, ce fascicule des Regesta sera un instrument indispensable :
un grand nombre de paragraphes sont relatifs à la Lorraine, sans
compter qu'au x« siècle les nationalités française et germanique s'étaient
trop récemment dégagées de l'unité de l'empire franc pour que les rela-
tions entre elles ne fussent pas étroites et continuelles, si bien qu'au
regard des événements politiques comme au regard des institutions
l'on ne saurait séparer l'histoire des derniers Carolingiens de celle des
princes de la maison de Saxe. M. E. von Ottenthal et M. Ferdinand
Lot se sont donc rencontrés à plusieurs reprises sur le même terrain.
Et, comme le livre de notre confrère, les Derniers Carolingiens, est le
résultat d'une étude approfondie et critique des documents, nous
n'avons pas été surpris de voir le savant allemand adopter la plupart
de ses conclusions, j'entends celles qui sont relatives à la chronologie,
car, juger les hommes et les choses, l'auteur des Begesla n'avait point à
le faire. Comparez § 274 des Regesta et Lot, p. 26 ; § 289 d. et p. 31 ;
§ 317 et p. 39, etc. Maurice Prou.
Le Compte du clos des galées de Rouen au XfV^ siècle (1382-1384),
recueilli par René Le Bodrdellès, docteur en droit, procureur de
la République à Redon, publié et annoté par Charles Bréard.
Rouen, Gagniard, -1893. In-8°, U9 pages. (Extrait de la deuxième
série des Mélanges, publiés par la Société de l'histoire de Nor-
mandie; Rouen, ^893. In-S", 403 pages.)
Au commencement de l'année dernière, M. Le Bourdellès avait la
bonne fortune de découvrir au greffe du tribunal civil de Redon et dans
diverses mairies de l'arrondissement, entre autres pièces d'archives
anciennes, 16 feuillets de parchemin, qui servaient de couvertures à
des cahiers d'état civil de l'an III et dont il eut vite fait de reconnaître
l'importance historique exceptionnelle. Ces feuillets renfermaient, en
effet, un compte du « clos des galées du Roy lez Rouen, » rendu par le
maître et gouverneur dudit clos, Jehan Champenois, de 1382 à 1384.
C'est ce document que vient de publier M. Charles Bréard, avec la
science d'un érudit et la compétence d'un spécialiste.
Une excellente introduction de M. Bréard résume avec clarté et met
bien en relief les principaux points du compte, lequel comprend deux
parties : 1' les recettes et dépenses, de 1382 à 1384; 2° une suite d'in-
ventaires, faisant mention des navires et des approvisionnements qui
se trouvaient réunis à Rouen, à Ilarfleur et à Honfleur, en 1384, lors
de la clôture de la gestion de Jehan Champenois.
BIBLIOG&APHIE. -159
« Cette seconde partie, dit M. Bréard, offrira des renseignements
nouveaux sur le personnel et l'organisation des services de l'arsenal de
Rouen, sur son chantier de constructions navales, sur la voilure, la
mâture, les agrès, les manœuvres de toute espèce qui servaient aux
galères et aux barges, sur les bois, les mâts, fers, toiles, cordages,
engins, munitions que les navires y recevaient des magasins du roi,
sur les armes de jet (arbalètes) destinées aux équipages et sur les traits
(viretons) employés pour ces armes, en un mot sur les ressources du
clos des galées pour construire, caréner, radouber, armer et équiper
une division navale composée de bâtiments de guerre, de bâtiments de
transport et de barques légères chargées de la police du littoral. »
Grâce au dépôt que M. Le Bourdellès a bien voulu faire de sa précieuse
trouvaille aux Archives départementales d'Ille-et- Vilaine, nous avons
pu collationner la copie de M. Bréard avec les feuillets originaux, et
nous nous plaisons à reconnaître que la lecture en a été généralement
très bonne. La sagacité de l'éditeur a su rétablir nombre de mots quasi-
effacés ou rognés par la main barbare du relieur et corriger plus d'une
bévue échappée au rédacteur du compte.
Après un examen minutieux, nous proposerions les quelques recti-
fications suivantes :
Page 17, note 1, au lieu de curate apporlata, lire curie apportata,
comme à la page 43.
Page 20, ligne 5, au lieu de fourny, lire fouy. Il s'agit d'un pionnier
qui creuse un siège pour une barge.
Page 50, ligne 6 (bas), au lieu de madrets, lire madiers, nom ancien
des varangues (Jal, Glossaire nautique).
Page 59, ligne 10, au lieu de pentons à poullies, lire pentoirs à poullies.
Page 63, ligne 5 (bas), au lieu de pies de chienne de fer, lire pies de
chièvre de fer, comme à la page 100.
Page 67, ligne 7, au lieu de bones tarelles, lire loncs tarelles, par oppo-
sition aux petites tarelles mentionnées immédiatement après.
Page 75, ligne 4 (bas), au lieu de pouques de la calengue, lire porques
de la calengue.
Page 82, ligne 10 (bas) et page 84, ligne 6 (bas), au lieu de coites,
lire coués, sans doute pour couets, escouets (amures).
Pages 97, 98, 100, notes, au lieu de Jehennequus, lire Jehennequinus;
forme latine du prénom de J. Champenois.
Plusieurs autres mots nous semblent douteux : guches (p. 96), caril-
lons (p. 100), abomrée (p. 106), etc.?
Enfin, soit oubli, soit système, l'apostrophe et l'accent aigu ont été
omis plusieurs fois, ce qui pourrait donner lieu à fausse interprétation :
Taîine sur Carente, pour Tanné ou Tonnay (p. 38), darain pour d'arain
(p. 62), tambres pour tambrés ou étambrais (p. 76), etc.
Ces légères imperfections, hâtons-nous de le dire, n'enlèvent rien au
460 BIBLIOGRAPHIE.
mérite et à l'intérêt d'une publication qui fait grand honneur à M. Le
Bourdellès et à M. Bréard. Un appendice de 32 pièces inédites, tirées
de la Bibliothèque nationale, complète heureusement le compte du
clos des galées. Mais on nous permettra de regretter l'absence d'un
glossaire, qui eût singulièrement facilité l'intelligence d'une foule de
termes de la vieille langue nautique, à physionomie souvent normande,
dont ce texte est rempli.
Paul Parfouru.
V Armée anglaise vaincue par Jeanne (VArc sous les murs cTOrléans^
par M. Boucher de Molandox et le baron Adalbert de Beadcorps.
Orléans, H. Herluison; Paris, L. Baudoin, 4 892. In-S^SU pages.
(Extrait des Mémoires de la Société archéologique et historique
de l'Orléanais, t. XXIII.)
L'œuvre que M. Boucher de Molandon, avec l'association dévouée
de M. Adalbert de Beaucorps, a pu voir achevée avant la fin d'une car-
rière vouée au culte du plus haut épisode de l'histoire ancienne de la
France', est le résultat de patientes recherches, entreprises de longue
date et depuis lors toujours poursuivies sans relâche. Les documents
édités dans ce recueil étaient déjà réunis dès 1876 et communiqués à la
Société dont ils composent aujourd'hui une des plus importantes publi-
cations2; l'étude qui les précède faisait dès 1878 l'objet d'une lecture
au congrès annuel des Sociétés savantes 3. Des scrupules aussi hono-
rables que peut-être excessifs en avaient seuls retardé jusqu'ici la mise
au point définitive. Tout désignait cependant l'érudit historien Orléa-
nais pour l'exécution intégrale d'une œuvre devenue sienne.
Le blocus d'Orléans, — ou, pour parler plus exactement, les opéra-
tions engagées autour d'Orléans, — d'octobre 1428 à mai 1429, offrent
une de ces importances qu'il serait oiseux de définir. L'organisation de
l'armée assiégeante en représente un des sujets d'étude les plus essen-
tiels et l'un de ceux autour desquels la critique s'est depuis le plus
1. La dernière publicatioo de M. Boucher de Molandon était encore consa-
crée à un point de l'histoire de la délivrance d'Orléans. {Inauguration d'une
croix commémorative du passage et du séjour de Jeanne d'Arc à Chécy,
24 avril 1892. — Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléa-
nais, t. X, n° 148, 2= trim. de 1892, p. 203-207.)
2. Séance de la Société archéologique et historique de l'Orléanais du 24 no-
vembre 1876. {Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais,
t. VI, n" 91, 4= trim. de 1876, p. 364.)
3. Seizième réunion des délégués des Sociétés savantes à la Sorbonne, séance
du 27 avril 1878, compte-rendu des lectures faites à la section d'histoire et de
philologie dans sa séance du 26 avril. {Revue des Sociétés savantes des dépar-
tements, 6' série, t. VU, l" sem. de 1878, p. 227-229.)
BIBLIOGRAPHIE. •(6'i
longtemps exercée. C'est à dégager ce point que se sont attachés les
auteurs, sans entrer dans le détail d'opérations connues sur lesquelles
bien peu de faits nouveaux semblent encore à découvrir. Le corps de
documents qu'ils présentent aujourd'hui au public, avec l'étude qui le
résume et l'éclairé, contient certainement tous les renseignements et tous
les résultats dont puisse s'enrichir l'histoire sur ce complexe et capti-
vant chapitre.
Les cent quatorze documents publiés par MM. de Molandon et de
Beaucorps (p. 209-301) sont tirés presque en entier de ces anciennes
archives de la Chambre des comptes, dont les épaves, actuellement
disséminées parmi tant de classements divers de nos grands dépôts
pubUcs, composent encore le principal aliment des ventes et des trou-
vailles particulières. Les dépôts d'Angleterre en ont ainsi recueilli une
certaine quantité, directement ou par la voie des collections dont ils se
sont enrichis. Il convient toutefois de ne s'en exagérer ni le nombre ni
la valeur. Loin d'avoir conservé, par voie de versements administratifs
remontant à l'époque de la conquête ou de l'expulsion, la masse princi-
pale des pièces composant la comptabilité officielle de l'époque, — comme
le veut encore de nos jours la légende persistante en tant de villes de nos
provinces françaises, où la mystérieuse Tour de Londres passe généra-
lement pour receler tous les documents relatifs à l'occupation, — les
archives anglaises n'en détiennent qu'une proportion relativement
faible, réunie au hasard des acquisitions partielles ou des accroisse-
ments provenant de l'assimilation de certaines grandes collections pri-
vées. M. Baguenault de Puchesse avait récemment signalé une quinzaine
d'actes de ce genre se rapportant aux événements d'Orléans, contenus
dans divers fonds du British Muséum ^. Les auteurs du présent ouvrage
(voy. pièce 7, p. 220, n. 1) en ont, en outre, recueilli plusieurs autres.
Leur total équivaut à peine au nombre des pièces tirées de la collection
personnelle de M. de Molandon. Quoi qu'il en soit d'ailleurs, et quelle
qu'ait été leur provenance actuelle, les documents qui font l'objet de
cette publication sortent tous du même groupement initial, qui, jadis, en
eût si singulièrement facilité la consultation, devenue actuellement
œuvre de pénibles recherches et de spéciale patience.
Ils consistent en montres d'armes, contrôles, quittances, endentures,
lettres de garant, identiques aux documents publiés en corps par
M. Siméon Luce sur l'invasion étrangère en basse Normandie, et dont
il n'est pas un, ainsi que le formulait si exactement la préface de la
Chronique du Mont-Saint-Michel, « qui n'apporte quelque fait nouveau
ou ne rectifie quelque erreur accréditée ». La plupart se rapportent aux
événements d'Orléans même, et représentent le contrôle permanent,
1. Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, t. IX,
n" 137, 3" et 4« trim. de 1888, p. 307-308.
4894 44
^&2 BIBLIOGRAPHIE.
le commentaire détaillé du chapitre spécialement consacré au siège
dans le compte septième de Pierre Surreau, receveur général des
finances de Normandie, compte conservé comme l'on sait et savamment
analysé par M. Gti. de Beaurepaire, dans son étude de l'Administration
de la Normandie sous la domination anglaise aux années ik2k, ik2o et
1^29. Un certain nombre d'autres pièces ont trait à l'organisation géné-
rale de l'armée et de l'administration civile dans le pays conquis. Je
veux bien que ces dernières soient choisies comme type; mais devaient-
elles figurer dans une publication exclusivement consacrée à l'histoire
orléanaise? Est-ce avec quelques actes détachés qu'on peut espérer
tracer un tableau complet de ce que fut l'occupation anglo-saxonne en
Normandie? On serait donc en droit d'estimer, sous ce rapport, que c'est
trop ou trop peu. Quant aux documents uniquement relatifs aux opé-
rations engagées sous Orléans, le fait d'avoir réussi à les grouper presque
tous donne à chacun d'eux un intérêt extrême. Chaque corps de troupe
est ainsi suivi pas à pas, avec ses diminutions et ses accroissements
d'effectif, ses mutations dans le commandement et dans les cadres. L'ori-
gine de chaque détachement est exactement établie, et l'enverra tout à
l'heure quelle curieuse observation il y a lieu d'en tirer. Une somme
considérable de notions précises et indiscutables est acquise sur tous
les capitaines de cette armée si bizarrement morcelée. Enfin, il est
vraiment émouvant de trouver ainsi recueillis en bloc, en dépit de leur
sécheresse, de leur style administratif et de leur technique financière,
les actes et les pièces dont la teneur fit agir et se mouvoir une armée
« historique » entre toutes, et sur laquelle les conditions de sa défaite
doivent attirer plus spécialement l'observation et l'analyse.
L'étude à laquelle ces documents servent de base (p. 1-208) comprend
une introduction (p. 3-19) et sept chapitres.
Le premier {État général des forces atiglaises), et le septième {Finances
et administration)^ qui pourraient plutôt se faire suite, sont consacrés à
l'examen de l'organisation implantée par le gouvernement anglais dans
le pays occupé.
MM. de Molandon et de Beaucorps en relèvent les principaux traits,
qui se rapportent à l'administration militaire, à la levée et à l'entretien
des troupes. Ils signalent l'incroyable instabilité du commandement
supérieur, je ne veux pas parler du commandement des places, où la
fixité est au contraire beaucoup plus exactement observée. Une autre
très juste observation porte sur cet étonnant cumul des fonctions rélri-
buables, qui fait qu' « un Anglais de marque semble partout à la fois »
(p. 35), capitaine d'une grande ville, de quatre ou cinq forteresses de
moindre importance, membre du Grand Conseil ou du Conseil de Nor-
mandie, pourvu de charges auprès du roi ou du régent, investi par-dessus
le tout de quelque grand commandement régional. Un commentaire
judicieux est également consacré à la proportion relative des hommes
BIBLIOGRAPHIE. -163
d'armes, montés ou à pied, et des archers, presque toujours employés
dans le rapport de 1 à 3. Il est absolument exact que l'expression cons-
tamment usitée dans les documents anglais : « et les archers », ou bien
encore : « les archers à l'afférent », désigne, sans besoin d'autre indica-
tion complémentaire, le nombre de trois archers pour un homme d'armes.
Quant à la composition de la lance, au moins dans la troupe anglaise,
les auteurs auraient pu se montrer plus affirmatifs encore. Il ressort
évidemment de l'alinéa intitulé : « Composition de la lance et de l'ar-
cher étoffé » (§ 4 du chap. i), que l'homme d'armes d'outre-Manche
n'entretenait pas « d'autre auxiliaire qu'un page », qu'il faut d'ailleurs
considérer comme un non-combattant. Mais l'occasion était bonne pour
poser définitivement en principe que le mot lance, à cheval ou à pied,
dans la troupe anglaise, signifie simplement un individu, une unité
humaine de combat, et qu'en employant par exemple l'expression de
cent lances, les contemporains entendent signifier cent hommes, tous
armés d'une lance, quantité valide et effective, au sens où l'on dirait
aujourd'hui cent sabres ou cent fusils. Les dénombrements plus ou
moins fantastiques auxquels a pu prêter une certaine confusion qui
semble inhérente à cette question, — dénombrements auxquels MM, de
Molandon et de Beaucorps ne se sont, il faut le reconnaître, nullement
prêtés, — ont fait leur temps. Et même dans la troupe française, jus-
qu'à l'époque de l'application des ordonnances de 1439 et de 1446, nous
permettra-t-on le plus extrême scepticisme sur le chiffre des servants
effectifs de la légendaire la?ice fournie.
Les chapitres ii à v sont consacrés à la discussion de la composition
et de l'effectif total de l'armée dirigée contre Orléans. [Armée de Salis-
bury; Première phase du siège d'Orléans; Deuxième phase du siège d'Or-
léans; Détachements et contingents féodaux tirés de la Normandie et du
pays de conquête.)
La base de cette armée était constituée par le corps de troupes amené
d'Angleterre sous la conduite du comte de Salisbury, lequel devait
comprendre, en principe, 600 hommes d'armes et 1,800 archers, avec
faculté de remplacer, jusqu'à concurrence de 200 hommes d'armes, un
de ces derniers par trois archers, ce qui, en réalité, en amena l'effectif
combattant au chiffre de 450 lances et 2,250 archers. Vendenture rela-
tive au rassemblement de ces troupes, connue depuis longtemps par
Rymer et rééditée par Stevenson, est datée du 24 mars 1428, et l'em-
barquement de ce premier corps d'armée, le 30 juin, auprès de Douvres,
ne prête à aucune discussion. A ce fond primitif vient s'ajouter, en
exécution de lettres au nom de Henry YI, en date du 24 juin, un autre
corps de 400 lances et de 1,200 archers correspondants, rassemblement
important, dont les travaux de M. Gh. de Beaurepaire, toujours exacte-
ment consultés par les auteurs, ont vérifié l'existence. MM. de Molan-
164 BIBLIOGRAPHIE.
don et de Beaucorps caractérisent avec raison cette seconde armée, en
remarquant qu'elle ne consistait point en « une grosse unité », mais
en « plusieurs corps avec divers capitaines n'ayant d'autre lien que
d'être ensemble sous le commandement supérieur de Salisbury » (p. 54)«
Un des documents les plus intéressants de la publication est celui
(Pièces justif., n° 3) qui contient le texte même des lettres de Henry VI,
relatives à la formation de cette colonne, et dont moitié devait être
payée sur les finances de Normandie, moitié sur celles de France. Ce
second corps de troupes, passé en revue, selon la provenance de ses
contingents, à Yernon et à Poissy, le 15 juillet, prit part, avec les
levées amenées d'Angleterre par le comte de Salisbury, à toutes les
premières opérations de la campagne. L'armée d'invasion qui se mit
en marche vers la Loire, en août 1428, comptait donc sur le papier, en
tenant compte des interversions facultatives opérées par Salisbury,
850 lances et 3,450 archers, en tout 4,300 combattants.
Je ne pense pas qu'il faille ajouter à ce chiffre les petits détachements
tirés des places de Normandie, qu'on voit apparaître, vers novembre
ou décembre seulement, dans les rangs de l'armée assiégeante (Pièces
justif., nos 19 à 24, 56 à 59, 64, 66, 82). MM. de Molandon et de Beau-
corps estiment qu'ils ne servirent qu'à convoyer les vivres, les finances
et les munitions (p. 94-96, 107-110, 131-132), si ce n'est à combler les
vides, hypothèse qui justifierait amplement leur présence sous les murs
d'Orléans. Ces détachements isolés, dont les documents publiés par les
auteurs établissent avec précision l'origine, tirés, entre bien d'autres,
de Rouen, Château-Gaillard, Pont-de-l'Arche, Pontorson, Saint-Lô,
Coutances, comptant depuis un homme d'armes et trois archers jusqu'à
vingt hommes d'armes et soixante archers, représentent autant de pré-
lèvements opérés sur les garnisons anglaises. Sur celle de Pontorson,
par exemple, place démolie, il est vrai, quelques mois plus tard, en juil-
let 1429, et peut-être déjà moins bien gardée, cette formation de marche
(Pièces justif., n» 82, 20 hommes d'armes et les archers) atteint jusqu'au
quart de la garnison normale (80 hommes d'armes et les archers^). Ce
qu'il faut remarquer en outre, c'est que ce système des « petits paquets »,
comme on le définirait de nos jours, ne fut pas une exception réservée
au siège d'Orléans. Le procédé paraît au contraire avoir été d'emploi
méthodique et courant dans la tactique anglaise, non seulement pour
les entreprises de quelque durée et de quelque importance, comme le
siège de Pontorson en 1427, de Ghàteau-Gaillard en 1430, de Louviers
en 1431, de Saint-Denis en 1435, mais encore pour des opérations de
bien moindre intérêt, dont les chroniques ont à peine conservé trace :
1. Siméoa Luce, Chronique du Mont-Saint- Michel, t. 1, p. 283-284, Pièces
juslif., n° 105.
BIBLIOGRAPHIE. ^65
tel , entre autres , ce siège de la bicoque de Farcheville auprès
d'Étampes^, en janvier 1428, auquel figurent des détachements tirés des
garnisons de Vire et de Falaise 2.
S'il ne convient pas de faire entrer en ligne de compte ces groupements
singuliers, il y a lieu toutefois de joindre aux 4,300 combattants qui
viennent d'être spécifiés le montant d'un renfort spécial, qui, sur la
durée de près d'un mois de service, en avril 1429, rallia quelque temps
les bords de la Loire. Il se composait des contingents féodaux du duché
de Normandie et du pays de conquête, convoqués à Vernon, le 29 mars
1429 : ce corps, dont les études de M. Gh. de Beaurepaire ont reconnu
l'identité, et sur lequel les auteurs publient d'intéressants documents
(Pièces justif., no^98 à 104), put s'élever jusqu'à 200 lances et 600 archers.
Resterait à déterminer le contingent fourni par le duc de Bourgogne,
signalé et évalué, seulement à l'occasion du départ de ces troupes, par
le Journal du siège : ce dernier texte mentionne, à la date du 17 avril
1429, la retraite d'environ 1,500 Bourguignons, dont l'absence affaiblit
d'autant l'armée assiégeante. Cet effectif n'étant pas spécifié plus exac-
tement, on se voit obligé de s'en tenir à cette appréciation assez vague.
Le total de tous ces corps de troupes réunis porte le nombre des sol-
dats expédiés par le gouvernement anglais vers les rives de la Loire,
au plus fort des opérations sous Orléans, à 6,600 hommes environ, en
compensant les morts et les blessés par les renforts dont l'origine vient
d'être établie, et dans la catégorie desquels il faut comprendre cette
colonne de 500 Anglais formant l'escorte du célèbre convoi des Harengs,
qui vint s'encadrer dans les rangs de l'armée assiégeante, au témoi-
gnage combiné de Monstrelet et du Bourgeois de Paris. Des considéra-
tions techniques amènent les auteurs à penser que la simple garde des
bastilles comportait au moins 5,000 hommes. Après le départ des Bour-
guignons, l'armée d'investissement ne compta guère davantage.
On se trouve ainsi loin des évaluations auxquelles avait prêté la Chro-
nique de la Pucelle, demeurée si longtemps le principal élément d'appré-
ciation connu, et qui portait la force de l'armée anglaise à 10,000 hommes
à la fin de l'année 1428. Sans se fier à cette affirmation, des supputations
ingénieuses avaient déjà plus d'une fois essayé de reconstituer l'effectif
réel des troupes assiégeantes. Le premier historien critique du Siège,
Jollois, dont les sagaces conclusions ont fixé tant de points douteux de
cette campagne décisive 3, avait ainsi relevé les arrivées successives de
1. Farcheville, sur le plateau entre l'Essonne et la Juine, sur le territoire de
la commune de Bouville, Seine et-Oise, cant. d'Élampes.
2. Bibl. nat., ms. fr. 25768, n»' 269 et 270.
3. Histoire du siège d'Orléans, 1833. — Lettre à MM. les membres de la
Société des Antiquaires de France sur l'emplacement du fort des Tourelles de
l'ancien pont d'Orléans, 1834.
^66 BIBLIOGRAPHIE.
colonnes anglaises signalées par le Journal, et, le contingent bourgui-
gnon mis à part, était parvenu au chiffre de 9,440 combattants *, qu'a
depuis adopté M. Wallon, dans son Histoire de Jeanne d'Arc^.
Dans un mémoire plus récent, M. Vergnaud-Romagnesi^, partant
d'un mode d'évaluation différent, celui des pertes subies par les assié-
geants, arrivait à réduire le total du corps de blocus à 4,000 hommes,
au moment de l'apparition de Jeanne d'Arc*. Depuis, dans une autre
étude, M. Mantellier^ a le premier reconnu et publié des pièces origi-
nales relatives aux contingents expédiés devant Orléans, qui mettaient
sur la voie de tout un travail nouveau à établir sur ces bases ^. Il sera
désormais établi que l'armée anglaise, au fort des opérations, ne compta
pas plus de 6 à 7,000 combattants effectifs présents sous les murs
d'Orléans.
Après avoir relevé que le choix primitif d'Angers comme point d'at-
taque de la ligne de la Loire, et l'abandon de ce projet, resteront toujours
sans doute énigmatiques (p. 25, 50, 55, 59 et 62), MM. de Molandon et
de Beaucorps relatent sommairement la marche enveloppante de Salis-
bury et les événements principaux du siège : les combats d'artillerie,
les effets du tir anglais, les travaux de mine, sont l'objet d'un commen-
taire approfondi auquel la compétence technique de l'un des collabora-
teurs ajoute un indiscutable intérêt. Ajoutons que la question contro-
versée du commandement supérieur des opérations du siège après la
mort de Salisbury, le 23 octobre, est définitivement tranchée (chap. iv,
§ 2, p. 111-116). 11 résulte absolument de deux des documents publiés
(Pièces justif., n°s 60 et 61) que cette direction suprême fut exercée
simultanément par Suffolk, Talbot et Scales. Jeanne d'Arc avait donc
une raison péremptoire de leur adresser spécialement, à tous trois, l'in-
jonction finale de la célèbre lettre par laquelle elle sommait les envahis-
seurs d'avoir à vider la terre de France.
Le chapitre vi (Dépenses pour le siège d'Orléans) est un court exposé
des frais nécessités par la levée de l'armée du siège, d'après les chiffres
indiqués dans le compte analysé par M. de Beaurepaire, ainsi que des
expédients financiers du gouvernement anglais, obligé de retenir un
trimestre du traitement de tous ses fonctionnaires pour en affecter le
1. Jollois, Histoire du siège d'Orléans, chap. i, par. vi, p. 41-46. Des forces
relatives des assiégés et des assiégeants.
2. Jeanne d'Arc, t. I, livre II, \y.\xi. ni, p. 173, et App. XXII, p. 399-400.
3. Siège d'Orléans de 1429. Mémoire sur les dépenses faites par les Orléa-
nais en prévision du siège et pendant sa durée, 1861. (Extrait du Bulletin du
Bouquiniste, n" 96, 98, 99, t. VIII et IX, déc. 1860 à févr. 1861.)
4. Vergnaud-Romagnesi, Mémoire sur les dépenses..., p. 12.
5. Histoire du siège d'Orléans, 1867.
6. Mantellier, Histoire du siège d'Orléans, p. 218-240, Pièces justif., n" 7,
8, n.
BIBLIOGRAPHIE. ^ 67
montant au budget militaire de l'année. A cette occasion sont publiés
quelques curieux exemplaires de ces mandements individuels de rete-
nue (Pièces justif., n°^ 105 et 106).
Il serait improbable qu'au cours d'une étude aussi complexe et tou-
chant à tant de détails et d'individualités, il ne se rencontrât ni erreurs
ni inexactitudes.
D'abord MM. de Molandon et de Beaucorps sont-ils bien certains que
les documents qu'ils publient, avant d'avoir été versés à la Chambre des
comptes de Paris, aient jamais passé par celle de Rouen, que ce soit en
1762 seulement, à la suppression de cette dernière, qu'ait eu lieu ce
versement, et que ce ne soit pas l'incendie trop célèbre de 1737, mais
un triage méthodique exécuté en 1776, qui ait amené la dilapidation de
ces précieuses collections (Introd., § 1, p. 5-7) ? Mais, après la suppres-
sion de la Chambre des comptes éphémère de Caen, le 15 juillet 1424,
et à la suite de l'absorption de cette juridiction par celle de Paris, —
ordonnance dont les auteurs citent cependant le texte original (p. 183),
— n'est-ce pas de la Chambre de Paris que relèvent tous les comptes
du gouvernement anglais, comme celui de Pierre Surreau, et toutes les
pièces comptables, comme celles qui font l'objet de cette publication
méme^? Il ne peut y avoir sur ce point de doute ni de contestation pos-
sible. Après la reprise de Paris et jusqu'à l'expulsion définitive des
Anglais, il se peut qu'il leur ait fallu une Chambre des comptes pour
leurs possessions de Normandie, besoin auquel répondait celle instituée
à Caen au début de la conquête; mais, en tout cas, les pièces qui eussent
été de son ressort se rapporteraient seulement à l'époque comprise entre
1436 et 1449, et il est évident qu'elles durent ensuite se trouver reversées
dans le cadre des classements de Paris. La fondation d'une Chambre des
comptes spéciale à Rouen ne remonte qu'à 1580, et, quant à sa suppres-
sion, ce n'est pas en 1762 qu'elle fut prononcée, mais à la suite des évé-
nements qui amenèrent la création du parlement Maupeou, en 1771.
Cette fusion ne dura du reste que trois ans, et les quatre dépôts qui
constituaient les archives de cette cour, expédiés à Paris, se trouvèrent
retransportés en Normandie. Ils n'auraient donc pu se trouver exposés
à la dilapidation méthodique indiquée par les auteurs comme ayant eu
lieu à partir de 1776, dilapidation qui en réalité s'exerçait, depuis l'édit
de 1741, sur tous ces titres échappés à l'incendie de 1737, véritable et
unique destructeur des collections où sont compris tous les documents
édités dans l'œuvre de MM. de Molandon et de Beaucorps^.
1. Voir le texte même de cette ordonnance, en se référant au passage cité
(p. 183). Cf. Ch. de Beaurepaire, De l'administration de la Normandie,
p. 14-15.
2. De Boislisle, Histoire de la maison de Nicolay, t. II, Pièces justif., Notice
préliminaire sur la Chambre des comptes de Paris, p. xxni-xxv, cxi-cxii,
cxxvii-cxxvin.
^68 BIBLIOGRAPHIE.
On ne voit pas, en outre, que les auteurs aient suffisamment utilisé
les travaux de M. Longnon sur l'étendue de la domination anglaise à
l'époque de l'apparition de Jeanne d'Arc, qui contiennent cependant, et
avec quelle richesse ! les renseignements de la valeur que l'on sait, et
notamment l'identification lumineuse de presque toutes les quarante
places fortes enlevées par Salisbury dans sa campagne d'approche de la
Loiret villes et châteaux dont la plupart des noms relevaient jusqu'a-
lors de la plus pure fantaisie 2. On ne voit pas non plus qu'ils aient pris
connaissance de l'étude de M. Robert Triger sur l'invasion du Maine, ovi
sont pourtant dressées des notices inédites et documentées sur maint
capitaine anglais ayant pris part à la campagne de la Loire, entre
autres sur Nicolas Burdett, William Glasdali, Robert Harling, Richard
Wideville, qui eussent été dans l'espèce d'une précieuse consultation'.
Un reproche général qu'on serait en droit d'adresser au corps de la
publication porterait certainement sur la façon dont les noms de person-
nages anglais se trouvent relevés. Ainsi pourquoi ces formes compliquées
ou incorrectes, comme Standyssh (p. 54), Nessefied (p. 41), Ouverton
(p. 121), Kyrell (p. 54), Goghe (p. 129), etc., etc.? Quelques-unes en
deviennent inexactes, comme Scrocher pour Strother (p. 125), Wivre
pour Wever (p. 126). En outre, s'il est délicat de se fixer une méthode
de notation pour les noms de famille de souche normande déformés en
Angleterre, au moins est-il nécessaire d'en adopter une et de choisir,
par exemple, entre Bourdct et Burdett, Neville, Neufville ou Nevil.
En revanche, ce dont il faut être reconnaissant aux auteurs, c'est d'avoir
presque partout rompu avec la déplorable tradition qui consiste à affu-
bler de particules françaises les noms propres anglais, et souvent les
plus rebelles à ce genre d'adaptation. Il y a vraiment plaisir à lire, par
exemple, Robert Hungerford, Richard Grey, William Pôle, comte de
Suffolk, et à ne plus entendre parler du seigneur de Talbot.
Dans le détail, un certain nombre d'inexactitudes seraient à relever. —
Ainsi Jacques do Ûynen (p. 206) est simplement Jacques de Dinan, sire
de Beaumanoir. — C'est Auvillars, dans le pays d'Auge '', et non une loca-
lité quelconque du nom de Villers (p. 106), qui représente la seigneurie
échue au capitaine danois Andrew Ogard, au service de l'Angleterre.
— Pourquoi identifier Eustache Gandin (p. 130), le chef de corps bour-
1 . Les Limites de la France et l'étendue de la domination anglaise à l'époque
de la mission de Jeanne d'Arc. {Revue des Questions historiques, t. XVIII,
ocl. 1875.)
2. Découverte aux archives de Guildhall et publiée pour la première fois par
M. Jules Deli)it, Documents français en Angleterre, n° 376, p. 236-237.
3. Une Forteresse du Maine pendant l'occupation anglaise. Fresnay-le-
Vicomte de 1417 à 1450. {Revue historique et archéologique du Maine, t. XX,
1" sem. de 1886.)
4. Auvillars, Calvados, canl. de Cambremer.
BIBLIOGRAPHIE. 469
guignon dont les chroniques signalent la présence devant Orléans, et
dont les documents récemment découverts à Vienne par M. Bougenot^
semblent mentionner la mort à Patay^, le 18 juin, avec cet autre offi-
cier danois « Eustache de Grandyn », signalé sous cette forme par Ste-
venson comme servant dans l'armée anglaise ? — La place de Béthencourt
(p. 64), enlevée par Salisbury en approchant d'Orléans, dans l'été de
1428, est Bretencourt, à la naissance du plateau de Beauce, aux sources
de l'Orge, lieu fort dont M. Longnon a fixé l'identification 3. — Le bailli
de Rouen qui présida au supplice de Jeanne d'Arc n'était pas ce John
Salvayn qui parut devant Orléans (p. 204). Celui-là était Raoul Bou-
teiller, dont la nationalité demanderait à être éclaircie, et qui remplit
à Rouen l'intérim de Salvayn pendant le séjour de Henry VI, d'oc-
tobre 1430 jusque vers la fin de 1431.
Quant au bailli d'Évreux présent au siège, et sur son rôle (p. 57-
58, 90, 129), MM. de Molandon et de Beaucorps ont absolument
raison (p. 129) d'émettre des doutes, qu'ils auraient pu même
changer en affirmations plus positives. En effet, le bailli d'Évreux,
on peut considérer le fait comme acquis, arrive le 12 octobre avec
Salisbury sous les murs d'Orléans et sert pendant la durée du siège :
en outre, Monstrelet, à tort certainement, le désignant seulement par
son titre, sans mentionner son nom, le fait périr à la défense des Tou-
relles, aux côtés de Glasdall, le 7 mai''. D'après les notes du fragment
de Perceval de Cagny et du texte du Journal du siège publiées dans le
Procès^, ce personnage a souvent été identifié avec l'officier gallois
Richard Gethyn, qui exerça incontestablement, quant à lui, les fonc-
tions de commandant de Beaugency, place qu'il rendit lui-même à
Jeanne d'Arc le 15 juin. Or, en fait, Richard Gethyn, — qui d'ail-
leurs survécut après l'événement du 7 mai, ce qui ne permet pas de le
faire périr aux Tourelles, — ne paraît jamais avoir figuré parmi les
baillis d'Évreux, dont nous avons eu occasion de dresser la liste. Il
n'exerce les fonctions de bailli qu'à Mantes, oii il était déjà commandant
de la place, de 1433 jusqu'au commencement de 1437. Le bailli d'Évreux,
alors effectivement en exercice, est en réalité Richard Wallcr, en charge
depuis 1426, et qu'on retrouve en fonctions, de retour à son poste, à la
1. Notices et extraits de manuscrits intéressant l'histoire de France conser-
vés à la Bibliothèque impériale de Vienne. (Bulletin du Comité des travaux
historiques et scientifiques, section d'histoire et de philologie, année 1892.)
2. Lettre de Jacques de Bourbon, comte de la Marche, à Guillaume de Cham-
peaux, évêque de Laon, du 24 juillet 1429 (Ibid., toc. cit.).
3. Fraction de la commune de Saint-Martin- de-Brétencourt, Seine-et-Oise,
cant. de Dourdan.
4. Monstrelet, livre II, chap. lix, édit. Douët-d'Arcq, t. IV, p. 321.
5. Procès, t. IV, p. 14, n. 1, et p. 97, n. 2.
i70 BIBLIOGRAPHIE.
date du 16 juin, où le document qui le mentionne signale sa participa-
tion récente et déjà passée à la campagne de la Loire, à la suite de
laquelle, soit dans le dernier mois de 1429, soit dans le courant de 1430,
on le voit passer bailli de Caen. Si donc les indications concernant le baillî
d'Évreux présent au siège doivent certainement se rapporter à ce per-
sonnage, on ne peut néanmoins pas encore lui appliquer le récit de
Monstrelet. Mais pourquoi n'inclinerait-on pas à croire que le capitaine
anglais, -- demeuré inconnu, qui trouva la mort aux Tourelles, et que
Monstrelet désigne seulement sous son titre de bailli d'Évreux, — ne
fait qu'un avec celui que le Journal du siège mentionne sous le nom du
bailli de Mantes, et que ce dernier texte, sans parler cette fois du bailli
d'Évreux, signale comme ayant péri dans ce même assaut ^? En admet-
tant une confusion bien aisément compréhensible commise par Mons-
trelet, il resterait avéré que le bailli d'Évreux, Richard Waller, arrivé
devant Orléans avec Salisbury, fit toute la campagne et revint à son
poste, et que ce fut uniquement le bailli de Mantes qui perdit la vie
sur la brèche des Tourelles, dans les conditions qui viennent d'être
rappelées. Ce bailli de Mantes serait alors Thomas Giffart, que l'on sait
avoir occupé ces fonctions au moins depuis 1428, qui les exerce au cours
du siège et dont on ne rencontre plus trace depuis. MM. de Molandon
et de Beaucorps le mentionnent d'ailleurs sous son nom comme présent
devant Orléans et commandant aux Tourelles (p. 40, 55, 98, 118), et
l'identifient, non sans raison (p. 98), avec le bailli non désigné de
Mantes dont le Journal du siège signale la mort aux Tourelles. Les
auteurs avaient donc entre les mains les moyens suffisants pour éclair-
cir cette triple incarnation de l'anonyme bailli d'Évreux, que les
remarques formulées ici nous semblent à présent dégager de toute
incertitude.
Ces quelques imperfections de forme et de détail n'enlèvent rien,
comme il est aisé de s'en rendre compte, à la valeur fondamentale de
l'œuvre de MM. de Molandon et de Beaucorps. Le nombre et l'impor-
tance des documents qu'elle révèle, les résultats qu'elle fixe, les conclu-
sions qu'elle permet de poser sur l'événement capital qui marque le
tournant le plus critique de notre histoire nationale, en font un élément
indispensable de tout essai de connaissance de cette époque sinistre
et grandiose, dont il semble que tout soit dit et autour de laquelle il
reste encore tant à faire. MM. de Molandon et de Beaucorps en auront,
en tout cas, définitivement élucidé l'une des questions les plus passion-
nantes et les plus controversées.
Germain Lefèvre-Pontalis.
1. Journal du siège, dans Procès, i. IV, p. 162.
BIBLIOGRAPHIE. -171
Campagnes des Anglais dans V Orléanais, la Beauce chartraine et le
Gâtinais (^42^•^428). V Armée sous Wanvick et Suffolk au siège
de Montargis. Campagnes de Jeanne d'Arc sur la Loire posté-
rieures au siège d'Orléans, par AmicieDE Villaret. Orléans, -1893.
In- 8°, v-l 68 pages,
M"" A. de Villaret, qui est l'auteur de plusieurs livres remarquables
sur l'histoire d'Orléans % aurait failli à son devoir de bonne Orléanaise
si elle n'avait consacré une partie de son activité scientifique à la libé-
ratrice d'Orléans. Déjà elle avait écrit un intéressant mémoire sur le
page de Jeanne d'Arc^. Cette fois, elle a choisi un sujet d'un plus haut
intérêt. Il s'agit des opérations militaires qui précédèrent le siège d'Or-
léans et de celles qui le suivirent. Sur le siège même d'Orléans, il res-
tait peu de choses à dire. La marche envahissante des Anglais, resser-
rant toujours leurs lignes jusqu'à envelopper complètement le cœur de
la France, n'était pas moins connue, surtout depuis les remarquables
travaux de Siméon Luce et de M. Longnon. Mais il restait à préciser
les efforts faits par les Anglais pour se créer dans la Beauce et l'Orléa-
nais une nouvelle base d'opérations. M'ie de Villaret a mis en lumière
les entreprises de l'ennemi contre Vendôme, qui probablement ne
furent pas couronnées de succès; elle a raconté le siège de Montargis,
prélude de celui d'Orléans, et la campagne courte, mais méthodique,
qui amena Salisbury sous les murs de cette dernière ville. Par l'étude
critique des documents, spécialement des pièces de comptabilité, elle
rétablit dans leur exactitude les faits souvent altérés par les chroni-
queurs contemporains, et détermine l'effectif réel des troupes. Enfin, la
participation des Orléanais aux campagnes de Jeanne d'Arc sur la
Loire, après la levée du siège, n'avait jamais été indiquée avec autant
de précision. Les pièces justificatives imprimées à la fin du volume
sont pour la plupart extraites du compte d'André d'Épernon, trésorier
des guerres, déjà utihsé par Siméon Luce, et aussi des comptes com-
munaux d'Orléans. Parmi ces pièces, il en est une que je veux citer,
éloquente dans son laconisme administratif, et qu'on ne lira pas sans
émotion : « Recepte faicte par Michelet Filleul, commis et ordonné en
la Chambre de la ville d'Orléans par les devant diz procureurs à rece-
voir certains emprumpz et aides mis sus en ladicte ville d'Orléans pour
convertir à la deffense d'icelle ville à rencontre des Angloys, et aussi
de certains dons faiz à ladicte ville, desquelx cy-après sera faicte men-
cion, commençant icelle recepte le ix^ jour du moys de septembre, l'an
mil lUIc vint et huit. Et premièrement, recepte d'argent blanc : de
1. Entre autres les Antiquités de Saint-Paul d'Orléans (cf. Bibl. de l'École
des cfiartes, t. XLV [1884], p. 550).
2. Louis de Coules, page de Jeanne d'Arc. Orléans, 1890, in-8°.
172 BIBLIOGRAPHIE.
Jehan Mahy, tenneur, une tasse d'argent, pesant vi onces d'argent,
signée du poinçon de Paris, et toute neufve... » A la suite de Jean
Mahy défilent un certain nombre de ses concitoyens apportant leur
vaisselle d'argent à la fonte et sacrifiant leur luxe à la défense de la
patrie.
Maurice Pbou.
N.-E. DroNNE. Jacques Cartier. Québec, impr. L. Brousseau, ^889.
In-'i2, xii-332 pages.
Jacques Cartier, his life and voyages^ by Joseph Pope. Ottawa, impr.
Woodburn, ^889. In-8°, -168 pages.
N.-E. DioxNE. La Nouvelle-France, de Cartier à Champlain, -1540-
4 603. Québec, typ. G. Darveau, ■1891. In-8o, 396 pages.
Samuel Champlain, fondateur de Québec et père de la Nouvelle-
France. Histoire de sa vie et de ses voyages, par N.-E. Dioxne.
Tome I. Québec, A. Côté, ^891. In-8°, xvin-430 pages.
Les ouvrages dont nous offrons le compte-rendu peuvent donner une
excellente idée du mouvement bibliographique et littéraire dans le
Canada français, ce pays trois fois grand comme la France et dont les
productions intellectuelles, déjà nombreuses, ont gardé toute la saveur
de l'ancienne littérature française.
Jacques Cartier, le « Découvreur, » comme se plaisent à l'appeler les
écrivains canadiens, a déjà été l'objet de différents travaux ^ Pendant
toute la seconde moitié du xvi« siècle, les expéditions françaises au
Canada furent nombreuses; elles font l'objet de la Nouvelle-France de
1. Les recherches provoquées parles Sociétés savantes du Canada donnèrent
lieu aux publications suivantes : Documents sur Jacques Cartier, publiés par
C. Desraazières de Séchelles dans les Transactions de la Société historique et
littéraire de Québec, t. V, p. 81-146; — Harvut (H"), Jacques Cartier, recherches
sur sa personne et sur sa famille. Nantes, impr. Forest et Grirnaud, 1884, in-8%
14 p. (Extrait de la Revue de Bretagne et de Vendée). — Rappelons ici que
plusieurs de nos confrères ont contribué par quelques appoints à l'histoire des
origines du Canada : Joùon des Longrais (F.), Jacques Cartier, documents
nouveaux. Paris, A. Picard, 1888, in-8», 222 p.; — Documents inédits sur
Samuel de Champlain, fondateur de Québec, publiés par Etienne Charavay.
Paris, Charavay, 1875, 1 vol. in-S"; — Histoire des relations des Hurons et des
Abnaquis du Canada avec Notre-Dame de Chartres, par M. Merlet. Chartres,
1858, in-8°; faisant suite à la publication de M. Doublet de Boistbibault, les
Vœux des /Jurons et des Abnaquis à Notre-Dame de Chartres publiés pour fa
première fois. Chartres, 1857, in-8°. — Jaccjues Cartier a été encore l'objet
d'une autre publication anglaise, que nous n'avons pas eue entre les mains pour
l'examiner : Stephens, Jacques Cartier and his four voyages to Canada.
Montréal, 1889, in-8«.
BIBLIOGRAPHIE. 'i 73
M. Dionne. Ghamplain fut le véritable organisateur de la colonie :
M. Dionne lui consacrera trois volumes (Samuel Ghamplain, Introd.,
p. xvi). Les explorations et la colonisation de l'Amérique étaient suivies
avec autant d'intérêt, au xvi« et au xvn« siècle, que celles de l'Afrique
de nos jours. La cause première du courant qui porta les Européens
vers l'Amérique septentrionale, la partie la moins productive du Nou-
veau-Monde, ce fut la pêche « aux terres neuves » [Nouvelle- France,
ch. vm), puis le commerce des fourrures sur le continent américain
[Ibid., ch. xiii). En abordant à l'ile de Terre-Neuve, la première impres-
sion de Jacques Cartier, qui avait été au Brésil, fut que « c'est la
terre que Dieu donna à Gayn^ » Aussi les quatre voyages de Jacques
Cartier, pas plus que ceux de ses prédécesseurs Sébastien Cabot, Jean
de Léry, etc., ne furent-ils suivis d'aucun essai de colonisation immé-
diat. Cartier ne remonta le Saint -Laurent que jusqu'à Hochelaga
(Montréal) et ramena quelques Indiens pour les montrer au roi de
France. Jean-François de la Roque, sieur de Roberval, gentilhomme
picard, succéda à Jacques Cartier en 1540 et donna plus d'extension à
l'exploration continentale^. C'est Roberval qui fit déposer sa propre
nièce dans l'île déserte de la « Demoiselle Marguerite » avec son amant
et une duègne^. Jehan Alfonce, Saintongeois , pilote de Roberval,
s'avança dans les régions arctiques (1542). Il faut aller ensuite jusqu'à
la fin du xvi« siècle, avec Troïlus du Mesgouez, marquis de la Roche,
Breton (1598), et Pierre de Chauvin, sieur de Tontuit, marchand de
Ronfleur (1600), précurseurs immédiats de Champlain, pour voir la
colonisation reprendre et faire quelques progrès. Champlain, né à
Brouage vers 1570, se prépara, par de nombreux voyages en Espagne,
aux îles Canaries, au Mexique, aux Antilles et sur les côtes du nord du
Brésil, à l'exploration du Canada, qu'il commença en 1603. Québec fut
fondé sur un rocher escarpé du Saint-Laurent, en 1608, et les mission-
naires récollets arrivèrent en 1614.
M. Dionne, qui a été pendant dix années directeur d'un des princi-
paux journaux du Canada, a donné à ses livres une forme très attrayante,
d'autant plus que l'auteur, comme tous ses compatriotes canadiens,
manie remarquablement la langue française. Il s'est tenu également au
courant des derniers travaux sur la matière. Gomme l'avait indiqué
1. Relation originale... publiée par Michelant et Ramé. Paris, 1867, p. 11.
2. Suivant une communication qui nous a été faite, la découverte récente de
cinq estocs ou grandes épées du xv° ou xvi° siècle dans le lac Saint-Jean, au
nord de Québec (appartenant à la collection de M. Faucher de Saint-Maurice à
Québec), donnerait une nouvelle trace du passage de Roberval dans cette
région.
3. Anecdote qui a été reproduite dans VHeptaméron de la reine de Navarre,
publié en 1559 (lxvii° nouvelle), et qui figure dans les pièces justificatives de la
Nouvelle-France de M. Dionne.
-174 BIBLIOGRAPHIE.
M. Joûon des Loiigrais% il a placé la date de la naissance de Jacques
Cartier entre le 6 juin et le 23 décembre 1491, puisqu'on lui donne
l'âge de soixante-quatre ans dans des pièces de procédure de 1556,
tandis que, par suite d'une fausse interprétation d'un nom trouvé dans
les registres d'état civil de Saint- Malo, on l'avait d'abord placée en 1494.
M. Joiion des Longrais a proposé un certain nombre de corrections
très vraisemblables aux noms de la liste d'équipage de Jacques Cartier
conservée aux archives de Saint-Malo. M. Dionne, qui n'a pu corriger
cette liste que sur un fac-similé lithographique très défectueux, publié
par l'abbé Laverdière en 1859, a proposé quelques nouvelles correc-
tions (Jacques Cartier, p. 126). Il s'est montré là paléographe assez
exercé dans les écritures du xvi^ et du xvn^ siècle. Il a dressé une inté-
ressante bibliographie des cartes géographiques du xvi= siècle faisant
mention du Canada, depuis la carte de Juan de la Gosa en 1500 (Nou-
velle-France, p. 213-255). Beaucoup de notes explicatives accom-
pagnent chacun des ouvrages de M. Dionne. Un certain nombre de
documents des archives de Honfleur lui ont été fournis par M. Bréard.
M. Dionne nous renseigne sur l'étymologie de Canada, qui n'est pas
l'espagnol aca nada (rien ici) ou capo de nada, mais le mot huron ka7i-
nata, qui signifie une ville [Jacques Cartier, p. 237).
L'ouvrage de M. Pope sur Jacques Cartier, sans présenter autant de
recherches d'érudition que les ouvrages de M. Dionne, est un résumé
très exact et très attachant.
Un certain nombre de questions relatives à Jacques Cartier ont donné
lieu à plusieurs publications d'autres érudits canadiens. Nous n'avons
pas de compétence pour nous prononcer sur l'itinéraire de Jacques Car-
tier de Terre-Neuve à Québec, sur la durée de son quatrième voyage,
etc., et nous nous bornons à mentionner ces quelques travaux à titre
de curiosité 2.
1. Jacques Cartier, documents nouveaux, p. 5-7.
2. Voici les principales publications canadiennes relatives à la polémique sur
Jacques Cartier : De Gazes (Paul), Deux points d'histoire [Quatrième voyage
de Jacques Cartier ; — Expédition du marquis de la Roche], dans les Mémoires
de la Société royale du Canada, 1884, in-4'', sect. I, p. 1-6. Le quatrième
voyage de Jacques Cartier aurait eu lieu du printemps à l'automne de l'année
1543 et non de l'auloinnc de 1543 au printemps de 1544 ; — De Gazes (Paul), les
Points obscurs des voyages de Jacques Cartier, dans les Mémoires de la Société
royale du Canada, 1890, 10-4°, sect. I, p. 25-34. La question de l'itinéraire dans
les voyages de Jacques Carller avait déjà été l'objet d'un mémoire de M. Ganong,
en 1887, tlansle.SiVeHioi;es de la même Société (secl. II, p. 121); — Dionne (N.-E.),
Etude archéologique. Le Fort Jacques-Cartier et la « Petite-Hermine ». Mont-
réal, 1891, in-8', 34 p. Lieu d'hivernage de Jacques Cartier dans ses premiers
voyages et dccouverle des débris d'un de ses trois navires, dont une partie fut
envoyée en France au musée de Saiul-Malo; — De Gazes (Paul), Observations sur
BIBLIOGRAPHIE. ^75
Jacques Cartier et Ghamplain ont laissé le récit de leurs voyages.
Jacques Cartier a fait quatre voyages au Canada (1534, 1535-36,
1541-42, 1543), dont nous nous permettons de donner en détail dans
la note suivante la bibliographie assez compliquée ^ Les relations
l Étude archéologique du D' Dionne. Montréal, impr. de « FÉtendard, » 1891,
in-8'',8 p. — Citons encore quelques études du domaine de la littérature pure :
Myrand (Ernest), Une Fête de Noël sous Jacques Cartier, 2" édit. Québec, irapr.
Deniers, 1890, in-8°, 296 p.; — Œuvre du monument Jacques-Cartier. Québec,
lyp. Léger Brousseau, 1888, in-8°, 74 p.; — Chauveau, Discours prononcés
lors de l'inauguration du monument Cartier-Brébeuf, 24 juin 1889. Montréal,
1889, in-8'', 26 p. Monument élevé à Jacques Cartier et au jésuite missionnaire
Brébeuf, qui vivait au commencement du xvii' siècle.
1. La première édition complète des voyages de Jacques Cartier est due au
Canada : Voyages de découverte au Canada, entre les années 1534 et 1542,
par Jacques Quartier, le sieur de Roberval, Jean Alphonse de Xanctoigne,
etc., suivis de la description de Québec et de ses environs en 1608 et de divers
extraits relativement au lieu de l'hivernement de Jacques Quartier en 1535-
1536 (avec gravures, fac-similés), réimprimés sur d'anciennes relations et
publiés sous la direction de la Société littéraire et historique de Québec.
Québec, impr. W. Cowan et fils, 1843, in-8'', iv-130 p. Réimpression de l'édit.
de 1598, pour le premier voyage de Jacques Cartier, p. 1-23; texte du manus-
crit de la Bibliothèque nationale 5644, coUalionné avec les manuscrits 5589
et 5653, pour le deuxième voyage de Jacques Cartier, p. 24-69; traduction du
texte anglais fragmentaire de la collection Hackluyt [Collection of early
voyages, Londres, 1810), pour le troisième voyage de Jacques Cartier, p. 70-78;
Routier de Jean Alphonse, traduit de la même collection, p. 79-88 ; Voyage du
sieur de Roberval, traduit de la même collection, p. 89-96; deux lettres de
Jacques Noël, de Saint-Malo, sur la découverte des Saults (rapides ou chutes)
du Saint-Laurent, en Canada (1587), traduites de la même collection, p. 97-101).
— La réimpression de l'édition de 1598 contient un certain nombre d'inexacti-
tudes de transcription : équipâmes, appareillâmes (p. 1), au lieu de équipasmes,
appareillasmes, etc. L'orthographe Quartier provenait de la fausse identifica-
tion du nom donnée dans les registres d'état civil de Saint-Malo et rectifiée par
M. Jouon des Longrais.
Premier voyage de Jacques Cartier : Relation originale du voyage de Jacques
Cartier au Canada en 1534. Documents inédits sur Jacques Cartier et le
Canada (nouv. série), publiés par H. Michelant et A. Ramé... Paris, Tross,
1867, in-8°, vin-76 et 54 p. Texle du ms. du milieu du xvi^ siècle contenu dans
la collection Fontetle, portefeuille LVII, n° 5, à la Bibliothèque nationale, décou-
vert par M. Michelant après sa publication du texte de l'édit. de 1598, men-
tionnée ci-après. — Voyage de Jaques Cartier au Canada en 1534. Nouv. édit.,
publiée, d'après l'édit. de 1598 et d'après Ramusio, par M. H. Michelant, avec
deux cartes. Documents inédits sur Jacques Cartier et le Canada, communiqués
par M. Alfred Ramé. Paris, Tross, 1865, in-8°, vin-72 et iv-54 p. Réimpression
de l'édit. de Rouen, par Raphaël du Petit- Val, 1598, in-8'', dont il n'existe qu'un
seul exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale. Deux traductions du
premier voyage de Jacques Cartier ont été faites au xvi" siècle, en italien, dans
^76 BIBLIOGEAPfllE.
de Jacques Cartier sont très courtes et lui avaient été demandées offi-
ciellement par le roi de France. Champlain a écrit des récits de voyage
beaucoup plus étendus, depuis son voyage aux Indes occidentales (dont
le manuscrit est aujourd'hui à la bibliothèque de Dieppe) jusqu'à ses
ouvrages sur le Canada. Ils ont été publiés par l'abbé Laverdière
en 1870 *. — Le style de Jacques Cartier est beaucoup plus archaïque
que celui de Champlain. Cartier emploie couramment la préposition o
(avec), liucher (crier), byevre (castor), esme (estime), leise (large), orée
(rivage), à no (à la nage), etc. Le manuscrit de la Bibliothèque natio-
nale (publié par Michelant en 1867) contient un certain nombre de par-
ticularités graphiques, intéressantes pour la prononciation du xvi« siècle :
Ouaist, Surrouaist, Norouaist (O., S.-O., N.-O., p. 2, 10, 17, etc.),
aesles pour ailes (p. 3), ouaiseaulx pour oiseaux (p. 3), poiiair pour
pouvoir (p. 5), boays ou bouays (bois), ouays (oies), sollail (soleil) 2.
Après la part des éloges, il faut bien donner quelque place à la cri-
tique. Le grand reproche à faire aux écrivains canadiens en général,
la collection de Ramusio (1556 et édit. ultérieures), et en anglais, dans celle de
Ilackluyt (1600). Le premier voyage de Jacques Cartier a été également publié
par Ternaux-Compans {Archives des voyages, 1840) et par Pinkerton {Voyages
and Travels). — Premier voyage de Jacques Cartier au Canada. Édit. cana-
dienne du « Discours du voyage fait par le capitaine Jacques Cartier, » publiée
par Uaoul de Tilly. Lévis [Québec), impr. du Travailleur de Lévis, 1890, viii-
11-72 p. Nouv. réimpr. de l'édit. de 1598.
Deuxième voyage de Jacques Cartier : Bref récit et succincte narration de la
navigation faite en MDXXXV et MDXXXVI par le capitaine Jacques Car-
tier aux des de Canada, Hochelaga, Saguenay et autres. Réimpr. figurée de
l'édit. orig. rarissime de MDXL V avec les variantes des manuscrits de la Biblio-
thèque impériale, précédée d'une brève et succincte introduction historique,
par M. d'Avezac. Paris, Tross, 1863, in-8", vi-68 feuillets. Réimpr. page pour
page de ledit, de Paris, par Ponce Roflet, dict Faucheur, et Anthoine le Clerc
frères, 1545, petit in-S", dont un exemplaire unique est conservé au British
Muséum.
1. Une bibliographie détaillée des cinq éditions de Champlain (trois de 1632,
1640, 1870) se trouve dans Pilling, Bibliography of the Algonquian languages
(Washington, 1891, in-8% x-614 p., publication de la Smithsonian Institution),
p. 79-81.
2. Le manuscrit de la Bibliothèque nationale (coll. Fontette, portef. LVII,
n' 5) présente des traces de graphie italienne ou méridionale : faczon (édit.
Michelant, p. 12), commanczames (p. 24), danczoint (p. 33), alla pour à la
(p. 23), alleur pour à leur (p. 31); on y trouve presque toujours, pour la dési-
nence oient, la forme oint [estoint, venoint, fessoint pour faisoient, abooint
pour avoient), que je suis d'autant plus porté à considérer comme une parti-
cularité de graphie méridionale ({ue je l'ai retrouvée, à une date plus moderne,
mais d'une façon courante, dans des documents de Montpellier de l'époque de
la Révolution (voir Lettres de Cambon, publiées par E.-D. Grand et L, de la
Pijardière. Montpellier, 1889, in-S", p. 23, n. 2).
BiBLIOGIlAPflIfi. \71
c'est une ignorance ou une inexpérience trop souvent complète des pro-
cédés de l'érudition moderne et en particulier de la bibliographie. Les
Canadiens anglais encourent peut-être un peu moins ce reproche :
M. Pope a donné dans ses notes quelques spécimens bibliographiques
très corrects. Les excellents modèles bibliographiques qu'offrent les
bib'iographes américains, et oii ils atteignent quelquefois presque à la
perfection, comme M. Harrisse, devraient être imités davantage au
Canada. M. Dionne ne nous indique pas spécialement, ce qui aurait
intéressé et instruit particulièrement le lecteur français, les grandes
publications officielles de documents sur les origines de l'histoire du
Canada ^. Il ne nous donne, à part quelques notes sur les diverses édi-
tions de Cartier et de Champlain, aucune bibliographie d'ensemble de
son sujet. Outre la bibliographie méthodique des travaux relatifs à
Jacques Cartier, dont nous avons indiqué quelques-uns ci-dessus^, il
aurait fallu relever tous les ouvrages d'histoire canadienne faisant men-
tion du xvie et du xvii® siècle 3, sans oublier non plus les ouvrages pure-
ment littéraires et romanesques qui ont pris souvent comme matière
1. Ces recueils de documents sont, pour la période de Jacques Cartier et du
xvi" siècle : Collection de documents relatifs à l'histoire de la Nouvelle-
France. Québec, 1883-1885, 4 vol. in-4° (1492-1789); — et, pour la période de
Champlain : Eclations des Jésuites (Québec, 1858, 3 vol. in-8" à 2 col.).
2. Il faut y joindre l'ouvrage fondamental de l'érudil américain Parkman,
France and England in North America, a séries of historical narratives
(Boston, 1865-1884, 9 vol. in-S"), dont la première partie est intitulée : The
pioneers of France in the Neiv World.
3. On nous pardonnera peut-être de donner, à ce propos, une courte liste des
principaux ouvrages sur l'histoire du Canada : Lescarbot, Hist. de la Nouvelle'
France, 1612, publiée par Tross. Paris, 1866, 3 vol. in-8°; — Creuxius [Du
Creux], Historias Canadensis seu Novx Francise libri decem. Paris, 1664, in-4''
— Sagard Théodat, Hist. du Canada, publiée par Tross. Paris, 1866, 4 vol
in-8»; — Charlevoix, Hist. et descr. générale de la Nouvelle-France. Paris.
1744, 6 vol. in-12 ou 3 vol. in-4' ; — Brasseur de Bourbourg, Hist. du Canada
Paris, 1852, 2 vol. in-8° ; — Garneau, Hist. du Canada. Québec, 1859, 4 vol
in-4°; — Ferland, Cours d'histoire du Canada. Québec, 1861-1865, 2 vol. in-8°
— Suite, Hist. des Canadiens français, 1608-1880, Montréal, 1882-1884, 8 vol
in-4° ; — De Gourmont, les Français au Canada et en Acadie. Paris, 1889
in-S». — Parmi les écrivains anglais : Andrew Bell, Hist. of Canada. Montréal
1862, 2 vol. in-8°; — Miles, Hist. of Canada. Montréal, 1872; — Tuttle, The
comprehensive history of the Dominion of Canada. Montréal, 1877-1879
2 vol. in-4'>; — Withrow, Popular hist. of the Dominion of Canada. Toronto
1885; — Kingsford, Hist. of Canada. Toronto, 1887-1893, 6 vol. in-8' ; —Mer
cier Mac Mullen, Hist. of Canada. Brockville, 1892, 2 vol. in-S" ; — ainsi que
les dictionnaires biographiques : Bibaud, Dict. hist. des hommes illustres du
Canada. Montréal, 1857, in-S", et les autres dictionnaires de biographie cana-
dienne, Men of Canada, etc.
1894 42
^78 BIBLIOGRAPHIE.
les origines du Canada <• Dans les documents des pièces justificatives,
l'indication des sources devrait suivre chaque document séparément.
Les fac-similés, réduits dans les ouvrages de M. Dionne à quelques
signatures, auraient pu être plus nombreux. M. Pope (p. 80) a repror
duit une vue d'Hochelaga d'après Ramusio. Il n'y a que peu de fautes
d'impression à relever. Fijac [Jacques Cartier, p. 278) est Figeac. Les
écrivains du Canada sont évidemment moins à l'aise dans les choses
du domaine historique que dans les ouvrages nombreux et variés de
description ou de sport où ils excellent à décrire leur vaste et beau pays.
Une dernière critique à faire aux publications de M. Dionne, mais
dont il parait qu'il ne peut pas être rendu responsable, concerne le papier
d'impression et les caractères d'imprimerie, qui sont de condition et
qualité très inférieures, mais qui semblent imposés sans exception à
tous les auteurs qui sont publiés au Canada. Le contraste est particu-
lièrement choquant pour la réimpression de Jacques Cartier faite par
M. Raoul de Tilly, lorsqu'elle est placée à côté des jolies éditions de
d'Avezac et de Michelant. Dans le livre de M. Pope, comme dans les
publications du Canada anglais en général, le papier et les caractères
sont bien meilleurs.
E. -Daniel Grand.
Description analytique du Cartulaire du chapitre de Saint-Maurice
de Vienne, suivie d'un appendice de chartes, et Chronique inédite
des évêques de Valence et de Die, publiées par le chanoine Ulysse
Chevalier, correspondant de l'Instilut. Valence, J. Géas, ■^89^.
In-8°, 88 pages. [Collection de cartulaires dauphinois, tome II,
2* livraison.)
Au milieu de ses beaux travaux de bibliographie, M. le chanoine
Chevalier trouve encore le temps de continuer la série de ses cartu-
laires dauphinois, commencée dès 1869 par celui de Saint- André-le-
Bas. Nous avons à faire connaître aujourd'hui à nos lecteurs les deux
derniers qui ont paru. La première livraison du tome II comprenait
les Actes capitulaires de l'église de Saint- Maurice de Vienne; la deuxième,
dont nous annonçons la publication, renferme l'analyse détaillée du
cartulaire du même chapitre, l'original de ce précieux document ayant
disparu. Dans son introduction (pages 1-10), l'éditeur, passant en revue
les sources dont se sont servis les historiens du Dauphiné, Chorier,
Valbonnais et autres, dresse une liste de 81 numéros, dont 4 ont été
publiés avant la Révolution et 19 depuis. Les n^^ 21-47 de cette liste
sont ainsi désignés : « Chartularium Sancti Mauritii Viennensis scrip-
1. Ouvrages tels que Chevalier (Emile), les Grands coureurs d'aventures.
Jacques Cartier. Paris, Lebigre-Duquesae, 18G8, in-8°.
BIBLIOGRAPHIE. 179
tum sœculo xi exeunte, cui recentiores aliquot chartat? secunda manu
subjunctœ sunt » (p. 3). Ce cartulaire n'est pas resté inconnu ; Du Bou-
chet en a transcrit 48 pièces ; la Bibliothèque nationale possède deux
volumes d'extraits de ce manuscrit; le premier renferme 46 chartes, le
second 70 (mss. lat. 5214 et 11743). Ce dernier provient de Saint-Ger-
main-des-Prés. Différents auteurs ont publié ou fait copier des chartes
de ce cartulaire; tels sont : Chorier, Baluze, Jacques Petit en son
Theodori pœnitentiale, Du Gange, Gaignières, Bouquet, Charvet et Pierre
de Rivaz, l'érudit valaisan.
En vertu d'un arrêt de la Chambre des comptes de Dauphiné, le
manuscrit avait été reporté à Grenoble à la fin de 1770. C'est là que
l'expert Molinet le vit et en fit une description en 21 feuillets, qui fut
achetée en 1845 par M. P.-E. Giraud et confiée par lui à M. le cha-
noine Chevalier, avec autorisation de la publier.
D'après Molinet, c'était un « registre ou cartulaire in-folio carta
major, écrit sur parchemin, en deux colonnes, couvert de basane jaune
sur bois, contenant 90 feuillets, » paginé en chiffres romains jusqu'au
folio 70, et en chiffres arabes du folio 71 au folio 90. L'expert décrit
avec soin chaque acte, indique le numéro, le folio, la colonne, toutes
les notes et signes quelconques se trouvant en marge, les notes tiro-
niennes, le titre de l'acte, sa date. Souvent il donne in extenso les der-
nières lignes de l'acte. Toujours il en fait connaître l'objet. A ces ren-
seignements, le chanoine Chevalier a ajouté pour chaque acte la date
en chiffres arabes et en style moderne et, quand il a été publié, la
principale source ou la plus accessible et le renvoi aux régestes (Bôh-
mer-Mulhbacher, Bréquigny et de Rivaz) qui indiquent les autres.
D'après l'expert, dont l'opinion diffère de celle de Du Cange indiquée
ci-dessus, le ms. original était du xiii^ siècle, sauf quelques feuillets
dont un côté seulement était du xiv^ siècle. Les actes, dans lesquels
l'ordre des dates n'est pas suivi, ne sont guère que des notes, sauf les
bulles (lisez diplômes) et quelques autres pièces qui sont transcrites
tout au long. L'éditeur a ajouté en appendice quatorze actes ou frag-
ments d'actes du cartulaire des années 880 à 1059, dont cinq tirés de
Chorier, Miscellanea, et neuf de Chifflet, Collectanea Burgundica. Il a
joint à ces documents sur Saint-Maurice de Vienne une Chronique
inédite des évêques de Valence et de Die. Ce document, tiré du ms. 502
du cabinet de Peiresc (aujourd'hui à la bibliothèque de Carpentras,
ms. XLiv, t. n, 18 feuillets), porte à la fin le titre général de : Mémoire
des évêchés de Valence et de Die. Cette chronique renferme à peu près
exclusivement le récit des vicissitudes du domaine temporel des évoques
de Valence et de Die après leur réunion. La rareté des documents qui
concernent ces évêques était un motif suffisant de publier un récit qui
s'appuie fréquemment sur les chartes de l'évêché de Valence.
Enfin, le volume se termine par un document, en date du 15 juillet
^80 BIBLIOGRAPHIE.
1306, provenant du cabinet de M. de Bouffier, et qui n'est autre que la
charte des usages et coutumes que le chapelain de Saint-Pierre inter
Judeos promettait au seigneur-abbé de Saint-André de Vienne d'obser-
ver quand il prenait possession de la cure de ladite église.
A. Bruel.
Codex diplomaticus ordinis Sancti Bufi Valentix, publié, d'après les
chartes originales conservées aux Archives départementales de la
Drôme et divers recueils manuscrits, par le chanoine Ulysse
Chevalier. Valence, J. Géas, MDGCG XGI. In-S", ^128 pages.
Sous ce titre, l'éditeur a réuni dans l'ordre chronologique cent sept
chartes de l'année 1039 à l'année 1220. On sait que la congrégation des
chanoines réguliers de Saint-Ruf, de l'ordre de Saint-Augustin, fut
fondée en 1039. et avait pour chef d'ordre une abbaye située près
d'Avignon. Cette abbaye ayant été détruite au milieu du xii« siècle, le
chef-lieu fut transféré en l'île d'Éparvière, en face de Valence, aujour-
d'hui les Iles, commune de Valence (Drôme). Ce fut Eudes, évèque de
cette ville (et non pas Falque, comme l'avance M. Brun-Durand dans
son Dict. topogr. de la Drôme, v'^ les lies et Saint-Ruf)^ qui, ayant
« cédé en 1158 ce quartier à la congrégation de Saint-Ruf, celle-ci y
établit l'abbaye de son nom, qui, ruinée en 1562, fut rétablie dans
Valence trente ans après et supprimée définitivement en 1771. » Le
Codex diplomaticus renferme, en effet, l'acte de vente par Eudes, évêque
de Valence, à l'ordre de Saint-Ruf, de l'ile d'Esparvière, pour 200 marcs
d'argent fin (n° 32) ; cette vente fut confirmée par privilège du pape
Adrien IV le 14 mars 1159 (n*» 35) et encore par l'empereur Frédéric I"
la même année (n^ 36). C'est seulement en 1190 que Falco ou Falque
abandonna à son tour à l'ordre de Saint-Ruf tout le droit qu'il pouvait
avoir sur l'île d'Éparvière et sur la pêche dans le Rhône (n» 65).
Le Codex diplomaticus n'étant accompagné jusqu'à présent ni d'intro-
duction ni de table, nous devons nous borner ici à quelques indica-
tions. Les actes réunis sont, comme nous l'avons dit, au nombre de 107,
dont 48 sont tirés directement des originaux. Les sources de ce recueil
sont, outre les archives de la Drôme, celles du Rhône (fonds de la Pla-
tière), les mss. d'Estiennot, de Peiresc, de Baluze, d'OUivier (cartu-
laire de Saint-Ruf à la bibliothèque de Grenoble), les Archives histo-
riques du Dauphiné, tome XV, les mss. de Fontanieu, de Doat, etc.,
Eusebi de Sospello, Repertorium et summarium (aux archives de la
Drôme), etc. L'éditeur a publié ces textes avec l'exactitude et la science
qu'il met dans tous ses travaux et a relevé avec soin les variantes des
divers textes. Qu'il nous permette cependant d'ajouter au n° 15, « Bulla
Calixli secundi in favorera ordinis S. Rufi, » la mention suivante :
BIBLIOGRAPHIE, i8\
Imprimé dans U. Robert, Bullaire du pape Calixte 77. Paris, 1891, n" 402
(t. II, p. 200). Analysé dans Gallia christ., t. XVI, c. 359.
A. Bruel.
L'Union historique et littéraire du Maine, recueil mensuel, sous la
direction des abbés A. Ledru, Ern.-L. Ddbois et H. Brdneau; t. I.
Le Mans, -1893. In-8°, 4-12 pages, orné de ^2 planches et de
•12 vignettes.
Le Maine vient de donner un exemple qu'il n'est pas sans utilité de
signaler aux autres provinces : les trois savants ecclésiastiques, dont les
noms ont été transcrits plus haut, ont eu la hardiesse de transformer
l'organe d'un patronage en un recueil mensuel dans lequel, à côté du
Bulletin littéraire de l'œuvre, ils ne donnent place qu'aux notices basées
sur des monuments nouveaux et qui, soit en les publiant in extenso,
soit en les analysant seulement, sont susceptibles de faire faire un pro-
grès aux sciences historiques. Le succès est venu couronner leurs efforts,
et le tome !«•' de l'Union fait grand honneur à l'érudition locale.
Nous nous bornerons à indiquer les travaux suivants :
Inventaire de la sacristie de la cathédrale du Mans au xv^ siècle.
Le cordelier Olivier Maillard au Mans et à Laval (1490).
Une journée du sergent d'Anthenaise (lor octobre 1499).
Jacques de la Mothe et Luc Monchastre, valets de chambre des rois
depuis François I^' jusqu'à Henri IV.
Une émeute au Mans en 1659.
Le grand doyen du Mans et le seigneur des Ecotais (1709).
L'assassinat du gouverneur du Mont- Saint-Michel par Le Mocqueur
(22 mai 1596).
Un bronze du xv* siècle au château du Lude.
Gilles de Retz, sa jeunesse (1404-1424).
Les empoisonneurs de fontaines en 1390.
Lettre du futur cardinal de Cheverus (1802).
Assassinat d'un prieur de Notre-Dame-des-Bois, près de la Suze (1393).
Philippe VI de Valois dans le Maine (1293-1350).
La paroisse de Gourgains d'après ses comptes de fabrique (1417-1426).
Parmi les planches, nous citerons :
Sceau de Martin Berruyer.
Gharte de l'abbaye de Champagne, de 1244.
Ange en bronze du Lude.
Nul ne peut plus s'occuper de l'histoire du Maine sans recourir à ce
livre, dont la possession est d'autant plus indispensable que la plu-
part dos articles qu'il renferme n'ont été l'objet d'aucun tirage à part.
Ajoutons qu'il est couronné par une bonne table où figurent tous les
noms de personnes et de lieux contenus dans le volume.
Bertrand de Broussillon.
-182 BIBLIOGRAPHIE.
Archives historiques du Poitou; t. XXIII. Poitiers, •ISOS. \ vol.
in-8°. [Maintenues de noblesse prononcées par MM. Quentin de
Richebourg et Desgalois de Latour, intendants de la généralité de
Poitiers, -^7^4-l7^8, publiées par M. A. de la Bouralière, t. II.)
Nous avons signalé ici, quand il a paru, le premier tome de cette
intéressante publication ; nous en avons indiqué le plan, les sources et
l'intérêt. Il ne nous reste donc qu'à en annoncer l'achèvement et à louer
une fois de plus l'éditeur du soin et de la peine qu'il a pris d'en rendre
l'usage facile aux chercheurs.
Ce copieux volume comprend d'abord la fin du texte des Maintenues
(Lettres H-V), puis diverses pièces annexes : les « rôles de tous les
nobles réservés en la généralité de Poitou » avec leurs blasons (liste de
Pierre de Sauzay), qui complètent le catalogue des Maintenues; l'état
alphabétique des condamnations d'amende rendues par Barentin. . .
Enfin, deux bonnes tables complètent cet ensemble : celle des noms
de famille compris dans les deux volumes, et celle des noms de lieux.
Elles sont appelées à rendre de fréquents services à tous ceux qui s'in-
téressent à l'histoire du Poitou.
H. DE G.
Une Saisie de navires marchands anglais à Nantes en 1587, docu-
ments inédits pul)liés par Paul Parfourd, archiviste du départe-
ment d'IUe-et-Vilaine. Rennes, Oberthur, ^893. In-S», 48 pages.
(Extrait des Annales de Bretagne.)
Les documents publiés par M. Parfouru, avec introduction analy-
tique, permettent de retracer complètement une saisie de navires étran-
gers en Bretagne : ordre de saisie délivré sur exprès commandement
du roi par le gouverneur de Bretagne et signifié au capitaine du châ-
teau de Nantes, procès-verbaux de séquestre, requêtes des parties inté-
ressées, des victimes ou des détenteurs de lettres de représailles,
enquête du parlement de Rennes. Dans toute cette affaire, on est étonné
de ne voir agir que le gouverneur de la province, le duc de Mercœur :
lui seul donne des ordres, lui seul reçoit les réclamations. C'est qu'il
tenait pour lettre morte le traité passé le 5 avril 1584 avec l'amiral de
France et de Bretagne, Anne de Joyeuse ^ Déjà nous savions que
Mercœur s'occupait de l'armement des vaisseaux de guerre bretons
(mars 1586)2; igg présents documents prouvent qu'il faisait aussi exé-
1. Mémoires pour servir de preuves à l'histoire de Bretagne, par Dom Morice,
t. III, col. Ii77-l/i79.
2. Parfouru, une Saisie de navires..., p. 4.
BJBLIOGRÂPeiE. 483
cuter les lettres de représailles, au détriment de l'amiral*. En attri-
buant les droits de l'amirauté de Bretagne à Mercœur (17 août 1588),
Henri III ne faisait donc que consacrer un fait accompli2.
L'un des vaisseaux séquestrés, le Don-Dieu de Londres, était aussi
appelé le Feiibot. Felibot n'est pas un nom propre, mais un terme géné-
rique. Les fly-boat (bateaux-mouches) étaient de petites flûtes jaugeant
moins de cent tonneaux, selon Guillet^. Le Don-Dieu devait être un
géant dans cette famille de vaisseaux, car il jaugeait cent soixante-deux
tonneaux et il fut armé en guerre par des corsaires nantais.
Je relève, en terminant, cette phrase fort intéressante pour l'histoire
du commerce au xvi' siècle (p. 47) : « Le traficq qui se faisoict avecq
les Anglois aportoict des grands profitz aux marchans qui traficquoient
avecq eulx; lesquelz Anglois venoint ordinairement chargez de plomb,
d'estain, draps de laynes, haran et aultre poisson. »
Gh. DE LA RONGIÈRE.
N. JoRGA. Tho7nas III, marquis de Saluées. Étude historique et lit-
téraire. Thèse présentée à V Université de Leipzig. Saint-Denis,
impr. Bouillant, ^893. In-8% vIII-22^ pages.
Comme l'indique le sous-titre, la thèse de M. Jorga est à la fois une
étude historique sur Thomas III, marquis de Saluées de 1394 à 1416,
et sur ses prédécesseurs, et une étude littéraire sur le Chevalier Errant,
œuvre de ce prince. La meilleure des deux nous paraît être la partie
littéraire contenue dans le chapitre iv; elle a été placée à l'ordre chro-
nologique de composition du roman, le chapitre m se terminant, en
mai 1396, avec la captivité dont le marquis avait charmé l'ennui en
écrivant le Chevalier Errant. M. Jorga a exposé la substance de l'œuvre
dans un style assez vif, entremêlant son récit d'un nombre modéré de
citations et l'annotant, sauf de rares exceptions^, avec exactitude. La
conclusion de l'auteur paraît mériter l'adhésion : « Tel est ce livre,
souvent ennuyeux, toujours mal ordonné, comme d'habitude au moyen
1. Cf., sur les droits de l'amiral en matière de représailles, René de Mas-
Latrie, du Droit de marque ou droit de représailles au moyen âge, dans la
Bibliothèque de VÉcole des chartes, t. XXVIl, p. 556; et le traité de l'Anglais
Nicolas Upton, fol. 31, Quo ordine conceduntur represalie (ms. de la bibl. Vat.,
Regin. 1528, xv^ siècle).
2. Mémoires... de Bretagne, t. III, col. 1487.
3. Guiliet de Saint-Georges, les Arts de l'homme d'épée. Paris, 1670, in-12.
4. Pourquoi, p. 117 par exemple, M. Jorga rejelte-t-il le nom donné par son
auteur, qui semble généralement exact à ce point de vue? « Le dernier duc
d'Orléans, qui laissa son héritage au roi de France, » est bien Philippe P"",
duc d'Orléans, frère du roi Jean, mort le 1" septembre 1375. Son apanage
revint à la couronne par défaut d'hoir. Il était le dernier due par rapport à
Louis P', frère de Charles VI, alors vivant.
^84 BIBLIOGRAPHIE.
âge. En dehors des inutiles récits romanesques, on y trouve cependant
une œuvre originale, qui consiste dans les descriptions historiques et
les parties purement poétiques de l'ouvrage; or, cette partie est assez
importante pour fixer à son auteur un rang honorable parmi les écri--
vains français de cette époque » (p. 132). A la fin du volume, un appen-
dice offre trente-deux passages saillants du Chevalier Errant.
La partie historique présente quelques défauts. On peut se demander
pourquoi, dans « l'impossibilité » alléguée par lui à la page vi de con-
sulter les sources originales qu'il savait exister à Grenoble et à Turin,
M. Jorga, non content de donner, avec les matériaux dont il disposait,
la biographie de l'auteur du Chevalier Errant, a voulu élargir son cadre
et écrire sur les prédécesseurs de Thomas III des pages trop nombreuses
et trop détaillées pour un précis historique, trop peu solidement étayées
pour une étude critique. En consultant seulement l'excellent volume
de M. Blanchi sur le Materie politiche relative alV estera degli archivi di
stato piemontesi (Turin, 1876, gr. in-S»), par exemple aux catégories
Satuzzo, Protocolli et autres, et en faisant appel à l'inépuisable obli-
geance de M. le baron de Saint-Pierre, surintendant des Archives Pié-
montaises, M. Jorga aurait pu compléter ou rectifier bien des choses,
donner, par exemple, p. 79, la date exacte du traité d'Avigliana,
importante dans la vie de Thomas de Saluces : 15 octobre 1395 <. On
s'étonne davantage encore de voir M. Jorga prendre parti dans des
questions aussi délicates que l'authenticité de pièces conservées dans
des dépôts aussi respectables que les Archives de Turin, sans avoir
jamais vu l'original de ces actes (p. 12, n. 13).
Une introduction sur les origines de la maison de Saluces, ses voisins
et sa politique; un chapitre i sur Thomas II et Frédéric de Saluces;
un chapitre ii sur la jeunesse de Thomas III; un chapitre m sur l'in-
fluence française en Italie, plus nettement écrit que les précédents, et,
après le chapitre iv consacré à l'étude littéraire du Chevalier Errant,
un chapitre v sur le règne de Thomas III, constituent la partie histo-
rique du travail, qui se termine par une bonne table alphabétique 2.
En somme, et les réserves qui précèdent étant faites, la partie histo-
rique de la thèse de M. Jorga a droit à l'estime due à un bon travail de
seconde main qui met en œuvre la plupart des ouvrages importants
relatifs à son sujet. Jointe à l'étude littéraire, elle forme un travail très
honorable, qui peut servir de base à une excellente monographie de
Thomas III, à la condition indispensable de mettre ses données à
l'épreuve de sources originales, en somme faciles à atteindre.
E. Jarry.
1. Archives d'État de Turin. Categoria Saluzzo, mazzo V, n° 26.
2. Mais pourquoi, dans cette table composée exclusivement de noms français
ou italiens, trouvons-nous le nom latin Arc/iia pour désigner une localité depuis
longtemps française, notre commune de Larche, dans les Basses-Alpes? / 1
BIBLIOGRAPHIE. 485
Documents inédits pour servir à Vhistoire ecclésiastique de la Bel~
gique, publiés par le R. P. dom Ursmer Berlière. T. I. Maredsous,
<894. Gr. in-80, vii-325 pages.
Les Bénédictins de l'abbaye de Maredsous au diocèse de Namur sont
des plus actifs. Ils éditaient déjà la Revue bénédictine, un Monasticon
belge et des Anecdota Maredsolana, et voici qu'ils entreprennent encore
une autre publication. C'est un savant distingué, le R. P. Berlière, qui
en est chargé, en même temps que du Monasticon belge.
Le premier volume de la nouvelle collection bénédictine contient des
chroniques (de Saint-Jacques de Liège et d'Éname), des chartes (de Flo-
rennes, de Lobbes, de Brogne), des procès-verbaux des chapitres géné-
raux des monastères bénédictins des provinces de Reims et de Sens,
aux xine et xiv^ siècles, et un nécrologe de l'abbaye de Saint-Martin de
Tournai.
Ce dernier document, à lui tout seul, occupe à peu près la moitié du
volume que nous annonçons. Cependant, il ne présente qu'un intérêt
très mince, et, parmi les centaines de noms qu'il nous livre, il n'en est
pas vingt peut-être de vraiment utiles à l'histoire. Ceux des évêques de
Tournai sont même à peu près les seuls intéressants. Il semble, par
conséquent, que dom Berlière aurait dû s'y attacher spécialement. Pour-
quoi donc alors, et puisqu'il consacrait tant de notes pleines d'érudition
à des personnages insignifiants, a-t-il cru pouvoir négliger d'en consa-
crer une à l'évêque Radbod, par exemple (p. 166)? Et pourquoi a-t-il
identifié (p. 170) l'évêque Jean, que le scribe du Nécrologe a pris soin
d'appeler le treizième évêque de Tournai, avec Jean Buchiau? Le
P. Berlière aurait dû remarquer que dans le Nécrologe de Saint-Martin
les évêques de Tournai sont numérotés à partir de la séparation du
siège d'avec celui de Noyon en 1146. Il se serait alors aperçu aisément
que le treizième évêque de Tournai ce n'est pas Jean Buchiau (1261-
1266), mais bien Jean de Yassoigne (1292-1300). Quant au onzième
évêque, dom Berlière l'appelle encore (p. 140) Philippe Mousket.
Cependant, tout le monde doit savoir maintenant que le ménestrel
Ph, Mousquet n'a jamais été évêque de Tournai.
Nous ne voulons pas multiplier les observations à propos des évêques
de Tournai. Mais, dans un autre ordre d'idées, on nous permettra de
remarquer que le P. Berlière n'a pas réussi à identifier le nom Fontis
Somene. A la page 136, c'est par deux fois qu'il imprime ces mots en
italiques. L'endroit pourtant n'est pas du tout inconnu, puisqu'il s'agit
de Fontsomme, autrement dit Fervacques, important monastère de
Cisterciennes au diocèse de Noyon. Quant au prior Hamaticus de la
page 158, ce n'est pas le prieur d'Hamay, mais bien le prieur d'Hamage,
près de Marchiennes (Nord).
'1 86 BIBLIOGRAPHIE.
Ces légères imperfections proviennent sans aucun doute de la trop
grande hâte avec laquelle a travaillé le P. Berlière. Le premier volume
des Documents inédits 'pour servir à l'histoire ecclésiastique de la Belgique
n'en est pas moins un ouvrage de valeur, appelé à rendre des services
aux érudits, en Belgique et dans le nord de la France surtout. Nous
espérons que, dans les futurs volumes de la collection qu'il vient d'en-
treprendre, dom Berlière saura nous donner des textes plus intéressants
et mieux étudiés encore que ceux qu'il vient de mettre au jour.
Armand d'Herbomez.
Histoire de la latinité de Constantinople^ par M. A. Belix. 2« édit.,
revue, augmentée et continuée jusqu'à notre temps par le R. P.
Arsène de Ghatel, Paris, A. Picard, -1894. In-8°, 547 pages, figures
et plans.
L'Histoire de l'Église latine à Constantinople, de M. Belin, consul
général de France à Constantinople, publiée d'abord sous forme d'ar-
ticles parus dans le Contemporain, puis réunis en brochure en 1872 avec
de nombreuses notes complémentaires, était depuis longtemps épuisée;
elle reparaît aujourd'hui, mise à jour par le R. P. Arsène de Ghâtel et
considérablement augmentée, sous la forme d'un gros volume in-8° de
plus de 500 pages, accompagnée de deux plans anciens de Constanti-
nople et de plusieurs reproductions en phototypie de monuments et
d'inscriptions de la même ville.
Après un rapide exposé de l'histoire de la communauté latine de
Constantinople au moyen âge, sous le règne des empereurs byzantins
et pendant la domination franque, c'est l'histoire de l'influence française
à Constantinople qu'on trouvera dans ce livre, la longue énumération
des églises, des communautés religieuses, des confréries, des écoles, des
hôpitaux, des œuvres charitables de tout genre que la France y a fondées
et n'a cessé d'y entretenir et d'y protéger depuis le xvii' siècle. L'his-
toire de l'Église latine à Constantinople et celle de l'influence française
en Orient sont en effet intimement liées, et le nouveau livre du R. P.
Arsène de Châtel est à la fois l'œuvre d'un savant religieux et d'un
ardent patriote.
H. O.
Anecdota Maredsolana. Vol. //. Sancti démentis Romani ad Corin-
thios epistulœ versio latina anliquissima. Edidit D. Germanus
MoRiN. Maredsoli, apud edilorem; Oxoniae, apud J. Parker, ^894.
In-4°, XVII et 75 pages.
La série bénédictine des Anecdota va s'enrichir d'une collection nou-
velle, qui, sous le titre de Anecdota Maredsolana, est appelée à prendre
une place très honorable à la suite des célèbres recueils inaugurés au
BIBLIOGRAPHIE. ^87
xviie siècle par d'Achcry et par Mabillon. Elle est due à un religieux de
l'abbaye de Maredsous en Belgique, dom Germain Morin, dont nos lec-
teurs connaissent déjà plusieurs découvertes très intéressantes dans le
domaine de la littérature ecclésiastique.
Le premier volume des Anecdota MaredsoJana, paru en 1893, était
consacré à la reproduction d'un texte liturgique que la Bibliothèque
nationale a recueilli dans les débris de la bibliothèque de l'abbaye de
Silos : Liber comicus sive Lectionarius Misses quo Toletana ecclesia ante
annos 7niUe et ducentos utehatur. Les juges les plus autorisés ont reconnu
l'importance du document et le mérite de l'édition.
Le second volume de la collection n'aura pas un moindre succès. II
met sous nos yeux un monument de la plus vénérable antiquité, dont
l'existence même pouvait jusqu'ici être révoquée en doute. On connais-
sait depuis le xvn« siècle, d'après un manuscrit défectueux, le texte grec
d'une lettre adressée par saint Clément à l'église de Gorinthe. De nos
jours, on a découvert une copie plus complète du texte grec et un
exemplaire d'une version syriaque. Mais on ignorait qu'il en existât ou
qu'il en eût existé une ancienne version latine.
Dom Germain Morin a eu la bonne fortune de rencontrer la version
latine de la lettre de saint Clément aux Corinthiens dans un manuscrit
du xi« ou du commencement du xn^ siècle, qui, jadis conservé à l'ab-
baye de Florennes, appartient aujourd'hui au grand séminaire de
Namur. La version paraît dater des premiers siècles de l'Église ; elle
dérive d'un texte grec appartenant à une autre famille que les deux
manuscrits jusqu'ici connus. L'éditeur a fidèlement reproduit l'exem-
plaire de Namur; mais il a eu grand soin d'en comparer les leçons aux
passages correspondants du texte grec et du texte syriaque. Il a terminé
sa publication par un relevé de toutes les particularités orthographiques,
lexicographiques et grammaticales.
Le fac-similé phototypique d'une page du manuscrit de Namur est
joint à la préface, dans laquelle dom Germain Morin a très convenable-
ment exposé la nature et la portée de sa découverte.
L. Delisle.
Xenia Bernardina. Sancti Bernardi, prîmi abbatis Claravallensis,
octavos natales sœculares pia mente célébrantes, ediderunt anti'
stites et conventus Cistercienses provinciœ Austriaco-Hungaricœ .
Vindobonae, A. Hôlder, ^89^. 6 vol. in-S".
Les religieux cisterciens de l'Autriche et de la Hongrie ont célébré
le huitième centenaire de la naissance de saint Bernard par une publi-
cation qui mérite d'être signalée et qui sera consultée pour différents
genres d'études. Les Xenia Bernardina, dont l'édition a été dirigée par
deux moines cisterciens, le docteur Benoît Gsell et le docteur Léopold
i88 BIBLIOGRAPHIE.
Janauschek, sont divisés en quatre parties et se composent de six
volumes.
La première partie, qui est peut-être la moins importante, est une
réimpression des sermons de saint Bernard, tels que Mabillon les a
publiés dans sa troisième édition des œuvres de saint Bernard. On s'est
contenté d'y ajouter le résultat de la collation de vingt-quatre manus-
crits conservés dans les monastères cisterciens de Heiligenkreuz, de
Hohenfurt, de Lilienfeld, d'Ossegg, de Reun, de Wilhering et de Zwettl.
La seconde partie consiste en deux volumes intitulés : Die Handschrif-
ten-Verzeichnisse cler Cistercienser-Stifte : Reun in Steiermark ; Heiligen-
kreuz-, NeuMoster, Zwettl, Lilienfeld in Nieder-[Oester?'eich] ; Wilhering
und Schlierhach in Ober-Oesterreich; Ossegg und Hohenfurt in Boehmen;
Stams in Tirol. On y trouve la notice d'environ 3,200 manuscrits con-
servés dans les bibliothèques de ces dix abbayes. Les descriptions sont
assez détaillées pour permettre d'identifier les textes du moyen âge.
Nous regrettons l'absence d'une table générale ; mais on a cru devoir
former des manuscrits de chaque abbaye un groupe indépendant, avec
des préfaces et des tables particulières dont le plan rappelle à certains
égards celui qu'ont adopté les rédacteurs du dernier catalogue des
manuscrits de la Bibliothèque impériale de Vienne.
Il ne faut pas s'attendre à rencontrer dans des bibliothèques cister-
ciennes beaucoup de textes copiés avant le xn^ siècle, mais les collec-
tions que nous ont fait connaître les collaborateurs du docteur Léopold
Janauschek sont très riches en livres du xii'' au xv^ siècle. Un assez
grand nombre renferment des œuvres ihéologiques d'écrivains français.
Le n» 150 de l'abbaye de Sainte-Croix nous offre une table des épîtres
de Sénèque qui fut rédigée à Paris au mois de juillet 1358 pendant que
la ville était assiégée par le régent : « Explicit tabula in epistolas
Senece ad Lucillum, ordinata tempore obsessionis Parisius, anno 1358,
die 15 julii, in Sancto Bernardo. » Dans le même volume sont deux
autres tables dressées par Jean de Fait, moine de Saint-Amand, et par
Jean Calderini.
La troisième partie (Beitraege zur Geschichte der Cistercienser-Stifte
Reun, Heiligenkreuz, Neukloster, Zwettl, Lilienfeld, Wilhering, Schlier-
hach, Ossegg, Hohenfurt, Mogila bei Krakau, Szczyrzic und Stams, und
der Cistercienserinnen-Abteien Marienthal und Marienstern) est consa-
crée à l'histoire des quatorze établissements cisterciens dont les noms
viennent d'être transcrits. Les auteurs des notices se sont principale-
ment attachés adonner la bibliographie du sujet, le catalogue des abbés
ou (les abbesses et la liste des religieux qui se sont fait connaître par
des travaux littéraires ou artistiques. Plusieurs notices renferment le
texte d'anciens catalogues de manuscrits conservés dans les monastères
do Heiligenkreuz, de Zwettl, de Lilienfeld et de Hohenfurt.
La quatrième et dernière partie, Bibliographia Bernardina, comprend
BIBLIOGRAPHIE. ^ 89
la notice des livres imprimés contenant, soit le texte, la traduction ou
l'arrangement des écrits authentiques ou supposés de saint Bernard, soit
les travaux relatifs à la vie et aux ouvrages du célèbre abbé de Glair-
■vaux. Les uns et les autres, confondus dans une série unique, sont
enregistrés suivant l'ordre chronologique de publication. Les éditions
dépourvues de dates n'ont point été mises à part et ont été rangées à
une date hypothétiquement déterminée. 11 n'y a pas moins de 2,761 nu-
méros; mais une certaine quantité sont de simples renvois aux articles
consacrés à saint Bernard dans des livres de genres divers ou dans les
grands répertoires de biographie et de bibliographie, tels que ceux de
Brunet, Fabricius, Hain, Moréri, Michaud, etc.
L'usage de la Bibliographia Dernardina aurait été beaucoup plus com-
mode si le compilateur, au lieu d'adopter le système d'une série unique,
avait énuméré d'abord les éditions collectives des œuvres de saint Ber-
nard, puis les éditions particulières de chacun des écrits authentiques
ou supposés du même auteur, enfin les ouvrages ou les articles dont
saint Bernard a été l'objet; les traductions en diverses langues auraient
été indiquées à la suite des textes originaux.
Les tables ajoutées à la fin du volume corrigent dans une certaine
mesure les inconvénients du système adopté pour le rangement des
notices, lesquelles ont été le plus souvent rédigées sur le vu des volumes
et sont généralement très exactes. ^ ^
L. Delisle.
VInnomée, par M. Anthïme Sai.nt-Paul. Gaen, H. Delesques, 1893.
In-S", 2\ pages.
M. Anthyme Saint-Paul vient de publier sous ce titre, dans le Bulle-
tin monumental, un article qui tend à faire prévaloir l'épithète à.'ogivale
ou de gallicane sur celle de gothique, pour désigner l'architecture en
usage du xm^ au xvi« siècle. Après avoir rappelé la définition exacte
du mot à^ogive, qui doit s'appliquer uniquement aux nervures des
Yoùtes, comme Lassus et Jules Quicherat l'avaient déjà démontré,
il en conclut que le terme d'ogival pourrait remplacer sans inconvénient
celui de gothique, puisque la croisée d'ogives est le caractère essentiel
des monuments gothiques. Il suffirait donc de faire accepter définitive-
ment le mot A-'ogive comme synonyme de nervure pour que l'expres-
sion d'arc/uïeciwre og^im^e cesse de mériter la défaveur des archéologues.
Telle est la première conclusion de l'article de M. Anthyme Saint-
Paul, qui laisse à ses lecteurs le choix des épithètes, pourvu que le
mot de gothique soit rayé du vocabulaire archéologique. Est-il vrai que
ce terme prête à de regrettables confusions? Personne n'a plus cepen-
dant l'idée de considérer les Goths comme les inventeurs de l'art
gothique. Les opinions de Millin, de Chateaubriand et de l'abbé Lécar-
latte, qui faisait remonter la découverte de l'architecture gothique à
190 BIBLIOGRAPHIE.
Bertrand de Goth, élu pape sous le nom de Clément V, ne peuvent
plus être mentionnées qu'à titre de curiosité. En réalité, cette épithète
n'est ni meilleure ni plus mauvaise qu'une autre, mais elle a le grand
avantage d'être comprise par tous les archéologues et par tous ceux"
qui ne possèdent aucune notion sur l'art du moyen âge. C'est un mot
consacré par le temps, et, si l'étymologie ne suffit pas à le justifier, il
a du moins un sens assez large qui correspond au terme à' archaïque
dans l'esprit d'un grand nombre de personnes. L'écriture anguleuse
qui fut adoptée depuis le xm« siècle jusqu'au xvi^ a toujours été dési-
gnée sous le nom de gothique. Il est donc tout naturel de donner une
qualification analogue à l'architecture de la même période.
La thèse de M. Anthyme Saint-Paul soulève de nombreuses objec-
tions. Remarquons d'abord que les articles si judicieux de Jules Qui-
cherat sur le sens du mot ogive n'ont pas suffi à en faire réserver
l'usage pour désigner les nervures d'une voûte. On lit encore dans des
études monumentales très récentes les expressions « fenêtre en ogive,
portail en ogive, » ce qui prouve bien que les mots à'ogive et d'arc
brisé sont trop souvent regardés comme synonymes. Si l'épithète à'ogi'
vale appliquée à l'architecture gothique finissait par s'imposer, certains
auteurs continueraient à croire que l'arc brisé est le seul caractère
essentiel du style gothique. En outre, la voûte d'ogives se rencontre
dans certaines églises purement romanes. Peut-on dire que le porche
de Moissac est un monument ogival parce qu'il est recouvert de ner-
vures entrecroisées? Faudra-t-il appliquer la même épithète à toutes
les églises romanes de la Normandie surmontées de voûtes d'ogives
primitives ou rajoutées après coup? Ce serait une source de malenten-
dus. Si la présence de quelques croisées d'ogives ne suffit pas à modi-
fier l'aspect d'un édifice roman, pourquoi supprimer le mot de gothique,
qui s'applique à des églises caractérisées par l'emploi simultané de la
nervure, de l'arc brisé et de l'arc-boutant? C'est la fusion de ces trois
éléments qui constitue le style gothique. En donnant la préférence à
l'arc ogive pour qualifier d'un nouveau nom l'architecture gothique, on
s'expose à des critiques d'autant plus justifiées que l'arc-boutant pour-
rait être considéré comme un caractère aussi essentiel des églises bâties
entre le xin^ et le xvi* siècle.
Après avoir reconnu de bonne grâce que les dénominations d'archi-
tecture française, parisienne ou catholique n'arriveraient pas à rempla-
cer le nom de gothique, M. Anthyme Saint-Paul propose l'épithète de
gallicane pour satisfaire les archéologues qui ne voudraient pas se ser-
vir du mot iVogival. 11 fait observer que les expressions de clocher gal-
lican, à'égiise gallicane seraient aussi naturelles que celles de coupole
byzantine ou d'église syrienne. Si ce langage nouveau passait de la théo-
rie dans la pratique, les moindres inconvénients qui pourraient en
résulter seraient de faire naître immédiatement une architecture ita-
BIBLIOGRAPHIE. ^ 9^
lienne, allemande ou anglaise. Tandis que les archéologues étrangers
admettent fort bien le mot de gothique, qui ne froisse aucune natio-
nalité, ils seraient tentés de recommencer la discussion sur l'origine
de l'art gothique pour revendiquer le droit de lui donner un nouveau
nom. Or, il est toujours dangereux de faire intervenir le patriotisme
dans les questions scientifiques, et le principal défaut de la dénomina-
tion proposée par M. Anthyme Saint-Paul est de convenir exclusive-
ment à des archéologues français. Du reste, l'architecture romane
pourrait aussi bien mériter l'épithète de gallicane que l'auteur entend,
réserver à l'art gothique. Le rôle des écoles monumentales de la France
à l'époque romane n'est pas moins important que le développement de
l'art gothique dans notre pays. Les constructeurs français produisirent
des œuvres d'architecture gallicane au xi^ siècle de même qu'au xni^ et
au XVII8 siècle. Il est donc inutile d'affaiblir au profit de l'art gothique
l'originalité nationale de l'art roman ou de l'architecture du siècle de
Louis XIV.
M. Anthyme Saint-Paul avoue lui-même que les expressions à''église
française, de château français ne sauraient éveiller l'idée d'un édifice
bâti dans une période déterminée. Pourquoi les mots ([''église gallicane
et de château gallican auraient-ils le privilège de faire deviner à tel ou
tel archéologue que cette épithète désigne un monument des derniers
siècles du moyen âge ? Ce mot n'a jamais été appliqué à l'histoire de
l'art, et il serait facile de lui donner un sens restreint et précis, répond
M. Anthyme Saint-Paul. C'est justement parce que les mots de con-
vention prêtent à des confusions incessantes qu'il vaut mieux se dis-
penser de les employer. Le mot de gallican servira toujours à désigner
l'esprit d'indépendance du clergé français vis-à-vis de la papauté.
Faut-il le détourner de son sens classique pour le faire entrer dans le
domaine de l'archéologie, où personne ne comprendra sa nouvelle
signification? Nous n'en saisissons pas l'utilité. Si le mot de gothique
est médiocre, celui de gallican est à la fois obscur et inexact.
Jules Quicherat ne s'était pas mépris sur la valeur très relative du
terme de gothique appliqué à l'architecture d'une certaine période du
moyen âge, mais il avait démontré que l'emploi d'une autre épithète
entraînerait de fâcheuses conséquences. Il a réfuté d'avance en quelque
sorte plusieurs arguments de M. Anthyme Saint-Paul dans ses deux
études sur l'ogive et sur l'âge de la cathédrale d'Embrun. La dénomi-
nation d'architecture gothique a pour elle la force de l'usage et les
avantages de la clarté. C'est un terme qui ne prête à aucune équivoque
et qui ne consacre aucune prétention nationale. La nomenclature archéo-
logique n'a pas besoin de s'enrichir d'un mot nouveau qui ne fera
jamais partie de la langue usuelle, et l'article de M. Anthyme Saint-
Paul n'est pas de nature à modifier sur ce point l'enseignement tradi-
tionnel de l'École des chartes.
Eugène Lefèvre-Pontalis.
192 BIBLIOGRAPHIE.
Essai sur l'histoire du théâtre, la mise en scène, le décor, le cos-
tume, l'architecture, l'éclairage, l'hygiène, par Germain Bapst.
Paris, Hachette et G'% -1893. In-4°. Ouvrage orné de 85 gravures.
« Ce livre est le rapport officiel du jury de la classe des Arts décora-
tifs sur les théâtres.
« Jusqu'à présent, aucun rapport sur les théâtres n'a été présenté
par le jury d'examen des expositions universelles. Aussi avons-nous
cru que pour faire comprendre l'état matériel du théâtre moderne il
convenait d'exposer au public l'histoire de l'architecture théâtrale, de
la décoration, du costume, de l'hygiène. L'étude de ces différentes
branches pourrait seule nous amener à montrer l'état actuel de la ques-
tion et les progrès qu'on est en droit d'exiger en matière de théâtre. »
Gomme on le voit par cette entrée dans le sujet, M. Germain Bapst
s'est réservé de l'embrasser dans toute son ampleur; il le pouvait mieux
que personne, eu égard à la sagacité vraiment remarquable employée
par lui à débrouiller d'autres écheveaux. Son ouvrage, divisé en trois
parties, relève de notre critique au moins pour la première, celle rela-
tive au théâtre du moyen âge. Peut-être n'est-elle pas la plus origi-
nale; on a tant écrit sur cette question qu'il lui eût été difficile de
noter rien de très particulier ; mais il a su grouper excellemment ses
recherches, coordonner les documents et tirer d'eux bien des choses
que l'on n'y avait peut-être pas remarquées dès l'abord. Une qualité
spéciale de l'auteur, c'est de saisir tout aussi bien le terme original et
topique d'un texte que la synthèse graphique d'une miniature ou d'un
dessin. Sur ce point, nombre de ses prédécesseurs ont échoué, lesquels
ne possédaient très bien que l'un ou l'autre de ces deux sens essen-
tiellement différents.
M. Germain Bapst a une façon tout à fait lumineuse et vulgarisa-
trice de rendre claires les conceptions alambiquées et frustes rencon-
trées chez les anciens auteurs. Il a le bon sens qui réduit à une formule
intelligible les descriptions compliquées et leur communique une allure
contemporaine. Il résume en deux pages à peine la matière de plusieurs
livres, et il en exprime les notes utiles. Ses comparaisons même, peu
habituelles en érudition, entre les gens du moyen âge et nous autres
donnent une physionomie palpable et coutumière à de menus faits,
restés nuageux et peu compréhensibles lorsqu'on les prend à leur terme
strict. Qu'est le mystère de sainte Agnès ? Un peu avec ses brutalités
et ses réalismes ce que sont nos drames du boulevard ; la lettre du
drame a seule varié, le public est resté pareil. Un simple mot précise
la philosophie et la portée de ces représentations d'autrefois ; décrites
par un savant moins documenté dans le sens moderne, ces féeries d'il
y a six ou sept siècles fussent restées lettre close pour le plus grand
nombre de lecteurs ; les voici expliquées à tout le monde.
BIBLIOGRAPHIE. ^ 93
Le plus grand mérite du livre de M. Germain Bapst est d'avoir établi
l'origine indiscutable de notre théâtre et ses transformations. Ses cha-
pitres aident merveilleusement à ses déductions logiques. Il prend à
travers le moyen âge, et jusqu'à la fin du xvi« siècle successivement, la
disposition du théâtre, la scène, la machinerie et les décors, les cos-
tumes et la mise en scène, les femmes au théâtre, la peinture décora-
tive, les pièces religieuses et les profanes, les mystères mimés aux
entrées de souverains. Chemin faisant, il jette çà et là quelques idées
neuves ou rectifie scientifiquement des erreurs de très vieille date. Il a
été surpris de rencontrer aux estampes de la Bibliothèque nationale
une entrée à Paris non citée dans les ouvrages de bibliographie. Patiem-
ment, il note des erreurs et des inadvertances et conclut à une imagerie
faussée, — faussée au xvn° siècle par Fevret de Fontette, qui n'y avait
point cherché malice et se voulait tout bonnement créer je ne sais quelle
approximation graphique d'une entrée royale. — M. Germain Bapst a
prouvé que cette prétendue fête en l'honneur du roi François était en
réalité celle offerte par la ville de Bruges à Charles-Quint. Je cite ceci
entre autres choses pour montrer la conscience de l'auteur et son envie
de dire le vrai. Il met d'ailleurs en ses affirmations la plus grande
modestie, citant en note la moindre explication fournie par un confrère
et réservant son opinion s'il ne la peut asseoir sur de fortes et indiscu-
tables preuves.
Il y aurait donc mauvaise foi à traiter ce livre d'œuvre de vulgarisa-
tion; on aime aujourd'hui volontiers à lancer ce mot. Lisible certes,
mais est-ce en vérité un si grand défaut? Toute la partie moderne,
qui nous intéresse moins, offre le tableau le plus complet et le plus
fouillé de l'histoire du théâtre sous Louis XIV, au xvni^ et au
xix« siècle. Le grand reproche, le seul à formuler, c'est l'insuffisance
absolue des gravures. M. Germain Bapst base certaines théories
sur des figurations dessinées que le lecteur ne voit pas, et celles
qu'on voit sont en majorité de qualité médiocre et banale. Une
œuvre de cette portée eût nécessité la documentation graphique la plus
soignée et la plus définitive. Il est certain, par exemple, que la femme
de Louis XI reproduite à la page 49 comme spécimen du costume
« que revêtaient les saintes femmes dans les mystères » n'est qu'une
cheville inutile et d'ailleurs fort mal gravée. La maison Hachette eût
dû tenir à honneur de ne pas jeter dans la librairie un travail aussi
remarquable par le fond que naïf et enfantin dans l'illustration. Mais
cette querelle de costume n'empêchera point le livre de faire son che-
min ; il résume, il précise et il détermine tant de points admis et obs-
curs qu'on ne saurait le recommander de trop à ceux qui, tout en ché-
rissant l'érudition, admettent chez elle un côté aimable.
Henri Bouchot.
1894 i3
'194 BIBLIOGRAPHIE.
Galerie illustrée de la Compagnie de Jésus. Album de 400 portraits
choisis parmi les plus beaux, les plus rares ou les plus importants
et reproduits en héliogravure, par les soins el sous la direction
du P. Alfred Hamy, de la même Compagnie. Paris, chez l'auteur,
H bis, rue Lhomond, -1893. 8 vol. in-fol.
Peut-être ne suis-je point le critique qu'il faudrait pour vanter à sa
valeur la grande et fort ingrate besogne à laquelle le R. P. Hamy vient
de mettre la dernière main. La plupart des hommes dont il nous
donne les traits ont joué un rôle éminent. Qu'on les juge à sa façon,
ils ont été, ils ont vécu, et on ne les empêchera pas d'avoir vécu. Que
par eux la France et l'Europe aient été encombrées d'un art lourd et
médiocre extrêmement, le fait n'est plus discutable. Ni l'architecture
ni l'Université ne se sont encore débarrassées de leurs théories, mais
que nous importe! Bonnes ou mauvaises, ils ont fait beaucoup de
choses; plusieurs ont laissé un nom, et les adversaires loyaux ne brû-
leront pas plus leur figure que les gens sages ne casseront les N ou
les fleurs de lis au fronton des monuments.
Ce qu'a cherché avant tout le P. Hamy, c'est de faire œuvre d'his-
toire, abstraction faite des esthétiques et des arts. Tout portrait de
Jésuite célèbre, fût-ce la pire horreur du monde, a été pieusement
recueilli par lui, livré à un photograveur habile et inséré dans .son
album. C'est donc un dictionnaire biographique spécial qu'il nous
montre, une sorte d'encyclopédie figurée de la célèbre Compagnie depuis
son origine jusqu'à ces derniers temps. Les ouvrages de ce genre sont
rares; ils nécessitent un éveil constant, une orientation et une étude
particulières, une connaissance avisée des moindres faits pour ne laisser
jamais rien échapper d'essentiel. Publiés, ils fournissent aux travail-
leurs la source de renseignements la plus sûre et la plus épurée. Et,
comme les Pères de la Compagnie ont toujours été de près ou de loin
mêlés à toutes les affaires politiques de trois siècles, le livre du P. Hamy
devient pour l'historien un guide nécessaire et indispensable.
Sans doute, les personnes étrangères aux études de ce genre, et seu-
lement préoccupées d'esthétique, auront une surprise en ouvrant le
livre. Si l'on en juge par les reproductions, les Pères de la Compagnie
ont rarement trouvé l'artiste courtisan et flatteur. Sauf de rares, de
trop rares exceptions, nous les voyons livrés, — on dirait par humilité
chrétienne, — à des artistes infimes qui se sont donné la tâche de
ridiculiser ou d'enlaidir leurs modèles. Peut-être d'ailleurs le P. Hamy,
surpris par sa piété filiale! n'a-t-il pas cherché à éliminer certaines
ligures dont la touche un peu forcée peut nuire à l'ensemble. En rédui-
sant à 400 le nombre de ses reproductions, le savant auteur se réser-
vait donc un choix à faire; on eût souhaité qu'il le fit plus radical.
Bien plus, nous le voyons parfois dédaigner une portraiture excellente
BIBLIOGRAPHIE. ^195
comme celle de Charles de Lorraine (crayon unique conservé au Cabi-
net des Estampes) pour la remplacer par des tailles-douces médiocres
et absolument banales.
Je ne m'étendrai pas outre mesure sur ces critiques faciles ; ceux qui
ont entrepris de semblables travaux savent quelle somme de difficultés
ils présentent, combien il se faut abstraire d'idées préconçues et démo-
lir de sièges tout faits. Il ne se pouvait pas que le R. P. Hamy admît
dans son encyclopédie certaines pièces satiriques dont peut-être la qua-
lité eût paru supérieure aux profanes. Même il s'est ingénié à ne
prendre dans nos collections publiques que les portraits rarissimes ou
tirés à petit nombre. Bon nombre de ceux qu'il nous présente repro-
duisent des originaux conservés en divers lieux, et dont les clichés lui ont
été fournis par des correspondants. C'est par ce côté surtout que l'ico-
nographie du P. Hamy prend un bon rang parmi les œuvres similaires;
elle devient comme un recueil de documents inédits, et je n'en fournirai
pour exemple que le portrait d'Ignace de Loyola obtenu directement
d'après le tableau de Madrid, avant les retouches d'un artiste mal-
habile. Sans doute on ne verra point dans cette tête maladive ce que
le savant auteur y rencontre, mais on est en face d'une œuvre sincère,
naïve, absolument authentique et jusqu'à ce jour ignorée des historiens
sérieux.
Le P. Hamy a joint à ses portraits une suite de notices classées par
ordre alphabétique, un peu volontairement tenues dans les termes
vagues. Il est certain que plusieurs mentions utiles ont été écartées
comme il convenait. L'auteur, qui sait quelle respectueuse considération
nous professons à l'égard de sa personne et de sa merveilleuse faculté
de travail, nous pardonnera cette nouvelle critique; il passe un peu vite
sur des faits connus.
En dépit de ces petites imperfections de détail, sensibles seulement
pour les gens du siècle, la Galerie illustrée de la Compagnie de Jésus
témoigne d'un considérable effort et d'une persévérance jamais lassée
ni rebutée. Je laisse à part le côté technique de l'œuvre, la mise en
œuvre de ces reproductions soignées également; je ne garde que la
partie documentaire et historique, la seule dont je puisse parler ici en
franchise. Elle est digne de tout intérêt. Elle va se joindre tantôt aux
autres travaux du P. Hamy, l'Essai sur l'iconographie de la Compagnie
de Jésus, les Documents pour servir à Vhistoire des domiciles de la Com-
pagnie de Jésus, deux livres aujourd'hui rares, et dont le dernier surtout
est venu combler une lacune dans la terminologie des noms de lieux.
La Galerie illustrée est comme ces livres un ouvrage de bibliothèque
indispensable, même aux historiens les moins orientés dans le sens de
ces études.
H. BODCHOT.
196 BIBLIOGRAPHIE.
Les Fables de Phèdre. Édition paléographique publiée d'après le
manuscrit Rosanbo, par Ulysse Robert. Paris, Imprimerie natio-
nale, ^893. In-8° de XLVI-^88 pages, avec deux planches.
Le manuscrit d'après lequel Pierre Pithou fit connaître en 1596 les
Fables de Phèdre et qui appartient aujourd'hui à M. le marquis de
Rosanbo jouit d'une grande et légitime réputation depuis trois siècles.
Quoiqu'il eût été collationné à différentes reprises, il était loin d'avoir
fourni tout ce qu'on en pouvait tirer pour établir le texte des vers du
fabuliste latin. C'est à notre confrère M. Ulysse Robert qu'est échue
l'honorable tâche de le mettre en pleine lumière. Il s'en est acquitté
avec le soin et la critique dont il avait fait preuve en 1881 quand il
avait eu à publier l'antique version du Pentateuque conservée dans le
célèbre manuscrit de la bibliothèque de Lyon.
La publication de notre confrère contient un double texte des Fables
de Phèdre : 1° un texte paléographique, où sont reproduites toutes les
particularités du manuscrit : les signes d'abréviation et de ponctuation,
la disposition des rubriques et des grandes lettres, la coupure des pages
et des lignes ; 2° un texte courant, où l'on trouve chaque vers mis à la
ligne, les abréviations remplies, les grandes lettres et la ponctuation
marquées d'une façon logique et régulière.
Le manuscrit Pithou-Rosanbo contient à la suite des Fables de Phèdre
un traité tératologique qui a pu être intitulé : De monstris, belluis et ser-
pentibus liber. M. Ulysse Robert en a donné une édition fidèle, en com-
blant une lacune du manuscrit Pithou-Rosanbo à l'aide d'un manuscrit
de Wolfenbuttel.
Le volume que nous annonçons n'a pas seulement le mérite de repro-
duire avec la plus rigoureuse et la plus minutieuse exactitude des textes
précieux à plus d'un titre. L'éditeur, dans la préface qu'il a mise en
tête du volume, a décrit le manuscrit Pithou-Rosanbo et en a retracé
les vicissitudes. Ce n'est pas la partie la moins intéressante du livre, et
nous recommandons à nos lecteurs les pages dans lesquelles est dis-
cutée la question de l'origine du manuscrit.
M. Ulysse Robert, après avoir comparé le Phèdre avec beaucoup de
manuscrits du ix^ siècle, a cru pouvoir l'attribuer à un scribe de la ville
ou du pays de Reims. Au cours de la discussion, il a insisté sur deux
particularités qu'il considère comme signes caractéristiques des manus-
crits rémois du ix'' siècle : 1° l'emploi d'un i allongé, assez semblable à
la lettre i, au commencement des mots dans le cours des phrases;
1" l'usage de figurer la conjonction que par un q suivi d'un seul point.
Si cette règle était bien établie, elle nous révélerait l'origine, jusqu'ici
incertaine, de quelques-uns des plus célèbres manuscrits carlovingiens.
Ainsi, nous trouvons dans la bible de Saint-Paul hors les murs les ï
I
BIBLIOGRAPHIE. 197
allongés au commencement des mots, dans le corps des phrases, et la
conjonction que figurée par un q suivi d'un seul point.
Le travail très délicat et très méritoire auquel s'est livré M. Ulysse
Robert aura des conséquences importantes. II a servi de base à une édi-
tion critique que va publier M. Louis Havet et dans laquelle le texte de
Phèdre a reçu de très notables améliorations, comme l'ont fait entrevoir
des communications faites à l'Académie des inscriptions.
L. Delisle.
LIVRES NOUVEAUX.
SOMMAIRE DES MATIÈRES.
Généralités, 182, 232, 285.
Sciences auxiliaires. — Épigraphie, 142, 164, 185. — Paléographie,
82. — Bibliographie, 12, 85, 194, 206, 215, 276; bibliothèques, 71, 72,
151, 207, 230; manuscrits, 72, 151, 230; imprimés, typographie, 71,
92, 157, 173, 207, 302.
Sources, 41, 251, 282, 304. — Légendes, Hl, 165. — Chroniques,
89, 122, 216. — Correspondances, 249. — Archives, H, 14, 58, 94, 126,
130, 136, 217, 235, 284. — Cartulaires, buUaires, etc., 36, 62, 67, 69,
84, 154, 198, 203, 223, 254, 283, 292-295. — Chartes, 40, 208, 281, 288.
— Régestes, 255, 256. — Comptes, 161. —Inventaires, 80, 170, 171, 215.
Biographie, généalogie, 38. — Albert V d'Autriche, 53; Anjou, 296;
Anne de Russie, 65; Ariscola, 236; Arpades, 238; Benoît IX, 40; Ben-
venuto da Imola, 268; Berchtold de Falkenstein, 60; Bernard (saint)
de Menthon, 109; Berry, 171; Boccace, 300; Boucard (Jean), 245; Bou-
tillier (Jean), 8; Casimir III de Pologne, 70; Catherine (sainte) d'Ale-
xandrie, 111; Cerchiari, 141 ; Célestin V, 269; Chabannes, 75; Charle-
magne, 172; Charles IV, empereur, 309; Chartier (Alain), 261; Craon,
36; Gima, 49; Colomb (Christophe), 231; Dante, 19, 186, 205, 250;
Durer (Albert), 110; Dlugosz (Jean), 42; Edouard I*"" d'Angleterre, 254 ;
Eudes, 118; Ferjeux (saint), 229 ; Ferréol (saint), 229 ; Flach, 276; Fon-
tay (Jean de), 261 ; François (saint) d'Assise, 51, 169 ; Grégoire VII, 219 ;
Grégoire XI, 104; Guglielmo da Saliceto, 6; Hervé (saint), 247; Hohen-
stauffen, 175 ; Hupfuff, 276 ; Hus, 291 ; Jacques I^^- d'Aragon, 286 ; Jeanne
d'Arc, 98, 192, 220,228, 308 ; —des Armoises, 191, 273; — de Flandre,
93; Langland, 180; Louis (saint) IX, 196; Louis XH, 15, 201, 240;
Lunaire (saint), 270; Lusignan, 66; Martial (saint), 278 ; Mathieu II de
n
198 BIBLIOGRAPHIE.
Lorraine, 198; Mélaine (saint), 103; Mellerio, 214; Min, 248; OttonlII,
292 ; Pétrarque, 253 ; Piacentino, 6; Philibert de Savoie, 240; Pliilippe
le Hardi, 196; Pierre (saint) Damien, 13 ; Richard de Gornouailles, 305 ;
Rudel, 237; Salisbury, 102 ; Salvien, 244; Savoie, 81; Savonarole, 17,
297 ; Scala, 104 ; Sforza, 34 ; Théophile, 277 ; Thomas d'Aquin (saint),
222; Thomas III de Saluées, 177 ; Visconti, 95; Walfroy (saint), 239;
Walther von der Vogelweide, 149.
Droit, 73, 91, 99.
Institutions : politiques et sociales, 5, 14, 67, 74, 84, 105, 128, 146,
159, 168, 187, 267, 289, 291, 310; provinciales, 10; communales, 63,
208, 281; judiciaires, 28, 31, 167, 258; financières, 274.
Moeurs, histoire économique, 4, 58, 59, 64, 120, 123, 139, 150, 182,
183, 212, 265, 280, 283.
Enseignement, 3, 7, 70, 130, 257, 279.
Sciences, médecine, 123, 124, 144, 160, 193.
Géographie, 39, 299.
Religions, 221. — Catholicisme, 54, 97, 143; lipsanographie, 20, 24,
241; ordres religieux, monastères, 2, 12, 69, 94, 121, 154, 163, 174, 272,
290, 303, 306; liturgie, 125.
Archéologie, 10, 26, 29, 55, 80, 89, 96, 107, 108, 110, 113, 116, 131,
197, 2H, 225, 226, 242, 261. — Architecture, 61, 79, 115, 134, 140,
147, 148, 157, 158, 189, 202, 204, 262, 266, 303. — Sculpture, 178. —
Mosaïques, 83. — Émaillerie, 25. — Verrerie, 264. — Céramique, 47. —
Tapisserie, 119. — Musique, 78, 166. — Numismatique, 21, 23, 44, 90,
114, 129, 133, 305. — Sigillographie, 46. — Héraldique, 260.
Langues et littératures. — Hébreu, 155, 179, 259. — Latin, 68. —
Langues romanes, 218; français, 102,103, 111, 127, 277; provençal, 57,
227 ; wallon, 307 ; italien, 9, 78, 104, 243; espagnol, 162, 195. — Langues
germaniques : allemand, 43, 48, 68, 101; anglais, 76, 165, 181. —
Langues Scandinaves, 176, 233.
SOMMAIRE GÉOGRAPHIQUE.
Allemagne, 5, 21, 29, 44, 63, 77, 105, 113, 120, 128, 147, 151, 153,
158, 168, 175, 184, 185, 197, 224, 230, 234, 249, 251, 255, 256, 275, 276,
280, 293, 294, 304.
Autriche-Hongrie, 53, 138, 149, 163, 188, 238, 274.
Belgique et Pays-Bas, 62, 73, 90, 136, 137, 161, 258, 298.
Espagne, 50, 94, 271, 286.
Frange, 142, 275, 298, — Angoumois, 134; Anjou, 32, 36, 262; Aqui-
taine, 12, 39 ; Beauce, 301 ; Bretagne, 145 ; Couserans, 288 ; Flandre, 298;
BIBLIOGRAPHIE. •lOO
Gâtinais, 301 ; Guienne et Gascogne, 54, 58, 72; Languedoc, 12; Lor-
raine, 198; Maine, 32; Marche, 287; Normandie, 31,41, 89; Orléanais,
301; Picardie, 290; Provence, 2, 12, 72, 108; Roussillon, 99; Sain-
tonge, 69; Touraine, 47; Valois, 65; Vexin, 1; Vivarais, 213. —
Aisne, 112, 131; Alpes (Basses-), 203; Alpes (Hautes-), 266; Avey-
ron, 50; Bouches-du-Rhône, 116, 299; Calvados, 119, 252, 263;
Cher, 61 ; Gôte-d'Or, 37 ; Creuse, 287; Doubs, 71, 126; Eure, 107; Eure-
et-Loir, 87, 217; Gard, 27, 208; Garonne (Haute-), 50; Gironde, 58;
Hérault, 57, 117; llle-et- Vilaine, 204; Indre-et-Loire, 140; Loir-et-
Cher, 69, 281; Loire-Inférieure, 100; Loiret, 102, 174, 199,284; Manche,
11 ; Mayenne, 223; Meurthe-et-Moselle, 96, 210; Oise, 22, 226, 242
Orne, 85; Pas-de-Calais, 132; Puy-de-Dôme, 79; Pyrénées (Basses-)
189; Rhône, 83; Saône (Haute-), 144; Saône-et-Loire, 202; Sarthe, 30
86, 170; Savoie, 59, 135, 206; Seine, 14, 28, 52, 123, 164; Seine-et
Oise, 121; Seine-Inférieure, 125, 209; Var, 220; Vendée, 56, 204
Vienne, 13; Vienne (Haute-), 26; Vosges, 146.
Grande-Bretagne, 180, 254, 303, 310. — Grèce, 154.
Italie, 18, 33, 35, 45, 74, 91, 95, 115, 122, 130, 133, 156, 167, 177,
200, 201, 206, 225, 246.
Pologne, 3, 257. — Suisse, 23, 88, 148, 295.
Orient, 66, 97, 129, 190, 211, 248, 285. — Amérique, 106.
1. AcHENBACH -Wahl (G.). Histolre du Vexin français -normand.
Magny-en- Vexin, impr. F. Nain, 1894, In-S", 131 p., 3 cartes et plans
et une vue.
2. Acta capitulorum provincialium ordinis fratrum prgedicatorum, par
G. Douais. I. Première province de Provence, 1239-1302. Paris, A. Pi-
card ; Toulouse, E. Privât, 1894. In-8o, cxx-481 p. 20 fr.
3. Acta rectoralia almœ Universitatis studii Cracoviensis inde ab anno
1469. Edidit Wl. Wislocki. I, 2. 1479-1501. Cracoviœ, sumpt. Acade-
miae liter., 1893. In-8°, p. 161-432.
4. Adams (George Burton). Civilization during the middle âges, espe-
cially in relation to modem civilization. London, David Nutt, 1894.
In-8o, viii-463 p.
5. Aeltesten (die) Lehnsregister der Grafen von Oldenburg und Olden-
burg-Bruchhausen. Herausgegeben und erlàutert von Hermann Oncken.
Oldenburg, G. Stalling, 1893. In-S», v-138 p. (Schriften des Oldenburger
Vereins fiir Alterthumskunde und Landesgeschichte, 9.) 3 m. 50.
6. Agnelli (Pietro). Del famoso giureconsulto chiamato il Piacentino
e del famoso medico chirurgo Guglielmo da Saliceto. Piacenza, tip.
F. Solari di Greg. Tononi, 1893. ln-8°, 40 p. (Extrait de la Strennapia-
centina.)
200 BIBLIOGRAPHIE.
7. Alexandre de Villedieu. Das Doctrinale. Kritisch-exegetische Aus-
gabe mit Einleitung, Verzeichniss der Handschriften und Druclie, nebst
Registern bearbeitet von Prof. Dr. Dietrich Reichling. Berlin, A. HofT-
mann, 1893. In-S", xxiii-cgcix-2H p. (Monumenta Germaniae psedago-
gica, Xn.) 18 m.
8. Allard (Albert). Le Jurisconsulte Jehan Boutillier. Tournai,
Vasseur-Delmée, 1894. In-S», 24 p.
9. Altbergamaskische Sprachdenkmàler (ix-xv. Jahrh.). Herausgege-
ben und erlàutert von J. -Etienne Lorck. Halle, M. Niemeyer, 1893.
In-8°, 236 p. (Romanische Bibliothek, X.) 5 m,
10. Amador de Los Rîos (Rodrigo). Trofeos militares de la recon-
quista. Estudio acerca de las ensefias musulmanas del real monasterio
de las Huelgas (Burgos) y de la catedral de Toledo. Madrid, Fortanet,
1893. In-4', 209 p.
11. Amiot (G.). Inventaire analytique des archives de la ville de Cher
bourg antérieures à 1790. {«'■-2^ fasc. Série AA : 66 art. Série BB : 21 art.
Série GC : art. 1-19. Cherbourg, impr. L'Hôtelier, 1893. In-8'', 72 p.
12. Apollinaire de Valence (le R. P.). Bibliotheca fratrum minorum
capuccinorum provinciarum Occitaniœ et Aquitaniœ. Romœ, apud prce-
fectum archivi generalis capuccinorum; Nemausi, D. Gervais-Bedot,
1894. In-4o, viii-171 p.
13. Arbellot (abbé). Saint Pierre Damien à Limoges. Limoges,
H. Ducourtieux; Paris, Haton, 1893. In-8°, 7 p.
14. Archives de i'Hôtel-Dieu de Paris (1157-1300), publiées par Léon
Brièle. Avec notice, appendice et table par Ernest Coyecque. Paris,
Hachette, 1894. In-4«», lxi-640 p. (Collection de documents inédits sur
l'histoire de France.)
15. AuTON (Jean d'). Chroniques de Louis XH. Édition publiée pour
la Société de l'histoire de France par R. de Maulde-la-Clavière, 3. Paris,
Laurens, 1893. In-8% 410 p. 9 fr.
16. Babeau (Albert). La Province sous l'ancien régime. Paris, Firmin-
Didot et Ci% 1894. In-8°, xvi-348 et 384 p.
17. Bacci (Ppleo). Duedocumenti pistoiesi soprafrate Girolamo Savo-
narola. Pistoia, tip. Costa Reghini e Biagini, 1894. In-S", 15 p. (Nozze
Somma-Foraboschi.)
18. Bacci (Pcleo). Un episodio délie fazioni pistoiesi dell' anno 1367.
Siena, tip. S. Bernardino, 1893. In-8°, 16 p. (Nozze Fernandez-Rossi
Gassigoli.)
19. Bacci (Peleo). Uno Dante ncl catasto pistoiesc del 1415. Pistoia,
tip. Niccolai, 1893. In-8% 23 p. (Nozze Niccolai-Chiti.)
f^
BIBLIOGRAPHIE. 20j
20. Badel (Emile). Le Bras d'or de saint Nicolas. Notice historique
sur les reliques du patron de la Lorraine et leurs reliquaires successifs.
Nancy, impr, Grépin-Leblond, 1894. In-S", 64 p., grav. et pi.
2L Bahrfeldt (Emil). Zur mittelalterlichen Miinzkunde Pommerns.
Berlin, A. Weyl, 1893. In-4o, 21 p., 27 grav. et 2 pi. 2 m.
22. Balny d'Avricourt (comte). Avricourt : fiefs, château, seigneurs,
église, commune, annales, statistique. Compiègne, impr. Lefebvre,
1893. In-S», 115 p. et pi. (Extrait du Bulletin de la Société historique de
Compiègne.)
23. Barbey (Maurice). La Trouvaille de Valleyres. Orbe, impr. A. Bol-
lat, 1893. In-8°, 6 p. et 1 pi.
24. Barbier de Montault (Mgr X.). Les Bras-reliquaires exposés à
Tulle en 1887. Tulle, impr. Crauffon, 1893. In-8°, 8 p.
25. Barbier de Montault (Mgr X.). L'Œuvre de Limoges à Catane.
Brive, impr. Marcel Roche, 1893. In-S", 15 p. (Extrait du Bulletin de la
Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze.)
26. Barbier de Montault (X.). Le Trésor de l'église paroissiale de
Saint- Yrieix (Haute- Vienne). Brive, impr. M. Roche, s. d. In-S», 40 p.
(Extrait du Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique
de la Corrèze, t. XIV.)
27. Bardon (A.). Listes chronologiques pour servir à l'histoire de la
ville d'Alais. 3^ fascicule : les Barons (1250-1789). Nîmes, impr. Chas-
tanier, 1893. In-8% 88 p.
28. Batiffol (Louis). De Castelleto parisiensi circa 1400 annum. Ver-
saliis, excud. v^ E. Aubert, 1894. In-8°, 78 p.
29. Bau- und Kunstdenkmàler (die) der Provinz Westpreussen, IX :
Der Kreis Graudenz. Danzig, Th. Bertling, 1894. In-4°, vii-133 p.,
96 grav. dans le texte et 9 pi. hors texte. 6 m.
30. Beauchesne (comte de). Le Château de la Roche-Talbot et ses sei-
gneurs. Mamers, G. Fleury et A. Dangin, 1891 (1893). In-8«, 378 p.
31. Beaurepaire (Gh. de). Un Procès criminel à la haute justice de
l'abbaye de MontivilUers en 1493. Rouen, impr. Gagniard, 1893. In-8'',
24 p.
32. Beauteiips-Beaupré (G.-J.). Goutumes et institutions de l'Anjou
et du Maine antérieures au xvi^ siècle. 2° partie : Recherches sur les
juridictions de l'Anjou et du Maine pendant la période féodale, t. III,
fasc. 1. Paris, G. Pedone-Lauriel, 1893. In-8', 238-iv p.
33. Bellemo (Vincenzo). Il Territorio di Ghioggia, ricerche coro-
202 BIBLIOGRIPHIE.
idrografiche, storico-critiche e archeologiche, con l'analisi del Pactum
Glugiae e tre appendici : saline, documenti e facsimili di monete romane
e di mappe antiche. Chioggia, tip. di L. Duse, 1893. Gr. in-8°, xiy-
346 p. 10 1.
34. Beltrami (Luca). Gli sponsali di Galeazzo Maria Sforza, MGCGGL-
MGCGGLVIII. Milano, tip. F. Pagnoni, 1893. In-16, 46 p.
35. Beroldus sive ecclesiae Ambrosianœ mediolanensis kalendarium
et ordines sseculi xii. Ex codice ambrosiano edidit et adnotavit Marcus
Magistretti. Mediolani, typ. Boniardi-Pogliani, 1894. In-8o, liiii-240 p.
36. Bertrand de Broussillon. La Maison de Graon (1050-1480), étude
historique, accompagnée du cartulaire de Graon, illustrée de nombreux
sceaux et monuments funéraires et suivie de la table alphabétique des
noms par Paul de Farcy. Paris, Picard et fils, 1893. In-8', xiv-392 et
406 p.
37. Bigarne (Gh.). Notice historique et descriptive sur le village de
Gonibertaut. Beaune, impr. Batault, 1893. In-8% vii-91 p., grav.
38. BisTicci (Vespasiano da). Vite di uomini illustri del secolo xv,
rivedute sui manoscritti da Ludovico Frati, III. Bologna, Romagnoli
Dair Acqua, 1893. In-S", 434 p. (Gollezione di opère inédite e rare dei
primi tre secoli délia lingua.)
39. Bladé (Jean-François). Géographie historique du sud-ouest de la
Gaule depuis la fin de la domination romaine jusqu'à la création du
royaume d'Aquitaine. Paris, E. Leroux, 1893. In-8°, 41 p. (Extrait des
Annales de la Faculté des lettres de Bordeaux.)
40. Blancard (Louis). Sur la charte marseillaise de Benoît IX (1040).
Paris, Leroux, 1893. In-8°, 8 p. (Extrait du Bulletin du Comité des tra-
vaux historiques et scientifiques, section d'histoire et de philologie, 1893.)
41. Blondel (œuvres de Robert), historien normand du xv« siècle.
Publiées d'après les manuscrits originaux, avec introduction, notes,
variantes et glossaire, par A. Héron. T. II. Rouen, Lestringant, 1893.
In-8», Lni-429 p.
42. BoBRZYNSKi (M.), S.MOLKA (St.). Jau Dlugosz, jego zycie i stanowis-
ko "w pism.iennictiwie. [Jean Dlugosz, sa vie et ses écrits.] Krakôw,
Spôlka wydawnicza, 1893. In-4'', vii-336 p.
43. BÔHME (Oskar). Zur Kenntniss des Oberfrànkischen im 13., 14.
und 15. Jahrhundert mit Beriicksichtigung der àltesten oberfrànki-
schen Sprachdenkmàler. Gablonz ; Leipzig, G. Fock, 1894. In-8°, 83 p.
44. Bordeaux (Paul). Les Monnaies de Trêves pendant la période
carolingienne. Paris, Serrure ; Bruxelles, Goemaere, 1893. In-8% 114 p.,
fig. et 1 carte. 5 fr.
BIBLIOGRAPHIE. 203
45. BoRTOLAN (don Dom.). Il Vescovo di Vicenza, Re di Barbarano
nel secolo xiii. 2» edizione. Vicenza, tip. S. Giuseppe, 1893. Gr. in-8%
56 p. 1 1.
46. BosREDON (Ph. de). Répertoire des sceaux des rois et reines de
France et des princes et princesses des trois races royales de France.
Périgueux, impr. de la Dordogne, 1893. In-4o, xii-240 p. (Tiré à
15 exemplaires.)
47. BossEBOEUF (abbé F.). Les arts industriels en Touraine. Documents
sur la céramique en Touraine. Tours, impr. Deslis frères, 1893. In-8°,
59 p. (Extrait des Publications de la Société archéologique de Touraine.)
48. BossERT (A.). La Littérature allemande au moyen âge et les ori-
gines de l'épopée germanique. 3« édition, revue et corrigée. Paris,
Hachette, 1893. In-16, x-433 p. 3 fr. 50 c.
49. BoTTEON (V.), Aliprandi (A.). Ricerche intorno alla vita e aile
opère di Giambattista Gima. Gonegliano, tip. Fr. Gagnani, 1893. In-8°,
239 p. et 4 grav.
50. BouiLLET (Abbé A.). Sainte -Foy de Conques, Saint -Sernin de
Toulouse, Saint-Jacques de Compostelle. Paris, 1893. In-S", 14 p.
(Extrait des Mémoires de la Société nationale des Antiquailles de France,
t. Lin.)
51. BouRNET (D"" A.). Saint François d'Assise. Étude sociale et médi-
cale. Lyon, Storck, 1893. In-S", 204 p. et grav.
52. BouRNON (Fernand). Histoire générale de Paris. La Bastille. His-
toire et description des bâtiments ; administration; régime de la prison ;
événements historiques. Paris, Imp. nationale, 1893. In-4'', xv-364 p.,
12 pi.
53. Bretholz (B.). Die Uebergabe Màhrens an Herzog Albrecht V.
von Oesterreich im Jahre 1423. Wien, F. Tempsky, 1893. In-8', 103 p.
(Extrait de VArchiv fur ôsierreichische Geschichte, LXXX.)
54. Breuils (abbé A.). L'Église au xi« siècle dans la Gascogne. Paris,
5, rue Saint-Simon, 1894. In-8°, 47 p. (Extrait de la Revue des Questions
historiques, janvier 1894.)
55. Breymann (Arnold). Adam und Eva in der Kunst des christlichen
Alterthums. Wolfenbùttel, J. Zwissler, 1893. In-8°, vni-162 p. 2 m.
56. Brochet (Louis). La Forêt de Vouvent, son histoire et ses sites.
Fontenay-le-Gomte, impr. Gouraud, 1893. In-4'', 198 p.
57. Brun (Charles). Les Troubadours à la cour des seigneurs de Mont-
pellier. Montpellier, impr. Hamelin frères, 1893. ln-8°, 12 p. (Extrait
du Félibrige latin.)
58. Brutah^s (Jean-Auguste). Inventaire sommaire des archives
204 BIBLIOGRAPHIE.
départementales de la Gironde antérieures à 1790. Archives civiles,
série G, t. III. Inventaire du fonds de la Chambre de commerce de
Guienne. Bordeaux, impr. Gounouilhou, 1893. In-4°, xlviii-268 p., pi.
59. BuET (Charles). Les Favoris à la cour de Savoie au xv* siècle.
Thonon-les-Bains, impr. Masson frères, 1893. In-8°, 83 p., grav.
60. BuETLER (P.). Abt Berchtold von Falkenstein (1244-1272). Herausg.
vom historischen Verein St. Gallen. Saint-Gallen, Fehr, 1894. In-4°,
62 p., 1 pi., grav. 3 fr.
61. BuHOT DE Kersers (A.). Histoire et statistique monumentale du
département du Cher. Fasc. 28. Canton de Sancoins. Bourges, impr.
Tardy-Pigelet, 1893. In-8% p. 105-171.
62. BuUarium Trajectense. Ed. Gisbertus Brom. II, 2. La Haye,
Nijhofif. In-4o, 120 p. 6 fr. 75 c.
63. BuLMERiNCQ (August von). Der Ursprung der Stadtverfassung
Rigas. Leipzig, Duncker und Humblot, 1894. In-8'', ix-83 p.
64. BuRDACH (Konrad). Vom Mittelalter zur Reformation. Forschun-
gen zur Geschichte der deutschen Bildung, 1. Halle, M. Niemeyer, 1893.
In-8°, xx-137 p.
65. Gaix DE Saint-Aymour (vicomte de). Anne de Russie, reine de
France, puis comtesse de Valois. Notice extraite du t. II des « Cause-
ries du Besacier. » Senlis, impr. Th. Nouvian, 1894. In-16, 48 p.
66. Capitanovici (Georgius J.). Die Eroberung von Alexandria (Iskan-
derije) durch Peter I. von Lusignan, Kônig von Gypern, 1367. Berlin,
R. Heinrich, 1894. In-S", 50 p. et 1 carte. 1 m.
67. Capitularia regum Francorum denuo ediderunt Alfr. Boretius et
Vict. Krause, t. II, pars 2. Hannover, Hahn, 1893. In-4'', p. 193-469.
(Monumenta Germaniae historica. Legum sectio IL) 9 m., sur grand
papier 13 m. 50.
68. Garmina Burana. Lateinische und deutsche Lieder und Gedichte
einerllandschriftdesxiii. Jahrh. aus Benedictbeuern auf der k. Biblio-
thek zu Mùnchen, herausg. von J.-A. Schmeller, 3. Auflage. Breslau,
W. Koebner, 1894. In-8% x-275 p., grav. 6 m.
69. Gartulaire saintongeais de la Trinité de Vendôme, par l'abbé
Gh. Mêlais. La Rochelle, impr. Texier, 1893. In-S", 435 p. (Archives
historiques de la Saintonge et de l'Aunis, XXH.) 25 fr.
70. Casimir III le Grand. Statut wielkopolski krôla Kazimierza Wiel-
kiego z r. 1347, pono w Piotrkowic uchwalony, do cwiczen seminaryj-
nycli z dawnego prawa polskiego. Wyd. F. Piekosinski. [Statut grand
polonais du roi Casimir le Grand, de l'année 1347, publié à Piotrkowo,
BIBLIOGRAPHIE. 205
sur l'enseignement du droit polonais,] Krakôw, nakl. F. Pietrosinskiego,
1893. In-8', 17 p.
71. Gastan (Auguste). Catalogue des incunables de la bibliothèque
publique de Besançon. Besancon, irapr. Dodivers, 1893. In-8°, xix-
817 p.
72. Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de
France. Départements, t. XVI : Aix, par M. l'abbé Albanès; t. XXIII :
Bordeaux, par Camille Couderc. Paris, Pion, Nourrit et C'^, 1894. In-8°,
xn-728, XLvni-747 p.
73. Gattiet (F.). Évolution du droit pénal germanique en Hainaut
jusqu'au xv^ siècle. Mons, Dequesne-Masquillier et fils, 1893. In-8°,
xi-230 p.
74. Gavagna-Sangiuliani (Antonio). Una Donazione del 1132 a favore
deir ospedale di s. Maria di Betlem in Borgo Ticino di Pavia : note
storiche. Pavia, tip. fratelli Fusi, 1894. In-8», 18 p. (Extrait du Bollet-
tino storico pavese, 1893, 3-4.)
75. Ghabannes (comte H. de). Histoire de la maison de Ghabannes.
Dijon, impr. Jobard, 1893. In-4°, 1,016 p., tableau généalogique.
76. Ghauger (the complète Works of Geoffroy). Edited from nume-
rous manuscripts by Prof. W. W. Skeat, I. London, Henry Frowde,
4894. In-8°, lxiv-568 p., portrait et fac-similé, 16 sh.
77. Chronik von Sanct Peter zu Erfurt, 1100-1215. Uebersetzt von
G. Grandaur. Neu eingeleitet von W. Wattenbach. Leipzig, Dyk, 1893.
In-8°, vu-93 p. (Die Geschichtsschreiber der deutschen Vorzeit, 52.)
78. CiATi (Simon). Due poésie musicali del secolo xiv. Ferrara, tip.
Bresciani, 1893. In-8'', 9 p. (Publiées par M. Albino Zenatti. — Per
nozze Arminio Levi — Elisa Ascoli.)
79. Glérambault (E.-Gatian de). Les Ruines de Blot-le-Rocher (Puy-
de-Dôme). Riom, impr. Jouvet, 1893. In-8°, 15 p.
80. Collection de documents inédits relatifs à la ville de Troyes et à
la Champagne méridionale, publiés parla Société académique de l'Aube.
Inventaires des principales églises de Troyes, par M. l'abbé Charles
Lalore. Introduction par M. l'abbé Nioré. "Troyes, impr. Dufour-Bou-
quot, 1893. In-S", cgglix et 400 p.
81. Colombo (Elia). lolanda duchessa di Savoia (1465-1478) : studio
storico corredato di documenti inediti. Torino, G.-B. Paravia, 1893.
In-8°, 307 p. (Extrait de la Miscellanea di storia italiana, série U,
vol. XVI.)
82. Commentarii notarum tironianarum cum prolegomenis, adnota-
tionibus criticis et exegeticis notarumque indice alphabetico edidit
206 BIBLIOGRAPHIE,
Guilelmus Schmitz. Lipsiœ, B.-G. Teubner, 1893. In-fol., 117 p. et
132 pi.
83. GoNDAMiN (J.). Les Nouvelles mosaïques de la crypte de Saint-
Pothin, à l'Antiquaille. Lyon, Vitte, 1893. In-8°, 8 p., grav.
84. Constitutiones et acta publica imperatorum et regum. Tomus 1.
Inde ab a. DCCGCXI, usque ad a. MGXGVII. Edidit Ludewicus
Weiland. Hannoverae, Hahn, 1893. In-4°, xxi-736 p. (Monumenta Ger-
manise historica. Legum sectio IV, 1.) 24 m., sur grand papier 36 m.
85. GoNTADEs (comte Gérard de), Letacq (abbé A.-L.). Bibliothèque
ornaise. Ganton de Vimoutiers. Essai de bibliographie cantonale. Paris,
Champion, 1893. In-16, xv-203 p.
86. CouANiER DE Launay (chanoino E.-L.). Histoire de Laval. Nou-
velle édition. Laval, Ghailland, 1894. In-8°, vni-552 p. et pi.
87. GouDRAY (L.-D.). Histoire du château de Ghàteaudun, 6* édition.
Ghâteaudun, Pouillier, 1893. In-16, 186 p., grav.
88. GouRTHiON (Louis). Esquisse historique de la vallée et commune
de Bagnes-en- Valais. Lausanne, impr. Lucien Vincent, 1893. In-8°,
56 p. (Extrait de la Revue historique vaudoise.)
89. GouTAN (D"-). Description de l'église Notre-Dame du Bourg-Dun.
Rouen, impr. Paul Leprêtre, 1894. In-8°, vi-33 p., 4 photographies.
90. GuMONT (Georges). Monnaies découvertes dans les cimetières francs
du Gorbois, près Rochefort, et Sur-le-Mont, à Éprave (prov. de Namur).
Bruxelles, J. Goemaere, 1893. In-8°, 8 p., fig. 1 fr.
91. Debarbieri (Em.-R.). I Marinai negli statut! raaritimi italiani del
medio evo ; contributo alla storia del diritto maritimo privato. Geuova,
tip. deir istituto Sordomuti, 1893. In-8°, 39 p.
92. Delalain (P.). Inventaire des marques d'imprimeurs et de libraires
do la collection du Gercle de la librairie. 2" édition, revue et augmentée.
Paris, au Gercle de la librairie, 1894. In-S", 390 p. 30 fr.
93. Delassus (abbé A.). Jeanne de Flandre et sa béatification. Lille,
Desclée, de Brouwer et G'^, 1894. In-8°, 331 p., grav.
94. Delaville Le Roulx (J.). Les Archives de l'ordre de l'Hôpital
dans la péninsule ibérique. Paris, Leroux, 1893. In-S", 289 p. (Extrait
des Nouvelles Archives des missions scientifiques.)
95. Dell'Acqua (Garlo). Bianca Visconti di Savoia in Pavia c l'in-
signe monastero di S. Ghiara la Reale di sua fondazione : cenni storici.
Pavia, tip. fratelli Fasi, 1893. In-l", 120 p. et 5 pi.
96. Démange (abbé). A propos des monuments du xiii° et du xv* siècle
découverts à la cathédrale de Toul. Réponse à M. Gaston Save. Nancy,
BIBLIOGRAPHIE. 207
Crépin-Leblond, 1893. Gr. in-8% 15 p., planche. (Extrait de la Lorraine
artiste.)
97. Deramey (Jules). Les Martyrs de Nedjran au pays des Homérites
en Arabie (522-525). Paris, Leroux, 1893. In-8% 30 p. (Extrait de la
Revue de l'histoire des religions.)
98. Desnoyers. L'Iconographie de Jeanne d'Arc. 2« édition. Orléans,
Herluison, 1893. In-8°, 36 p. (Extrait du t. XXIII des Mémoires de la
Société archéologique et historique de l'Orléanais.)
99. Desplanque (Emile). Les Infâmes dans l'ancien droit roussillon-
nais. Perpignan, impr. Latrobe, 1893. In-8°, 142 p.
100. Destranges (Etienne). Le Théâtre à Nantes depuis ses origines
jusqu'à nos jours (1430?-1893). Paris, Fischbacher, 1893. In-16, 510 p.
101. Deutsche Gedichte des zwôlften Jahrhunderts. Herausgegeben
von Garl Kraus. Halle, Max Niemeyer, 1894. In-8*, x-284 p. 7 m.
102. Deux Chansons normandes sur le siège d'Orléans et la mort de
Salisbury. Publiées par L. Jarry. Orléans, Herluison, 1894. In-8% 14 p.
(Extrait des Bulletins de la Société archéologique et historique de VOr-
léanais.)
103. Deux Vies rhythmées de saint Mélaine, à l'usage de l'église de
Laval. Publiées par A. Angot. Mamers, impr. Fleury et Dangin, 1893.
In-S", 15 p.
104. Dieci sonetti storici fiorentini : a Firenze; il diluvio del
M CGC XXXIII; la guerra con Mastino délia Scala ; la guerra con
Gregorio XL (Publié par M. Salomone Morpurgo per le nozze di
Edgardo Morpurgo con Ada Levi.) Firenze, tip. G. Garnesecchi e figli,
1893. In-16, H-x p.
105. DiEMAND (Anton). Das Geremonieli der Kaiserkronungen von
Otto I. bis Friedrich IL Miinchen, H. Liineburg, 1894. In-8°, 151 p.
(Historische Abhandlungen. Herausgegeben von Dr. Th. Heigel und
Dr. H. Grauert, 4.)
106. Documenta selecta e tabulario secreto Vaticano quae Romano-
rum pontificum erga Americse populos curam ac studia tum ante tum
post insulas a Ghristophoro Golumbo repertas testantur phototypia des-
cripta (curante J. G. Heywood). (Romae,) typis Yaticanis, 1893. In-fol.,
44 p. et 45 pi.
107. Documents et bulles d'indulgence relatifs aux travaux exécutés
du xm8 au xvi^ siècle à la cathédrale d'Évreux, publiés par M. l'abbé
Blanquart. Rouen, impr. Gagniard, 1893. In-8% 24 p.
108. Documents inédits sur le mouvement artistique au xv« siècle à
208
BIBLIOGRAPHIE.
Aix-en-Provence, par Numa Goste. Paris, Ploa, Nourrit et C'«, 1893.
In-8% 19 p.
109. Duc (Joseph- Auguste). A quelle date est mort saint Bernard de
Menthon? Turin, J.-B. Paravia, 1893. In-8', 48 p. (Extrait de la Mis-
cellanea di storia italiana, série II, vol. XVI.)
1 10. Durer's schriftlicher Nachlass auf Grund der Originalhandschrif-
ten und theilweise neu entdeckter alter Abschriften lierausgegeben von
Dr. K. Lange und Dr. F. Fuhse. Halle, M. Niemeyer, 1893. In-S»,
xxiv-420 p., 1 pi. en phototypie et 8 illustrations dans le texte.
m. Dve verse starofrancouzské legendy o sv. Katerine Alexan-
drinské. Vydal Jan Urban Jarnik. [Deux versions en ancien français
de la légende de sainte Gatherine d'Alexandrie.] V Praze, nâkl. ceské
V
Akademie cisare Frantiska Josefa, 1894. In-4'', lii-350 p. (Geskâ Aka-
demie cisare Frantiska Josefa pro vedy, slovesnost a umeni v Praze, III.)
112. EcK (Théophile). Note sur un cimetière mixte découvert à Gha-
iandry (Aisne); le cimetière franc de Ribemont (Aisne). Paris, Leroux,
1893. In-8°, 12 p. (Extrait du Bulletin archéologique.)
113. Ehrenberg (H.). Geschichte der Kunst im Gebiete der Provinz
Posen. Berlin, W. Ernst, 1893. In-8°, vni-204 p. (Extrait de la Zeit-
schrift fier Bauivesen.)
114. Engel (Arthur), Serrure (Raymond). Traité de numismatique
du moyen âge. II : depuis la fin de l'époque carolingienne jusqu'à l'ap-
parition du gros d'argent. Paris, Leroux, 1893. In-8o, p. 354-944, illus-
trations dans le texte.
115. Enlart (Gamille). L'Architecture gothique en Italie. Paris,
Leroux, 1893. In-8o, 25 p., grav. et phototypies. (Extrait de la Revue
archéologique.)
116. Espérandteu. Note sur quelques sarcophages d Arles; note sur
deux inscriptions du xiv° siècle. Paris, Leroux, 1894. In-S», 12 p.
(Extrait du Bulletin archéologique.)
117. Fabre (Albert). Histoire de Roujan et des communes du canton.
Montpellier, impr. Ilamelin frères, 1894. In-S", vi-32 p. (Histoire des
communes de l'Hérault, XXVI^ volume.)
118. Favre (Edouard). Annales de l'histoire de France à l'époque
carolingienne. Eudes, comte de Paris et roi de France (882-898). Paris,
Emile Bouillon, 1893. In-S», xxv-284 p. (Bibliothèque de l'École des
hautes-études. Sciences philologiques et historiques, 99.)
119. Fernandez Duro (G.). La Tapiceria de Bayeux, en que estân
disenadas naves del siglo xi. Madrid, impr. de la Revista de navegaciôn
y comercio, 1894. In-4'', 22 p., grav. (Non mis en vente.)
BIBLIOGRAPHIE. 209
1-20. Fischer (G. -A.). Schloss Burg an der Wupper, die Burgen des
Mittelalters und das Leben auf denselben. Dusseldorf, Barmen, Selbst-
verlag des Verfassers, 1893. In-8°, iv-5l p. 2 m.
121. Fleureau (R. p. Basile). Histoire de l'abbaye de Notre-Dame de
Villiers, de l'ordre de Gîteaux, au diocèse de Sens, près la Ferté-
Alais (Seine-et-Oise) (1220-1663). Fontainebleau, impr. Bourges, 1893.
In-8°, 131 p. (Extrait des Annales de la Société historique et archéologique
du Gâtinais, 1893.)
122. Frammento di una cronachetta senese d'anonimo del secoloxiv,
Siena, tip. L. Lazzeri, 1893. In-8», xxxii-34 p. (Pubblicato da N. Men-
gozzi e A. Pisini per le nozze di Luigi Partini con Adelina Sarrocchi.)
123. Franklin (Alfred). La Vie privée d'autrefois. Arts et métiers,
modes, mœurs, usages des Parisiens du xii» au xviii» siècle. Les maga-
sins de nouveautés. Variétés chirurgicales. Paris, Pion, Nourrit et G>%
1894. In-18, viii-328 p.; xi-305 p., avec grav. Ghaque volume, 3 fr. 50 c.
124. Gasquet (F. A.). The Great Pestilence (A. D. 1348-9), now
commonly known as the Black Death. London, Simpkin, 1893. In-8°,
250 p. 7 s. 6 d.
125. Gasté (Armand). Les Drames liturgiques de la cathédrale de
Rouen. (Contribution à l'histoire des origines du théâtre en France.)
Évreux, impr. Odieuvre, 1893. In-8°, 87 p. (Extrait de la Revue catho-
lique de Normandie.)
126. Gauthier (Jules). Rapport sur les archives départementales du
département du Doubs (année 1892-1893). Besançon, impr. Millot
frères, 1893. In-S», 7 p.
127. Gautier (Léon). Les Épopées françaises, étude sur les origines
et l'histoire de la littérature nationale. 2« édition entièrement refondue.
T. II, 2e partie. Paris, Welter, 1894. In-8o, p. 417-800.
128. Gernet (Axel von). Forschungen zur Geschichte des baltischen
Adels. 1. Die Harrisch-Wirische Ritterschaft unter der Herrschaft des
deutschen Ordens bis zum Erwerb der Jungingenschen Gnade. Reval,
F. Kluge, 1894. In-8% 88 p.
129. Ghalib Edhem (Ismaïl). Musée impérial ottoman. Section des
monnaies musulmanes. Catalogue des monnaies turcomanes Béni Ortok,
Béni Zengui, Frou' Atabeqyéh et Meliks Eyoubites de Meiyafarikin.
Gonstantinople, impr. Mihran, 1894. In-8o, xvii-174 p., 1 tableau généa-
logique et 8 pL
130. GiOMo (Giuseppe). L'Archivio antico délia università di Padova.
Venezia, tip. dei fratelli Visentini, 1893. In-8°, 87 p. (Extrait du Nxiovo
Archivio veneto, VI, 2.)
\S9A \A
2^0 BIBLIOGRAPHIE.
131. GiYELET (Charles). Le Mont-Notre-Dame : histoire et descrip-
tion. 2e édition. Lisné (Aisne), impr. du journal « Sainte-Cécile, » 1893.
In-8°, 58 p., grav.
132. GivENCHY (Léon de). Notre-Dame de Seninghem : son histoire
et son culte dans les arrondissements de Boulogne et Saint-Omer. Saint-
Omer, impr. d'Homont, 1893. In-18, 60 p., 1 grav.
133. GNEGcm (Francesco). Nicolo Papadoli. Le monete di Venezia.
Bruxelles, Goemaere. In-16, 6 p. (Extrait de la Revue belge de numisma-
tique.) 0 fr. 50 c.
134. GoDEFROY (J.), Bauhain (E.). Château de La Rochefoucauld en
Angoumois. Notice historique; essai de restitution au xv° siècle; res-
tauration au XVI'' siècle. Paris, Aulanier, 1893. In-8°, xxiv p. et 17 pi.
135. GoNTHiER (J.-F.). Les Voirons autrefois et aujourd'hui. Histoire
de l'ermitage de ce nom et description de la montagne. Annecy, Abry,
1893. In- 18, xiii-79 p., 4 photogravures.
136. GoovAERTs (Alphonse). Mirvvart, son château, ses seigneurs, ses
châtelains et ses archives. Arlon, Bruck, 1893. In-8"', 93 p., 2 grav.
137. GoovAERTS (Alphonse). La Ville et le comté de Malines érigés en
comté, en 1490, par l'empereur Frédéric III. Malines, L. et A. Godenne,
1893. In-8'', 34 p. (Extrait des Publications de l'Institut archéologique
du Luxembourg, Annales, t. XVII.) 1 fr. 50 c.
138. Gradl (Heinrich). Geschichte des Egerlandes bis 1437. Mit
Unterstiitzung der Gesellschaft zur Fôrderung deutscher Wissenschaft,
Kunst und Litteratur in Bôhmen. Prag, Th. Griess, 1893. In-4% vm-
433 p., illustré.
139. Green (Mistress J. R.). The Town life in the xvth century.
London, Macmillan, 1894. In-8», 910 p. 32 sh.
140. Grimaud (Henri). Notice sur l'église Saint-Jacques de Chinon.
Tours, Péricat, 1893. In-8% 12 p.
141. Grion (Giusto). Tomasino de Cerchiari, poeta cividalese del due-
cento. Udine, tip. M. Bardusco, 1893. In-8o, 116 p.
142. Guesnon. Restitution et interprétation d'un texte lapidaire du
xviii" siècle relatif à la bataille de Bouvines. Paris, Leroux, 1893. In-8°,
8 p. (Extrait du Bulletin du comité des travaux historiques et scientifiques,
section d'histoire et de philologie, 1893.)
143. Gui (un nouvel écrit de Bernard). Le Synodal de Lodève (1325-
1326), accompagné du « Libellus de articulis fidei, » du même, par
C. Douais. Paris, Picard, 1894. In-S", xxvni-80 p.
144. Guillaume (D""). Le Passé pestilentiel de Vesoul : histoire et
BIBLIOGRAPHIE. 24'!
médecine. Vesoul, impr. Suchaux, 1893. In-8°, 64 p. (Société d'agricul-
ture, sciences et arts de la Haute-Saône.)
145. GuiLLOux (abbé J.-M.). Études sur une paroisse bretonne. Bran-
divy. Vannes, impr. Lafolye, 1890-1894. In-8', 273 p. (Extrait de la
Revue historique de l'Ouest.)
146. GuYOT (Charles). L'Hôpital de Mirecourt, notice historique. Nancy,
Grépin-Leblond, 1893. In-8°, 131 p. (Extrait des Mémoires de la Société
d'archéologie lorraine, 1893.)
147. Haack (Friedr.). Die gothische Architektur und Plastik der
Stadt Landshut. Mûnchen, A. Buchholz, 1894. In-S», ni-95p. 1 m. 60.
148. Haendgke (Berthold), Mueller (August). Das Munster in Bern.
Bern, Schmid, Francke und Co., 1894. In-4°, x-179 p., 20 illustrations
hors texte et 31 dans le texte.
149. Hallwich (Hermann). Bôhmen die Heimath Walthers von der
Vogehveide ? Prag, H. Dominicus, 1893. In-8°, 48 p. 0 fl. 60.
150. Hanauer (abbé). Coutumes matrimoniales au moyen âge. Nancy,
impr. Berger-Levrault, 1893. In-S", 64 p. (Extrait des il/émoires de Tica-
démie de Stanislas, 1892.)
151. Handschriften (die) in Gôttingen. 2. Universitàts-Bibliothek :
Geschichte, Karten, Naturwissenschaften , Théologie, Handschriften
aus Liineburg. Berlin, A. Bath, 1893. In-8°, vin-539 p. (Verzeichniss
der Handschriften im Preussischen Staate. I. Hannover. 2. Gôttingen. 2.)
152. Hasak (M.). Die Predigtkirche im Mittelalter. Berlin, W. Ernst,
1893. In-8'', xvi-94 p., avec grav. (Extrait de Zeitschrift fur Bauwesen.)
153. Hasse (P.). Die Anfânge Liibecks. Liibeck, Liibcke und Hart-
mann, 1893. Tn-8°, 23 p. 0 m. 50.
154. Haupturkunden (die) fiir die Geschichte der Athoskloster, grôss-
tentheils zum ersten Maie herausgegeben und mit Einleitungen verse-
hen von Ph. Meyer. Leipzig, J.-C. Hinrichs, 1894. In-8% vm-303 p.
155. Hebràische (Eine) Grammatik aus dem xm. Jahrh. Zum ersten
Maie herausgegeben. Berlin, S. Calvary, 1893. In-8% 35 et 23 p. (Bei-
trâge zur Geschichte der hebrâischen Sprachwissenschaft. Von Sam.
Poznanski. I.) 2 m. 20.
156. Heinemann (Lothar von). Geschichte der Normannen in Unter-
italien und Sicilien bis zum Aussterben des normânnischen Kônigs-
hauses, L Leipzig, C. E. M. Pfeffer, 1894. In-8«, v-403 p. et 1 tableau.
157. Heitz (Paul). Der Initialschmuck in den elsàssischen Drucken
des XV. und xvi. Jahrhunderts. 1. Die Zierinitialen in den Drucken
des Thomas Anshelm (Hagenau, 1516-1523). Strassburg, J.-H.-E. Heitz,
1894. In-4% 20 p. et 20 pi. 6 m.
2-12 BIBLIOGRAPHIE.
158. Helmken (Franz-Theodor). Der Domzu Coeln, seiae Geschichte
und Bauweise, Bildwerke und Kunstschàtze. 3. Auflage. Kôln, J. und
W. Boisserée, 1894. In-8*, iv-160 p., grav. 1 m. 50.
159. Henné am Rhyn (Otto). Geschichte des Rittertums. Leipzig,
P. Friesenhahn, 1893. Ia-8°, 250 p. (Illustrierte Bibliothek der Kunst-
und Kulturgeschichte, 3.) 4 m.
160. Henri de Mondeville (Chirurgie de maître), chirurgien de Phi-
hppe le Bel, roi de France, composée de 1306 à 1320. Trad. française,
avec des notes, une introduction et une biographie par E. Nicaise, avec
la collaboration du D"" Saint-Lager et de F. Chavannes. Paris, F. Alcan,
1893. In-8o, LXxxm-904 p., grav.
161. Herbomez (Armand d'). Comptes de la ville de Tournai pour les
années 1240-1243. Bruxelles, impr. de F. Hayez, s. d. In-8'', 15 p.
(Extrait du tome HI de la 5^ série du Compte'rendu de la Commission
royale d'histoire.)
102. Herrera (Fernando de). L'Hymne sur Lépante, publié et com-
menté par Alfred Morel-Fatio. Paris, Picard et fils, 1893. In-S", 37 p.
163. Hetzenauer (R. P. Michael). Das Kapuziner-Kloster zu Inns-
bruck, das erste dièses Ordens in Deutschland. Innsbruck, F. Rauch,
1894. In-8°, vni-192 p., 1 carte, grav. 1 m. 60.
164. Histoire générale de Paris. Epitaphier du vieux Paris. Recueil
général des inscriptions funéraires des églises, couvents, collèges, hos-
pices, cimetières et charniers, depuis le moyen âge jusqu'à la fin du
xvm* siècle, formé et publié par Emile Raunié. Tome II : Bernardins-
Charonne (no^ 525-980). Paris, Champion, 1893. In-4°, xvi-531 p.,
136 grav. et 9 pi. 30 fr.
165. History of the holy rood-tree, a twelfth century version of the
Crosslegend, with notes on the orthography of the Ormulum (with a
facsimile) and a middle EngUsh Compassio Mariae. By Arthur S. Na-
pier. London, Kegan Paul, Trench, Triibner and C», 1894. In-S», lix-
86 p. (Early English text society. Original séries, 103.)
166. HopE (R. C). Medioeval music : an historical sketch. London,
Stock, 1894. In-8-, 190 p. 5 sh.
167. HuEBNER (Rudolf). Gerichtsurkunden der friinkischen Gerichte
aus Italien bis zum Jahr 1150. Weimar, H. Bôhlau, 1893. In-8°, iv-258 p.
(Extrait de Zeitschrift der Savigmj-Stiftung fiir Heclitsgeschichte.) 6 m. 60.
168. HuERBiN (Joseph). Der deutsche Adel im ersten deutschen Staals-
recht. Luzern, Gebruder Ràber, 1894. In-4°, 24 p. 1 m. 50.
169. Ingerslev (A.). Frans fra Assisi. Et Livsbillede. Kjôbenhavn,
Gad, 1894. In-8% 66 p. 0 cour. 40.
BIBLIOGRAPHIE. 2J3
170. Inventaire féodal de l'ancienne châtellenie de Saint-Calais, par
l'auteur du Bas~Vendômois historique et monumental. Saint-Calais,
Renard-Busson, i893. Gr. in-S", ix-48 p.
171. Inventaires de Jean, duc de Berry (1401-1416). Publiés et anno-
tés par Jules Guiffrey. Tome I". Paris, Leroux, 1893. In-8', cxciv-
351 p.
172. Iter Hierosolymitanum, ou Voyage de Gharlemagne à Jérusalem
et à Gonstantinople et autres textes latins du manuscrit H 280 de Mont-
pellier, publiés par Ferdinand Gastets. Montpellier, Goulet, 1894. In-8»,
75 p. (Extrait de la Revue des langues romanes.)
173. Jagic (V.). Der erste Getinjer Kirchendruck vom Jahre 1494.
Eine bibliographisch-lexicalische Studie. 1. Wien, F. Tempsky, 1894.
In-4% 80 p. et 1 pi. (Extrait des Denkschriften der k. Akademie der Wis-
senschaften.) 4 m. 40.
174. Jarossay (abbé Eugène). Histoire de l'abbaye de Fontaine-Jean,
de l'ordre de Giteaux (1124-1790). Orléans, Herluison, 1894. In-8°, viu-
383 p., grav. (Extrait des Annales de la Société historique et archéologique
du Gâtinais, 1891-1893.)
175. Jastrow (J.). Deutsche Geschichte im Zeitalter der Hohenstau-
fen, III. Stuttgart, J.-G. Gotta Nachf., 1894. In-S», p. 161-240. (Biblio-
thek deutscher Geschichte, 89.)
176. JÔNssoN (F.). Den oldnorske og oldislandske litteraturs historié.
I, 3. Kjobenhavn, Gad, 1894. In-8°, 184 p. 3 cour.
177. JoRGA (N.). Thomas III, marquis de Saluées. Saint-Denis, impr.
H. Bouillant, 1893. In-8°, vm-220 p.
178. [JouBiN.] Musée impérial ottoman. Catalogue des sculptures
grecques, romaines, byzantines et franques. Gonstantinople, impr.
Mihran, 1893. In-8% vm-83 p.
179. Jlidische (die) Litteratur seit Abschluss des Kanons. Eine pro-
saische und poetische Anthologie mit biographischen und litterarge-
schichtlichen Einleitungen, unter Mitwirkung von DD. prof. W. Bâ-
cher, Sam. Bâck, Ph. Bloch und Anderen, herausgegeben von Rabb.
Dr. J. Winter und Prof. Dr. Aug. Wûnsche. I. Trier, S. Mayer, 1894.
In-8o, xni-696 p. 11 m.
180. JussERAND (J.-J.). Les Anglais au moyen âge. L'épopée mys-
tique de William Langland. Paris, Hachette, 1893. In-16, 279 p., pho-
togravure. 3 fr. 50 c.
181. Kaluza (Max). Der altenglische "Vers. 1. Kritik der bisherigen
Theorien. Berlin, E. Felber, 1894. In-8°,xi-96 p. (Studien zum germa-
nischen AUiterationsvers, I.)
2-14 BIBLIOGRAPHIE.
182. Kariéev (N.). Filosofiia koultournoi i sotsialnoi istorii novago
vremeny (1300-1800). [Philosophie de l'histoire sociale dans les temps
modernes.] S. Peterbourg, tip. M. Stasioulevitcha, 1893. In-8', vni-
176 p.
183. Kleinpaul (Rudolph). Die Jagd im Mittelalter. Leipzig,
H. Schmidt und G. Gùnther, 1894. Gr. in-8% 49 p., 1 chromotypie,
40 grav. (Extrait de Bas Mittelalter.) 1 fr. 50 c.
184. KÔNNEGKE (Max). Das alte thûringische Kônigreich und sein
Untergang 531 nach Christus. Querfurt, W. Schneider, 1894. In-S»,
55 p. 1 m.
185. Kraus (Franz-Xaver). Die christlichen Inschriften der Rhein-
lande. II. Die christlichen Inschriften von der Mitte des 8. bis zur Mitte
des 13. Jahrh. 2. Die Inschriften der Erzbisthiimer Trier und Kôln.
Freiburg-i.-B., J.-G.-B. Mohr, 1894. Gr. in-4% p. i-xn et 161-378, 9 pi.
en phototypie et dessins dans le texte. 30 m.
186. Krzyzanowski (Stan.). Z powodu nowej pracy o « Monarchii »
Dantego. [Sur le De Monarchiade Dante.] Krakôw, druck. Czasu, 1893.
In-8", 14 p. (Extrait du Przeglad polski.)
187. Lacaille (Henri). Documents sur la fondation de l'hôpital géné-
ral de Rethel. Reims, impr. Malot fils, 1893. In-S", 107 p.
188. Lacina (Jos.). Geskâ kronika. I. Od dob nejstarsich po rok 1306.
V Praze, Edv. Beaufort, 1893. ln-16, 1,008 p., 1 carte et grav.
189. Lafond (Paul). Notice sur l'église de Savignac (Basses-Pyrénées).
Paris, Leroux, 1893. In-8°, 9 p., planche. (Extrait du Bulletin archéo-
logique.)
190. Lane-Poole (Stanley). The Mohammadan dynasties : chronolo-
gical and genealogical tables with historical introductions. Westminster,
Archibald Constable, 1894. In-S-, xxviu-361 p., tableaux généalogiques.
191. Lanéry d'Arc (P.). Deux lettres à M. l'abbé J.-B. Jaugey à
propos de la brochure de M. Gaston Save intitulée : « Jehanne des
Armoises, pucelle d'Orléans. » Beauvais, impr. professionnelle, 1894.
In-8o, 18 p. (Extrait du journal le Prêtre, 4 et 25 janvier 1894.)
192. Lanéry d'Arc (Pierre). Le Livre d'or de Jeanne d'Arc. Biblio-
graphie raisonnée et analytique des ouvrages relatifs à Jeanne d'Arc.
Paris, Henri Leclerc et Cornuau, 1894. In-8°, xxviii-1,007 p.
193. Lanfrank's or Science of cirurgie. » Edited from the Bodleian
Ashmole ms. 1396 (ab. 1380 a. d.) and the British Muséum additional
ms. 12056 (ab. 1420 a. d.) by Robert v. Fleischhacker. Parti. Text.
London, Kogan Paul, Trench, Trijbner and G% 1894. In-8% 360 p.
(Early English text society. Original séries, 102.)
BIBLIOGRAPHIE. 2<5
194. Lasteyrie (Robert de), Lefèvre-Pontalis (Eugène), Bougenot
(E.-S.). Bibliographie générale des travaux historiques et archéologiques
publiés par les sociétés savantes de la France. T. II, 4» livr, (Ilérault-
Haute-Savoie). Paris, Hachette, 1894. In-4'', ii p. et p. 553-740.
195. La Vinaza (comte de). Biblioteca histôrica de la fîlologia castel-
lana. Madrid, Murillo, 1893. In-4% xxxv-1,112 p. 19 p. 50.
196. Lecoy de la Marche (A.). La France sous saint Louis et sous
Philippe le Hardi. Paris, May et Motteroz, 1893. In-8% 255 p. (Biblio-
thèque d'histoire illustrée.)
197. Lehfeldt(P.). Bau- und KunstdenkmàlerThiiringens. HeftXIX.
Fiirstenthum Schwarzburg-Rudolstadt. Amtsgerichtsbezirke Rudol-
stadt und Stadtilm. Jena, G. Fischer, 1894. In-4'', vii-185 p., 7 chro-
molithographies et 60 dessins dans le texte.
198. Le Mercier de Morière (L.). Catalogue des actes de Mathieu II,
duc de Lorraine. Nancy, René Wiener, 1893. In-8% xi-391 p. (Docu-
ments sur l'histoire de Lorraine, XYII.)
199. Leroy (P.). Jargeau et ses environs auxxiv«et xV siècles. Avec
une préface de M. A. de Champeaux. Orléans, Herluison; Paris, Bouil-
lon, 1893. In-8% xm-253 p. et grav.
200. Lettera de' casi quando e fiorentini presono Pisa (pubbl. da
G. 0. Corazzini). Firenze, tip. Carnesecchi, 1894. In-8°, 15 p. (Nozze
Isacco Rosselli Tedesco-Egle Modena).
201. Lettres inédites sur la conquête du Milanais par Louis XII,
publiées par Léon-G. Pélissier. Torino, G. Clausen, 1893. In-8°, 13 p.
(Extrait des Atti délia R. Accademia délie scienzedi Torino, vol. XXIX.)
202. Lex (Léonce). Maisons anciennes de Mâcon. La maison de bois.
Paris, impr. de E. Pion, Nourrit et C^^, 1893. In-8°, 8 p., 2 pi. hors
texte et 1 grav. dans le texte.
203. Livre des privilèges de Manosque. Cartulaire municipal latin-
provençal (1169-1315), publié par M. M.-Z. Isnard. Suivi de remarques
philologiques sur le texte provençal par M. Camille Chabaneau. Paris,
Champion, 1894. In-4% lxxxv-250 p.
204. Loquet (G.). L'Abbaye Sainte-Croix-de-Talmond. La Roche-sur-
Yon, impr. Eug. Servant, 1893. In-8°, 47 p. et 2 pi.
205. LucHiNi (Lu.). La Politica di Dante e sue pellegrinazioni a Bolo-
gua, Padova, Milano, Cremona, Brescia, Mantova, Geuova, Verona,
Treviso, Udine e Ravenna. Bozzolo, tip. Giuiio Arini, 1893. In-4%
191 p. 2 l.
206. Manno (Antonio). Bibliografia storica degli stati délia monarchia
2^6 BIBLIOGRAPHIE.
di Savoia. V. Torino, fratelli Bocca, 1893. In-S", 455 p. (Biblioteca
storica italiana, III.)
207. Marais (Paul), Dufresne de Saint-Léon (A.). Catalogue des.
incunables de la bibliothèque Mazarine. Paris, Welter, 1893. In-S",
vni-815 p. 40 fr.
208. Marquet (Jean). La Charte des libertés et coutumes d'Aigues-
Mortes. Nîmes, impr. Chastanier, 1893. In-8», 47 p.
209. Martin (Alphonse). Histoire de Fécamp illustrée. T. I. Fécamp,
Durand et fils, 1893. In-S", xi-290 p.
210. Martin (Abbé Eugène). Quelques observations sur le catalogue
des évêques de Toul prédécesseurs de Saint-Gauzelin. Nancy, impr.
Yagner, 1893. In-8°, 12 p. (Extrait de la Semaine religieuse de la Lor-
raine.)
211. MavrOGIANNI (G.-E.). BuîlavTtVYi -zt/yr^ xa\ jîuÇavTtvo^ v.(xk\i.-:iyyu\. 'Ev
'Aô^vaiç, ex toù vj-k. 'A. KwvCT-ravTtvfôoy, 1893. In-8o, X-279 p. et grav. 10 dr.
212. Mayer (E.). ZoU, Kaufmannschaft und Markt zwischen Rhein
und Loire bis in das 13. Jahrhundert. Gœttingen, Dieterich, 1894.
Gr. in-8*, 112 p. (Extrait de la Festschrîft fur Konrad von Maurer.) 4 m.
213. Mazon (A.). Quelques notes sur l'origine des églises du Vivarais,
d'après les anciens cartulaires et d'autres documents. T. II. Privas,
impr. centrale, 1893. In-16, 281 p.
214. Mellerio (Joseph). La famille Mellerio, son origine et son his-
toire (1000-1863). Paris, impr. D. Dumoulin, 1893. In-8% 308 p.,
1 portrait.
215. Mély (Fernand de), Bishop (Edmund). Bibliographie générale
des inventaires imprimés. II, 1. Paris, Ernest Leroux, 1894. In-8°, 370 p.
216. Merkel (C). Gli studi intorno aile cronache del medio evo con-
sidérât! nel loro svolgimento e nel présente loro stato. Prolusione al
corso inaugurato nella R. Università di Pavia. Torino, C. Clausen,
1894. In-8% 35 p.
217. Merlet (L.), Merlet (R.). Inventaire sommaire des archives
départementales antérieures à 1790. Eure-et-Loir. Archives ecclésias-
tiques, série G-H. T. VIL Chartres, impr. Garnier, 1894. In-4% 390 p.
218. Meyer-Luebke (Wilhelm). Grammatikder romanischen Sprachen.
II. Formenlehre. 1. Leipzig, O.-R. Reisland, 1893. In-8°, 400 p. M m.
219. Mirbt (Cari). Die Publizistik im Zeitalter Gregors VIL Leipzig,
J.-C. Hiurichs, 1894. In-8% xx-629 p. 16 m.
220. Mireur (F.). Procession d'action de grâce à Brignoles (Var) en
l'honneur de la délivrance d'Orléans par Jeanne d'Arc (1429). Comrau-
i
BIBLIOGRAPHIE. 2<7
nication faite au Congrès des sociétés savantes à la Sorbonne (avril 1893).
Draguignan, impr. Latil, 1894. In-8°, 8 p.
221. MôLLER (Wilh.). Lehrbuch der Kirchengeschichte. 2. Das Mit-
telalter. 2. Ausgabe. Freiburg-i.-B., J.-G.-B. Mohr, 1893. In-S", xiv-
568 p. 12 m.; relié 14 m. 50.
222. Montagne (le R. P.). Saint Thomas d'Aquin à Toulouse. Paris,
impr. Levé, 1894. In-8°, 27 p. (Extrait de la Revue Thomiste.)
223. MouLARD (P.). Inventaire des titres de Boisbrault (Mayenne).
Mamers, Fleury et Dangin, 1893. In-S», 32 p. (Extrait de la Revue his-
torique et archéologique du Mairie, 1893, n° 107.)
224. MuENSCHER (Friedrich). Geschichte von Hessen. Marburg, N.-G.
Elwert, 1894. In-8% xi-550 p., 1 grav. 6 m.; relié 7 m. 20.
225. MÙNTz (Eug.). L'arte italiananel quattrocento. Milano, tip. Ber-
nardoni di G. Rebeschini, 1894. In-4'', 718 p., 11 pi.
226. MuLLER (chanoine Eug.). Essai d'une liste d'artistes, architectes,
peintres, tombiers, verriers, etc., ayant demeuré ou travaillé dans l'an-
cien diocèse de Senlis. Paris, impr. Pion, Nourrit et G>8, 1893. ln-8°,
28 p.
227. Mystères provençaux du xv^ siècle, publiés pour la première
fois par MM. A. Jeanroy et H. Teulié. Toulouse, Ed. Privât, 1893.
In-8% Lii-330 p. (Bibliothèque méridionale, l'"^ série, t. III.) 7 fr.
228. Nalot (chanoine). Recherches sur la nationalité de Jeanne d'Arc.
Montreuil-sur-Mer, imp. Duquat, 1894. In-18, 58 p. et pi.
229. Narbey (Abbé G.). La Relation primitive du martyre des saints
Ferréol et Ferjeux, apôtres de Besançon, morts vers 212. Besançon,
impr. Jacquin, 1894. In-8<', 32 p. (Extrait des Annales franc-comtoises.)
230. Nentwig (Heinrich). Die mittelalterlichen Handschriften in der
Stadtbibliothek zu Braunschweig. Wolfenbùttel , J. Zwissler, 1893.
In-8% vni-202 p. 6 m., papier ordinaire; 8 m., papier à la main.
231. Olcese (Jacopo). Genni storici intorno alla patria di Gristoforo
Golombo. Roma, tip. sociale, 1893. In-80, 58 p.
232. Oman (G.). Europe, 476-918. Period I. London, Rivington, 1893.
In-8% 520 p., 7 sh. 6 d.
233. Otte brudstykker af den seldste saga om Olav den hellige.
Udgivne for det Norske historiske kildeskriftfond ved Dr. Gustav Storm.
Christiania, Grœndahl og sœn, 1893. In-4'', 26-16 p., fac-similés.
234. Otto (Eduard). Die Bevôlkerung der Stadt Butzbach (i. d. Wet-
terau) wàhrend des Mittelalters. Darmstadt, A. Bergstrâsser, 1893.
In-8'>, x-103 p. 2 m.
2^8 BIBLIOGRAPHIE.
235. Palmieri (Gregorio). Brevis notitia et catalogus archivi Sacrse
Congregationis Gœremonialis. Rome, impr. éditrice romana, 1893. In-S",
49 p. (Bibliothèque des Analecta ecclesiastica, I.) 2 fr.
236. Pansa (Giovanni). Silvestro di Sulmona detto 1' « Ariscola, »
scuitore-architetto del sec. xv e le sue raonumentali opère esistenti in
Aquila degli Abruzzi. Lanciano, Rocco Carabba, 1894. In-8°, 22 p.
237. Paris (Gaston). Jaufré Rudel. Paris, 1893. In-8% 58 p. (Extrait
de la Revue historique, t. LUI.)
238. Pauler Gyula. A magyar nemzettôrténete az Arpâdhâzi kirâ-
lyok alatt. [Histoire de Hongrie sous les Arpades.] Budapest, 1893.
In-8°, vii-667, vn-790 p.
239. Paulot (abbé L.). Vie de saint Walfroy; notice historique sur
la montagne et le pèlerinage de Saint- Walfroy. Balan-Sedan, impr. des
jeunes-apprentis, 1893. In-16, 81 p., 1 grav.
240. Pélissier (Léon-G.). Le Traité d'alliance de Louis XII et de Phi-
libert de Savoie en 1499. Montpellier, G. Boehm, 1893. In-8% 118 p.
(Extrait des Mémoires de V Académie des sciences et lettres de Montpellier,
section des lettres, 2° série, t. I.)
241. Petit (Abbé A.). Histoire des reliques de saint Antoine conser-
vées dans l'église de Saint-Antoine en Dauphiné. Grenoble, Baratier
et Dardelet, 1893. In-8% 44 p.
242. Petit (Th.). Notice historique et descriptive du canton de Pont-
Sainte-Maxence. Glermont (Oise), impr. Daix frères, 1893. In-8°, 67 p.
243. Pétrarque. I Trionfi. Facsimile foto-zincografico dell' edizione
stampata a Firenze ad istanza di Pietro Pacini l'anno 1499, conservato,
in esemplare unico, nella biblioteca nazionale Vittorio-Emanuele in
Roma. Roma, Genua e Strizzi, 1893. In-8°, 64 p. 20 1.
244. Petrouchevskii (V.). Salvian presbiter Masiliiskii i ego sotchi-
néniia. [Salvien, prêtre de Marseille, et ses œuvres.] Kiev, tip. Kort-
chak-Novitskago, 1893. In-8°, 160 p. (Extrait de Troudy Kievskoï douk-
liov. Akademii.) 1 rouble.
245. Pigeon (chanoine). Nomination de Jean Boucard, confesseur du
roi Louis XI, à l'évêché d'Avranches, en 1453. Paris, Leroux, 1893.
In-8°, 7 p. (Extrait du Bulletin du Comité des travaux historiques et
scientifiques, section d'histoire et de philologie, 1893.)
246. PisANi (Paul). Num Ragusini ab omni iure vcneto a saeculo x
usquc ad saeculum xiv immunes fucrint. Paris, A. Picard et (ils, 1893.
In-8', 81 p.
247. Plaine (Dom). Saint Hervé, sa vie, son culte. Vannes, Lafolye,
1893. In-8% 09 p. (Extrait de la Hevue historique de l'Ouest.)
BIBLIOGRAPHIE. 2<9
248. PoKOTiLOV (D.). Istoriia vostotchnykh Mongolov v period dinastii
Min. 1368-1634. [Histoire des Mongols orientaux de 1368 à 1634.] Saint-
Pétersbourg, impr. de l'Académie des sciences, 1893. In-8°, vi-230 p.
249. Politisclie Correspondenz Breslaus im Zeitalter des Kônigs
Mathias Gorvinus. II. 1479-1490. Herausg. von Bertliold Krontlial und
Heinrich Wendt. Breslau, J. Max, 1894. In-4°, vi-432 p. (Scriptores
rerum Silesiacarum, XIV.) 6 m.
250. Pkompt (Dr). Les CEuvres latines apocryphes du Dante. La
Monarchie, la Lettre à Gan Grande, la Question de l'eau et de la terre,
les Églogues. Étude critique. Grenoble, impr. Allier père et fils, 1893.
In-8% 70 p. et pi.
251. Quellen zur Geschichte der Stadt Baireuth miteinem Plane der
Stadt Baireuth nach einer Zeichnung vom Jahre 1621. Herausgegeben
von Ghr. Meyer. Bayreuth, G. Giessel, 1893. In-8°, iii-xvi-248 p. 5 m.
252. Raulin (T.). La Foire de Saint-Simon et Saint-Jude, vulgaire-
ment appelée foire aux malades ou de la maladrerie de Beaulieu ou de
Bicêtre, tenue dans la banlieue de Gaen depuis la seconde moitié du
xn^ siècle jusqu'à nos jours, d'après des documents inédits. Gaen,
Delesques, 1894. In-8'', 112 p. (Extrait du Bulletin de la Société des anti-
quaires de Normandie, 10.)
253. Rearden (Timothy H.). Petrarch and other essays. San Fran-
cisco, Gai., W. Doxey, 1893. In-12, xiv-201 p. 1 d. 50.
254. Records of the Parliament holden at Westminster on the 28th
day of february, in the 33th year of the reign of King Edward the First
(A. D. 1305). Edited by Frédéric William Maitland. London, Eyre et
Spottiswoode, 1893. In-8o, 4-cxi-373 p.
255. Regesten der Markgrafen von Baden und Hachberg 1050-1515.
Herausgegeben von der badischen historischen Gommission. Bearbeitet
von Richard Fester. .2. und .3. Lieferungen. Innsbruck, Wagner, 1893.
Gr. in-4o, p. 73-200 et 9-40. 4 m.
256. Regesten und Urkunden des Geschlechtes von Blankenburg-
Gampe. I. Aus der Zeit von 1120-1300. II. Aus der Zeit von 1301-1607.
Von Albert Hans August Freiherr von Gampe. Berlin, W. Baensch,
1892-1893. 2 vol. in-8°, vm-329 p., 1 fac-similé et 2 photographies;
534 p., 1 fac-similé et 5 tableaux généalogiques.
257. Regestrum bursae Hungarorum Gracoviensis. Das Inwohner-
Verzeichniss der ungarischen Studentenburse zu Krakau (1493-1558).
Aus der Original-Handschrift mitgetheilt und von Karl Schrauf herausg.
Wien, A. Hôlder. In-8', xxiii-138 p. 2 m. 60.
258. Registre (Premier) aux plaids de la cour féodale du comté de
220 BIBLIOGRAPHIE.
Hainaut (1333-1405), publié par Félicien Cattier. Bruxelles, P. Weis-
senbruch, 1893. In-8°, paginé 59-465. (Université libre de Bruxelles,
Annales de la Faculté de philosophie et lettres, II.) 5 fr.
259. Renan (Ernest). Les Écrivains juifs français du xiV siècle. Paris,
Impr. nationale, 1893. In-4°, xvi-409 p. (Extrait de l'Histoire Utléraire
de la France, t. XXXI.)
260. Renksse (comte Théodore de). Dictionnaire des figures héral-
diques. I. Bruxelles, Oscar Schepens, 1894. In-8°, 640 p.
261. Requin (abbé). Jean de Fontay et le tombeau d'Alain Ghartier.
Paris, Leroux, 1893. In-8°, 10 p. (Extrait du Bulletin archéologique du
Comité des travaux historiques et scientifiques, n° 3 de 1892.)
262. RicoRDEAU (A.). Étude archéologique sur l'abbaye de l'Épau du
xnf au xve siècle. Précédée d'une notice historique par l'abbé L. Fro-
ger. Mamers, Fleury et Dangin, 1894, Gr. in-4'', 404 p., fig.
263. RiouLT de Neuville (vicomte Louis). De la résistance à l'occu-
pation anglaise dans le pays de Lisieux de 1424 à 1444. Gaen, Delesques,
1893. In-8'', 50 p. (Extrait du Bulletin de la Société des antiquaires de
Normandie, t. XVI.)
264. RoBEBT (abbé Charles). La grande Verrière du xin« siècle et
autres vitraux de la cathédrale de Dol. Rennes, impr. de Marie Simon,
1893. In-8°, 29 p., pi. (Extrait des Mémoires de la Société archéologique
d'Ille- et- Vilaine.)
265. RoDocANACHi (E.). Les Corporations ouvrières à Rome depuis la
chute de l'empire romain. Paris, Alph. Picard, 1894. In-4o, cx-478 et
480 p., 2 pi. en couleur. 40 fr.
266. Roman (J.). Date de la construction du porche de la cathédrale
d'Embrun. S. 1. n. d. In-8°, 8 p.
267. Roman (J.). De la liberté pendant le moyen âge, l'ancien régime
et la Révolution. Paris, 262, boulevard Saint-Germain, 1893. In-8*, 93 p.
268. Rossi Casé (Ludovico). Ancora di maestro Benvenuto da Imola
commentatore dantesco. (Una pergamena.il codice Ashburnham, 839.)
Imola, tip. d'I. Galeati e figlio, 1893. In-8% 15 p. 2 1.
269. RoviGLio (Amedeo). La Rinuncia di Celestino V, saggio critico
storico. Verona, frat. Drucker, 1893. ln-16, 54 p.
270. RozÉ (abbé), La Vie de saint Lunaire, évêque et confesseur.
Saint-Malo, impr. Richard et Le Lagadec, 1894. In-16, 146 p. avec pi.
271. Saavedra (Eduardo). Estudio sobre la invasion de los Arabes en
Espana. Madrid, impr. de « El Progreso editorial, » 1892. In-4', 159 p.,
1 carte. 2 p. 50.
BIBLIOGRAPHIE. 224
272. Sagkur (Ernst). Die Gluniacenser in ihrer kirchlichen und
allgemeingeschichtlichen Wirksamkeit bis zur Mitte des H. Jahrhun-
derts. 2. Halle, M. Niemeyer, 1894. In-4% xii-530 p. 12 m.
273. Save (Gaston). Jehanne des Armoises, pucelle d'Orléans. Nancy,
impr. Crépin-Leblond, 1893. In-S", 31 p. (Extrait de la Lorraine artiste.)
274. ScHALK (Garl). Wiens Geldwesen seit Ottokar (als Konig von
Bôhmen II) 1251 bis zur Einfiihrung der Kronenwàhrung 1892. Wien,
Gh. Reisser und M. Werthner, 1894. In-16, 95 p. (Extrait des Mitthei-
lungen des Clubs der Mûnz- und Medaillenfreunde in Wien.
275. ScHiBER(Adolf). Die frankischen und alemannischen Siedlungen
in Gallien, besonders in Elsass und Lothringen. Strassburg, K.-J. Triib-
ner, 1894. In-8'', ix-109 p. et 2 cartes.
276. ScHMiDT (Charles). Répertoire bibliographique strasbourgeois
jusque vers 1530. V. Mathias Hupfuff, 1492-1520. VI. M. Flach père,
1477-1500. M. Flach fils, 1501-1525. Strassburg, J.-H.-E. Heitz, 1894.
In-4% v-46 p. et 2 pi.; vni-41 p. et 4 pi. 15 m.
277. Sepet (Marins). Un Drame religieux du moyen âge. Le miracle
de Théophile. Paris, Retaux et fils, 1894. In-8°, 35 p. (Extrait de la
Revue historique et archéologique du Maine, 1894, n° 109.)
278. Séré (Martial de). Saint Martial, évêque de Limoges, apôtre des
Gaules, envoyé par saint Pierre, patron des églises des Cabannes et de
Troye (Ariège). Foix, impr. veuve Pomiès, 1894. In-32, 16 p.
279. Simon (Joseph). L'Éducation chez les Juifs et particulièrement
chez les Juifs de France au moyen âge. Nîmes, impr. Ghastanier, 1893.
In-8°, 16 p. (Académie de Nîmes.)
280. SoMMERLAD (Theo). Die RheinzoUe im Mittelalter. Halle, G. -A.
Kaemmerer, 1893. In-8", vni-175 p. 3 m. 60.
281. SoYER (Jacques). Étude sur la charte de Blois (1196). Paris, Bouil-
lon, 1894. In-8% 14 p. (Extrait du Moyen âge, nov. et déc. 1893.)
282. Spicilegium casinense complectens analecta sacra et profana
cura et studio monachorum s. Benedicti archicœnobii Montis Gasini. I.
Montis Gasini, typ. Archicœnobii, 1888 (1893). In-4°, cxmi-466 p. et 5 pi.
283. Statuta artis merciariorum et ponticariorum Urbis. Testo ine-
dito del secolo xiv tratto dal codice Gasanatense G. II 22 (n. 166), pre-
ceduto da una dissertazione suUe corporazioni délie arti in Roma nel
medio evo, a cura del dott. Giovanni Bresciano. Fasc. I. Roma, tip.
la Gooperativa, 1892. In-S", 16 p. 1 1.
284. Stein (Henri). Inventaire sommaire des archives de la ville de
Montargis. Paris, Picard et fils ; Orléans, Herluison, 1893. In-S», xiv-
222 BIBLIOGRAPHIE.
233 p. (Documents publiés par la Société historique et archéologique
du Gâtinais, IV.)
285. Strakosch-Grassmann (Gustav). Der Einfall der Mongolen in
Mitteleuropa in den Jahren 1241 und 1242. Mit fùnf Karten, einem
Sachregister und einem Quellenregister. Innsbruck, Wagner, 1893.
In-8% \'ii-227 p. 3 fl. 50.
286. Swift (F. Darwin). The Life and times of James the First the
Gonqueror, King of Aragon, Valencia and Majorca. Oxford, Glarendou
Press, 1894. In-8°, xix-311 p., carte.
287. Tardieu (Ambroise). Grand Dictionnaire historique, généalo-
gique et biographique de la Haute-Marche (département de la Creuse).
Herment (Puy-de-Dôme), l'auteur, 1894. Gr. in-4% 439 p., grav.
288. Texte roman des coutumes municipales de Seix-en-Gouserans,
confirmées par Philippe le Hardi, et reconnaissance des privilèges de
cette ville par Henri II en 1547. Documents inédits publiés par Félix
Pasquier. Foix, impr. veuve Pomiès, 1893. In-8°, 12 p. (Extrait du
Bulletin de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, IV« vol., n° 10.)
289. TiERENTEYN (Louis). Histoirc des institutions. Les comtes francs
depuis Clovis jusqu'au traité de "Verdun. Gand, Vuylsteke; Paris,
Picard, 1893. In-8°, 151 p. (Extrait des Mémoires couronnés et autres
mémoires publiés par l'Académie royale de Belgique.) 2 fr. 50 c.
290. Trudon des Ormes (A.). Étude sur les possessions de l'ordre du
Temple en Picardie. Amiens, impr. Yvert et Tellier, 1893. In-8o, 309 p.
(Extrait des Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie.)
291. Uhlmann (Paul). Kônig Sigmunds Geleit fur Hus und das Geleit
im Mittolalter. Halle a. S., G. -A. Kaemmerer, 1894. In-8o, 88 p. (Hal-
lische Beitràge zur Geschichtsforschung, V.)
292. Urkunden (die) der deutschen Kônige und Kaiser. Herausgege-
ben von der Gesellschaft fiir altère deutsche Geschicbtskunde. II.
Bandes 2. Theil. Die Urkunden Otto des III. Hannover, Hahn, 1893.
In-4», p. i-ix et 385-995. (Monumenta Germaniae historica. Diplomatum
regum et imperatorum Germaniae, 11,2.) 20 m., en grand papier 30 m.
293. Urkundenbuch der Pfarrei Bcrgheim (Ober-Elsass), herausge-
geben von Pfarrer Eug. Hans. Strassburg, F.-X. Le Roux, 1894. In-8'»,
vn-355 p. (Quellenschriften der elsàssischen Kirchengeschichte, I.) 6 m.
294. Urkundenbuch der Stadt Lûbeck. Herausgegeben von dem
Vereine fiir Lùbeckische Geschichte, IX. 13 (Schluss). Liibeck,
E. Schmersahl, 1894. In-4o, p. 965-1,023. 4 m.
295. Urkundenbuch der Stadt und Landschaft Ziirich. Herausgege-
ben von einer Commission der antiquar. Gesellschaft in Ziirich. Bear-
BIBLIOGRAPHIE. 223
beitet von DD. J. Escher und P. Schweizer. III, 1. Zurich, Fâsi und
Béer, 1894. In-4o, 200 p. 7 m.
296. Valois (Noël). L'Expédition et la mort de Louis I»"" d'Anjou en
Italie (1382-1384). Paris, aux bureaux de la Revue, 5, rue Saint-Simon.
In-S", 72 p. (Extrait de la Revue des Questions historiques du l^*" jan-
vier 1894.)
297. Van den Berg(J.-G.). Voorlooper der Hervorming. Fra Girolamo
Savonarola, de profeet van Florence. Utrecht, J. Bijleveld, 1893. In-S»,
4-140 p. 1 f. 10.
298. Van der Linden (Herm.). Les Relations politiques de la Flandre
avec la France au xiv^ siècle. 1'» partie (1314-1322). Bruxelles, Hayez,
1894. In-8o, 76 p.
299. Verlaque (chanoine V.). Supplément au Dictionnaire géogra-
phique du cartulaire de Saint-Victor de Marseille. Draguignan, impr.
Latil, 1893. In-8'', 69 p. (Extrait du Bulletin de la Société d'études scien-
tifiques et archéologiques de la ville de Draguignan.)
300. Veselovsku (A.). Bokkatchtchio, ego sredai sverstniki. I. [Boc-
cace, son milieu et ses contemporains.] Saint-Pétersbourg, impr. de
l'Académie des sciences, 1893. In-8o, xv-545 p.
301. Villaret (Amicie de). Campagne des Anglais dans l'Orléanais,
la Beauce chartraine et le Gàtinais (1421-1428). Orléans, Herluison,
1893. In-8o, v-168 p.
302. Warnecke (Friedr.). Biicherzeichen (ex-libris) des xv. und
XVI. Jahrh. von Diirer, Burgmair, Beham, Virgil Solis, Jost Amman
und Anderen. Berlin, J.-A. Stargardt, 1894. In-4o, 8 p. et 20 pi. 5 m.
303. Watson (J.). Jedburgh abbey, historical and descriptive. Also
the abbeys of Teviotdale, as showing the development of Gothic archi-
tecture. 2d édition revised. Edinburgh, Douglas, 1894. In-S", 200 p.
10 sh.
304. Wattenbach (W.). Deutschlands Geschichtsquellen im Mittel-
alter bis zur Mitte des 13. Jahrhunderts. II^"" Band. 6. Auflage. Berlin,
Besser, 1894. In-8°, iv-543 p. 9 m.; relié, 10 m. 50.
305. Weber (F. P.). Richard, earl of Gornwall, and his coins as king
of the Romans (1257-1271). London, 1893. In-8% 9 p.,grav. (Extrait de
The Numismatic chronicle, XIII, 3* série.)
306. Weiss (Karl-Friedrich). Die kirchlichen Exemptionen der Klos-
ter bis zur gregorianisch-cluniacensischen Zeit. Basel, 1893. In-8°,
88 p. 2 m. 50.
307. WiLMOTTE (Maurice). Le Wallon. Histoire et littérature, des ori-
224
BIBLIOGRAPHIE.
gines à la fin du xviii« siècle. Bruxelles, Rozez, s. d. In-16, 160 p.
(Bibliothèque belge des connaissances modernes, n° 32.) 1 fr. 25 c.
308. Zahirnia (M.). Orleanska diwczyna Zanna d'Ark. Lwôw, 1893.
In-8o, 40 p.
309. Zap (Karel-VIadislav). Dejiny panovâni Karla IV : k novému
vydâni upravil Gustav Friedrich. [Histoire du règne de Charles IV.
Nouvelle édition par G. F.] V Praze, I.-L. Kober, 1894. In-8% 308 p.
310. ZiNKEiSEN (Frank). Die Anfânge der Lehnsgerichtsbarkeit in
England. Berlin, A. Hertz und H. Siissenguth, 1894. In-8o, 61 p.
0 m. 80 pf.
CHRONIQUE ET MÉLANGES.
Dans la séance du 26 avril 1894, la Société de l'École des chartes a
procédé au renouvellement annuel de son Conseil, qui se trouve ainsi
constitué pour l'année 1894-1895 :
Président : M. Lemonnier.
Vice-président : M. Giry.
Secrétaire : M. Guilhiermoz.
Secrétaire-adjoint : M. Teulet.
Commission de publication : membres ordinaires, MM. Delisle, de Las-
teyrie et Omont ; membres suppléants, MM. Ledos et Valois.
Commission de comptabilité : MM. de Barthélémy, Bruel et Morel-
Fatio.
Archiviste-trésorier : M. Eugène Lefèvre-Pontalis.
— Les thèses des élèves de l'École des chartes ont été soutenues le
29 et le 30 janvier 1894. Voici les sujets que les candidats avaient
traités :
Jules Ghavanon : Renaud VI, sire de Pons, lieutenant du roi en
Poitou, Saintonge et Angoumois, conservateur des trêves de Guyenne
(1348?-1427).
Alphonse Dunoyer : un Conseiller de Charles VIII, Guillaume Bri-
çonnet (1445-1514).
Albert Gérard : Essai sur le siège de Paris par Henri IV.
Octave Join-Lambert : Étude sur l'architecture religieuse aux xi« et
xu» siècles dans l'ancien diocèse de Meaux.
Ernest Laurain : Essai sur les présidiaux (1552-1790).
Jean Lemoine : les Préliminaires du règne de Jean IV, duc de Bre-
tagne (1338-1362).
Abel Maisonobe : Étude sur les biens nationaux de la Haute-Garonne.
Léon Mirot : Essai sur la crise financière de 1380-1383.
Max Prinet : Étude historique sur l'industrie du sel en Franche-
Comté.
Henri Vautier : Caen et l'état du bailliage de Gaen sous la domina-
tion anglaise (1417-1450).
Robert Villepelet : Histoire de Périgueux et de ses institutions
municipales jusqu'en 1360.
4894 45
226 CHRONIQUE ET MÉLANGES.
— Par arrêté ministériel du 7 février 1894, ont été nommés archivistes
paléographes, dans l'ordre de mérite suivant :
MM. MiROT,
Vautier,
Join-Lambert,
Laurain,
DuNOYER,
ViLLEPELET,
Ghavanon.
— Ont été nommés archivistes paléographes hors rang, comme appar-
tenant à des promotions antérieures :
MM. Gérard,
Lemoine,
Maisonobe,
Prinet.
— Notre confrère M. Paul Bataillard, archiviste de la Faculté de
médecine de Paris, est décédé à Paris le i^" mars 1894, à l'âge de
soixante-dix-huit ans.
Né à Paris le 23 mars 1816, Paul Bataillard était entré à l'École des
chartes en 1839 et avait obtenu son diplôme d'archiviste paléographe
le 16 juillet 1841. Il a publié dans la Bibliothèque de l'École des chartes
les articles suivants :
De l'apparition et de la dispersion des Bohémiens en Europe (l'^ série,
t. V, p. 438-475 et 521-539).
Nouvelles recherches sur l'apparition et la disparition des Bohémiens
en Europe (3« série, t. I, p. 14-55).
— Par arrêté du 23 avril 1894, nos confrères MM. Enlart et E. Lefèvre-
Pontalis ont été chargés, pendant le second semestre de l'année scolaire
1893-1894, d'un cours d'archéologie du moyen âge à l'École des chartes,
pendant l'absence de M. de Lasteyrie, député.
— Par arrêté du 1" mai 1894, notre confrère M. Alphonse Dunoyer
a été nommé rédacteur au bureau des archives du ministère de l'ins-
truction publique.
— Par arrêté du 14 février 1894, notre confrère M. Jules Ghavanon
a été nommé attaché non rétribué à la bibliothèque de l'Arsenal.
— Par arrêté du 5 avril 1894, notre confrère M. Jean Passy a été
nommé archiviste du département des Basses-Pyrénées, en remplace-
ment de M. Flourac, admis à la retraite.
— Par arrêté du 23 janvier 1894, notre confrère M. Marcel Poète a
été nommé bibliothécaire adjoint de la ville de Besançon.
CHRONIQUE ET MÉLANGES. 227
— Par arrêté du 30 mars 1894, nos confrères MM. Lex, Loriquet et
Musset ont été nommés officiers de l'instruction publique.
— L'Académie des inscriptions et belles-lettres, dans sa séance du
21 mars 1894, a décerné le prix de numismatique fondé par Duchalais
à notre confrère M. Maurice Prou, pour le Catalogue des monnaies méro-
vingiennes de la Bibliothèque nationale.
— L'Académie des inscriptions et belles-lettres, dans sa séance du
27 avril 1894, a décerné le prix de La Grange à notre confrère M. Bon-
nardot, pour le Glossaire des Miracles de Notre-Dame, publié par la
Société des anciens textes français.
— L'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen décernera
en 1896 le prix Bouctot (500 fr.) à l'auteur du meilleur travail sur le
sujet suivant : « Étude sur Nicolas Mesnager et sur son rôle dans les
affaires diplomatiques ou d'ordre économique auxquelles il a pris part,
d'après les archives publiques. » Les ouvrages adressés au concours
devront être envoyés francs de port avant le l^r mai 1896 (terme de
rigueur) soit à M. Barbier de la Serre, soit à M. Pierre Le Bidier,
secrétaires de l'Académie.
— Le conseil municipal de Paris, à la date du 26 décembre 1893, a
chargé nos confrères MM. Fr. Funck-Brentano et Fernand Bournon de
publier, le premier un volume ayant pour titre : « Documents pour servir
à l'histoire des lettres de cachet à Paris au xvii^ et au xvui^ siècle ; » le
second, les tomes VII et VIII de la Topographie historique du vieux
Paris, consacrés le tome VII à la région orientale de l'Université et le
tome VIII aux faubourgs Saint-Marcel, Saint- Victor et Saint-Jacques.
— Le rapport que notre confrère M. A. Prudhomme a présenté le
10 juillet 1893 sur les archives de l'Isère nous apprend que M. Henry
Morin-Pons, le collectionneur lyonnais bien connu, a partagé entre les
archives des départements dauphinois et la bibliothèque de la ville de
Lyon les séries de documents historiques qu'il avait formées et dont
une partie a été l'objet d'un catalogue publié en 1878 par MM. Ulysse
Chevalier et André Lacroix.
DOCUMENTS BORDELAIS
DE LA BIBLIOTHÈQUE DE SIR THOMAS PHILLIPPS'.
Le conseil général de la Gironde fut saisi, en 1889, par M. Dezeime-
1. La note qu'on va lire nous a été communiquée par notre confrère M. Bru-
tails, qui s'est discrètement abstenu de signaler la part qui lui revient dans le
succès d'une très délicate négociation.
228 CHRONIQUE ET Me'LANGES.
ris, l'un de ses membres, correspondant de l'Académie des inscriptions,
d'une proposition ayant pour objet l'achat des documents bordelais de
la collection formée par sir Thomas PbiUipps. La proposition, soutenue
avec talent et autorité, rallia les suffrages de l'assemblée départemen-
tale, qui mit généreusement à la disposition de l'administration les
fonds jugés nécessaires à la réalisation de ce projet.
De premiers pourparlers échouèrent; mais, comme les crédits ne pou-
vaient pas être indéfiniment immobilisés et reconduits sur les exercices
ultérieurs, on a repris dernièrement les négociations, qui viennent
d'aboutir. Le département et, pour une part, la ville de Bordeaux ont
donc conclu l'acquisition de 28 registres et de 2,068 chartes.
Ces documents ont été pour la plupart la propriété d'A. Monteil. Ils
proviennent, les chartes détachées surtout, de fonds nombreux : arche-
vêché, chapitre métropolitain, Saiut-Seurin et Saint-Pierre de Bor-
deaux, abbaye de Sainte-Croix, de la même ville, abbayes de La
Sauve, de Bonlieu, Dominicains, Franciscains, Glarisses, hôpital Saint-
James de Bordeaux, seigneurie de Castelnau-en-Médoc, intendance, etc.
Il convient d'ajouter que les archives de La Sauve, de Saint-Seurin et
de Saint-James sont celles qui ont fourni le plus de documents.
Ces différentes pièces répondent à la partie bordelaise du catalogue
que M. Omont a publié en 1889, dans la Bibliothèque de l'École des
chartes. Les deux articles 4069 et 4412 ont toutefois été retenus à
Cheltenham.
A^oici des principaux volumes un tableau sommaire, où ils sont grou-
pés par fonds. Les numéros sont ceux qui leur étaient attribués à Chel-
tenham et que M. Omont a conservés dans son catalogue.
Archevêché, 113. Revenus de l'archevêché, xni« s.
2855. Idem.
1314. Terrier, xv* s.
Chapitre métropolitain, 82 et 16902. Gensier, obituaire et cartulaire,
xme s.
3003. Acquisition de dîmes de Montferrand, xv s.
1316. Terrier, xv" s.
Saint-Seurin de Bordeaux, 71. Cartulaire, xh«-xiv® s.
1327. Livre des statuts, xiv^-xvii» s.
1315. Terrier, xv« s.
1315 bis. Id.
1340. Id.
1319. Procès entre l'archevêque de Bordeaux et les chapitres de
Saint- André et de Saint-Seurin, xv« s.
20290. Recueil factice de titres de la confrérie du Saint-Esprit,
xiir-xv" s.
3507. Dons faits à la confrérie du Saint-Esprit, xiv«-xv« s.
9718. Terrier de ladite confrérie, xv* s.
CHRONIQUE ET MELANGES. 229
Abbaye de La Sauve, 69. Petit cartulaire, xiii» s.
1069. Recueil de seize bulles, xii*-xm' s.
1318. Terrier, xv' s.
1334. Id.
4364. Id.
2859. Id.
2857. Terrier, xv°-xvi« s.
Abbaye de Sainte-Croix, 4371. Huit premiers feuillets de l'obituaire de
Sainte-Croix, xiv* s. (Le reste de l'obituaire, qui se trouvait
aux archives de la Gironde, a été publié, l'année dernière,
dans le tome XXVII des Archives historiques, p. 293 et suiv.)
Dominicains de Bordeaux, 2854. Terrier, xvi« s.
1331. Procès avec les Franciscains, xv" s.
Hôpital Saint- Jaynes, 1341. Terrier, xv'-xvi" s.
Seigneurie de Castelnau, 2858. Terrier, xv^-xvi' s.
231. Terrier, xv* s.
Intendance, 6432. Copie de lettres reçues de la cour par l'intendant
Boutin.
AUGUSTIN CHASSAING.
M. Francisque Mège, dont le nom est connu de tous ceux qui s'oc-
cupent de l'histoire d'Auvergne, a consacré à notre regretté confrère
quelques pages dans le Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne :
Augustin Chassaing, ancien élève de VÉcole des chartes. Notice biogra-
phique (tiré à part, Clermont-Ferrand , Louis Bellet, 1893, in-S" de
23 p.). Lié pendant cinquante ans avec A. Chassaing, M. Mège se trou-
vait plus à même que beaucoup de retracer la vie et les travaux du
consciencieux érudit. La liste chronologique des publications de notre
confrère, par laquelle se termine l'opuscule de M. F. Mège, étant infi-
niment plus complète que celle qui a été donnée ici (tome LUI, 1892,
page 315-316), nous la reproduisons :
Liste chronologique des publications d'Augustin Chassaing.
1. Notice sur un tiers de sol d'or mérovingien frappé à Anicium (Le
Puy). [Annales de la Société d'agriculture, sciences, arts et commerce du
Puy, tome XXVI, 1863, page 58-69.)
2. Rapport lu le 5 juillet 1866 sur une trouvaille de pièces d'or du
xive siècle qui avait eu lieu près du Puy. [Annales, tome XXVIII,
1866-7, page 112-114.)
3. Notice sur un denier carlovingien frappé au Puy et portant le
nom du roi Raoul. Le Puy, Marchessou, 1868. (Extrait des Annales,
tome XXVm, 1866-7, p. 485-496.)
230
CHRONIQUE ET MELANGES.
4. Inventaire du mobilier du château d'Espaly dressé après le décès
de Pierre Gorgueil, évêque du Puy (février 1527). — Quittance d'un
trousseau constitué en dot à une fille noble (1377). (Extrait des Annales
de la Société, etc., tome XXVIII, 1866-7, page 565-598.)
5. Lettre de rémission du roi Charles "VII concernant le nommé
Jehan Baratier, de Chomélix, faux monnayeur (1447). (Annales de la
Société, etc., tome XXIX, 1868, page 12-22.)
6. Relation lue le 4 mars 1868 de la visite faite au Puy les 7 et 8 fé-
vrier 1868, par le R. P. Raphaël Garrucci, le célèbre archéologue romain.
{Annales, etc., tome XXIX, 1868, page 48-54.)
7. Note sur les billets de confiance émis en 1792 par les municipali-
tés de la Haute-Loire. {Annales, etc., tome XXIX, 1868, p. 147-8.)
8. L'ex-voto de la délivrance de la peste de 1629 à la cathédrale du
Puy. (Annuaire de la Haute-Loire, 1869, 2" partie, p. 59-68.)
9. Le livre de Podio ou Chroniques d'Etienne Médicis, bourgeois du
Puy. Le Puy, Marchessou, 1869-1874, 2 vol. in-4°, lvi-564, 664 p.
10. Lettre de rémission pour Pierre Mondonnier, receveur des aides
au bas-pays d'Auvergne. (Annales, etc., tome XXX, 1869, page 83-91.)
11. Inventaire du trésor de l'église collégiale et paroissiale de Saint-
Georges du Puy (juillet 1352). (Revue des sociétés savantes, 1873, II,
p. 112-119.)
12. Notice historique sur un sceau de Jeanne de Jambes, dame du
Luguet, veuve de Jean de Polignac, seigneur de Beaumont. Le Puy,
1874. (Annales, etc., tome XXXI, 1870-1871, l'-e partie, page 265-273.)
13. Notes sur l'orfèvrerie du Puy au moyen âge et à la Renaissance.
Le Puy, 1874. (Annales, etc., tome XXXI, 2^ partie, p. 41-58.)
14. Procès-verbal de l'élection par les états du Velay de trois députés
aux États généraux d'Orléans (27 mars 1649). (Annuaire de la Haute"
Loire, 1874, p. 418-425.)
15. Procès -verbaux des élections consulaires de la ville du Puy
en 1696, 1697 et 1698. (Annuaire de la Haute-Loire, 1875, p. 451-464.)
16. Lettres de Louis XI portant donation à Charles des Astars, con-
nétable de Bordeaux et bailli de Vivarais, de la seigneurie de Pierre-
latte-en-Valentinois, confisquée sur Gabriel de Bernes, ancien maître
d'hôtel du roi (21 juin 1461). (Revue des sociétés savantes, 1875.)
17. Mémoires de Jean Burel, bourgeois du Puy. Le Puy, Marchessou,
1875, in-4", xxxvi-584 p.
18. Rôle du reinage de la confrérie de Saint-Jacques des villageois de
Vais, près le Puy-en-Velay. (Revue des sociétés savantes, 1875, I, p. 557-
560.)
19. Traité passé le 4 avril 1364 entre les états d'Auvergne et Seguin
de Badefol pour l'évacuation des montagnes d'Auvergne et du Velay.
(Revue des sociétés savantes, 1876, II, p. 163-173.)
CHRONIQUE ET MÉLANGES. 23^
20. Ancien catalogue des prieurs de la chartreuse du Glandier, au
Bas-Limousin. {Revue des sociétés savantes, 1877, p. 314-315.)
21. Inventaire du mobilier du château d'Ozon-en-Vivarais (juin-juil-
let 1361). {Revue des sociétés savantes, 1880, p. 163-168.)
22. Calendrier de l'église du Puy au moyen âge. Paris, Champion,
1882. {Annales, etc., tome XXXIII, 2" partie, p. 265-293.)
23. Cartulaire des Templiers du Puy-en-Yelay. Paris, Champion,
1882. [Annales, etc., tome XXXIII, 2« partie, p. 139-263.)
24. Chartes de coutumes seigneuriales de Chapteuil et de Léotoing
(Haute-Loire) (1253-1264). [Nouvelle revue historique du droit français.
Paris, Larose et Forcel, 1882, p. 76-88.)
25. Nécrologie. Pierre-Marie- Henry Vinay, ancien député de la Haute-
Loire. Le Puy, Freydier, 1882, in-8°.
26. Baux à ferme de la monnaie du Puy, par les évêques du Puy à
Raymond Touchebœuf, bourgeois de Montpellier (2 décembre 1269), et
à Guillaume de la Ferté, bourgeois de Saint-Pourçain (11 août 1318).
Paris, Rollin et Feuardent, 1882. [Mélanges de nuynismatique, tome III,
p. 440-452.)
27. Association monétaire entre Yves, prieur de Souvigny, et Agnès,
dame de Bourbon (16 janvier 1272). {Revue numismatique, 1884, p. 446-
451.)
28. Ordonnances de Louis XI sanctionnant des articles arrêtés entre
les consuls et les habitants du Puy pour l'administration de cette ville
(novembre 1469). (Extrait de la Nouvelle revue historique du droit fran-
çais et étranger. Paris, Larose et Forcel, 1884, p. 87-99.)
29. Trois documents historiques relatifs à la Haute-Loire : Cahier du
tiers état (1789); Démarcation et division du département (1790); Déno-
minations révolutionnaires (1793). Le Puy, Marchessou, 1884. (Extrait
de VAnnuaire de la Haute-Loire, p. 431-459.)
30. Les méreaux de la collégiale de Langeac (Haute-Loire) (août 1375).
[Revue numismatique, 1885, p. 179-182.)
31. Mémoires d'Antoine Jacmon, bourgeois du Puy. Le Puy, Mar-
chessou, 1885, in-4°, xiv-xii-308 p.
32. Spicilegium Brivatense, recueil de documents historiques relatifs
au Brivadois et à l'Auvergne. Paris, Imprimerie nationale, 1886, in-4',
xvn-751 pages.
33. Cartulaire des hospitaliers (ordre de Saint-Jean de Jérusalem) du
Velay. Paris, Picard, 1888, grand in-8°, lxviii-278 p.
34. Inventaire du mobilier de la maison forte de Bonneville dressé
après le décès de Gonet de Chapteuil, seigneur de Bonneville, 16 no-
vembre, 11 et 16 décembre 1454. Lille, Desclée, de Brouwer et C'e, 1889.
35. Le Velay en 1771. Remarques sur le pays du Velay par M. de
Fages, commissaire principal à l'assiette du Puy, tenue le 17 avril 1771.
Le Puy, Marchessou, 1890, in-12.
232
CHRONIQUE ET MELANGES.
36. Catalogue des manuscrits de la bibliothèque du Puy. (Extrait du
Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France.)
Paris, Pion, 1890, grand in-8°, 20 pages.
37. Velay et Auvergne. Sous ce titre VAlmanach de la Haute-Loire
pour 1893 publie six pièces historiques recueillies par Augustin Chas-
saing, savoir : Requête de M. de Saint- Vidal aux états du Velay du
23 janvier 1563. — Requête de l'abbé du grand clocher de la cathédrale
du Puy aux états du Velay de 1570. — Prix fait du pont en bois de la
Voûte-sur- Loire, 7 février 1693. — Prix fait de la maçonnerie du pont
de la Voùte-sur-Loire, du 20 février 1693. — Prix fait de la reconstruc-
tion de l'abbaye des Ghazes, du 30 septembre 1666. — Prix fait donné
à Gabriel Grouzet, sculpteur au Puy, d'un tabernacle pour le maître-
autel de Saint- Victor-Malescours, du 1" mai 1669.
INSTRUCTIONS DONNEES A UN COPISTE DU X V^ SIECLE.
MM. S. Berger et P. Durrieu ont signalé récemment, dans un très
curieux mémoire', l'intérêt que présentaient les notes mises en marge
de certains manuscrits pour guider l'enlumineur dans son travail.
Pareille précaution a été prise quelquefois pour de simples copistes,
même lorsque le manuscrit ne devait pas être l'objet d'une ornementa-
tion luxueuse. Ainsi, on trouve une note de ce genre dans le manus-
crit 572 des Nouvelles acquisitions latines ^ de la Bibliothèque natio-
nale acheté récemment à la vente Le Cavelier^. Cette note nous a paru
assez intéressante pour mériter d'être reproduite ici :
« Explicit tabula brevis hujus operis ; sequitur ordo scribendi hoc opus
sccundum artem. — Ut autem clarius innotescat in hoc opère ordo
intelligendi, talis in eo scribendi servetur modus, videlicet quod majo-
ribus litteris rubeis vel azureis, que sunt in ipsorum sermonum exordio,
proporcionaliter detur spacium sex linearum ; articulorum vero iniciis
quatuor liniarum spacium sufficiens est; capitulorum vero principiis
due Unie sufficere possunt. Ex tali quidem scribendi ordine atque modo,
distinctio sermonum ab articulis et articulorum a capitulis legentibus
clarius apparebit, quemadmodum, in sequenti opère, exemple et expe-
ricntia patcre potest. »
G. G.
1. Les notes pour Venlumineur dans les mss. du moyen âge. Paris, 1893,
in-8°. Extrait du t. LUI des Mémoires de la Société des Antiquaires de France.
2. Fol. 1 V".
3. Première partie, 26 février-9 mars 1894, n° 67. « Tractatus de cbristiana
rcligione edilus per S. Bernardinum de Senis. »
CHRONIQUE ET MÉLANGES. 233
UNE PRÉTENDUE BIBLE LYONNAISE DE L'ANNÉE 1500.
M. Gopinger, sous le n» 122 de sa Bibliographie des Bibles latines du
xv® siècle, intitulée : Incunabula biblica, enregistre, dans les termes
suivants, une édition lyonnaise de la Bible, à laquelle il assigne la date
de 1500 :
« Biblia latina, cum summariorum apparatu pleno quadruplicique
répertorie insignita. Lugduni, in officina Jacobi Saconi. Quarto. »
Le savant bibliographe anglais n'avait point rencontré d'exemplaire
de cette bible ; il l'a citée sur la foi d'auteurs qui n'en ont jamais donné
une description détaillée et qui l'indiquent les uns comme un volume
in-quarto, les autres comme un volume in-octavo.
Un exemplaire de cette bible a récemment figuré sous le n» 3824
dans le Catalogue de la quatrième partie de la bibliothèque de M. Ri-
cardo Heredia, vendue à Paris, du 12 avril au 11 mai 1894. Il était ainsi
annoncé : « Biblia cum summariorum, etc. Lugduni, in officina Jacobi
Saconi, 1500; fort volume in-8o. »
Vérification faite, cette bible, aujourd'hui classée à la Bibliothèque
nationale sous la cote A. 17960, appartient à l'année 1515 et non point
à l'année 1500. On y lit, à la fin de l'Apocalypse : « Explicit Biblia...;
Lugduni, in officina Jacobi Saconi, anno Domini decimo quinto supra
millesimum, duodecimo kalendas octobris. » Il est évident que le com-
positeur a omis le mot quingentesimo après le mot Domini. L'omission
serait évidente lors même que nous n'aurions pas une autre bible impri-
mée par le même Jacques Sacon en 1511, avec une souscription por-
tant : « Impressa per magistrum Jacobum Sachon, anno Domini quin-
gentesimo undecimo supra millesimum, die xni januarii. » (Bibl. nat.,
A. 5650.)
Il est assez remarquable que le mot quingentesimo ait été omis dans
la souscription d'une autre bible lyonnaise de l'année 1514 : « ... Lug-
duni, in officina Jacobi Mareschal, anno Domini decimo quarto supra
millesimum, duodecimo kalendas aprilis. » (Bibl. nat., A. 5652.)
L'omission du mot quingentesimo a trompé les bibliographes et leur
a fait attribuer à l'année 1500 une bible dont la date véritable est le
20 septembre 1515. La bible lyonnaise de 1500 semble donc être un
livre imaginaire, comme on avait pu le conjecturer dans le Journal des
Savants (1893, p. 213), même avant d'avoir constaté à la vente de la
bibliothèque de M. Heredia que la bible annoncée comme publiée à
Lyon en 1500 portait expressément la date du 20 septembre 1515.
234
CHBONIQUE ET MELANGES.
LE CHANSONNIER ALLEMAND DE LA BIBLIOTHÈQUE
D'IÉNA.
Parmi les collections de poésies des Minnesânger, il en est peu d'aussi
célèbres que celle que nous a conservée le fameux manuscrit de la
bibliothèque d'Heideiberg. Ce manuscrit est surtout remarquable par
les figures qui accompagnent le texte. La bibliothèque universitaire
d'Iéna possède actuellement un manuscrit non moins intéressant, jadis
propriété de la bibliothèque électorale de Saxe de Wittenberg. Ce
manuscrit se distingue parce que les poésies sont accompagnées de
notations musicales ajoutées par une main contemporaine. Il offre donc
une importance capitale pour la connaissance de la musique laïque du
moyen âge. M. K.-K. MûUer, bibliothécaire d'Iéna, entreprend aujour-
d'hui la publication de ce manuscrit en une reproduction photogra-
phique, accompagnée d'une transcription et de renseignements histo-
riques. Nous venons un peu tard pour annoncer la souscription ouverte
seulement jusqu'à la Pentecôte. Quatre éditions différentes en seront
données : la première se composera de 266 feuilles anopistographes ; la
deuxième de 133 feuilles imprimées des deux côtés; la souscription pour
ces deux éditions est de 150 marks. La troisième édition (180 marks),
imprimée des deux côtés, aura une reliure ancienne en cuir avec fer-
moirs gothiques; la quatrième (200 marks), une reliure ancienne en
véritable peau de truie, avec fermoirs gothiques. La publication est faite
par la maison Fr. Strobel à léna.
REVUE NÉO-SCOLASTIQUE.
Depuis plusieurs années déjà se manifeste chez les philosophes
catholiques un retour à la philosophie scolastique, adaptée aux idées
modernes; Léon XIII, en conviant, par son encyclique Mterni Patris,
les penseurs à l'étude des écrits de saint Thomas d'Aquin, a contribué
puissamment à créer et à développer ce mouvement. Le néo-thomisme
a trouvé déjà des organes : en Italie, le Divus Thomas, le Vessillo di
santo Tommaso, la Favilla scolastica, sans compter des revues d'un
caractère plus général, comme la Civiltà catlolica; en Allemagne, le
Jahrbuch fur PIMosophie und spéculative Théologie et, plus récemment,
le Philosophisches Jahrbuch, édité par la Gôrresgescllschaft ; dans la
France, qui a été l'un des premiers pays à se mettre à la tète du mou-
vement, l'Académie de Saint-Thomas de Coutances, les Annales de phi-
losophie chrétienne et, tout récemment, la Revue thomiste, commune à
notre pays et à la Suisse. Bien que les études scolastiques n'aient point
été jusqu'ici négligées en Belgique, elles n'y avaient aucun organe propre.
CHRONIQUE ET MÉLANGES. 235
La Société philosophique de Louvain, présidée par Mgr Mercier, a voulu
combler cette lacune, et c'est à quoi tend la Revue néoscolastique (Lou-
vain, A. Uystpruyst-Dieudonné ; Paris, Félix Alcan. Trimestriel. 10 fr.
par an pour la Belgique, 12 fr. pour l'étranger). Cette revue aidera
naturellement à la connaissance du moyen âge par des articles comme
celui où M. Forget, l'éditeur d'Avicenne, donne la traduction d'un cha-
pitre du philosophe arabe sur « l'Ame terrestre et l'âme céleste, » ou
comme l'étude de M. de Wulf sur « l'Exemplarisme et la théorie de
l'illumination spéciale dans la philosophie de Henri de Gand, » que
contient le premier numéro (janvier 1894).
REGISTRE DES LETTRES DU ROI DE CHYPRE.
Dans une des notes que le savant éditeur du Liber censuum de l'église
romaine a données sur quelques manuscrits de la reine de Suède, à la fin
du dernier numéro de la Bibliothèque de l'École des chartes (novembre-
décembre 1893, p. 786), il exprime le regret (p. 789) d'avoir vainement
recherché au Vatican le volume que le catalogue de Montfaucon inti-
tule : Registre des lettres du roi de Chypre.
J'ai été plus heureux que M. Fabre. Après l'avoir cherché longtemps,
j'ai fini par retrouver ce curieux registre parmi les manuscrits du Vati-
can provenant du baron Stosch. C'est un petit volume in-4o, en papier
oriental gommé et satiné, que nous ne pouvons plus qualifier de papier
de coton, puisqu'il est chimiquement démontré aujourd'hui que tous
les anciens papiers dits papiers de coton ont été fabriqués avec des chif-
fons, en Orient comme en Occident.
Il répond bien au n" 509 de Montfaucon et porte le n» ccxxxi (231)
du fonds Ottoboni.
Nous avons là un registre original de la Secrète royale de Nicosie,
renfermant, en cinq livres ou chapitres différents, les actes royaux
enregistrés à la Secrète pendant l'année financière 1468-1469, du mois
de mars 1468 à la fin de février 1469.
J'en ai publié la plus grande partie dans le tome III de V Histoire de
Vile de Chypre sous le règne des princes de la maison de Lusignan,
p. 189-309.
L. DE Mas-Latrie.
COMPTES DE TOURNAI DU XIII^ SIÈCLE.
Notre confrère M. Armand d'Herbomez vient de publier, dans le
Compte-rendu de la Commission royale d'histoire de Belgique (5* série,
t. III, n° 5), une note très curieuse, mais malheureusement trop courte,
236
CHRONIQDE ET MELANGES.
dans laquelle il signale l'existence aux archives de Tournai de comptes
des années 1240-1243 et 1276-1277.
Parmi les articles de dépense que cite notre confrère, on remarque
les suivants :
En 1241 : « Famulo régis qui adtulit litteras ut essent [Tornacenses]
paraturi ad arma. »
En 1242, au commencement de l'année : « Ad viam ad regem quando
iverunt redimere trecentos pedites, viii Ib. et mi s. » — Philippe Mous-
ket a mentionné « cil de Tournai, li trois cens, » qui prirent part à la
campagne de saint Louis contre le comte de la Marche.
En mai ou juin 1242 : « Garconi ballivi qui adtulit litteras quod rex
Francie habebat Touars, n solides. »
LA MORT DE JEANNE II,
REINE DE JÉRUSALEM ET DE SICILE, EN 1382.
Un très intéressant travail de notre confrère M. Noël Valois sur
r Expédition et la mort de Louis /«■■ d'Anjou en Italie^ vient d'attirer de
nouveau l'attention sur la triste fin de Jeanne U, reine de Naples. Les
données des chroniques sur la date de cet événement oscillent entre le
12 mai et le 12 juillet 1382. M. Valois lui-même n'a pas osé préciser;
il note seulement ce fait qu'un service commandé par Charles de
Durazzo pour le repos de l'âme de la reine fut célébré le 31 juillet dans
l'église de Santa Chiara.
Le document inédit que nous publions ici, tout en soulevant plusieurs
problèmes, semblerait fixer la date exacte de la mort de l'infortunée
princesse au 27 juillet 1382 : date qui s'accorde fort bien avec la célé-
bration d'un service quatre jours plus tard. C'est une lettre de la sei-
gneurie de Florence à Pietro Gambacorti, capitaine général de Pise et
ami des Florentins. Il n'y a pas lieu de douter de son authenticité :
elle est copiée dans un recueil italien de la fin du xiv siècle ou du
commencement du xv° siècle^, au milieu d'une foule d'autres lettres
émanées de la chancellerie florentine et, celles-ci, d'une authenticité
prouvée. En voici le texte :
« Idem [Florentini] ad Petrum de Gambacurtis.
« Magnifico domine, amice carissime. Ex instinctu carnis et sanguinis
quo illustri domine Johanne, Jérusalem et Gicilie regine, nos natura
conjunxit, non sine mentis amaricatione referimus, quod ipsa, divino
1. Revue des Questions historiques, t. LV, année 1894, p. 84-153, et spécia-
lement, pour le fait qui nous occupe, p. 119 et 120.
2. Bibl. nat., nouv. acq. iat. 1151, fol. 9.
CHRONIQUE ET ME'lANGES. 237
beneplacito, quodam gravi morbo depressa, infirmitatis sue lectum
pluribus diebus incoluit, ac, ex divine inspiratione gratie mentalibus
oculis ad lucem veritatis appertis, ad cor suum reversa cognoscensque
se falsis sismaticorum suggestionibus fuisse delusam, assumpsit peni-
tudinis spiritum, verumque pastorem ecclesie dominum nostrum Urba-
num papam VI ore et corde in confessione et contrictione professa
extitit. Et receptis per eam sacrosanctis ecclesiasticis sacramentis, die
XXVII julii nuper elapsi, sicut domino placuit, ab hac vita decessit. Et
quanquam ipsa dicto erroris devio fuisset obducta, speramus tamen
quod, cum lapsum suum ex aliorum sismatibus cognovit in ultimis
ipsaque in aliis suis catolice et exemplariter vixit, ad eternam gloriam
Christi domini miseratione migravit. Gumque, ex amoris zelo et devo-
tionis afîectu quem semper gesistis et geritis ad regiam domum, vos
presuponamus de ipsius obitu exinde dolere, nos, vobiscum perinde
condolentes, vobis talia significantes providimus, ut de ipsius ab hoc
seculo laudabilis exitus certes vos exinde ad consolationis spiritum
faciamus. »
On s'étonnera, en premier lieu, qu'il ne soit point question ici de
mort violente. Car, si l'on hésite sur le genre de supplice infligé à
Jeanne II, jamais on n'a mis en doute qu'elle n'ait été la victime de
Charles de Durazzo. Voici, d'autre part, une bien singulière nouvelle :
la reine de Naples aurait, avant d'expirer, abjuré l'obédience de Clé-
ment VII et reconnu la légitimité d'Urbain VI. Elle ne serait donc pas
morte impénitente le 22 mai, comme le rapporte Raynaldi'.
Une abjuration in extremis est dans les choses vraisemblables. Entou-
rée certainement de prêtres urbanistes, Jeanne put craindre de mourir
privée des derniers sacrements si elle persistait à renier Urbain VI.
On peut s'étonner, il est vrai, si l'abjuration eut vraiment lieu, que les
urbanistes n'aient pas exploité cette nouvelle favorable à leur cause.
Mais toute cette fin est enveloppée de mystères, et les documents
nous manquent pour une critique approfondie des problèmes que sou-
lève la lettre de Florence à Gambacorti. Nous la donnons telle qu'elle
est, n'ayant aucune raison d'en suspecter l'authenticité. Rappelons, en
terminant, que Florence avait partout, au xiv^ siècle, des agents bien
informés.
E. Jarry.
POÈME NÉERLANDAIS SUR LA BATAILLE DE GUINEGATE
OU DE TÉROUANNE.
On vient de retrouver à la bibliothèque de l'Université de Gœttingue,
sur un feuillet de garde d'un Lactance (imprimé à Bâle en 1521), un
1. Annales Ecclesiastici [Baronius], année 1382, g 1.
238
CHRONIQUE ET MELANGES.
fragment de quatre-vingt-huit vers néerlandais. Il est intitulé : Van
den Pransoysen die gefangen j| vnd doit sint vmbtrent Terewain. Il s'agit
de la journée des Éperons, ou bataille de Guinegate (16 août 1513).
M. Otto Heinemann a édité ce texte et l'a fait suivre d'une traduction
allemande et d'une identification des seigneurs français qui y sont men-
tionnés, dans la Sammlung bibliotliekswissenschaftlicher Arbeiten\ diri-
gée par M. Karl Dziatzko, professeur de bibliothéconomie à l'Univer-
sité de Gœttingue, fascicule 6, p. 74-85.
F. L.
SERVICE DES PESTIFERES A SAINT-OMER EN 1625.
M. Pagart d'Hermansart a pensé qu'il était intéressant de rechercher
les mesures prises autrefois en cas de peste. Les archives communales
lui ont fourni quelques renseignements précis sur l'Organisation du
service des pestiférés à Saint-Omer en 1625 (Saint-Omer, impr. H. d'Ho-
mont^ 1893, in-8° de 22 p. Extrait du Bulleti?i historique de la Société
des antiquaires de la Morinie). Il a pu nous faire connaître ainsi les
mesures arrêtées pour le transport des corps morts, dont on chargeait
une personne spéciale; les précautions prises pour empêcher la conta-
gion du mal; l'organisation du service médical et chirurgical ; les saints
invoqués dans le nord de la France contre le fléau (saint Omer, saint
Bertin, saint Adrien, Notre-Dame des Miracles).
L'ARTILLERIE DE GRAY EN 1638.
Grâce à un inventaire dressé en 1638 par l'auditeur des comptes
Daniel Privé et conservé aux archives du Doubs, notre confrère M. Jules
Gauthier a pu reconstituer l'Artillerie de la place de Gray pendant les
guerres du XVlh siècle (Vesoul, impr. A. Suchaux, in-8° de 20 p.). Les
descriptions de Daniel Privé sont si précises et si complètes que
M. J. Gauthier, qui a servi jadis dans l'artillerie, est parvenu à rendre
par le dessin quatre des soixante-quatorze pièces qui servaient à la
défense de la forte place de Gray au milieu du xvn^ siècle.
LA TROUVAILLE DE VALLEYRES.
Une découverte de pièces anciennes, la première de ce genre dans le
district d'Orbe (canton de Vaud en Suisse), a été faite le 18 mars 1893
en pratiquant un minage dans une vigne au lieu dit « sur le Moulin, »
1. Leipziji, Spirgatis, in-8«
CHRONIQUE ET MELANGES. 239
près de Valleyres. M. Maurice Barbey, qui a pu réunir cinquante-une
de ces pièces (50 de levêciié de Lausanne, dont 49 au même type, et
une de révêché de Saint-Maurice-d'Agaune en Ghablais), en donne la
description dans une petite brochure portant le titre ci-dessus (Orbe,
impr. A. BoUat, 1893, in-8° de 6 p., avec une planche).
NOMS VULGAIRES D'OISEAUX ET DE POISSONS
AU XVI« SIÈCLE.
Dans la Réserve du Département des imprimés de la Bibliothèque
nationale, on trouve, sous la cote Tc^^ 8, un exemplaire du traité inti-
tulé : Claudii Galeni Pergameni de alimentorum facultatibus libri très
(Paris, Ghr. Wechel, 1541, in-folio), à la suite duquel est relié un com-
mentaire manuscrit, datant évidemment du milieu du xvi' siècle. Ce
commentaire mérite d'être signalé, en raison d'un assez grand nombre
de noms vulgaires d'oiseaux et de poissons qu'il renferme. En voici
quelques exemples :
Aves aquaticsB.
Ardeola, les Aigrettes, quasi Heronnettes.
Platyramphoi, les Poches ou Trubletz.
Ganzœ, Oyes petites de Hollande.
Chenalopax, des Grevantz Northmannis.
Cheneros, des Beccanes Northmannis.
Tetrao, des Canes d'Inde.
Himantopodes, des Chevaliers Northmannis.
Porphyriones, des Flamans Monpiessulanis.
Onocrotali, Cygnes d'AUemaigne.
GavisB, des Mauves et des Gourmandz Northmanis.
Aves terrestres.
Ibis, la Gente.
Numidaca affricana, la Poulie d'Inde.
Perdix, la Perdrix rouge ; altéra rustica, la grise, quod ruri in sege-
tibus vivat.
Huic genus finitimum Galinula, la Gelinote de mons. de Sainct Valier.
Galgulus, Glauge Monpessulanis.
Lagopus, la Gelinote de Savoye.
Pluvius, un Piouvier Northmannis.
Pusillx, des Petites Northmannis.
Holitor, Lugduni un Ortolan ; hune putant esse Viridarios Gallorum,
les Verdiers.
Atricapilla, la Roussete Northmanis.
Rubellia, la Rouge gorge Northmanis.
240
CHRONIQUE ET MELANGES.
Rostrata, la Bécasse, Videcoq.
Nucifrayus, Cache avellana Gratianopolittanis.
Regulus, la Rebette Northmanis.
Varia piscium nomma.
Scarus, une sorte de Socquena Monpessulanis.
Mcrula, Turdus, Fuca, Perça, Julia (?), Saxahiles pisces, Pes rochartz
Monpessulanis, Pavon, Rossigneol, Perrocquet, Merle.
Lupus, Loup Monpessulanis ; Dars Northmannis.
Sperlencus, de l'Espellenc Northmannis.
Squilla, de l'Esquille Northmannis.
Coracinus, Pez re Monpessulanis; de la Maigre, Burdegals ; Graculus
Lalinis.
Duri [pisces].
Passer, la Plie Northmannis; la Plane Monpessulanis; le Carrelet,
Lutetix.
Acus, les Esguilles Monpessulanis; Orphis Northmannis.
Ohartilaginei.
Rana, un Martin pescheret Monpessulanis.
li
5!
fei
!1!
59
■%i
\w
594!
NOUVELLES ACQUISITIONS
DU
DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS
DE
LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
PENDANT LES ANNÉES 1892-1893.
(Suite et fin.)
Très grand format.
5934. « Catalogue des livres imprimés et manuscrits de la biblio-
thèque publique de la ville d'Alençon. »
xix^ s, Pap. -i 09 feuillets.
5935-5939. « Bibliothèque de Nantes. I, Belles -Lettres; II,
Sciences et Arts; III, Histoire; IV, Théologie; Y, Jurisprudence. »
xix^ s. Pap. ^00, -103, 88, 99 et 39 feuillets.
5940. « Catalogue de la bibliothèque de la ville de SaHns (Jura),
4849. ))
xix« s. Pap. 20 feuillets.
5941. Aveu et dénombrement du sieur de Vielz-Maisons au sieur
de Louviers pour Vielz-Champaigne. (4625.) — Incomplet du com-
mencement et de la fin.
xvii« s. Parch. 8 feuillets. (Don de M. E. Petit, de Vausse.)
5942. Recueil de chartes et pièces originales (4263-4695), parmi
lesquelles on remarque une charte de Jean, sire de Joinville (4 6 août
4263); —Quatre mandements de Charles VI (4385 et 4442)-, —
« Lettre d'état » du duc Antoine de Lorraine, confirmant les octrois
4894 46
242 NOUVELLES ACQUISITIONS
faits par les ducs ses prédécesseurs (Nancy, -I" février -^5^3); —
Lettres d'anoblissement du même duc en faveur de Louis de Lescut
(^3'I7)•, — Quatre lettres concernant différents offices du duché de
Vendùmois et du château de Blois (4 529-'l695).
xiii''-xvii^ s. Parch. U feuillets.
Moyen format.
6360-6363. « Mémoires de M'' le prince de Talleyrand. » —
Copie de M. Ad. de Bacourt, déposée le 'H avril ^892 à la Biblio-
thèque nationale par les exécuteurs testamentaires du prince, MM. le
duc de Broglie et Châtelain.
xixe s. Pap. 250, 238, 250 et 257 feuillets.
6364. Recueil de pièces relatives à la Bibliothèque nationale
(xyii^-xii*^ siècles).
Quatre contrats de vente originaux par Nicolas et Louis Colbert à
Ph.-J. Mazarini-Mancini, duc de Nivernois, de terrains occupés
aujourd'hui par la Bibliothèque nationale (-1688 et ^702) (fol. i). —
Estimation des manuscrits de Colbert (fol. 40). — Arrêt du Conseil
d'État relatif aux estampes du Cabinet du Roi détournées par l'abbé
de Chancey (43 octobre 4736) (fol. 42). — Lettre de Turlot à Real,
directeur général de la police, pour réclamer la réintégration à la
Bibhothèque nationale des Mémoires du cardinal de Retz (9 février
4803) (fol. 45).
xvii<=-xix^ s. Pap. 46 feuillets.
6365. Recueil de pièces concernant l'Artois, la Bretagne et la Brie
(4344-4542).
« Compotus Johannis le Vaasseur, baillivi de Bonnieres « (4342-
434 3) (fol. 4). — Rule des hommes liges ou demi-liges de Sens,
Beuvry, Wiulennes (vers 4324) (fol. 3). — Compte de « Jakemon
Cornillc » pour travaux faits à Hesdin (4324-4 322) (fol. 5). —
« Mymc et declaracion des heritaiges, fiez, rentes... que Pierre de
Villcl)lanche,... curateur... de demoiselle Katherine du Chastelier,
tient des compte et contesse de Laval,... en la parouesse d'Evrac... »
(fol. 45). — a Rolles des deffaulx, amendes... en la prevosté de la
Grandie en Brie » (4540-4 544) (fol. 22).
xiv«-xvi« s. Parch. 27 feuillets.
6366. Cartulaire du comté de Réthel.
Voy. la Notice sur le cartulaire du comté de lîéthel, publiée par
DU DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 243
M. L. Delisle dans V Annuaire-Bulletin de la Société de Vhisioire de
France, -1867, 2« partie, p. ■l-'feo.
xiv«-xviii'' s. Parch. ^86 feuillets.
6367. Valère Maxime, traduction de Simon de Hesdin; fragments
des livres I-III.
xve s. Pap. 30 feuillets.
6368. « Les Merancolies Jehan Du Pin sur les condicions de cest
monde.,., lequel livre il mist nom Mandevie, qui vault aultant à
dire, comme saige de bonne vie. » — Fol. 234 : « Blason de armes
à la mode de Bretaigne. »
xv« s. Pap. 239 feuillets.
6369. « Catalogue des livres qui composent la bibliothèque de la
ville d'Agen. — -1818. »
xix^ s. Pap. .50 et \yA pages.
6370. Catalogue des livres de la bibliothèque d'Ajaccio. — iSIT.
xix^ s. Pap. 292 pages.
6371. « Catalogue des livres de la bibliothèque centrale d'Albi. «
xix« s. Pap. XX et 317 pages.
6372. « Inventaire des livres déposés dans une des salles de
l'hôtel de ville, à Arles. — Septembre 1816. »
xix<= s. Pap. 13 feuillets.
6373. « Dépôt littéraire d'Arras. Catalogue des livres de la biblio-
thèque d'Abraham, condamné, 1806 » (fol. A). — « Catalogue des
livres de la bibliothèque de Bourel de Vitry, émigré, 1806 » (fol. C).
— « Catalogue des livres de la bibliothèque de M. de Conzié, évêque
d'Arras, émigré, 1806 » (fol. G). — « Catalogue d^une partie des
livres de la bibliothèque du séminaire d'Arras, trouvés chez M. Le
Garde, chanoine d'Arras, 1807 » (fol. A). — « Catalogue des manus-
crits sur vélin, sur parchemin et sur papier du dépôt littéraire de la
ville d'Arras, 1806 » (fol. E).
Bibliothèque d'Arras. Catalogue, par ordre numérique, des manus-
crits sur vélin, sur parchemin et sur papier de la ville d'Arras,
1806 (fol. A). — Catalogue, par ordre alphabétique, des ouvrages du
xv« siècle qui n'ont point été repris dans le catalogue des livres de
la bibliothèque d'Arras, 1806 (p. 67).
xix« s. Pap. 40, 24 et 72 pages.
6374. « Catalogue, par ordre alphabétique, des livres de la biblio-
thèque des ci-devant religieux de Saint- Vaast d'Arras. »
XIX' s. Pap. 387, 431 et 282 pages.
244 NOUVELLES ACQUISITIONS
6375. « Catalogue des livres composant la bibliothèque de Baume.
— ^1806. »
xix'^ s. Pap. 23 feuillets.
6376-6377. « Catalogue des livres de la bibliothèque de Beaune
(Côte-d'Or). »
6376. Catalogue de la bibliothèque de Beaune, et supplément.
6377. « Bibliothèques des ci-devant religieuses Ursulines de Beaune »
(fol. 1); — des Gordeliers (fol. 86); — des Dominicains (fol. 160); —
des rehgieuses de Sainte-Marie (fol. 179); — des Capucins (fol. 188);
— des Chartreux (fol. 210).
xix'' s. Pap. 469 et 264 feuillets.
6378. « Département du Haut-Rhin... Catalogue des ouvrages
composant la bibliothèque de la ville de Belfort. — 4822. »
xrx" s. Pap. 38 pages.
6379. « État sommaire des livres contenus dans la bibliothèque
du (Collège de Belley. — -IS'ie. »
XIX* s. Pap. 56 feuillets.
6380. c( Catalogue des livres appartenant à la ville de Bergues et
déposés en la bibliothèque de la mairie dudit lieu. — -1817. »
xix^ s. Pap. -18 feuillets.
6381. « Catalogue de la bibliothèque du Collège de Bourmont
(Haute-Marne). »
XIX* s. Pap. 8 feuillets.
6382. « Catalogue de tous les livres composant la bibliothèque
de la ville de Brignoles. — 4 819. »
xix^ s. Pap. 6 feuillets.
6383. « Catalogue des livres de la bibliothèque du ci-devant
Collège de Brive-la-Gaillardc, département de la Corrèze. — 4807. «
xix* s. Pap. 24 feuillets.
6384. a Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de l'École
centrale de la Lys, » à Bruges, « en 4 808. »
XIX* s. Pap. 27 feuillets.
6385. « Catalogue des livres de la bibliothèque de Cahors. »
xix*^ s. Pap. 82 feuillets.
6386. « Inventaire général des livres de la bibliothèque de la
ville de Calais. — 4 849. »
xix* s. Pap. 8 feuillets.
DU DEPARTEMENT DES MANUSCRITS. 243
6387. « Catalogue des livres composant la bibliothèque de la ville
de Ghâteaudun. — -1820. »
xix« s. Pap. 26 feuillets.
6388. « Catalogue des livres de la bibliothèque de la ville de Cor-
beil, dressé en l'an VI, avec les additions et changemens survenus
jusqu'à ce jour, \2 nov. -1820. »
xix« s. Pap. J03 feuillets.
6389. « Catalogue des livres composant la bibliothèque de la
ville de Crépy (Oise). »
XIX* s. Pap. -18 feuillets.
6390. « Catalogue des livres déposés au Collège de la ville de
Dieppe. — 18-17. »
XIX' s. Pap. 33 feuillets.
6391. « Catalogue de la bibliothèque départementale des Basses-
Alpes, » à Digne.
xix" s. Pap. 2-1 feuillets.
6392. a Catalogue des livres de la bibliothèque communale et
publique de la ville de Draguignan, chef-lieu du département
du Var. »
xix*' s. Pap. XII et 428 pages.
6393. « Catalogue de la bibliothèque de la ville d'Évreux (Eure). »
XIX* s. Pap. 9 feuillets.
6394. « Catalogue de la bibliothèque de Gap. »
xixe s. Pap. 1 8 feuillets.
6395. « Catalogue de la bibliothèque de la ville de Gournay.
— \82h »
XIX* s. Pap. 8 feuillets.
6396. « Catalogue des livres qui se trouvent à la bibliothèque de
Grasse (Var). — -1819. »
xix« s. Pap, 3-1 feuillets.
6397. « Premier [et deuxième] catalogue des ouvrages et volumes
que contient le dépôt littéraire existant au chef-lieu du département
de la Creuse. — Guéret, 30 prairial an X. » — Cf. le n" 33-13.
xrx* s. Pap. 39 feuillets.
6398. « Cathalogue des livres de la bibhothèque de la ville de
Langres. — 181 2-1 8-1 3. »
xixe s. Pap. 28 feuillets.
246 NOUVELLES ACQUISITIONS
6399. « Catalogue de la bibliothèque de la ville de Laon. — 18i8. »
xix« s. Pap. 206, 'Id, 6, 69 et 20 pages.
6400. « État des livres de la bibliothèque départementale de la
Mayenne, » à Laval. — « -1820. «
xix'^ s. Pap. 34 feuillets.
6401. « Catalogue des livres formant le dépôt Uttéraire de la ville
de Lavaur, département du Tarn. — i 806-1 807, «
xix'' s. Pap. 97 pages.
6402. « Catalogue des livres de la bibliothèque de la ville de
Libourne. — ^8•^7. «
xix« s. Pap. 42 pages.
6403. « Catalogue de la bibliothèque de Mantes. »
xix*' s. Pap. 38 feuillets.
6404-6416 ter. Catalogue de la bibholhèque de Marseille. — ^ 8i 2.
Les n°' 0413 bis-êUn ter contiennent la Uste des livres reçus ou
achetés de ^sn à 1828.
xix« s. Pap. -lo volumes. ^195, 209, 207, 139, 205, ^3^, ^96, ^86,
127, 52, 6-1, -106, 48, 37 et 42 feuillets.
6417. « Catalogue des livres de la bibliothèque publique de la
ville de Meaux. »
XIX® s. Pap. 286 pages.
6418. « Catalogue des livres de la bibliothèque de la ville de
Melun, département de Seine-et-Marne, dressé par Claude Simon,
bibliothécaire. — i8i3. »
XIX® s. Pap. i 72 pages.
6419-6420. « Copie du catalogue de la bibliothèque de Mclz, »
et « Catalogue supplémentaire contenant les acquisitions faites par
la bibliothèque depuis ^804. — Certifié en iSiS. »
xix'^ s. Pap. 22^ et 203 feuillets.
6421. « Bibliothèque du Collège de la ville de Nantua. — -18^). »
XIX' s. Pap. V) feuillets.
6422. tt Catalogue de la bibliothèque de la ville de Nemours. »
xix'^ s. Pap. U feuillets.
6423. « Catalogue des livres de la bibliotlièque de la ville de
Neufchâteau (Vosges). «
xix" s. Pap. -H6 feuillets.
DU DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 247
6424. « Catalogue des livres qui se trouvent à la sous-préfecture
de Neufchâtel. » — Cf. le n° 5332.
xix» s. Pap. 5 feuillets.
6425. « Catalogue des livres composant la bibliothèque dont
l'usage a été provisoirement cédé à la ville d'Ornans. — -1 807. »
xix« s. Pap. 97 feuillets.
6426. « Catalogue des livres de la bibliothèque de la ville de
Pont-de-Vaux. — 48^6. »
xix« s. Pap. i7 feuillets.
6427. « Catalogue des livres de la bibliothèque du Collège de Saint-
Flour. — 4818. J)
xix« s. Pap. 8 feuillets.
6428. « Catalogue des livres de la bibliothèque de la commune
de Saint-Maximin (Var). — 48-19. »
XIX* s. Pap. 23 feuillets.
6429. « Catalogue des livres de la bibliothèque de la ville de
Saint-Omer. »
xix« s. Pap. 268 feuillets.
6430. « Catalogue des ouvrages qui composent la bibliothèque de
Sedan, dressé par M. Cherest. — Octobre 4846. »
xix" s. Pap. 4 59 et -19 pages.
6431. « Catalogue des livres de la bibliothèque de la ville de
Semur (Côte-d'Or). — -18-17. »
xix^ s. Pap. 4 32 pages.
6432-6437. « Bibliothèque centrale de Strasbourg. » Catalogue.
— 4 806.
Tome I, Histoire-, tome II, Littérature ; tome III, Sciences; tome IV,
Théologie, Jurisprudence, Manuscrits. — Supplément, tomes I et II.
xix« s. Pap. 326, 446, 280, 404 et 90, 660 et 345 pages.
6438. « Catalogue des livres contenus dans la bibliothèque des
ci-devant Doctrinaires, Capucins, etc., » de Tarascon. — 4846.
XIX* s. Pap. 26 feuillets.
6439. « Bibliothèque de la ville de Tarbes (Hautes-Pyrénées). »
XIX* s. Pap. 298 feuillets.
6440. « Ville de Trévoux. Bibliothèque de la mairie, au 4" fé-
vrier 4 846. »
XIX* s. Pap. 2 feuillets.
248 NOUVELLES ACQUISITIOXS
6441. te Organisation de la bibliotiièque de l'École centrale du
département de la Corrèze, à Tulle, selon l'instruction du xv floréal
an Â" Rép. » (1796). Catalogue.
xviii^ s. Pap. 32 pages.
6442. « Catalogue des livres de la bibliothèque accordée par le
gouvernement à la ville de Verdun. »
xix« s. Pap. iS-l feuillets.
6443-6444. « Catalogue des livres extraits du dépôt littéraire de
Versailles pour la bibliothèque de TÉcole centrale du département
de Seine-et-Oise. »
xix« s. Pap. ^83 feuillets et ^7^ pages.
6445. (' Cathalogue des livres composant la bibliothèque du Col-
lège des ci-devant Pères de la Doctrine chrétienne de Villefranche
d'Aveiron, fait par le s^ Fabri,... terminé le 20 août iSiS. » —
« Cathalogue des livres qui ont appartenu aux corporations religieuses
supprimées dans l'arrondissement de Villefranche d'Aveiron, » par
le même, HU (fol. ^9).
xrx-^ s. Pap. 60 feuillets.
6446. « Catalogue des livres de la bibliothèque publique de la
ville de Villeneuve-lez-Avignon (Gard). — -18^8. »
xixe s. Pap. -154 feuillets.
6447-6448. « Travaux de M. le baron de Lamardelle, commis-
saire de justice à la Martinique, sur Porganisation judiciaire et sur
la législation propres à celte colonie et à celle de la Guadeloupe, »
XIX* s. Pap. 784 et 9i5 pages.
6449. OEuvres diverses de Charles Pineau- Duclos. Mémoires
autographes sur sa vie. — Mémoires secrets sur le règne de Louis XIV.
Histoire des causes de la guerre de 1756. — Mss. autographes.
XVIII* s. Pap. 32, 66 et 69 pages.
6450. a Mémoires de messire Louis-Henry de Loménie, comte de
Briennc, cy-devant secrétaire d'Estat et maintenant prisonnier à
Saint-Lazare. » (^ 643-'! 682.) — Cf. le n» 4698.
Ms. autographe de la première partie de ces Mémoires, « contenant
les affaires de la régence d'Anne d'Austriche, mère du Roy. »
xvii« s. Pap. 359 feuillets.
6451-6454. Matériaux de l'édition par F. Barrière des Mé?noircs
précédents (Paris, 1828, 2 vol. in-8°).
xix*^ s. Pap. 361, 37!>, 202 et 217 feuillets.
on DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 249
6455. « Inventaire général des tiltres et papiers de la chartreuse
de Lugny. Second cayet. » (^ -190- 174 2.)
xviii« s. Pap. 48 feuillets. (Don de M. H. Gaidoz.)
6456. Lettres et poésies de Pierre-François Isnard, officier de dra-
gons en retraite à Strasbourg (-1 799-1 805).
xviii«-xix^ s. Pap. 80 feuillets.
6457. Recueil de pièces concernant la Normandie et le Poitou
(^ 364-^408).
-i . Don d'une rente de 300 livres par Charles V à « Thiebaut de
La Rivere, » qui lui avait apporté le premier la nouvelle de la victoire
de Gocherel (22 mai ^364 ; copie de -1372). — 2. Don par Bertran Du
Guesclin à « Perrot Gedoin, autrement Barbaste, » après la prise du
« Ghastel d'Engle d (Vienne), des biens de « Perrochon Gouanne,
autrement Darnac, demorent en Limozin, et Guillemette Normende,
demorant à Poitiers » (3-1 mai -1372). — 3. Quittance pour des tra-
vaux faits au pont et à la poterne du château de Falaise (-10 juin
-1387). — 4. Acte de vente aux enchères d'épaves venues à la côte
de Garteret et Avarreville (-1" mars -1408 [-1409]).
xiv^ et xve s. Parch. 4 pièces.
6458. Ghristine de Pisan, Épître d'Othéa à Hector, avec un pro-
logue différent de celui qu'on rencontre d'ordinaire; incomplète de
la fin. — Fol. 95. Xénophon, Dits mémorables de Socrate; incom-
plets du commencement et de la fin.
xv^ s. Pap. 106 feuillets. (Don de M. le duc de la Trémoille.)
6459. Lettres de Victor Jacquemont au capitaine de vaisseau de
Mélay, gouverneur des établissements français dans l'Inde (-1829-
1832). *
Vingt-neuf lettres autographes, publiées par P. Mérimée dans son
édition de la Correspondance de V. Jacquemont (Paris, -1867, 2 vol.
in- 8").
xixe S. Pap. \\\ feuillets. (Legs de M. Baudin.)
6460-6461. Sermons de Jean de Lingendes, évêque de Sarlat et
deMàcon (1643-1655).
XVII' s. Pap. 394 feuillets et 796 pages. (Don de M. Grellet-Bal-
guerie.)
6462. Gomptes de Jehan des Gambres pour la terre d'Avesnes-
sur-Helpe et du Sart-du-Nouvion. (Saint Jean-Baptiste-Noël, -1358.)
xiv^ s. Parch. 48 feuillets. (Provient de la « Bibliothèque de Bois-
Robin. )))
250
NOUVELLES ACQUISITIONS
6463. Comptes -rendus de plusieurs séances de l'Académie des
Inscriptions (i 703-1 706) adressés par Gros de Boze à l'abbé Bignon ;
suivis de quelques mémoires adressés à la même Académie par
M. Henrion, en nOT, « sur la livre romaine,... jusqu'à l'an UiS de
J.-C. » (fol. 67); — par Fr. Ficoroni, en 17-14, « sur les marques
d'honneur accordées aux enfans des Romains » (fol. 85) ; — par Dom
Bernard de Montfaucon, en 1726, « sur le nimbus... des dieux et des
empereurs romains » (fol. 108) ; — par M. l'abbé de Rothelin « sur
quelques anciens monuments que l'on a découverts en creusant la fon-
taine de Nismes, au mois d'août 1 738 » (fol. 1 1 5) -, — enfin de quelques
lettres (originaux et copies) de G. Cuper, Leibnitz, Eccard, l'abbé
Bignon, etc., la plupart à de Boze (fol. 118). — Épitaphes de diffé-
rents membres de la famille de Beauvau (fol. 135).
xviii» s. Pap. 164 feuillets.
6464-6497. « Histoire de la participation de la France à l'établis-
sement des États-Unis de l'iVmérique septentrionale, » par M. H.
Doniol (1774-178.5).
Copies et épreuves de4'imprimé (Paris, Impr. nationale, 1888-1892,
5 vol. in-4'>).
I (6464). Affaires étrangères, Angleterre (1774-1775). 238 feuillets.
II (6465). Aff. étrang., Angleterre (1776, janv.-mai). 307 ff.
III (6466). Aff. étrang., Angleterre (1776, juin-déc). 187 ff.
IV (6467). Aff. étrang., Angleterre (1777). 294 ff.
V (6468). Aff. étrang., Angleterre (1778-1781). 256 ff.
VI (6469). Aff. étrang., Angleterre (1782-1783). 527 ff.
VII (0470). Bibliothèques et Archives anglaises (1773-1782). 237 ff.
VIII (6471). Affaires étrangères, États-Unis (1773-1777). 134 ff.
IX (6472). Aff. étrang., États-Unis (1778). 367 ff.
X (6473). Aff. étrang., États-Unis (1779, janv.-juin). 239 ff.
XI (6474). Aff. étrang., États-Unis (1779, juill.-déc). 362 ff.
XII (647;i). Aff. étrang., États-Unis (1780, janv.-juin). 241 ff.
XIII (6476). Aff. étrang., États-Unis (1780, juill.-déc). 311 ff.
XIV (6477). Aff. étrang., États-Unis (1781, janv.-mai). 243 ff.
XV (6478). Aff. étrang., États-Unis (1781, juin-déc). 302 ff.
XVI (6479). Aff. étrang., Étals-Unis (1782). 378 fT.
XVII (6480). Aff. étrang., États-Unis (1783-1785). 341 ff.
XVIII (6481). Aff. étrang., États-Unis (Suppl., 1765-1789). 241 ff.
XIX (6482). Affaires étrangères, Espagne (1774-1775). 182 ff.
XX (6483). Aff. étrang., Espagne (1776). 307 ff.
DIT DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 251
XXI (G484). Aff. étrang., Espagne (^777, janv.-juin). 231 ff.
XXII (6485). Aff. étrang., Espagne (1777, juill.-déc). 282 ff.
XXIII (6486). Aff. étrang., Espagne (1778, janv.-juin). 254 ff.
XXIV (6487). Aff. étrang., Espagne (1778, juill.-déc). 245 ff.
XXV (6488). Aff. étrang., Espagne (1779, janv.-juill.) 349 ff.
XXVI (6489). Aff. étrang., Espagne (1779, août-déc). 231 ff.
XXVII (6490). Aff. étrang., Espagne (1780, janv.-avril). 306 ff.
XXVIII (6491). Aff. étrang., Espagne (1780, avril-déc). 401 ff.
XXIX (6492). Aff. étrang., Espagne (1781-1782). 435 ff.
XXX (6493). Affaires étrangères, Prusse, Vienne, Russie, Hollande
et Suède (1776-1782). — 125 feuillets.
XXXI (6494). Affaires étrangères. Archives et Bibliothèques natio-
nales, documents divers (1774-1795). — 166 feuillets.
XXXII (6495). Archives de la Marine (1776-1782). — 503 feuillets.
XXXIII-XXXIV (6496-6497). Archives de la Guerre, Correspon-
dance de Rochambeau (1779-1781). — 307 et 144 feuillets.
xix" s. Pap. 34 volumes. (Don de M. H. Doniol.)
6498. Recueil de lettres et billets autographes adressés au contrô-
leur général Bertin (1760-1783), par M™« Berryer (fol. 2), — le duc
et la duchesse de Choiseul (fol. 12), — la duchesse de Grammont
(fol. 67), — Joly de Fleury (fol. 80), — le marquis de La Borde
(fol. 85), — Gh.-G. Lambert (fol. 132), — Louis, dauphin, fils de
Louis XV (fol. 148), — Louise-Marie de France, fille de Louis XV
(fol. 157), —Marie-Adélaïde, fille de Louis XV (fol. 178), — Sophie-
Phihppine-Élisabeth-Justine, fille de Louis XV (fol. 1 82), — Louis XV
(fol. 187), — Machaut d'Arnouville (fol. 194), — Maupeou (fol. 203),
— Hue de Miromesnil (fol. 208), — le premier président Mole
(fol. 219), — la marquise de Pompadour (fol. 224), — Louise de
Rohan (fol. 277), — le comte de Saint-Florentin (fol. 281), — Stanis-
las Leczinski, roi de Pologne (fol. 284), — Trudaine (fol. 287), — le
comte de Vergennes (fol. 298).
xviii« s. Pap. 303 feuifiets.
6499. Recueil de chartes originales, dont quelques-unes latines,
relatives à Fhistoire de la Franche-Comté (1254-1315).
xiii^-xiv" s. Parch. 53 pièces.
6500. Lettres autographes de Gabriel Naudé àM. de Grémonville,
ambassadeur de France à Venise (1646-1647).
xvii« s. Pap. 20 feuillets.
252 NOUVELLES ACQUISITIONS
6501. « Charlrier de Thouars. Cartulaire des sires de Rays »
(^^6^^449). — Copie.
XIX* s. Pap. XXXVII et 980 pages.
6502-6503. « Papiers géographiques de d'Anville. » Notes et
extraits divers relatifs à la géographie ancienne et moderne de l'Ar-
ménie, de la Grèce, de la Turquie d'Europe et d'Asie (Syrie, Palestine
et Arabie), de l'Egypte et de l'Ethiopie (voyages de Granger et de Le
Noir du Roule; extraits de mémoires de M. de Maillet). — Mesures
itinéraires des Romains, des Chinois et des Arméniens (fol. 652) .
xviii'^ s. Pap. 672 feuillets. (Don de M. L. Hachette.)
6504. Jacques de Voragine, Légende dorée, traduction en proven-
çal; incomplète du commencement. — A la suite (fol. ^180), traités
des sept péchés mortels et des dix commandements de la loi et de
l'Église, etc.; incomplet de la fin.
XV* s. Pap. 226 feuillets.
6505. Pamphlet contre le cardinal de Fleury, sous forme de con-
seils posthumes de Louis XIV à Louis XV.
xviii* s. Pap. U feuillets.
6506. Compte-rendu des receveurs et distributeurs des vivres et
munitions de l'armée du Roi, commandée par le maréchal de Damp-
ville, au siège de Nîmes (^573-^574). — Incomplet.
XVI* s. Parch. 86 feuillets.
6507. Nécrologe de Saint-Maurice de Blandy, en Brie.
XVI* et xviie s. Parch. 91 (96) feuillets.
6508. « Extrait de l'inventaire des meubles, effets, titres, papiers
et documents de la succession de Mgr. Arman de Bourbon, marquis
de Malause, fait en -1744... »
XVIII* s. Pap. -159 feuillets.
6509. Cérémonial pour les prévôts des marchands et échevins de
Paris dans différentes fêtes, entrées, publications de traités de paix,
etc.; copies (4502-^739).
xviii* s. Pap. 38 feuillets.
6510. Recueil de pièces concernant l'administration des Pays-Bas
(^ 543-^570).
Copies de lettres de Philippe II, Emmanuel-Philibert, duc de Savoie,
Henri II; lettres de Marguerite d'Autriche, duchesse de Parme, et du
duc d'Albe, gouverneur des Pays-Bas.
XVI* s. Pap. 230 feuillets.
DD DÉPARTEMENT DES MANDSCRITS. 253
6511. « Statuts du corps des maîtres fourniers et boulangers
d'Avignon. 4526. » — 4 778.
xvi'^-xviii^ s. Parch. 44 feuillets.
6512. Journal d'un voyage à Gonstantinople et en Syrie (4730-
4735).
xviii^ s. Pap. 44 pages.
6513. Boccace, Théséide, traduction en vers français par Anne de
Graville; incomplet de la fin.
xvr« s. Pap. 48 feuillets.
6514. Moralité, en vers ; incomplète du commencement et de la fin.
xv^ s. Pap. 37 feuillets.
6515. « Eclaircissement pour les reflexions en forme de disserta-
tion, imprimées en 4763, à la tête des Deux livres de saint Augus-
tin,... pour servir de réplique à la Réponse qu'y a faite en 4765...
Tauteur d'un écrit de 4 5 pages in-4°, intitulé : Dissertation où l'on
prouve que saint Paul, dans le 7* chapitre de la P^ aux Corinthiens.,
n'enseigne pas que le mariage est rompu lorsque Vune des parties
embrasse la religion chrétienne. » — A la fin (p. 69), lettre de l'au-
teur anonyme à « Tabbé Dinouart, chanoine... de Saint-Benoît à
Paris )) (4774).
xviii^ s. Pap. 72 pages.
6516. Journal de l'abbé Jourdain, secrétaire de la Bibliothèque
du roi (474 8-4736).
xviii^ s. Pap. 60 feuillets.
6517. Fragments de l'histoire des comtes de Chalon-sur-Saône,
par le P. Louis-Jacob de Saint- Charles.
xvip s. Pap. 70 feuillets. (Don du R. P. C. Sommervogel.)
6518. Lettres de J.-P.-Abel Rémusat à François Jeandet (4806-
4 828) . — On a relié en tête deux notices nécrologiques imprimées sur
leD'F. Jeandet (4 788-4860).
XIX' s. Pap. 4 04 feuillets. (Don de M. Abel Jeandet.)
6519. « Recherches sur les langues tartares, » par J.-P.-Abel
Rémusat. (Autographe.)
XIX* s. Pap. 4 8 feuillets.
6520. Inventaire des titres et état des biens du collège de Bayeux,
ou de AP Gervais Chrétien, en l'Université de Paris (4 708).
xviii" s. Pap. 230 feuillets. (Don de M. le vicomte de Grouchy.)
254 NOUVELLES ACQUISITIONS
6521. « Catalogue des ouvrages composant la bibliothèque de
M, Lamblardie. — ^836. »
xix'^ s. Pap. 25 feuillets. (Provient de la collection Jullien.)
6522. Généalogie des seigneurs de Montmorin ; avec blasons des-
sinés.
xviii^ s. Pap. 38 feuillets.
6523. Généalogie de la maison de Parfaict.
xvii*-xvrii^ s. Pap. -i 9 feuillets.
6524. Recueil historique et littéraire.
a La Mythologie, en vers et en prose. » « Dist la Fable que les Iroix
Déesses... » (fol. 2)-, — « La Pais de Gant, » ^453 (fol. 53); — « Du
Seigneur et de ses proprietez. Aussi comme le bœuf... » (fol. 64) ; —
« La Vision de Tondal. L'an de grâce UA9... » (fol. 66); — Ordon-
nance du roi Jean, 28 déc. 4355 (fol. 94) ; — Mandement du duc de
Normandie, depuis Charles V, s. d. (fol. U2); — « Advis et prop-
potz pour l'appaisement de ce royaume » de France (fol. 426); —
(c Traitié de Mgr. le Doffin aveuc le roy » Charles VII, en -1440
(fol. -1 28) ; — « Le Pourparlé de pais entre lez royaulmez de France
et d'Engleterre en la ville dWrras [Tours], » en •1444 (fol. -134) ; —
Documents relatifs au traité d'Arras en J435 (fol. 144); — Docu-
ments relatifs aux conférences de Gravelines, en 4439 (fol. 448); —
« Le Roman du Dict du Clievalier. » « Pour venir à moralité... y>
(fol. 4 53); — « Les Dix commandemens d'Amours. Dix commande-
mens fait Amours... » (fol. 464) ; — « La Pais du roy [Charles VII]
et de Mgr. de Bourguongne, faitte en la ville d'Arras, l'an [44]35 »
(fol. 465); — « L'Ennortement des gens d'armes à la prinse de
Luxembourg [4 443]. Or avant, avant, compaingnons... » (fol. 477).
xv'' s. Pap. 490 feuillets. (Provient de Du Gange.)
6525. Recueil de lettres originales de rois, princes et princesses
des XV" et xvi^ siècles.
4. Renouvellement d'un traité entre les ducs d'Orléans et de Bre-
tagne par Valentinc de Milan, duchesse d'Orléans, avec confirmation
de Charles d'Orléans (47 mai 4408). — 2. Jeanne de France, femme
de Jean V, duc de Bretagne (9 sept. 4420). — 3. Jean, bâtard d'Or-
léans, comte de Dunois (26 août 4455). — 4. Lettre de Charles VII
à Arthur, duc de Bretagne (2 juin [4456]). — 5. Traité d'alliance
de Jean, duc de Calabre et de Lorraine, avec François II, duc de Bre-
tagne (34 déc. 4 464). — 6. Lettre de Louis XI à François II, duc de
Bretagne (6 avril [4469]). — 7. Louis de Luxembourg, comte de
DD DEPARTEMENT DES MANDSCRITS. 255
Sainl-Pol; promesse d'observer le traité dePéronne (9 mai -1469). —
8. Lettre de Marie, duciiesse de Bourgogne, à François II, duc de
Bretagne (^3 févr. U80 [1481]). — 9. Lettre de Giiarles VIII à Fran-
çois II, duc de Bretagne (24 nov. [1483]). — -10. Manifeste de l'em-
pereur Maximilien à François II, duc de Bretagne, contre le gouver-
nement d'Anne de Beaujeu (43 juillet 4486). — M. Lettre d'Anne de
Beaujeu à Marguerite d'Autriche, duchesse de Savoie (8 déc. [4502]).
— 42. Lettre de Jacques de Willinger à Marguerite d'Autriche
(26 mars 4 509 [4 54 0]). — Cf. Bibliothèque de l'École des chartes,
4893, p. 443-447.
xv^-xvi® s. Parch. et pap. 42 pièces.
6526. « Souvenirs, remarques et objets divers, 4828^ » par le
conventionnel Marc-Antoine Baudot. (Ms. autographe.)
xix^ s. Pap. 238 feuillets. (Don de M""" veuve Edgard Quinet.)
6527. « L'Instruction d'ung josne prince pour se bien gouverner
envers Dieu et le monde. — Prologue. Pour acquérir honeur et bonne
renommée... »
xv*" s. Pap. 22 feuillets.
6528. Dépositions de témoins accusant d'hérésie, devant le Par-
lement de Paris, Guillaume Briçonnet, évêque de Meaux (24 juillet-
4" septembre 4525).
xvi^ s. Pap. 268 feuillets. (Ex-libris gravé de « Charles de Baschi,
marquis d'Aubaïs, » et de Ph.-L. de Joubert.)
OEUVRES DE VICTOR HUGO.
1. Les Orientales, suivies de lettres d'Ernest Pouinet, ayant servi
à l'annotation de Nourmahal la Rousse (fol. 82). — 404 feuillets.
2. Les Chants du Crépuscule. — 435 feuillets.
3. Les Voix intérieures. — 445 feuillets.
4. Les Châtiments. — 302 feuillets.
5. Les Contemplations. I, Autrefois (fol. 6); II, Aujourd'hui
(fol. 237). — 507 feuillets.
6. La Légende des siècles. — 545 feuillets.
Qhis. Le Retour de V empereur (partie de la Légende des siècles).
— 26 feuillets.
7. Chansons des rues et des bois. — 263 feuillets.
256 NOUVELLES ACQUISITIONS
8. L'Année terrible. — 372 feuillets.
9. VArt d'être grand-père, —La Forêt (fol. 255). — 256 feuillets.
10. La Pitié suprême. — 68 feuillets.
11. Religions et religion. — HS feuillets.
12. VAne. — i25 feuillets.
13. William Shakespeare. — 394 feuillets.
14. Cromwell. — 224 feuillets.
15. Marion de Lorme. — 88 feuillets.
16. Le Roi s'amuse. — 88 feuillets.
17. Lucrèce Borgia. — 94 feuillets.
18. Angelo. — -107 feuillets.
19. Ruy-Blas. — 78 feuillets.
20. Les Burgraves. — 68 feuillets.
21. Bug-Jargal. — -104 feuillets.
22. Les Derniers jours d'un condamné. — 60 feuillets,
23. Claude Gueux. — 38 feuillets.
24. Notre-Dame-de-Paris. — 398 feuillets.
25-26. Les Misérables.
Tome l:\. Faniine (fol. 4) ; — 2. Cosette (fol. 370) ; — 3. Marins
(fol. 667) ; — Variantes de Cosette (fol. 885). — 945 feuillets.
Tome II : 4. V Idylle rue Plumet et V Épopée rue Saint-Denis
(fol. 2) ; — 5. Jean Valjean (fol. 329). — 828 feuillets.
27. Les Travailleurs de la mer. — 472 feuillets.
28. L'Homme gui rit. — Portrait d'Eugène Devéria par lui-même
(fol. ^85). — 601 feuillets.
29. Quatre-vingt-treize. — 4^6 feuillets.
30. Introduction à la traduction de Shakespeare, par François-
Victor Hugo. — -15 feuillets.
31. Napoléon le Petit. — 402 feuillets.
32. Mes Fils. — 24 feuillets.
33. Le Théâtre en liberté : Prologue (fol. \)\ — I. La Grand-
raere (fol. 7); — IL L'Épée, ou Slagistri (fol. 4 31); — III. Mangeront-
ils? (fol. 424); — IV. Sur la lisière d'un bois (fol. 242); — Être
aimé (fol. 229) ; — La Forêt mouillée (fol. 234). — 253 feuillets.
34. La Fin de Satan. — 282 feuillets.
DU DÉPARTEMENT DES MANUSCRITS. 257
COLLECTION DE BOURGOGNE.
(Suite^.)
112. « Délibérations des Estais généraulx de la Franche-Comté. »
(U84-i606.)
xvii« s. Pap. 353 feuillets.
113. « Notes sur la Coutume du comté de Bourgogne, par Jobelot,
premier président au parlement de Besançon. »
XVIII'' s. Pap. 84-^ pages.
114. « Délibérations et règlements intérieurs du palais de Besan-
çon, par ordre alphabétique, » par « Poupon, avocat au Parlement. »
XVIII* s. Pap. 206 feuillets.
115. « Recueil des arrêts de M. Terrier, conseiller au parlement
de Dole, es années -1639, -1640, 'I64'l et suivantes. »
xvni« s. Pap. 203 feuillets.
116. « Bibliothèque de la Bourgogne séquanoise, par dom Basile
Payen, bénédictin. »
xvine s. Pap. 322 et -16 pages.
117. Souverains de Bourgogne et de Franche-Comté; recueil de
pièces originales de 1403 à -1664.
xve-xvii® s. Parch. 45 feuillets.
118. Remontrances du parlement de Besançon et mémoire sur les
impositions de Franche-Comté (1782-1783).
xviii* s. Pap. 99 feuillets.
119. Abbayes et prieurés de Franche - Comté ; recueil de pièces
originales concernant les abbayes et prieurés d'Acey (fol. 2), — Bel-
levaux (fol. 6), — Bonnevaux (fol. 8), — Cherlieu (fol. 40), — Migette
(fol. 126), — Ounans (fol. 225).
xvi^-xvrii® s. Parch. et pap. 303 feuillets.
1. On a placé à la suite de la Collection de Bourgogne, sous les n"' 112-129,
une série de dix-huit volumes, ofl'erts par M. Bernard Prosl, sous-chef du
bureau des Archives au ministère de l'Instruction publique. — Nous rappelle-
rons qu'un inventaire sommaire de la Collection de Bourgogne (n"' 1-111) a été
publié par M. L. DelisJe dans la Bibliothèque de l^ École des chartes, t. XXXII
(1871), p. 238-241, et tirage à part, p. 2-5.
4894 47
258 NOUVELLES ACQUISITIONS DES MANUSCRITS.
120-124. Localités de Franche-Comté; recueil de pièces originales.
I (^20). Baignes-Dole. — 67 feuillets.
II {V2\]. Foucherans (^337-^523). — 70 feuillets.
III (^22). Foucherans (i 528-^724). — 99 feuillets.
IV (123). Gray-SeUières. — \]3 feuillets.
V (124). Servigney-Vesoul. — 145 feuillets,
xiv^-xvrii' s. Pap. et parch. 5 volumes.
125-127. Familles de Franche-Comté; recueil de pièces origi-
nales.
I (125). Achey-Palletans. — 226 feuillets.
II (126). Gauthiot d'Ancier-Moussard. — 146 feuillets.
III (127). Petremand-Voisey. — 236 feuillets.
xv®-xviii^ s. Parch. et pap. 3 volumes.
128. Papiers de l'abbé Mermet.
xix" s. Pap. 161 feuillets.
129. Papiers de Désiré Monnier.
xix^ s. Pap. 269 feuillets.
H. Omont.
11%
feéres
11.'
EPISODES DE L'INVASION ANGLAISE
LA GUERRE DE PARTISANS
DANS
LA HAUTE NORMANDIE.
(1424-1429.)
( Suites )
Le Vexin. Le pays de Bray.
De l'autre côté de la Seine, dans la direction Picarde, toute
une région se déploie, qui sert d'abri, de réserve et de réduit à des
compagnies dispersées, irréductibles, scellées à la terre où elles
germent et s'enracinent. Là, partant du niveau même du fleuve,
des plans montueux vont rejoindre le sauvage massif de la forêt
de Lyons, d'où, par gradins échelonnés, une chaîne de couverts
naturels conduit à la vaste étendue des bois d'Eu. Au dedans de ces
replis, les partisans se meuvent et circulent invisibles. Le Vexin
normand, une partie du Vexin français, le pays de Bray jusqu'aux
lisières de Picardie et du Beauvaisis, toute cette contrée, tantôt
accidentée, tantôt revêtue de bois épais, que strient l'Andelle, les
rivières qui débouchent dans la vallée d'Arqués, la haute Bresie,
l'Epte et ses affluents, devient en ces années un grand refuge tou-
jours ouvert aux irréguliers qui cherchent des armes et veulent
encore des combats ^
1. Voyez le volume précédent, p. 475.
2. La plupart des documents inédits cités au cours de cette étude et de la
260
LA GUERRE DE PARTISANS
En travers du pays, et le taillant en écharpe, s'espace un
alignement rectiligne de places fortes, qui, de la côte normande
jusqu'aux approches de Paris, gardent le grand chemin naturel qui
suit l'orientation des vallées. Dieppe et Arques <, formidablement
défendues, en marquent le point de départ. Les bicoques avoisi-
nantes, Pontrancard^ et Hautot^, paraissent désemparées. Puis,
dans l'intérieur des terres, s'échelonnent Torcy^ et NeufchâteP,
qui observent seuls, depuis le désarmement de Bellencombre*', le
plateau qui s'étale entre la rivière d'Arqués et la Béthune'. Sur-
gissent ensuite Gournay, Gisors, qui tiennent le haut cours de
précédente font partie des Pièces justificatives de l'ouvrage, qui seront publiées
en leur lieu.
1. Ces deux places sont constamment mentionnées dans les comptes de Nor-
mandie.
2. Pontrancârd, sur l'Aulne, vers son débouché dans la plaine d'Arqués
(Seine-Inférieure, cant. de Dieppe, connu. d'Ancourt). Capitulation le 10 février
1419. (Râles norni. et franc., n" 1362; cf. n" 1217.) Démolition dans l'été de
1433. (De Beaurepaire, Recherches sur le Procès de condamnation de Jeanne
d'Arc, p. 41, n. 2.)
3. Haulot-sur-Mer, sur les plateaux qui se terminent au cap d'Ailly (Seine-
Inférieure, cant. d'OlTranville). Capitulation le 3 février 1419. (Rymer, Fœdera,
t. IV, part. 3, p. 89.)
4. Le château de Torcy était situé dans une île de la rivière d'Arqués, à un
peu plus de deux lieues d'Arqués (Seine-Inférieure, cant. de Longueville, comra.
de Torcy-le-Grand).
5. Neufchâtel — dont le commandement est joint alors à celui de Torcy, —
Gournay, Gisors et Pontoise, sont mentionnés sans interruption dans les comptes
de Normandie de 1424 à 1429.
6. Bellencoinbrc, sur l'Arques, au débouché de la forêt d'Eavy, vers la direc-
tion de Rouen (Seine-Inférieure, ch.-l. de cant., arr. de Dieppe). Le château est
au parti d'Armagnac en 1418. (De Beaurepaire, Accord conclu, loc. cit.) Lors
de l'invasion, c'est évidemment ce lieu fort qui ligure dans lénumération de
Monstrelet, avec Néville en Caux (Seine-Inférieure, cant. de Saint-Valery en
Caux), place qu'on voit mentionnée aux premiers temps de la conquête [Rôles
norm. et franc., n" 299, 994), sous le nom défiguré de Neufville-de-l'Encombre
{Monstrelet, éd. Douët d'Arcq, t. III, p. 309). Bellencombre compte alors un
commandant anglais. [Rôles norm. et franc., n- 1359.)
7. Noter qu'on laisse en dehors de cette étude toute la région du pays
de Caux en deçà de la ligne de l'Arques, et toute la contrée avoisinant Rouen
entre la rivière de Cailly et l'Andelle. Châteaux et places y étaient nombreux
au temps de la guerre civile et de l'invasion, depuis les Loges, auprès d'Étre-
tat, jusqu'à Logempré, voisin de Fleury-sur-Andelle, qui appartint à Talbot.
C'est surtout dans cette région que se développe le grand soulèvement de 1435-
143G, où les Cauchois enlèvent une à une et « remparent » toutes ces petites
forteresses.
DANS LA HAUTE NORMANDIE.' 261
l'Epte, jusqu'au brusque tournant vers le sud qui l'infléchit à
angle droit vers la Seine. Autour de Gisors, Sérifontaine*, Chau-
mont-en-Vexin^ la Villetertre^ disparaissent depuis l'invasion.
Trie-Château, nid de partisans, qu'une compagnie aidera sous peu
à mettre en état de défense, ne semble pas alors utilisé comme lieu
fort^ Bouconvilliers^ commandait naguères la haute vallée de la
1. Sérifontaine, sur l'Epte, entre Gisors et Gournay (Oise, cant. du Coudray-
Saint-Genner). C'est certainement le « Ferry-Fontaines » de l'énumération de
Monstrelet (Monstrelet, éd. Douët d'Arcq, t. III, p. 309), mentionné comme pris
vers février 1419. Dans les premiers jours d'avril 1419 y campait un corps d'un
millier d'Anglais. Les capitaines bourguignons de Pontoise, de la ville et du
château de Gisors, le sire de l'Isle-Adam, Lionel de Bournonville et David
de Gouy, pénétrant de nuit, par des sentiers détournés, dans les rues de Séri-
fontaine, y exécutèrent un des carnages les plus sanglants de la campagne.
(Livre des trahisons, éd. K. de Lettenhove, p. 141 ; Pierre de Fenin, éd. de
M"' Dupont, p. 106-107; Monstrelet, éd. Douët d'Arcq, t. III, p. 315-316.)
2. Cliauraont-en-Vexin, sur la Troësne, affluent de l'Epte, à deux lieues de
Gisors (Oise, ch.-l. de cant., arr. de Beauvais). Capitulation à la suite de la
chute de Gisors (Chron. de Norm., éd. Hellot, p. 55, et notes, n. 155), après le
17 septen\bre 1419 (voir ci-dessous, note sur Bouconvilliers). Réoccupation par un
parti français de 143-2 à 1433. (Longnon, les Limites de la France et l'étendue
de la domination anglaise à l'époque de la mission de Jeanne d'Arc, p. 40,
n. 2. — Revue des Questions historiques, octobre 1875.)
3. La Villetertre, sur les plateaux entre la Troësne et la Viosne (Oise, cant.
de Chaumont-en-Vexin). C'est certainement la « Villeterre » de Monstrelet,
dont la prise est mentionnée après celle des places de la ligne de l'Epte (Mons-
trelet, éd. Douët d'Arcq, t. III, p. 309), vers février 1419. Au début de 1419, ou
même dès septembre 1417, la place était au parti bourguignon, sous le seigneur
de Cohem. (Arch. nat., JJ 171, n" 501.)
4. Trie-Château, à la jonction de l'Aunette, venue de la forêt de la Thelle, et
de la Troësne, à une lieue de Gisors (Oise, cant. de Chaumont-en-Vexin). Lors
de la marche de Henry V de Pontoise sur Gisors, mentionnée dans la note
sur Bouconvilliers, Trie ne paraît pas avoir été armé ni avoir opposé de
défense. Le roi dAngleterre y campe au moins dès le 3 septembre, et pro-
bablement jusqu'à la chute de Gisors, le 17. {Chron. de Norm., éd. Hellot,
p. 54, n. 155.) On voit Trie occupé par un parti français qui s'y fortifie au
commencement de 1432. (Bibl. nat., ms. fr. 26055, n" 1751.) Les partisans (voir
ci-dessous) y sont maîtres du pays en 1426.
5. Bouconvilliers, sur la rive droite de la vallée de la Viosne (Oise, cant. de
Chaumont-en-Vexin). C'est le « Vauconvillier-le-Chastel » des Chroniques de
Normandie (éd. Hellot, p. 55), le « Bokonvelers » des chroniques anglaises
(voir ci-après), le « Bosquenvillers », le « Boscherville » près Rouen, « Bosquen-
tin », en lisière de la forêt de Lyons, « Bouchevilliers », plus haut sur l'Epie,
des éditeurs des Rôles. [Rôles norm. et franc., \V' 1261, 69, 675, 983, 1014.) —
Mentionnée en 1418 comme important lieu fort français [Livre des trahisons,
éd. K. de Lettenhove, p. 140), la place capitule pendant la marche de Henry V
262
Li GUERRE DE PARTISANS
Viosne, qui descend droit à l'Oise; la place n'est plus armée
maintenant. A Pontoise seulement stationne une garnison de
quelque importance, pour surveiller le seul point de contact du
pays de Caux et du Vexin avec la région parisienne, le seul pont
de la route directe qui joigne Paris à Rouen. Ainsi se trouve sou-
dée cette longue chaîne parallèle à la direction de la Seine, qui se
continue de la mer jusqu'à l'Oise, et qui a fixé un par un les
jalons de la conquête étrangère.
Aux deux extrémités de cette ligne, le long de la Rresle et en
bordure de la basse Epte, se groupent des postes, plus ou moins
gardés, selon l'heure et le lieu.
Le long de la Bresle, Eu* ne possède pas, à cette époque % de gar-
de Pontoise sur Gisors, entre le 18 et le 31 août 1419. (Voir sur ce point : Bcn-
rici Quinti Angliae régis Gesta, auctore capellano in exercitu regio, 1413-
1422, éd. Benjamin Williams, dans les publications de YEnglish historical
Society. Londres, 1850, p. 131 ; — Elmham, Vita et gesta Henrici Quinti Anglo-
rum régis, éd. Ilearne, Oxford, 1727, chap. lxxxi et lxxxii, p. 232-235. —
Cf. Rotes norm. et franc., n° 1261, 69, acte daté « apud castrum de Bosquen-
villers », le 28 août. ) Les Chroniques de Normandie , pour cette marche,
semblent faire partir Henry V de Mantes. {Chron. de Norm., éd. Hellot, p. 54,
et notes, n. 155.) Cette hypothèse serait très compréhensible, mais se trouve
formellement contredite par le récit très serré des chroniques anglaises qui
Tiennent d'être citées, et qui font séjourner Henry V à Pontoise, après la sur-
prise de cette place, opérée le 30 juillet, sur le corps bourguignon commandé
par le sire de l'Isle-Adam.
1. Eu, vers l'embouchure de la Bresle, et alors bien moins éloigné de la
mer qu'aujourd'hui (Seine-Inférieure, ch.-l. de cant., arr. de Dieppe).
2. La ville d'Eu capitule le 15 février 1419. {Rôles norm. et franc., n» 443.)
En 1419, la place est relevée comme pourvue d'un commandant anglais. [Ibid.,
n"' 648, 675, 1457. — Monstrelet, éd. Douët d'Arcq, t. III, p. 337.) En avril
1421, octobre 1422, de même encore. (Bibl. nat., ms. fr. 25766, n" 799, et Cabi-
net des titres, Pièces orig., Bouteiller, n" 102, 103.) De la fin de 1423 Jusqu'au
terme de septembre 1429, on ne semble pas trouver mention d'Eu dans
les comptes de Normandie. Dans la seconde moitié de juin 1431, Saintrailles,
dans une brillante expédition, partie sans doute de la région de Bcauvais,
enlève la place, mais sans s'y maintenir. (Chronique de la maison d'Eu, Bibl.
nat., coll. Duchesne, t. 48, fol. 181, citée par Vallct de Viriville. Hist. de
Charles VU et de son époque, t. II, p. 246, n. 1. — Mention tirée du Livre
Rouge, aux archives municipales de la ville d'Eu (communication de M. de
Kermaingant), fol. 174 v°.) C'est sans doute à la suite de cette entreprise que
fut décidé, au moins en principe, le démantèlement de l'enceinte en même
temps que celui des lieux forts voisins de Longroy, en Normandie, et de Beau-
champs, en Ponthieu. (Document en date du 7 juillet 1431, Bibl. nat., ms.
fr. 20054, n° 1612, cité par M. de Beaiirc|iaire, Recherches sur le Procès, p. 41,
n. 2.) Eu reparait définitivement français à partir du printemps de 1426.
{Richemont, éd. Achille Le Vavasseur, p. 125-126.)
DANS LA HAUTE NORMANDIE. 263
nison domaniale. Le massif de Monchaux*, Blangy^ Aumale^,
qui, avec Gamaclles^ Rambures^ et Beaucamps^ va former' un
bloc de places^ si furieusement disputé depuis le grand entraî-
1. Monchaux, sur la rive gauche de la Bresle, entre Eu et Blangy. Dénomi-
nation actuelle : Monchaux-Soreng (Seine- Inférieure, cant. de Blangy-sur-
Bresle).
2. Blangy-sur-Bresle, sur la rive gauche de la Bresle (Seine-Inférieure, ch.-l.
de cant., arr. de Neufchâtel).
3. Aumale, sur la Bresle (Seine-Inférieure, ch.-l. de cant., arr. de Neuf-
châtel).
4. Gamaches, sur la rive droite de la Bresle, en Ponthieu, entre le travers
d'Eu et celui de Blangy (Somme, ch.-l. de cant., arr. d'Abbeville).
5. Rambures, à peu de distance de la rive droite de la Bresle, en Ponthieu,
à la hauteur de Blangy; imposante forteresse qui subsiste encore presque
intacte (Somme, cant. de Gamaches).
6. On a beaucoup discuté sur la situation exacte de ce lieu fort, que Pierre
Cochon, le seul chroniqueur qui semble en faire mention, désigne sous le nom
de Baucent ou Baucen. {Pierre Cochon, éd. V. de Viriville, p. 459, et éd. de
Beaurepaire, p. 303.) MM. V. de Viriville {loc. cit. et Hist. de Charles VII, t. II,
p. 237), et de Beaurepaire {loc. cit. et Recherches sur le Procès, p. 41, n. 2), l'ont
identifié avec Beaucamps, groupe de localités (Beaucamp-le-Jeune et Beaucamp-
le- Vieux) situé en Ponthieu, sur les plateaux qui dominent la rive droite de la
Bresle, entre le travers d'Aumale et celui de Sénarpont (Somme, cant. d'Hor-
noy). M. Longnon {les Limites de la France, p. 29, n, 4) croit cependant avec
plus de raison qu'il s'agit plutôt de Beauchamps, également en Ponthieu, sur
la rive droite de la Bresle, mais plus près de la côte, entre le travers de
Gamaches et celui d'Eu (Somme, cant. de Gamaches). Le document en date du
7 juillet 1431, cité par M. de Beaurepaire {Recherches sur le Procès, p. 41,
n. 2), et qui se retrouve dans le n" 1612 du ms. fr. 26054 de la Bibl. nat.,
paraît lui-même, en raison des places qui y sont citées comme immédiatement
voisines (Eu et Longroy), désigner assez nettement Beauchamps.
7. On ne rencontre pas dans les comptes de Normandie ni ailleurs les noms
de Longroy ni de Sénarpont. — Longroy, lieu fort du territoire normand, se
trouve situé sur la rive gauche de la Bresle, un peu au-dessous du travers de
Gamaches (Seine-Inférieure, cant. d'Eu). On ne le voit guère mentionner qu'à
l'occasion de la démolition de la place, ordonnée en même temps que celle
d'Eu et de Beauchamps, en juillet 1431. (Document en date du 7 juillet 1431,
Bibl. nat., ms. fr. 26054, n* 1612, cité par M. de Beaurepaire, Recherches sur
le Procès, p. 41, n. 2.) — Sénarpont, au confluent du Liger et de la Bresle,
entre Aumale et Blangy, se trouve en Ponthieu (Somme, cant. d'Oisemont),
La forteresse est signalée comme remparée par un parti français à l'automne
de 1433. (Arch. nat., JJ 175, n" 276.)
8. Monchaux a capitulé en même temps qu'Eu, le 15 février 1419. (Ilellot,
notes des Chron. de Norm., a. 131.) La place est citée comme pourvue de
garnison en 1419 {Rôles norm. et franc., n" 675, 1359), et signalée comme
jouant un rôle au début de l'invasion {Monstrelef, éd. Douët d'Arcq, t. III,
p. 309, 314, 317). Prise en 1432 par les Français {Ibid., t. V, p. 35), elle fut
264
LA GUERRE DE PiRTISAXS
nement de 1429*, ne paraît pas alors armé pour l'offensive^.
En bordure de la basse Epte, sur l'ancienne lisière normande
et française qui scindait autrefois le Vexin, bien peu de forteresses
Neaufles- Saint -Martin^, Dangu^ Saint-
sont restées garnies
rasée en 1433, de commun accord (Ibid., t. V, p. 94). On ne voit signaler le
moustier fortifié de Blangy qu'en 1429. {Pierre Cochon, éd. de Beaurepaire,
p. 303.) — Aumale avait résisté jusqu'aux derniers jours de 1419, une des der-
nières places de Normandie. {Chron. de Norm., éd. Hellot, p. 55, n. 159.) La
place est pourvue d'un capitaine au début de la conquête. {Rôles norm. et
franc., n° 1359.) — Gamaches, Rambures, Beaucharaps, Sénarpont se trouvent,
comme on vient de le voir, en Ponthieu ; leur histoire se rattache étroitement
à la défense de cette région.
1. Entre 1429 et 1436, ces places, dont les unes (Aumale, Blangy, Beau-
champs) tombent avec Torcy, pour quelque temps, aux mains des Français,
dès la fin de 1429 {Pieire Cochon, éd. de Beaurepaire, p. 302-304, 307, 308; —
Monstrelet, éd. Douët d'Arcq, t. IV, p. 350 ; — De Beaurepaire, Recherches
sur le Procès), dont les autres (Rambures, Monchaux, Gamaches) ne seront
disputées qu'un peu plus tard {Monstrelet, éd. Douët d'Arcq, t. IV, p. 433;
t. V, p. 35-36, 71-72, 228; — Hellot, notes des Chron. de Norm., n. 268), sont
l'objet de continuels assauts. M. Hellot a parfaitement démontré le rôle capi-
tal de la place de Rambures, reprise en février 1432 par Charles Desmarets.
2. On ne voit plus depuis le début de l'invasion mentionner deux places de
l'intérieur du Petit-Caux : Guilmécourt, entre l'Aulne et l'Yères (cant. d'En-
verraeu), et Saint-Martin-le-Gailiard, sur l'Yères (cant. d'Eu). Ces deux places
avaient été comprises dans la capitulation d'Eu, le 15 février 1419. {Rôles
norm. et franc., a" 443.) On a vu la reprise passagère de Saint-Martin et le
combat livré sous ces murs, en août 1419. Guilmécourt est peut-être le « Galin-
court » (Galnicourt) mentionné par Monstrelet au milieu d'autres places de la
région. {Monstrelet, éd. Douët d'Arcq, t. III, p. 309.) — Quelques autres places
fermant la région d'Eu vers le sud, entre Aumale et JVeufchâtel, et disputées
au temps de la guerre civile, ne sont plus mentionnées depuis. Entre autres
Mortemer et Beaussault, aux sources de l'Aulne et de la Béthune (cant. de
Neufchâtel et de Forges), qui étaient, en 1418, aux mains du parti d'Armagnac.
(De Beaurepaire, Accord conclu, loc. cit.) Beaussault est démoli dans l'hiver
de 1433. (De Beaurepaire, Recherches sur le Procès, p. 41, n. 2.)
3. Neaufles-Saint-Marlin, sur la rive gauche de la Levrière, près de son con-
fluent avec l'Epte, entre Gisors et Étrépagny (Eure, cant. de Gisors). La place,
mentionnée! par Monstrelet avec les autres forteresses de la ligne de l'Epte,
capitule cependant le 23 février 1419. {Rôles norm. et franc., n° 307. — Cf.
Chron. de Norm., éd. Hellot, p. 55, et notes, n. 131, 155, 157.) Comme l'a mar-
qué l'éditeur, le texte des Chroniques de Normandie, qui fait tomber Neaudes
à la suite de la chute de Gisors, en septembre, doit être corrigé sur ce point.
Neaulles a été pourvu d'un commandant anglais en août et octobre de celte
année, le comte de Worcester. {Ibid., n"» 648, 1359.)
4. Dangu, sur la rive gauche de l'Epte (Eure, cant. de Gisor.s). Capitulation
à la suite de la chute de Gisors, en septembre 1419. {Chron. de Norm., éd.
Hellot, p. 55, et notes, n. 155.) Cependant la terre est distribuée dès le 1"" fé-
DANS Li HAUTE NORMANDIE. 265
Clair-sur-Epte S l'île de Bray^ la tour de Baudemont^ ont capi-
tulé à la fin de l'invasion, entraînées parla chute de Gisors, mais
n'ont pas gardé de soldats. Au centre du Vexin normand, Étré-
pagny seul reste en état de défense et conserve peut-être quelques
forces mobiles ^
Entre les mailles lâches de ce réseau, des compagnies dissémi-
vrier 1419. (Rôles norm. et franc., n' 281.) Au 4 octobre 1419, Dangu compte
un commandant anglais. (Ibid., n°' 675, 1359.) En juillet 1425, de même. (Arch.
nat., JJ 173, n° 193.) Lors de la reconquête, Dangu donne lieu à une capitu-
lation dans les premiers jours d'août 1449. (De Beaucourt, Bist. de Charles VII,
t. V, Pièces justif., I.) — La terre de Dangu, confisquée sur Pierre de Bour-
bon, appartenait, en même temps que la capitainerie {Rôles, n" 1359), à Richard
Wideville {Rôles, n°* 281, 534), le grand sénéchal anglais de Normandie qui
épousa plus tard Jacqueline de Luxembourg, veuve du duc de Bedford, et joua
un si grand rôle dans la guerre des Deux-Roses. — Sur l'expédition qui aurait
été tentée, en août 1422, par les capitaines français du Maine sous Jean d"Har-
court, comte d'Aumale, en vue de débloquer Dangu, qu'il faudrait alors sup-
poser avoir été réoccupé par le parti national, voir ci-dessus, Sur la Seine, et
ci-dessous, Annexe 2.
1. Saint-Clair-sur-Epte, sur la rive droite de l'Epte (Seine-et-Oise, cant. de
Magny-en- Vexin), en face Château-sur-Epte, qui commande l'autre bord (Eure,
cant. d'Ecos), au point de passage de la route directe de Rouen à Pontoise.
Saint-Clair fut pris avec les autres places de l'Epte, vers février 1419, ou à la
suite de la chute de Gisors, en septembre, mais ne figure ni dans la liste de
Monstrelet ni dans celle des Chroniques de Normandie. La place est mention-
née comme armée au début de l'invasion, ayant pour commandant William
Basset. {Rôles norm. et franc., n° 1359.) Saint-Clair fut réoccupé par un parti
français en 1432. (Bibl. nat., ms. fr. 26055, n" 1751.)
2. Bray, dans une île de l'Epte (actuellement comm. de Bray-et-Lu, Seine-et-
Oise, cant. de Magny-en- Vexin). Cette place figure sous son nom, avec d'autres
de la région, dans l'énumération de Monstrelet {Monstrelet, éd. Douët d'Arcq,
t. III, p. 309), comme prise, par suite, vers février 1419.
3. Baudemont, sur la rive gauche de l'Epte (actuellement fraction de la com-
mune de Bus-Saint-Rémy, Eure, cant. d'Ecos). Cette position inaccessible, qui
commande si fortement la vallée de l'Epte, fut attaquée par le duc de Clarence,
aussitôt après la capitulation de Mantes, le 5 février 1419. (Durand et Grave, la
Chronique de Mantes, p. 270.) C'est le « Bewmant », le « Bawdemont », des
chroniques anglaises, qui marquent sur cette campagne de sièges une cer-
taine précision. {Henrici Quinti G esta, auctore capellano, éd. Benjamin Wil-
liams, p. 129. — Elmham, Vita Henrici Quinti, éd. Hearne, chap. lxxi, p. 205.)
Baudemont figure sous son nom réel dans la liste de Monstrelet {Monstrelet,
éd. Douët d'Arcq, t. III, p. 309), avec les autres places de la ligne de l'Epte
prises vers cette môme époque. En 1435-1436, la place sera vivement disputée.
4. Étrépagny, au centre des routes du Vexin normand. La place avait capi-
tulé le 1" février 1419. (Rymer, Fœdera, t. IV, part. 3, p. 87.) Au début de
l'invasion, elle a un capitaine anglais qui porte le nom de Richard Abraham
266
lA GUERRE DE PARTISANS
nées circulent à couvert. Elles sont moins groupées, moins cohé-
rentes que dans le pays d'Auge et le Lieuvin, mais plus insaisis-
sables, plus nuisibles encore. Entre Rouen, Yernon, Gisors,
Gournay, Aumale, les représentants du gouvernement anglais ne
communiquent plus sans escortes spéciales ; toute administration
est entravée, toute vie sociale interrompue. La contrée tout
entière apparaît comme un réceptacle inépuisable d'ennemis,
traîtres, brigands, réserve sans cesse alimentée à des sources
nouvelles, qui ne se dépeuple ni ne s'épuise, malgré la surveil-
lance, les colonnes volantes qui sillonnent le pays, la chasse en
règle et les battues à l'homme.
Dans les cantons du Petit-Caux, entre l'Aulne et la Bresle, sur
ces lisières de la Picardie maritime où vient de se prolonger si
longtemps la défense acharnée de Jacques d'Harcourt^ les par-
tisans semblent ne rien craindre ^ Près d'Arqués, en 1423, ils
attaquaient des traînards anglais^. En 1425, on constate dans
une compagnie la présence de gens de Saint-Pierre-en-Val, de
Douvrend"*. En mars, les Anglais d'Eu en prennent quelques-uns.
{Rôles norm. et franc., n" 1359), (jui y commande encore au commencement
de 1424 (Bibl. nat., ms. fr. 26046, n" 185). Elle ne figure pas dans les comptes
de Normandie analysés par M. de Beaurepaire, mais y est indiquée comme
recevant un détachement de « crue » en 1429. Entre cette date et 1436, Étré-
pagny fut l'objet de nombreuses surprises et conspirations. (De Beaurepaire,
Recherches sur le Procès, Notices sur les Juges (II. ce), et Note sur Jean de
Saini-Avit, évêque d'Avranches, dans le Bulletin de la Conwiission des anti-
quités et des arts de la Seine-Infërieure, t, IX, années 1891-1893.)
1. Le Crotoy, dernière position française de la baie de la Somme, capitule
au terme du 1" mars 1424. Les comptes de Normandie ne mentionnent pas cette
place, mais, en revanche, signalent celle voisine de Rue (Somme, ch.-l. de
canl. de l'arr. d'Abbeville), comme armée jusqu'à la fin de 1424.
2. Les noms de lieu cités pour cette région sont tous compris dans une
région contiguë (Seine-Inférieure, cant. d'Eu et d'Envermeu, dans l'arr. de
Dieppe; cant. de Londiniôres, dans l'arr. de Neufchâlel; — Somme, cant. de
Gamaches et de Moyenneville, dans l'arr. d'Abbeville).
3. Regnault Ilallcy, de Bacqueville-la-Martel (Seine-Inférieure, arr. de Dieppe);
Jean de Saint-Pol, dit Lemaitre, de Harcourt (Eure, cant. de Brionne); Tho-
mas Houdet, barbier, de Haucourt (Seine-Inférieure, cant. de Forges), mis à
mort sous formes diverses, à Arques, pour crime de lèse-majesté et meurtre
d'un Anglais nommé Bouteiller. Mandement de taxation de Raoul Bouteiller,
chevalier, bailli de Caux, au vicomte d'Arqués pour frais d'exécution, en date
du 11 mars 1423. Bibl. nat., ms. fr. 26046, n° 46.
4. Rémissions pour Jeannot Louvel, de Sainl-Picrrc-cn-Val, pour Jean Dela-
mare, de Douvrend. Doc. en date d'août 1425 : faits récents. Arch. nat., JJ 173,
n»' 328, 330, 334.
DANS lA HAUTE NORMANDIE, 267
après combat en vue de Bailly-en-Rivière*. Aux environs de
Garaaches, dans le courant de mai, la compagnie de Fremiuofc
Le Vasseur se fait ravitailler par des paysans de Tilloy-sur-Ry ;
l'un d'eux, arrêté et emmené par les Anglais de Gamaches, est
enlevé par un groupe de partisans qui tend à l'escorte une embus-
cade au tournant d'un chemin, près du village de Tours ^.
Une autre bande, celle de Robin Crevin, se signale à la fin de
l'été vers Fresnoy^ Melleville, Millebosc^ entre la Bresle et
l'Yères^. Dans les premiers jours d'octobre, des compagnies se
montrent en force entre les forêts d'Eu et celles de Lyons ; leurs
démonstrations inquiètent sérieusement la place de Rouen ^. Il
faut en référer au duc de Bedford jusqu'à Paris, où le régent se
voit obligé d'instituer un commissaire spécial, Raoul Le Sage,
seigneur de Saint-Pierre, l'un des conseillers les plus écoutés du
gouvernement anglais''', qui détient la seigneurie de Gamaches et
possède la connaissance nécessaire du terrain*. Les trois baillis
1. Mandement de taxation du bailli de Caux au vicomte de Neufchâtel pour
paiement d'un messager porteur de lettres relatives à ce fait, en date du
2 mars 1425. Bibl. nat., Cab. des Titres, P. or., Maistresson, n" 2.
2. Rémissions pour Fremin Garet aîné, cultivateur, de Tilloy-sur-Ry; Fre-
min Garet cadet, charpentier, de Gamaches; Jean de Cahon, apprenti charpen-
tier, pour faits de participation. Doc. en date de juillet 1425 : faits remon-
tant à deux mois. Arch. nat., JJ 173, n"' 322, 699.
3. Fresnoy-la- Campagne, dénomination actuelle : Fresnoy-Folny.
4. « La Ville emmi le Bosc », dénomination actuelle : Millebosc.
5. Rémission pour Jean Le Cras, de « Veilly » (Vesly (?), Eure, cant. de
Gisors), pour fait de complicité, de concert avec Perrin Alleaume et avec Jean-
not Louvel, de Saint-Pierre-en-Val. Doc. en date de janvier 1426 : faits remon-
tant à cinq et quatre mois. Arch. nat., JJ 273, n" 334 ; cf. n° 328.
6. Pour ce qui suit : lettre de garant du duc de Bedford à Richard Beau,
commandant de Rue en Ponthieu, en date de Paris, le 3 novembre 1425, men-
tionnant des lettres aux baillis de Rouen, Caux et Gisors, et au seigneur de
Saint-Pierre, et faisant allusion à des faits en date du 8 octobre. Bibl. nat.,
ms. fr. 26048, n" 501 ; cf. n° 507.
7. Trace de la commission donnée en charge par le régent au seigneur de
Saint-Pierre se rencontre dans une mention de comptes du salaire payé à un
messager, le 30 octobre, pour avoir apporté, de Paris à Gamaches, où se trouve
alors Raoul Le Sage, des ordres du Conseil du roi. Bibl. nat., ms, fr. 4491,
fol. 35.
8. Raoul Le Sage, l'un des plus importants personnages du gouvernement de
la conquête. Voir sur lui les renseignements recueillis dans la notice biogra-
phique (p. 16-24) donnée dans l'élude intitulée : Note pour servir à l'histoire
de la famille Saige ou Sage... [par M. Gustave Saige]. Paris, 1874, in-4°.
Il sortait d'une race normande du Cotenlin, à laquelle appartenait une fraction
268
LA GUERRE DE PARTISANS
de Rouen, Caux, Gisors* reçoivent l'ordre de se mettre à sa dis-
position pour les mesures à prendre contre ces « brigands » , qui
de la seigneurie de Saint-Pierre-Église (Manche, ch.-l. de cant., arr. de Cher-
bourg), et, par sa mère, issue de la famille cauchoise de Pelletot (Seine-Infé-
rieure, cant. de Longroy, comm. de le Catelier), il se trouvait possesseur de la
seigneurie de Laviers, en Ponthieu, dans la vallée de la Somme (Laviers-le-
Grand, Somme, cant. d'Abbeville). Comme Guy Le Bouteiller, il venait aux
Anglais du parti bourguignon, dont il suivait la fortune depuis les événements
de 1407. A l'heure de la descente de Henry V, il avait fait immédiatement,
pour ses domaines du Cotentin, sa soumission à la conquête, mais paraît avoir
attendu le traité de Troyes pour entrer au service de l'Angleterre, où il devait
faire une rapide fortune et auquel il reste attaché jusqu'à sa fin, vers 1438.
Il était membre du Conseil dès 1421. Cette même année, il avait reçu, comme
part de dépouille, plusieurs terres autour de Lisieux. {Rôles norm. et franc.,
n" 1005, 1017.) C'étaient Livet-sur-Authou (Eure, cant. de Brionne), dont on se
rappelle l'assaut par la compagnie de Roger Christophe; l'Eau-Partie, dans le
massif accidenté entre Touques et Dives (Calvados, cant. de Cambremer); la
baronnie de Roncheville, dans la vallée de la Touques (Calvados, cant. de Pont-
l'Évêque, comm. de Saint-Martin-aux-Chartrains), la première baronnie de Nor-
mandie selon certains auteurs, cette dernière confisquée sur Perrette Bureau
de la Rivière, la vaillante héro'i'ne de la défense de la Roche-Guyon (Siméon
Luce, Perrette de la Rivière, dame de la Roche-Guyon, p. 170, dansZa France
pendant la guerre de Cent ans, 1' série). Du titre de Roncheville dépendait
un hôtel à Honfleur (Siméon Luce, Chron. du Mont-Saint-Michel, t. I, p. 314,
n. 1), et un atterrage, actuellement disparu et curieux à signaler, situé à Pen-
nedepie (Calvados, cant. de Honfleur), entre les repères bien connus de la
Falaise-Basse de Honfleur et de la Fosse de Villerville ; c'est là que vient
débarquer le duc d'York, en juin 1436, pour achever la réduction de la grande
insurrection cauchoise (De Beaucourt, Hist. de Charles Vil, t. III, p. 8, n. 5).
La terre de Gamaches, en Ponthieu, lui était échue en décembre 1424. (Cf.
Bibl. nat., ms. fr. 4485, fol. 425.) Dans le cours de cette année 1425, où il
avait mission de diriger les opérations contre les partisans, on l'y trouve pré-
sent en mai et en octobre. (Arch. nat., JJ 173, n" 322, et Bibl. nat., ms.
fr. 4491, fol. 35.)
Il est spécialement intéressant de le voir chargé d'exterminer les partisans
des bois d'Eu, tandis qu'un chef de partisans portant le même nom, Per-
rot Le Saige, resté fidèle à la cause nationale, combattait, comme il a été
dit, à la tête d'une compagnie d'irréguliers, sur les lisières du pays d'Auge.
C'est lui qu'on a vu livrer aux Anglais de Bonsmoulins, en 1424, le sanglant
combat de Planches. (Voir ci-dessus, le Pays d'Auge.)
1. A cette date, le bailliage de Gisors (cf. Rôles norm. et franc., passim)
était encore tlistinct. Le 25 avril 1426, on voit John Salvayn, bailli de Rouen,
porter le titre de « bailli de Rouen et de Gisors », ([u'il gardera sous une
forme plus ou moins diflérentc, ainsi que ses successeurs. Bibl. nat.. Cabinet
des litres, Pièces orig., Salvain, n° 9. A la date du 25 novembre précédent,
il porte seulement le litre de bailli de Rouen (Ibid., id., n" 8).
DANS LA HAUTE NORMANDIE. 269
alignent de la cavaleries et qui circulent sur quinze lieues de
pajs^
Aux alentours de Gournay, entre la forêt de Bray et la forêt
de la Thelle, dans les hautes vallées de l'Epte et du Thérain, sont
cantonnées d'autres bandes encore. On en signale en 1424, aux
environs de Fontenay^ vers les sources du Thérain, où les par-
tisans tiennent la campagne depuis longtemps déjà^ On les revoit
autour de Gerberoy^ en 1425, dans les bois, où ils embauchent
des recrues et d'où ils viennent attaquer la ville, devenue presque
inhabitable^. A Songeons', en 1426, la garnison de Gournay
leur livre un combat : l'un d'eux tombe sur le terrain, et son
cadavre, ramené dans la place, subit au lieu de justice une exé-
cution posthume destinée à servir d'épouvantail et d'exemple*.
Dans cette direction , ils rayonnent jusqu'aux approches de
Beauvais. Là, depuis longtemps, au pied de la haute falaise du
Bray, des groupes d'irréguliers survivent, soutenus naguères
par les garnisons françaises de la Neuville-en-Hez ^ et des bico-
1. « Pour ce que plusieurs brigans, ennemis et malveillans de mondit sei-
gneur le roy et de nous, tant à pie comme à cheval, s'estoient, dès environ le
viii" jour du mois d'octobre darrenement passé, venus tenir et converser es
forests d'Eu, de Lions et autres circonvoisines. » Bibl. nat., ms. fr. 26048,
n» 501.
2. Du milieu de la région forestière de Lyons jusqu'au centre de la contrée
entourée par les forêts d'Eu, on compte en ligne droite au moins 60 kilomètres.
3. « Fontenay près Gerberoy. » Actuellement fraction principale de la com-
mune dénommée Fontenay-Torcy (Oise, cant. de Songeons).
4. Rémission pour Guillot Molain, dit Bourgain, de Fontenay, pour faits de
participation. Doc. en date de novembre 1424 ; faits remontant à un an, habi-
tuels encore. Arch. nat., JJ 173, n° 50.
5. Gerberoy, dans la vallée du Thérain, théâtre de la rencontre célèbre de
mai 1435, où périt le comte d'Arundel (Oise, cant. de Songeons).
6. Rémission pour Willemot Petrix, de Gerberoy, partisan. Doc. en date
du 24 mars 1427 : faits remontant à deux ans. Arch. nat., JJ 173, n" 671
et 673.
7. Songeons, dans la vallée du Thérain (Oise, ch.-l. de cant., arr. de Beau-
vais).
8. Quittance collective de soldats de Gournay, pour la capture de Colin Rose,
partisan, tué dans une rencontre en date du 9 mars 1426. Bibl. nat., ms.
fr. 26049, n" 558.
9. La Neuville-en-Hez (Oise, cant. de Clermont), sur la lisière nord des pentes
de la forêt de Hez, plus près de Clermont que de Beauvais. La place, occupée
par une garnison entreprenante (Arch. nat., JJ 173, n"' 407, 454), ne capitule
qu'au terme du 28 juin 1422, en même temps que Compiègne et les autres for-
teresses entre l'Oise et la Bresche, à la suite de la reddition de Meaux. La Neu-
270 LA GUERRE DE PARTISANS
ques avoisinantes, qui ont tenu bon jusqu'à la reddition de Com-
piègne, dans l'été de 1422 ^ Le chef de bandes Jeannin Galet^
supérieurement retranché dans le bois du Parc^, entre Beauvais
et Gournay, pousse des courses vers Goincourt, dans la direction
de l'abrupt escarpement du Bray^ jusqu'à Milly, à mi-chemin de
Beauvais à Songeons^. Vide ou désarmée, dans le voisinage, est
encore la forte maison de Milly, où quelque temps plus tard se
maintiendra insaisissable un des frères de LaHire, Pierre-Renaud,
bâtard de Vignoles, qui s'y cantonnera trois années entières ^
ville- en-Hez redevient française, avec Beauvais, en août 1429. [Monstrelet, éd.
Douët d'Arcq, t. III, p. 97 et 354.) — Le lieu fort de Bresles (Oise, cant. de
Nivillers), sur la route de la Neuville à Beauvais, était armé en 1417 et occupé
par un parti armagnac, sous Lestendard de Milly. (Arch. nat., JJ 173, n' 454.)
On ne le voit plus signalé depuis.
1. On ne voit plus alors citer Fontaines-Lavaganne, un peu plus à l'ouest, vers
les frontières du Bray (Oise, cant. de Marseille-le-Petit). Ce lieu fort, longtemps
la terreur du voisinage, sous le commandement du Dauphinois Guillaume de
Moussures (Arch. nat., JJ 171, n° 295; JJ 173, n" 407, 454, 497, 498, 545), avait
été pris par un corps anglais, à la fin de 1419, et démoli. (Monstrelet, éd. Douët
d'Arcq, t. III, p. 372, et Chastellain, éd. K. de Lettenhovc, t. I, p. 102.) Ce
fait de guerre est le premier accompli de concert entre Anglais et Bourgui-
gnons, après l'assassinat de Jean Sans-Peur et avant l'ouverture des négocia-
tions de Troyes. — On n'entend plus non plus parler de Breteuil ni de la tour
de Vendeuil, un peu plus au nord, dans la direction de la Picardie (Oise, ch.-l.
de cant., arr. de Clerraont, et Vendeuil-Caply, cant. de Breteuil). Ces lieux
forts, bourguignons depuis longtemps, avaient été saccagés par les Anglais de
Gournay, en août 1419, pendant l'alliance épliémère des Bourguignons et des
Dauphinois réunis [Monstrelet, éd. Douët d'Arcq, t. III, p. 337), et, après le
traité de Troyes, avaient naturellement passé, en 1420, à la coalition anglo-
bourguignonne. Ces deux places redeviennent françaises en octobre 1430, après
la levée du siège de Compiègne, avec celles entre l'Oise et la Bresche. {Ibid.,
t. IV, p. 419.)
2. Pour ce qui suit. Rémission pour Jean Dorly, du pays de Brie, verdier
et garde des bois épiscopaux, pour faits de participation, de concert avec Jean
Bailleul, sergent desdits bois. Doc. en date de décembre 1425 : faits se con-
tinuant depuis quatre ans. Arch. nat., JJ 173, n* 677.
3. Le bois du Parc, sur le plateau triangulaire séparant les vallées du Thé-
rain et de l'Avelon, qui se réunissent sous Beauvais.
4. Goincourt, sur l'Avelon, entre Beauvais et Saint-Léger-en-Bray (Oise,
cant. de Beauvais).
5. Milly, vers la jonction du Grand et du Petit-Thérain (Oise, cant. de Mar-
seille-le-Petit). Il est fait mention à plusieurs reprises des « compaignons de
Milly », dans un sens évident d'association locale.
G. De 1440 ù 1443. [Monstrelet, éd. Douët d'Arcq, t. V, p. 426-428, et t. VI,
p. 61-64.)
DANS LA HAUTE NORMANDIE. 271
avec deux cents hommes d'armes, « tous forts sacquemans, raides
et vigoureux*. » Pour rinstant, Jeannin Galet, en 1425, a des
intelligences jusque dans la cité épiscopale de Cauchon^ dont les
sergents et verdiers lui servent d'indicateurs et de complices. Pré-
venus par eux, ses hommes vont surprendre, jusque sur le chemin
de ronde du rempart de Beauvais, un des guetteurs bourguignons,
un bourgeois apeuré de la ville, qui porte sur lui tout son bien,
tellement bardé de sacs d'argent sous son harnais qu'il ne peut
se remuer sans sonner comme un trésor 3. Une autre fois, ils
attaquent l'escorte d'un écuyer anglo-normand^ qui s'en retourne
dans le pays de Bray : le petit convoi, assailli en chemin, est
vivement enlevé^. Jeannin Galet devient l'autorité de la région.
On lui dépêche des négociateurs dans les bois ; on traite de pair
avec lui; hors des murs de Beauvais, il est seule puissance recon-
nue, consultée, agissante et obéie.
Il a fait école. En 1425, au delà de Beauvais, près de Saint-
Just-en-Chaussée^, le paysan Le Roy, de Valescourt', et son
lieutenant Pierre Vendôme commandent une compagnie nom-
breuse , toute formée de gens des villages d'alentour. Elle a
recueilli des débris de la garnison de la Neuville-en-Hez, qui sont
entrés dans ses rangs, elle fait des prisonniers, possède des dépôts
de poudre, compte des intelligences dans les villages et jusque
dans Amiens^. Plus bas, vers l'Oise, sur les limites du pays de
1. /ôtd., t. VI, p. 61.
2. Sur les intelligences françaises paraissant avoir été nouées à Beauvais,
notamment au couvent des Cordeliers, voir la lettre de rémission accordée à
Étiennot Le Flameng, barbier du couvent, en juin 1427. Arch. nat., JJ 173,
n» 691.
3. « Quant il estoit sur les murs de Beauvès, où il faisoit le guet, il rompoit
tout le doz et espaules de ses compaignons des saches et bourses plaines d'es-
cuz qu'il avoit. » Arch. nat., JJ 173, n" 677.
4. a Le bastard de Valans. » Ibid., id.
5. Noms de partisans de la compagnie : Jean Lebarbier, le grand Hennequin,
Henri, Hue, Douchet.
6. « Saint-Just, en Beauvaisis. » Malgré l'existence du village de Saint-Just-
en-Marais (Oise, cant. de Beauvais), à une demi-lieue au sud de Beauvais,
dans la région môme où viennent d'être signalés les faits qui précèdent, il faut
reconnaître dans cette localité Saint-Just-en-Chaussée, sur la route de Beau-
vais à Montdidier (Oise, ch.-l. de cant. de l'arr. de Clermout).
7. « Balescourt. » Valescourt, Oise, cant. de Saint-Just-en-Chaussée.
8. Rémission pour Drouet de Duremort, journalier, marchand de mercerie et
de poisson, de Saint-Just, pour faits de participation. Doc. en date d'août 1425 :
faits récents. Arch. nat., JJ 173, n" 203, 407.
272
LA GUERRE DE PARTISANS
la Thelle, qui sert de lisière au Vexin, des partisans sont signa-
lés, cette même année, aux Fontaines*, entre Clermont et CreiP,
autour de Saint-Félix ^ de Mouchy-le-Châtel ^ Là aussi se sont
réfugiés d'anciens combattants de la Neuville, qui continuent la
guerre pour leur compte et n'ont pas voulu désarmer^. En ce coin
de région, presque déjà picard, l'insurrection atteint vers l'est
l'extrémité de son terrain d'expansion. Aussi Lien s'appuie-t-elle,
en arrière, sur de solides réserves, comme sur une région qui con-
serve aux partisans encore en armes de toujours vivaces et iné-
puisables ressources.
Les voici dans le Vexin.
En abordant le pays par la lisière de la Thelle, on les rencontre
aux premiers pas dans la zone indéfinie, accidentée et difficile
d'accès, où naissent les rivières qui tombent dans l'Epte, aux
environs de Gisors, et les petits affluents de la droite de l'Oise,
entre Beaumont et Pontoise. Dans ce petit massif des Buttes de
Bonne, bossue de collines, strié de courts vallons, si bien cons-
truit pour la guerre individuelle, ils ont des abris ménagés, des
retraites sûres au fond desquelles ils survivent. La petite place de
Méru*'', sur la bordure de la Thelle et du Vexin, prise et reprise
tant de fois, les a soutenus jusqu'au milieu de 1422'. Méru s'est
1. « Auffontaines. » Les Fontaines, à gauche de la vallée de la Bresche (Oise,
coram. de Clermont).
2. Rémission pour Pierre Deleplanque, vigneron de les Fontaines. Doc. en
date du 16 novembre 1426 : faits récents. Arch. nat., JJ 173, n° 570.
3. Mouchy-le-Châtel, Oise, cant. de Noailles.
4. Saint-Félix, Oise, cant. de Mouy.
5. Meurtre de Jean Mate, partisan, ancien soldat de la garnison française de
la Neuville-en-IIez. Doc. en date d'avril 1427 : faits remontant aux vendanges
de l'an 1425. Arch. nat., JJ 173, n° 633.
6. Méru, souvent appelé alors Méru-en-Thelle, sur l'Esches (Oise, ch.-l. de
cant., arr. de Bcauvais).
7. Méru, sans doute enlevé rapidement par Jean Sans-Peur dans sa marche
sur l'Oise en septembre 1417, avait été presque immédiatement repris par le
parti d'Armagnac, le 30 novembre. {Religieux de Saint-Denis, éd. Bellaguet,
t. VI, p. 154.) A la fin de 1418 ou vers le début de 1419, Méru est aux mains du
parti bourguignon : David de Gouy en est capitaine en même temps que com-
mandant du château de Gisors. {Livre des trahisons, éd. K. de Lettenhove,
p. 141, et Arch. nat., JJ 171, n" 501.) Méru, encore anglo-bourguignon en mars
1421 (Arch. nat., JJ 171% n" 327), appartient aux Français dans les derniers
jours de 1421 et est encore entre leurs mains en 1422. (Arch. nat., JJ 171, n° 501.)
Un document en date de juin 1426 parle du recouvrement de la place par les
Anglais quatre ans auparavant, vers l'été de 1422. (Arch. nat., JJ 173, n" 443.)
DiNS LA HAUTE NORMANDIE. 273
quelque temps appuyé sur le lieu fort voisin de Fresneaux*, qu'on
trouve occupé par un parti français en février 1422^. Ghambly^
plus bas dans la vallée de l'Esche, l'ancien quartier général de
Jean Sans-Peur, lorsqu'il épiait les ponts de l'Oise, au fort de la
guerre civile, en septembre 1417 ^ armé peut-être encore en
141 9 ^ Chambly, qu'on retrouve occupé par un poste anglo-
bourguignon après l'ébranlement de 1429 ^ ne paraît pas alors
utilisé comme place forte convoitée ou à défendre. Plus avant
vers le Vexin, Jouy-sous-Thelle', MontchevreuiP, Fresnes-
l'Eguillon^ Jouy- le -Temple**^, toutes ces fortes maisons, ces
forteresses improvisées dans les églises, que le soulèvement natio-
nal rendra bientôt l'objet de sanglants combats, ne sont encore
ni attaqués ni pourvus de forces défensives". Mais, à l'autre
extrémité du canton *^ comment expliquer autrement que parle
1. Fresneaux, vers les sources de la Troësne, actuellement dénommé Fres-
neaux-Montchevreuil (Oise, cant. de Méru).
2. Arch. nat., JJ 171, n" 327.
3. Chambly, souvent appelé alors Chambly- le -Hauberger, Oise, cant. de
Neuilly-en-Thelle.
4. Monstrelei, éd. Douët d'Arcq, t. III, p. 210.
5. Arch. nat., JJ 171, n» 147.
6. Sous le sire de l'Isle-Adam, cité capitaine du lieu à la fin de 1432. (Arch.
nat., JJ 174, n" 181, 182.)
7. Jouy-sous-Thelle, Oise, cant. d'Auneuil.
8. Montchevreuil, actuellement fraction de la commune de Fresneaux-Mont-
chevreuil, Oise, cant. de Méru.
9. Fresnes-l'Éguillon, Oise, cant. de Chaumont-en- Vexin.
10. Jouy-le-Temple, Oise, cant. de Méru.
11. Les lieux forts de Jouy-sous-Thelle et de Montchevreuil, en 1432, sont
occupés par un parti français qui fortifie en même temps les églises de Fresnes-
l'Eguillon et d'Ivry-le-Temple. (Longnon, les Limites de la France, p. 40, n. 2,
et Bibl. nat., ms. fr. 26055, n" 1751.) Jouy-sous-Thelle est la seule de ces for-
teresses non classées qui soit signalée comme armée pendant les guerres du
siècle précédent. (Siméon Luce, Hist. de Bertrand du Guesclin, tableau des
lieux forts.) Il n'est alors question ni de Montchevreuil ni des clochers-tours
de Fresnes et d'Ivry. Jouy-sous-Thelle, pris et repris, est évidemment le même
château que ce « fort de Joingny séant entre Beauvais et Gisors », dont Tal-
bot fait pendre toute la garnison, après l'avoir enlevé sur son trajet, dans sa
campagne entre Rouen et Paris, en mai 1434. [Monstrelet, éd. Douët d'Arcq,
t. V, p. 91, dans de Beaucourt, Hist. de Charles Vil, t. II, p. 49.) Jouy-sous-
Thelle se trouve, en effet, à peu près exactement à moitié route de Beauvais
à Gisors, à quatre lieues environ de l'un comme de l'autre.
12. Pour les autres lieux forts de ce district, notamment la Villetertre, Chau-
mont-en-Vexin, Trie-Château, voir ci-dessus, aux notes concernant ces places.
4894 48
274 LA GUERRE DE PARTISANS
fait des irréguliers en armes, leur concours ou leur complicité,
cette passagère et extraordinaire réoccupation de Bouconvilliers*,
qu'il faut constater avec surprise dans les premiers mois de 1422^?-
Dans le cours même de l'été suivant, Méru, cependant, s'est rendu;
les débris du parti vaincu ont suivi l'exemple des combattants
de la Neuville-en-Hez ; les épaves de la garnison se sont dis-
persées, et les gens de guerre, de soldats, se sont faits partisans.
Dans le courant de 1424, une compagnie est traquée par la
troupe anglaise de Pontoise dans les bois de Neuvillebosc^, aux
sources de la Troësne. Des gens de Neuvillebosc, d'autres encore,
d' Ybouvillers \ sachant le péril des « brigands », viennent les ravi-
tailler en secret avec des ruses ingénieuses. Des petits engage-
ments ont lieu entre eux et les Anglais de Pontoise, occupés à de
continuelles et stériles sorties contre leurs bandes, qu'ils pour-
chassent en vain sans les pouvoir exterminer ni réduire^.
Dans l'hiver de 1426, une autre compagnie, peut-être la même,
où figurent d'anciens soldats de Méru, est cantonnée dans les
environs de Monneville^, où son installation dans les bois est
présentée comme un fait datant de longue main et de notoriété
1. On a vu (ci-dessus, note sur la place) que Bouconvilliers apparaît aux
mains d'un parti français au commencement de 1422. (Arch. nat., JJ 173,
n° 501.)
2. On a exposé (ci-dessus, note sur la place) les raisons pour lesquelles il
est impossible de croire, vers la même époque, à la rentrée des Français
dans la place de Dangu, évidemment confondue avec Dangeul, place forte du
Maine. A défaut de celte démonstration, comme l'occupation réelle de Bou-
convilliers survient à peu près vers la même époque que le moment attribué
à la i»rétendue occupation de Dangu, on eût été d'autant plus exposé à recon-
naître dans ces deux faits de guerre l'œuvre commune des partisans de la
région, et à tomber ainsi dans une regrettable exagération.
3. « Neuville au Dose. » Neuvillebosc, Oise, cant. de Méru.
4. Ybouvillers, à la croisée des chemins menant de Pontoise à Beauvais et
de Méru à Jouy-en-Thelle, actuellement fraction de la commune de Sainl-Cré-
pin-Ybouvillers (Oise, cant. de Méru).
5. Rémissions pour Jean Ilavcron, journalier, de Neuvillebosc, et Pierre
Molincl, journalier, d'Ybouvillers, pour faits de complicité. Doc. en date d'oc-
tobre, novembre 1425 : faits remontant à dix-huit mois. Arch. nat., JJ 173,
n" 25G, 2G9.
G. « Mongneville », indiqué dans ce document comme distant de trois lieues
de Trie-Château. Ce ne peut être que Monneville, sur la Troësne, à douze kilo-
mètres environ de Trie, au pied d'abruptes collines recouvertes de bois (Oise,
cant. de Cliaumont-en-Vexin, naguères fraction de l'ancienne commune de Mar-
quemont).
DA\S LA HAUTE NORMANDIE. 275
publique. Elle compte de nombreuses intelligences dans le district ;
à Trie-Château*, où d'anciens soldats de Méru, rentrés dans leur
village et revenus au travail de la terre, hébergent et cachent
leurs anciens compagnons d'armes; àMonneville, où les femmes
du pays servent d'espions et circulent sans éveiller défiance pour
porter les messages; au hameau des Groux, vers Liancourt-
Saint-Pierre^ où les cultivateurs de vignes, en lisière des taillis
qui couvrent les pentes, en travaillant à leurs champs, corres-
pondent avec les brigands voisins 2. Le partisan qui paraît leur
chef, Raoulin de Bruneval"^, vient s'attabler dans le bourg de
Trie, chez un de ses anciens compagnons de Méru, et y prépare
l'enlèvement du prévôt de Chaumont, le prochain jour d'audience
où il se rendra de Gisors à son siège pour aller tenir les plaids^.
Rien d'étonnant, par suite, à ce que l'élu des aides de Gisors
1. Trie-Château, où se rejoignent la Troësne et l'Aunette, venue de la forêt
de la Thelle (Oise, cant. de Chaumont-en-Vexin). On a vu (ci-dessus, note sur
la place) que Trie fut occupé par les Français au commencement de 1432.
(Bibl. nat., ms. fr. 26055, n° 1751.)
2. « La ville des Grous près dudit Mongneville. » Le nom de « les Groues »,
« les Groux », est assez fréquemment employé dans ce district, sur divers
terroirs, pour désigner des emplacements en friche. Cette dénomination se
rencontre notamment dans les environs de Monneville et de Marquemont (aujour-
d'hui fraction de la commune actuelle de Monneville), sur le plateau que
limitent jusqu'à Gisors les vallées parallèles de la Troësne et du Réveillon.
(Graves, Précis statistique du canton de Chaumont-en-Vexin, dans Annuaire
du département de l'Oise, 1827, p. 309-311. — Graves, Notice archéologique
sur le département de VOise, dans Annuaire du département de l'Oise, 1856,
p. 129.) La désignation de « la ville des Grous », qui se rencontre dans le pré-
sent texte, ne permet d'identifier ce lieu qu'avec le groupe d'habitations por-
tant le nom de Les Groux, au bord des pentes de la Troësne, entre Monne-
ville et Liancourt-Saint-Pierre, sur le territoire de cette dernière commune
(Oise, cant. de Chaumont-en-Vexin), dans la direction de Trie et de Gisors.
3. « Et de là (de Monneville) s'en ala après ladicte damoiselle (Jeanne de
Ver), laquelle il trouva avec ledit Henry son mari (Henriet Chouart), qui labou-
roit en une sienne vigne assise au terroir de la ville des Grous, près dudit
Mongneville ; lequel Henry laissa sa besongne environ l'anuytiée et mena ledit
Jehan Pierre en son hostel audit Mongneville et de là en un petit bois près
d'ilec où ilz trouvèrent lesdis brigans. » Arch. nat., JJ 173, n° 443.
4. Avec ses compagnons Jean Ladvisé, Robin Hostel, Gautier Fouasse, anciens
soldats de Méru, renseignés par Henriet Chouart, de Monneville, et demoiselle
Jeanne de Ver sa femme.
5. Rémission pour Jean Pierre, cultivateur de Trie-Chàteau, ancien soldat
de Méru, pour faits de complicité. Doc. en date de juin 1426 : faits remon-
tant aux premiers jours du carême (14 février). Arch. nat., JJ 173, n" 443.
276
LA GUERRE DE PARTISANS
demande et obtienne des archers d'escorte pour protéger sa per-
sonne dans ses tournées, « pour les périls des brigands qui ont
esté et sont sur les chemins' ». En effet, le secrétaire de l'arche-
vêque de Rouen et l'archidiacre de Châlons, allant de compagnie
de Rouen vers Paris, se font enlever en route-. L'archevêque de
Rouen, Jean de la Rochetaillée, toujours en mouvement, s'est fait
fortement escorter pour éviter le même sort^. Entre Ecos et la
forêt de Vernon, dans ce même été de 1426, une compagnie hante
les bois et donne fort à faire à la garnison de Vernon. Au hameau
de Goupigny^ elle se fait ravitailler par les cultivateurs, qui
gardent la nuit, en lisière des jeunes tailles^, leurs moissons
raiires contre les dégâts du gibier, et rançonne fortement un
notable du pays qui a aidé les Anglais à les traquer sans relâche^.
De l'autre côté de la Seine, entre Vernon et Mantes, c'est le par-
tisan Pierre Le Bascon, Navarrais d'origine, qui se tient vers
Bréval" et Villiers-en-Désœuvre^. Le château de Rosny^, der-
rière les murs duquel, comme Perrette de la Rivière à la Roche-
Guyon, la veuve de Jean d'Ivry, seigneur du lieu, Ide de Sac-
quenville***, a fait une courageuse défense, les lieux forts voisins
de Blaru' ' et de la Villeneuve-en-Chevrie *^ ont capitulé en février
1. Lettres de garant en date du 30 août 1425. Bibl. nat., ms. fr. 26048,
n' 457.
2. Archives de ia Seine-Inférieure. (De Beaurepaire, Inventaire, G 28.)
3. Ibid. [Id., G 27.)
4. Coupigny, fraction de la commune d'Heubécourt (Eure, cant. d'Écos).
5. « Ou hamel de Coupigny, assiz près des bois et forests dudit lieu ou bail-
liage de Gisors, en un hostel et manoir à lui appartenant. »
6. Rémission pour Jean Mouchet, cultivateur, de Coupigny, « en la paroisse
d'IIaubercourt », pour faits de prétendue complicité. Doc. en date d'août 142G :
faits tout récents. Arch. nat., JJ 173, n" 596.
7. Bréval, sur les plateaux entre la Seine et l'Eure (Seine-et-Oise, cant. de
Bonnières).
8. Villiers-en-Désœuvre, sur les plateaux qui dominent l'Eure (Eure, cant. de
Pacy-sur-Eure).
9. Rosny-sur-Seine, sur la rive gauche de la Seine, un peu au-dessous de
Mantes {Seine-et-Oise, canl. de Mantes).
10. Documents en date de la (in du xv° siècle, dans l'ouvrage de M. l'abbé
Thomas, Rosny-sur-Seine. Paris, Pion, 1889, in-8° de 413 p., p. 23-24 et 73.
11. Blaru, sur un petit alllueat de la Seine, un peu au-dessus de Vernon
(Seiiie-el-Oise, canl. de Bonnières).
12. Les Chroniques de Normandie signalent Rosny, Blaru « et autres » comme
se rendant à celte époque. [Cliron. de Nonn., éd. Heilot, p. 47.) Les Rôles
normands et franiiais mentionnent la Villeneuve-en-Chevrie comme forteresse,
DANS LA HAUTE NORMANDIE. 277
1419, à la suite de la reddition de Vernon* et de Mantes ^ Pierre
Le Bascon, dont le nom et l'origine évoquent d'une façon si pré-
cise le souvenir de ce redouté Le Bascon de Mareuil, autrefois
associé, avec la race des Sacquenville, dans ce pays même, à
toutes les plus coupables entreprises des compagnies navar-
raises à la solde de Charles le Mauvais^, représente seul à pré-
sent dans la contrée, à sa manière, la résistance à l'ennemi natio-
nal "*. Sa compagnie est maîtresse des cantons entre la Seine et
l'Eure; lui-même a galante réputation : les femmes du pays
viennent le trouver au fond des bois et partager sa vie d'aven-
tures ; il est devenu célèbre et tient tout le pays sous sa coupe ^.
Dans un district voisin, entre Vernon etLouviers, en ce même
an 1426, les communications apparaissent comme profondément
troublées. Un commis du receveur de l'archevêché de Rouen se
rendant de Couches à Gaillon est enlevé par les partisans et taxé
avec les deux précédentes, en 1419. — Au moment du soulèvement de 1435-
1436, qui eut un tel contre-coup dans le Vexin, des partis français venus de
Mantes menacent les environs, en décembre 1436, avec l'intention de relever
les défenses ruinées du château, selon la tactique alors en usage. (Briefve Chro-
nique de Saint-Wandrille, dans abbé Thomas, Rosny-sur-Seine, p. 23-24, 73,
95-97 et 271-273.) — Les châteaux de Rosny (appelé dauli ce document Boni),
Blaru, la Villeneuve-en-Chevrie, avec les terres voisines de Rolleboise, Apre-
mont (comm. de Perdreauville), Buchelay (Seine-et-Oise, cant. de Bonnières et
de Mantes), confisquées sur divers membres des familles d'Ivry, de Sacquen-
ville, Mauvoisin, de Trie et de Corneuil, furent donnés à Philip Branch,
futur bailli anglais de Mantes, par lettres de Henry V, en date de Vernon, le
22 avril 1419. [Rôles norm. et franc., n" 449.)
t. La reddition de Vernon a lieu le 3 février 1415. (Ryraer, Fœdera, t. IV,
part. 3, p. 88.)
2. La reddition de Mantes, dont aucun recueil ne donne la date, a lieu le
5 février 1419. (E. Grave et Alph. Durand, la Chronique de Mantes. Mantes,
impr. du Petit- Mantais, 1883, in-8'' de 596 p., p. 270.)
3. Siméon Luce, Hist. de Bertrand du Guesclin, p. 276 et suiv., 298 et suiv.,
435 et suiv. — E. Grave et Alph. Durand, la Chronique de Mantes, p. 234.
4. On ne voit plus mentionner à cette époque les lieux forts de Bréval, de
Rolleboise, de Vétheuil, ce dernier sur la rive droite de la Seine, au-dessous
de Rosny (Seine-et-Oise, cant. de Magny-en-Vexin), si violemment disputés au
temps de la Grande-Compagnie, comme Rosny et Blaru. (Siméon Luce, Hist.
de Bertrand du Guesclin, p. 410, 417-420, 427, 435, et Tableau des lieux forts.)
5. Rémission pour Jean Droulin, cultivateur, de Bréval, pour meurtre de sa
femme Perrette, âgée de dix-sept ans, demeurée un an et demi avec Pierre
Le Bascon, « du pays de Navarre, qui est un brigant et espieur de chemins et
homme de très mauvaise vie et renommée. » Doc. en date de juin 1426 : faits
tout récents. Arch. nat., JJ 173, n° 549.
(
278 LA GUERRE DE PARTISANS '
à six écus d'or ^ Un autre, parti de Louviers, ne peut davantage '
arriver à destination. Quoique bien monté sur un cheval qui vaut
dix livres, il est arrêté en route, retenu captif et rançonné-. Les
geôles de Louviers, où l'on essaye d'enfermer ceux des partisans
qu'on peut saisir, sont d'ailleurs trouées de brèches propices par
où les prisonniers s'évadent à plaisir^.
Mais la forteresse naturelle des partisans, leur terrain préféré
de retraite, reste toujours la grande forêt de Lyons, qui barre
tout le Vexin, de l'Andelle jusque vers l'Epte.
Au début de l'invasion, elle a servi d'abri à un partisan célèbre,
le seul qui ait acquis droit de mention dans les chroniques oflS-
cielles, ce petit boiteux Tabary, routier d'instinct, auquel ne man-
qua peut-être qu'une heure de chance pour fournir la carrière
d'un des grands aventuriers de l'époque'^. Sorti de quelque village
entre l'Oise et l'Epte, Bourguignon passionné, comme toute la
population du pays, il s'est tenu dans la forêt de Lyons, pendant
tout le siège de Rouen et depuis encore, prêtant son concours aux
Bourguignons de Gisors comme aux Armagnacs de Château-
Gaillard, et exterminant tout ce qu'il peut rencontrer d'Anglais.
Ses courses se sont étendues plus tard jusqu'aux bords de l'Oise,
entre Gisors, Pontoise et l'Isle-Adam. Après le drame du pont de
Montereau, quand Anglais et Bourguignons ont cessé de s'entre-
tuer sur les frontières du Vexin et du Bray, il s'est trouvé à
Crépy en Laonnais, en février 1420, au rendez-vous des forces
bourguignonnes, au milieu desquelles il a déjà combattu avec ses
paysans sous les murs de Senlis, et a suivi l'armée de Philippe le
Bon en marche vers Troyes. Au cours de cette campagne,
quelques semaines plus tard, il est tombé mortellement frappé, le
troisième jour de l'assaut de Toucy en Auxerrois^. Deux chro-
1. Archives de la Seine-Inférieure. (De Bcaurepaire, Inventaire, G 585.)
2. Ibid. {Id., G 585.)
3. Ibid. {Id., G 639, 30.)
4. Sur Tabary cl son extraordinaire carrière, «fu'on voudrait pouvoir un jour,
avec quelques autres, retracer plus au long, voir Monstrelet, éd. Douët d'Arcq,
t. III, p. 28-2-283, 376-377, 387 ; — Pierre de Fenin, éd. de M"' Dupont, p. 87-
88, 134; — Livre des trahisons, éd. K. de Lettenhove, p. 140, 154; — Chas-
tellain, éd. K. de Lettenhove, t. I, p. 104, 128. — Malgré lasserlion du savant
éditeur de Chastellain (p. 104, n. 2), aucun texte ne signale en aucun moment
la présence de Tabary à Paris, pas plus que la grande influence qu'il y aurait
exercée sur le parti bourguignon.
5. Toucy, entre l'Yonne et le Loing (Yonne, ch.-l. de canl., arr. d'Auxerre).
DANS LA HADTE NORMA.NDIE. 279
niques ont laissé de pittoresques portraits de ce chef de bandes et
de ses troupes improvisées. « Quarante ou cinquante paysans »,
les peint Monstrelet, « une fois plus, une autre fois moins, armés
et habillés de vieux haubergeons, Jacques vieilles, haches et demi-
lances où il y avait massues au bout, à tout lesquels s'en allaient,
les uns sur méchants chevaux ou juments et les autres à pied,
embùcher es bois où se tenaient les Anglais' »; « là », continue
l'écuyer de fortune qui a rédigé le Livre des trahisons de France,
« où il avait ses gens tout prêts qui leur jouaient de couper gorge,
mais tant étaient grand nombre qu'il n'y paraissait^. »
« Ce vaillant chevalier^ », comme l'appelle, conquis par tant
d'instinct de la guerre, Monstrelet en personne, le chroniqueur
attitré de tous les blasons de Picardie, si dédaigneux d'habitude
pour la « merdaille » paysanne, a laissé dans la région d'anciens
combattants de ses redoutables bandes. On a vu, en octobre 1425,
d'inquiétants rassemblements de partisans se mouvoir entre la
forêt de Lyons et les bois d'Eu, et menacer tout le pays jusqu'à
la lisière de Picardie'^. Cette situation, loin de disparaître, se
maintient avec persistance et continue à alarmer gravement l'oc-
cupation étrangère.
A présent, derrière les hautes collines boisées dont l'Andelle et
la Lieure creusent les fossés, se défend avec énergie une solide
compagnie^. Commandée par un écuyer du pays, Jeannequin de
Villers*^, signalé rebelle dès le début de l'invasion", on la voit
tenir la campagne au moins pendant trois ans, de la tin de 1426
aux derniers mois de 1429.
1. Monstrelet, loc. cit., p. 283.
2. Livre des trahisons, loc. cit., p. 140.
3. Monstrelet, loc. cit., p. 376-377.
4. Voir ci-dessus, au début de ce chapitre.
5. Pour ce qui suit. Rémission pour frère Laurent Anquetil, religieux de
l'abbaye de Mortemer, pour faits de complicité. Doc. en date du 5 juin 1427 :
faits remontant à six mois. Arch. nat., JJ 173, n" 692.
G. On rencontre dans la région : Villers-en-Vexin (cant. d'Étrépagny), Villers
(comm. des Andelys), Villers-sur-le-RouIe (cant. do Gaillon). — Villers-en-Vexin,
entre l'Epie et la forêt de Lyons, serait le plus vraisemblable.
7. Par lettres de Henry V, en date de Vernon, le 12 avril 1419, Thomas Mers-
ton, écuyer anglais, obtient la concession de tous les biens ayant appartenu à
Robert de Villers, écuyer, supposé mort, ainsi qu'à sa femme, et revenant à
Jean de Villers, son fils, et aux frères de celui-ci. {Rôles norm. et franc.,
n" 386.) Fiefs situés en diverses localités dans lesquelles on peut reconnaître :
280 LA GUERRE DE PARTISANS
De cet impénétrable abri, les courses des partisans s'étendent
jusqu'aux portes de Rouen. Entre Fleury-sur-Andelle et la direc-
tion du faubourg de Martainville, dans l'été de 1426, le pays
tremble devant eux. Le nouveau possesseur de la terre de Fran-
queville' doit solliciter un délai^ pour l'aveu et dénombrement de
son ûeP, en considération de ce que « les brigands se tiennent et
conversent de jour en jour à l'entour et à l'environ^ ». A l'autre
extrémité de la forêt, vers le Bray, à la même époque, des enga-
gements ont lieu dans les cimetières d'Argueil^ et de Brémontier^,
à la suite desquels il faut procéder à la purification du terrain
consacré'^. Dans l'hiver de 1426-1427, la compagnie de Jeanne-
quin de Villers livre un combat en forêt ; son chef y est grièvement
blessé, et ses compagnons l'emportent à grand'peine. En retraite
avec son page et une douzaine d'hommes qui ont gardé leurs
armes, il est recueilli auprès de Lyons^, dans la ferme isolée de
Noyers-près-Vesly, Forêt-Ia-Folie, Hennezis, Porfmort, le Buquet (comm. de
Mézières), dans le Vexin (Eure, canl. de Gisors, Écos, les Andelys); Bourg-Beau-
doin, de l'autre côté de l'Andelle (Eure, cant. de Fleury-sur-Andelle).
1. Saint-Pierre-de-Franqueville et Nolre-Dame-de-Franqueville, sur les pla-
teaux entre l'Andelle, la Seine, l'Aubette et le Robec (Seine-Inférieure, cant.
de Boos).
2. Mandement au bailli de Rouen, en date du 2 juillet 1426, accordant délai
à Jean Vins, écuyer, pour l'aveu et dénombrement de sa terre de Franque-
ville. Bibl. nat., ms. fr. 26049, n" 594.
3. Les actes de ce genre, qui deviendront si nombreux, presque de droit
commun, une dizaine d'années plus tard, sont encore rares à celte époque, et
leurs termes doivent être pris, non pas dans un sens de formule, mais dans
celui de leur valeur réelle. Dans un très grand nombre de dossiers des Pièces
originales, où il s'en rencontre tant à partir de 1435, nous croyons n'en avoir
reconnu qu'un seul donnant comme motif un fait de ce genre, pour la période
antérieure à 1429. — Mandement aux baillis de Rouen, Caux et Cotentin, accor-
dant délai à Colin de la Porte, écuyer, « pour ce qu'il n'a encore peu avoir la
vraye congnoissance de ses dictes terres pour les brigans et ennemis du roy
qui souvent sont et conversent sur icelles, » dans un vidimus sous le sceau de
la vicomte de Montivilliers, en date du 14 janvier 1422. Bibl. nat., ms. fr. 26044,
n° 5696.
4. Bibl. nat., ms. fr. 26049, n" 594.
5. Argucil, dans la liante vallée de l'Andelle, entre la forêt de Lyons et celle
de Bray (Seine-Inférieure, arr. de Neufchâtel).
6. Brémonticr, dans un district accidenté de la haute vallée de l'Epte,
acluelleincnl dénommé Bréinonlicr-Merval (Seine-Inférieure, cant. de Gournay).
7. Arch. de la Seine-Inférieure. (De Bcaurepaire, Inventaire, G 251.)
8. Lyons-la-Forél, sur la Lieure, au centre de la région boisée du même
nom (Eure, arr. des Andelys).
DANS LA HAUTE NORMANDIE. 281
la Lande*, par un religieux de l'abbaye voisine de Mortemer^.
On se rappelle le récit de cette scène, où le dévouement de frère
Laurent Anquetil présente, en son genre, un héroïque pen'dant aux
exploits de dom Jean de Guiseville, le moine légendaire de Préaulx^.
Rerais sur pied, en état de combattre encore, Jeannequin de
Villers a repris la campagne. L'an suivant, ces parages sont tou-
jours aussi dangereux et inspirent une sorte de terreur classique.
Dans le cours de cette année 1427, un sergent de la châtellenie
de Lyons, Robinet Le Doyen, est enlevé dans un coup de main
vivement mené. C'est un enfant du pays, Bourguignon militant,
le puîné de trois frères, dont l'un a été capitaine dans les troupes de
Jean Sans-Peur. Lui-mêmevient de rentrerau pays, après quelques
années de campagne, et s'est fait pourvoir de ce poste lucratif.
Prise de choix, il est entraîné bien loin de la région, en lieu sûr,
où se débat sa rançon^. Vers la même époque, à Fleury-sur-
Andelle^ aux Andelys, à Fresne-l' Archevêque S un courrier de
l'archevêque de Rouen est également enlevé en route'. Ceux qu'on
1. « La Lende sur Lions. » Les écarts et hameaux de ce nom abondent dans
la région forestière avoisinante : la Lande, les Landes, les Hautes-Landes, les.
Basses-Landes, le Landel, la Lande-Pellerin, la Lande-Saint-Omer, etc., etc.
Il peut être question de l'écart de la Lande, le plus rapproché de Lyons, sur le
terroir même duquel il est situé, et de Mortemer, à gauche du chemin actuel
de Lyons à la Neuve-Grange. En voici la description : « Un hostel avec plu-
sieurs terres labourables et autres choses, nommé icellui hostel la Lende sur
Lions ; lequel hostel est un hostel plat assis en ladicte forest de Lions, séparé
et loing de toutes autres villes et hostels. »
2. Mortemer, abbaye de l'ordre de Cîteaux, au diocèse de Rouen, aujour-
d'hui ruinée, située sur une des branches de la Lieure, dans une vallée boisée
profondément encaissée, l'une des plus reculées de la forêt de Lyons (Eure,
cant. de Lyons, comm. de Lisors). Les Anglais s'y établissent un instant, en
juillet 1418, après avoir exécuté le passage de la Seine devant Pont-de-l'Arche.
{Monsirelet, éd. Douët d'Arcq, t. III, p. 277.)
3. L'abbé de Mortemer était alors Guillaume d'Autun, en charge depuis
1405, qui quitta la direction de ce monastère pour celle bien plus importante
de Clairvaux, après le 5 mai 1428. {Gall. christ., t. XI, col. 310.) Il eut pour
successeur Guillaume Théroude, l'un des juges de Jeanne d'Arc (De Beaure-
paire. Notes sur les Juges, loc. cit.), qu'il déclara relapse, en se rangeant à
l'avis relativement modéré de Gilles de Duremort, abbé de Fécarap. (Quicherat,
Procès, t. I, p. 463, 465.)
4. Arch. nat., JJ 175, n* 57. Doc. en date du 26 décembre 1431 : faits remon-
tant au courant de l'année 1427.
5. Fleury-sur-Andelle, Eure, ch.-I. de cant., arr. des Andelys.
6. Fresne-l'Archevêque, Eure, cant. des Andelys.
7. Arch. de la Seine-Inférieure. (De Beaurepaire, Inventaire, G 29.)
282 LA GDERRE DE PiRTISAXS
veut faire absolument arriver jusqu'à Paris doivent être escortés
en règle'. Le chancelier du chapitre, devant faire cette même
route à son tour, fait ses conditions pour le voyage et, par acte
officiel, décline toute responsabilité en cas de rencontre ^ L'état
du pays est presque aussi troublé qu'on le verra deux ans plus
tard, quand l'archevêque sera obligé de transférer de Déville à
Rouen même le siège de sa juridiction, par crainte des partisans
qui tiennent la campagne jusques sous les murs de la ville 3. A ce
moment, vers la fin de 1429, à l'époque du grand mouvement
qui ébranle toute la Normandie, à l'heure où le parti français
complote encore une fois de surprendre la capitale anglaise,
Jeannequin de Villers se retrouvera prisonnier dans les cachots
de Rouen, au fond desquels un mystère plane sur sa fîn^.
Plus avant encore dans le Vexin, sous la forteresse de la
Roche-Guyon, se passe vers mai 1428 un singulier fait de guerre^.
Une compagnie française serai -régulière, sortie des places du
pays chartrain, vient tenter un coup de main bizarre aux appro-
ches de l'imprenable rocher. Elle a pour guide un habitant du
village voisin, Sainte-Geneviève-lez-Gasny^, ancien valet de
Guillaume Cailleau, marchand de Paris, revenu depuis peu au
pays. La bande ne compte qu'une dizaine d'hommes, dont un
autre marchand de Paris, Jean Le Chéron, soldat improvisé, en
fuite depuis un an. Mené par son guide, ce parti se dissimule sur
la rive opposée, sous les couverts de la forêt de Moisson, attend
le soir, et, la nuit tombée, attaque résolument les deux embarca-
tions chargées d'Anglais qui se tiennent sur la rivière et gardent
le pied de l'escarpement. Un combat a lieu dans l'obscurité, où
1. Arch. (le la Seine-Inférieure. (De Beaurepaire, Inventaire, G 19.)
2. Ibid. [Id., G 2125.)
3. De Beaurepaire, Recherches sur le Procès.
4. Mandement du bailli de Rouen au vicomte de Rouen, en date du 2 jan-
vier 1430, signalant, à cette date, « Jeannequin de Villers » comme prisonnier
à Rouen. Document faisant partie des Pièces justificatives de cette étude. Bibl.
nat., ms. fr. 26052, n" 1222.
5. Pour ce qui suit. Rémission pour Perrin Musart, commis de marchand,
de Sainte-Gencviève-lez-Gasny, pour faits de participation, relatant l'afl'aire de
la Roche-Guyon. Doc. en date du 31 octobre 1428 : faits remontant aux mois
de mai ou juin. (Cf. Rémission pour Jean Le Chéron, marchand de Paris,
de même date, dans Longnon, Paris sous la domination anglaise, n° 139.)
Arch. nat., JJ 173, n" 253.
6. « Sainte Geneviève. » Sainfe-Geneviève-lez-Gasny, dans la vallée de
l'Epte, derrière la Roche-Guyon (Eure, canl. d'Écos).
DANS LA HADTE NORMANDIE. 283
tombent plusieurs blessés. Le lendemain , le gros de la troupe,
sans être poursuivi, regagne sa garnison après cette pointe aven-
tureuse.
On ne voit pas que les irréguliers de la région aient cette fois
entrepris davantage contre le donjon célèbre, tombé depuis la
conquête aux mains de Guy Le Bouteiller; il faut attendre le
contre-coup du grand soulèvement de 1435 pour que ce comman-
dement du Vexin devienne l'objet de tentatives inquiétantes'.
L'inégal combat, le hasardeux assaut des partisans de 1428,
dont les péripéties sont ici relatées, demeure isolé dans son des-
sein comme dans son exécution. Fait qui vaut toutefois d'être tiré
de l'ombre, trait saillant et expressif de cette guerre sans trêve et
sans merci qui persiste sur toute la surface du territoire envahi,
ingénieuse, infatigable, sans espoir comme sans défaillances.
Contre cette insurrection partout présente, insaisissable dans sa
dispersion même, le gouvernement de la conquête, sur toute la
superficie du pays dont les limites viennent d'être posées, est
obligé d'entretenir constamment sur le pied de guerre une série
de petits corps mobiles, chargés spécialement de battre les routes
et les bois, de traquer les partisans dans leurs retraites et de les
traîner captifs aux centres de justice les plus proches. Dans le
grand carré irrégulier de terrain compris entre Rouen, Vernon,
Gisors et la région d'Eu, ces colonnes volantes, en résidence çà
et là, en bourg ouvert ou en château fermé, circulent sans cesse,
sillonnant la contrée, mais ne s'aventurant guère hors des routes,
dans les enceintes impraticables où se maintiennent leurs adver-
saires. L'ensemble des comptes de la Normandie, pour les trop
rares années où ils se trouvent conservés ^ représente en fait la
mesure comme localisée dans la région et ne s'appliquant pas à
d'autres districts du pays conquis. Dans leCotentin, par exemple,
le Val de Saire^, les alentours de Carentan et de Saint-LôS où
1. Documents en date de 1436 et de 1438, dans Emile Rousse, la Roche-
Guyon, châtelains, château et bourg. Paris, Hachette, 1892, in-l6 de 495 p.,
p. 82.
2. De Beaurepaire, De Vadm. de la Normandie. Comme il a déjà été dit,
ces comptes comprennent l'époque comprise entre novembre 1423 et sep-
tembre 1425, et celle qui s'écoule de septembre 1428 à septembre 1429. L'exis-
tence de la plupart de ces détachements s'y trouve constatée pour la période
qui s'étend du 28 septembre 1428 au 28 septembre 1429.
3. Siméon Luce, Philippe Le Cat, loc. cit.
4. Siméon Luce, Chron. du Mont-Saint-Michel, Pièces justif., t. I, p. 267, n. 1.
284 LA GUERRE DE PARTISANS
des bandes irrêgulières ont si longtemps bravé l'invasion, en
paraissent exempts ; de même aussi, toute la contrée sauvage et
protectrice dont Vire, Mortain, Falaise et Domfront marquent
les angles, terre féconde en partisans résolus, où l'esprit de résis-
tance a conservé des racines toujours prêtes à renaître*. Il faut
estimer que les abords de Rouen se trouvaient autrement mena-
cés. A de certains moments, en effet, on ne compte pas moins de
six corps autonomes comprenant une centaine d'archers, autant
que pour toute la garnison de Rouen, par exemple, en l'an 1425^
ayant chacun leur terrain d'opérations et leur zone de surveil-
lance. De quittance en mandat, on en suit la création, la paye et
le contrôle jusqu'à la grande transposition de 1429, où les forces
neuves qui entrent en jeu les absorbent et les rendent illusoires.
De 1423 à 1425, ne s'en révèle pas encore trace 5. Une sorte
de réserve indépendante existe seulement, sous le commandement
de Thomas Scales, avec charge, à ce qu'il résulte des termes de
sa commission, de renforcer, selon les circonstances, les garni-
sons des places de la Seine entre Rouen et Paris ^ ; un de ses déta-
chements, sous l'écuyerWalterCharleton^ est plus particulière-
ment affecté à la surveillance de la route fluviale aux abords de
Rouent
Mais, dès les premiers mois de 1425, sur la ligne de la Rresle,
il devient nécessaire d'organiser une première compagnie mobile ;
elle a pour commandant l'écuyer Thomas Palmer et opère dans
la direction des frontières de Picardie, entre Aumale et la ville
1. Ibid., /d., n" 19, 24, et t. I, p. 230, n. 1.
2. Sous Robert Willughby, en 1425, la garnison de la place, du château et
du pont de Seine de Rouen compte 90 archers et 20 hommes d'armes. (De
Beaurepaire, loc. cit.)
3. Voir les deux premiers comptes cités ci-dessus. (De Beaurepaire, loc. cit.)
4. Thomas Scales, seigneur de Nucelles, futur grand sénéchal de Normandie,
est retenu avec 20 hommes d'armes et 60 archers, pour six mois, du l""^ no-
vembre 1423 au 1" mai 1424, « capitaine et garde des villes, châteaux et forte-
resses sur la rivière de Saine et à l'environ entre Rouen et Paris. » Quittances
en date du 11 janvier et du 7 septembre 1424. Bibl. nat., ms. fr. 26046, n" 192,
193, 310.
5. Waller Charleton, écuyer, tué à Verneuil, le 17 avril 1424. {Wavrin, éd.
William Hardy, ad. ann. 1424, p. 116.)
0. Walter Charleton, écuyer, est retenu avec 7 hommes d'armes et 21 archers,
pour le mois de février 1424, « pour la garde de la rivière de Seine autour
de Rouen. » Lettres de garant, en date du 30 janvier 1424. Bibl. nat., ms.
fr. 26047, n" 209.
DANS LA HACTE NORMANDIE. 283
d'Eu*. En octobre, à la suite de la démonstration inquiétante des
partisans du Vexin et du Bray, il faut la reconstituer au plus
vite. Raoul Le Sage, sire de Saint-Pierre, commissaire spécial,
muni de pouvoirs à cet effet^, mande à Gamaches Richard Beau,
le capitaine anglais qui commande à Rue, de l'autre côté de la
baie de Somme, et le délègue à la garde du pays^. En même
temps, le bailli de Gaux, Thomas Maistresson ^ reçoit aussi la
direction d'une colonne volante destinée au même objet ^. Les
cadres de la première de ces troupes paraissent avoir persisté ;
on les retrouve presque sans modification, sous différents com-
mandements subalternes, pendant quatre années consécutives^.
De 1426 à 1428, dans les pièces isolées qui représentent seules,
1. Du 13 mars au 13 avril 1425. (De Beaurepaire, loc. cit.)
2. Sur cet événement et ce personnage, voir ci-dessus.
3. Richard Beau, commandant anglais de Rue, est retenu avec une lance et
15 archers, pour six mois, du 25 octobre 1425 au 25 avril 1426, pour servir
« es forests d'Eu, de Lions et autres circonvoisines. » Lettres de garant en
date du 3 novembre 1425. Bibl. nat., ms. fr. 26048, n" 501 ; cf. n" 507.
4. « Jorge Cler », écuyer, est employé, sous sa direction, avec 4 hommes
d'armes et 20 archers, pour dix jours, à partir du 15 octobre 1425, « pour qué-
rir et prendre plusieurs brigans et autres annemis du roi vers Eu, Âumale
et le pays de Viraeu. » Lettres de garant, en date du 15 octobre 1415. Bibl.
nat., ms. fr. 26048, n» 480.
5. Ce « Jorge Cler » paraît pouvoir facilement s'identifler avec un membre
de la race nornaande des barons de Clères (Seine-Inférieure, ch.-l. de cant.,
arr. de Rouen), famille où le prénom de Georges est à cette époque hérédi-
taire (Bibl. nat., Cab. des Titres, P. or., Clère, n" 7 à 21, 24 à 27, 30, 32
à 36, 38 à 40; — Coll. ClairambauU, vol. 31, p. 2415 à 2417, n- 173 à 177).
Serait-ce Georges de Clère, dit Georget, qui semble sortir de minorité au
commencement de 1425 (P. or., Clère, n" 35 et 36), et qu'on semble retrouver
rallié à la cause nationale en 1448, avant la fin de l'occupation étrangère
(Ibid., n" 29)?
6. William Driby, simple lance à cheval, est retenu avec 4 autres hommes
d'armes à cheval et 10 archers, pour six mois, du milieu de septembre 1426
jusqu'au milieu de mars 1427, pour garder les chemins « estans depuis le pais
de Vymeu en la forest d'Eu et environ jusques vers le Neufchastel. » (Lettres
de garant en date du 11 septembre 1426. Arch. nat., K 62, n°' 29 et 29 bis.) —
Guillaume de la Barre, également simple lance à cheval, paraît dans de nom-
breuses montres, avec 11 archers, du 24 octobre 1427 au 25 mai 1428, « lesdis
archiers garnis souffisamment d'ars, trousses, cappelaines et gros pourpoins,
qui tous ont juré faire leur devoir de quérir et prendre les brigans en la forest
d'Eu et environ. » (Montres et quittances comprises entre ces dates : Arch. nat.,
K 62, n" 38», 39 bis, 38&; — Bibl. nat., Cab. des Titres, P. or., de la Barre,
n°' 10, 11; ras. fr. 25768, n» 276; — Arch. nat., K 62, n"" 38 i^ 38*3; k 63,-
n» 1 2.)
286 LA GUERRE DE PAETISAIVS
à défaut de recueil d'ensemble, la comptabilité de cette période,
on constate la création et la permanence d'une autre compagnie
sur un point tout différent. Formée dans le cours de 1426 pour
tenir en sûreté les chemins de terre entre Rouen, Gisors, Dangu
et Vernon, elle réside habituellemeot aux Andelj^s, au pied de
Château-Gaillard, d'où elle rayonne par les routes du Vexin^
William Appilby, qui va commander en chef toute l'artillerie
anglaise, la mène jusqu'à la fin de 1427^.
A cet instant lui succède l'écuyer Thomas Winstringhàm^,
immigré dont les confiscations ont implanté la famille dans le
pays *. En avril suivant, on le voit requis par ordre exprès de faire
bonne garde contre les partisans qui veulent franchir la Seine
vers l'embouchure de l'Eure^, et de surveiller la rivière jour et
nuit, « si diligemment qu'aucun préjudice n'en advienne'^ ». Dans
l'été de 1428, il est encore au même poste et garde toujours
« l'eau de Seine », sous les escarpements de Château-Gaillard'.
Dès le début de la campagne de la Loire et du blocus d'Orléans,
il faut augmenter ces forces devenues trop faibles. A ce moment,
cinq compagnies sont sur pied, de quinze à vingt archers chacune
1. William Appilby, écuyer, est prolongé dans son commandement déjà exis-
tant, avec 16 archers, pour six mois, du 30 janvier au 30 juin 1427, « pour
tenir en seurté le chemin par terre d'entre Mante et Vernon selon la rivière de
Seine, deçà lesdictes villes, à l'encontre des briguans. » Lettres de garant en
date du 30 janvier 1427. Bibl. nat., ms. fr. 26049, n° 679.
2. On le voit porter ce titre à la date du 6 juin 1428. (Bibl. nat., Cab. des
Titres, P. or., Appilbi/, n» 2.)
3. Thomas W'instringham, écuyer, est retenu avec 16 archers, pour six mois,
du 8 décembre 1427 au 8 juin 1428, « pour la garde de la rivière de Seine
entre Rouen et Vernon et des chemins par terre entre ladicte ville de Rouen,
Gisors et Vernon, à rencontre des brigans. » Lettres de garant en date du
8 décembre 1427, visées dans une de ses quittances en date du 6 mars 1428.
Bibl. nal., Cab. des Titres, P. or., Winstringham, n' 2.
4. Par lettres de Henry V, en date de Vernon, le 12 avril 1419, Robert Wins-
tringham, écuyer, reçoit les biens de Léon Boudart, écuyer. (Rôles norm. et
franc., n° 383.) Fiefs dont on peut reconnaître la situation à Verclives et au
Mesnil, vers la vallée de la Lieure (Eure, cant. de Fleury-sur-Andelle, comra.
du Mesnil-Verclivcs).
5. Sur cet événement, voir ci-dessus : Sur la Seine.
6. Bibl. nat., ms. fr. 2G050, n* 893.
7. Il (levait avoir été prolongé de nouveau pour six mois. Quittances de
juin et septembre 1428 « pour la garde des chemins et de l'eaue de Seine
entre Rouen et Vernon ». Bibl. nal., Cab. des Titres, P. or., Winstringham,
n° 3, et coll. Clairambault, vol. 208, p. 9033, n- 16.
DANS LA HAUTE \OKMAXDIE. 287
en moyenne, avec un nombre variable d'hommes d'armes mon-
tés*. Celle des Andelys se dédouble : sous Winstringham, pour le
Vexin normand, entre Gisors, Dangu, Rouen ^; sous l'écuyer
Richard Brinkley ^, pour le Vexin français, entre Saint-Glair-sur-
Epte, Chaumont-en- Vexin et Pontoise^.
Dans le Bray, d'autres colonnes opèrent, l'une entre Arques et
la ville d'Eu, sous l'écuyer Maykyn Saclier°, en 1429^, sous
Guillaume delà Barre''', toujours au même poste; l'autre entre
1. L'existence de ces cinq compagnies est sommairement mentionnée dans
les comptes de 1424-1429. (De Beaurepaire, loc. cit.)
2. Montre d'armes, une lance et 16 archers, à Gisors, le 12 février 1429,
« pour tenir en seurté les chemins par terre d'entre Rouen, Gisors et Dangu ».
Bibl. nat., ms. fr. 2576, n" 348.
3. On trouve dans les armées anglaises, en ce temps, portant le nom de
Brinkley, deux personnages diflérents, semble-t-il. L'un, John Brinkley, écuyer,
longtemps lieutenant du commandant de Caen, engagé pour le siège d'Orléans
(L. Jarry, le Compte de l'armée anglaise, art. 54), qui paraît n'avoir occupé
de postes qu'en basse Normandie. L'autre, dont on ne voit pas le prénom, se
tient dans le comté d'Eu : en 1431, il est capitaine de Monchaux (Arch. nat.,
JJ 175, n" 40); en 1432, encore (Monstrelet, éd. Douët d'Arcq, t. V, p. 35); en
1434, il commande à Eu (Ibid., p. 93-94; cf. Arch. nat., JJ 175, n" 276). Il est
vraisemblable que ce dernier est le même que Richard Brinkley, écuyer, qu'on
rencontre ici, en Vexin et sur les routes du Bray, en 1428 et 1429.
4. Montre d'armes, une lance et 18 archers, sur les champs entre Gisors et
Dangu, le 2 octobre 1428, « pour extirpper les brigans et autres noz ennemis
estans et fréquentans de jour en jour en plusieurs lieux es parties de Norman-
die et environs, iceulx prendre et amener à justice... pour estre à Chaumont
en Veulquesin, Sainl-Cler et environ. » Bibl. nat., ms. fr. 25768, n' 301 ; cf.
n" 304.
5. Ce personnage, dont le nom est souvent reproduit sous des formes
diverses, « messire Sachère » (Boucher de Molandon et de Beaucorps, V Armée
anglaise, Pièces justif., n" 86), « Mayequin Fleschier » (De Beaurepaire, De
l'Administration de la Normandie), se trouve inscrit sous les formes : « Mes-
quin Sachere » (Bibl. nat., ms. fr. 25768, n" 407, cité dans l'Armée anglaise,
loc. cit.), et « Maiequin Chassiere » (Arch. nat., K 62, n" 182*). Un capitaine
anglais du même prénom, Maykyn of Langworth, figure à plusieurs reprises
parmi les assiégeants du Mont-Saint-Michel. (Siméon Luce, Chron. du Mont-
Saint-Michel.) — Maykyn Sacher commandait, en février 1426, la petite place
d'Hibouville (Seine-Inférieure, cant. et comm. d'Envermeu), près d'Arqués, et
y passait en revue l'escorte du bailli de Caux. (Arch. nat., K 62, 18'-*.)
G. Montre d'armes, une lance et 16 archers, à Rouen, le 1" août 1429, « pour
la garde des chemins et quérir les brigands en la forest d'Eu et ou païs d'en-
viron. » Boucher de Molandon et de Beaucorps, l'Armée anglaise, chap. y,
part. I, et Pièces justif., n" 86.
7. De Beaurepaire, loc. cit.
288 LA GUERRE DE PARTISANS
Gournay, Gaillefontaine S Neufchâtel, la forêt d'Eavy, sous
William Lynos^, régulier anglais qui revient du siège de
Guise 3. Enfin, depuis trois ans, pour escorter les marchands
qui se rendent au Landit^ une petite division de quatre lances
et vingt-six archers court à cheval du pays de Caux jusqu'à
l'Oise. Le bailli de Caux en a eu quelque temps la charge^.
Dans l'été de 1429^, elle est conduite par un Français du pays
passé depuis longtemps au parti de la conquête, Guillaume de
Gaillarbois^ connu sous le nom de Perce vaP, qu'on trouvera l'an
1. Gaillefontaine, aux sources de la Béthune, entre Neufchâtel et Gournay
(Seine-Inférieure, cant. de Forges-les-Eaux).
2. William Lynos, écuyer, est retenu, avec 16 archers à cheval, pour un an,
du 16 septembre 1428 au 28 septembre 1429, « pour tenir en sûreté les che-
mins de la forest d'Yomville (Eavy) et les chemins tendans vers Gournay on
tirant vers le chemin d'Amiens. » (Lettres de retenue en date du 16 septembre
1428. Bibl. nat., ms. fr. 26051, n" 945.) — Montre d'armes du même, le l^"" dé-
cembre 1428, « pour tenir en seurté le pays es parties de Gueillefontaines. b (Bibl.
nat., ms. fr. 25768, n'SlO.) — Quittances et montres d'armes du même, de jan-
vier et juin 1429. (Bibl. nat., ms. fr. 25768, n'-SSO, 331; Boucher de Molandon
et de Beaucorps, l'Armée anglaise, loc. cit., et Pièces justif., n° 85; Bibl. nat.,
ms. fr. 25768, n° 398.) — Montre d'armes et mandement de taxation relatif au
même, en 1429, « pour tenir en seureté les chemins devant le Neufchastel et
Gournay et extirper les brigans qui y fréquentent ». (Catalogue des livres et
documents historiques de la bibliothèque de M. de Courcellts. Paris, 1834, p. 95.)
3. William Lynos ligure au siège de Guise, qui dure d'avril à septembre 1424.
(Stevenson, Letters and papers illustrative of the wars of the English in
France during the reigns of Henry VI, t. II, part. 2, p, 395.) En 1432, on le
retrouve encore dans les mêmes parages du Vexin. (Bibl. nat., ms. fr. 26055,
n" 1769.)
4. La foire célèbre du Landit s'ouvrait le 11 juin, dans la plaine Saint-Denis.
5. Thomas Maistresson, bailli de Caux, est retenu, avec une lance et 12 ar-
chers à cheval, le 31 mars 1426, « pour la garde des chemins du Lendit. »
Lettres de retenue, en date du 31 mars 1426, visées dans un mandement de
taxation en date du 1" juin 1426. Bibl. nat., Cab. des Titres, P. or., Maistres-
son, n' 7.
6. Montre d'armes de Perceval de Gaillarbois, 4 lances et 26 archers, le
2 aoiit 1429, rapprochée d'une mention des comptes de 1424-1429. De Beaure-
paire, loc. cit.; Bibl. nat., ms. fr. 257G8, n» 408.
7. « Gaillarbos, Gaillardbosc. » Gaillarbois, vers la vallée de la Lieure, actuel-
lement dénommé Gaillarbois-Cressenville (Eure, cant. de Fleury-sur-Andelie).
8. Par lettres de Henry V, en date de Rouen, le 4 avril 1420, Guillaume de
Gaillarbois, dit Perceval, reçoit les biens d'Hémon de Falaise, dans la vicomte
de Falaise. (Koles norm. et franc., n' 802.) Jacques de Gaillarbois, signataire
de la capitulation de Château- Gaillard, est confirmé dans la possession de ses
biens, en 1420. {Ibid., n» 776.) Robert de Gaillarbois est l'objet d'une mesure
DiNS LA HAUTE NORMANDIE. 28i)
suivant sur la flottille anglaise armée pour la reprise de Château-
Gaillard*.
C'est par des mesures de cet ordre, insuffisants palliatifs à l'état
d'esprit dont les profondes racines tiennent au sol même, que le
gouvernement de l'occupation cherche à remédier au mal, dont
la ténacité vivace est bien faite pour le surprendre autant que
pour l'irriter. Mais, en dépit des postes et des colonnes, des exé-
cutions et des battues, l'esprit de combat persiste, sur ce coin de
terre, avec une singulière outrance. Même à l'heure triomphale
de la domination étrangère, les derniers insurgés du Vexin ne
désarment pas. Ils conduisent toujours la lutte sans témoins,
ignorée des chroniqueurs officiels, à laquelle ils ont voué leur
désespoir, obscure et morne, sourde et féroce, sans scrupules
comme sans faiblesses, aussi furieuse que patiente.
Les partisans et les lignes françaises.
Toutes ces précautions demeurent cependant vaines contre un
état général dont les indices multipliés se révèlent sur tant
de points à la fois. Les compagnies de partisans, les rassemble-
ments d'irréguliers, en bataille de tous les jours avec les gar-
nisons ou les colonnes anglaises, du pays d'Auge au pays de
Bray, ne font pas seulement la guerre de buissons sur leur propre
terrain. Entre les « brigands » de Normandie et la lisière chan-
geante des dernières places françaises, il existe en effet, malgré
la distance et les dangers, un incroyable jeu de communications,
d'allées et venues réciproques, d'intelligence et de coopération
occultes.
Une autre partie de cet aperçu fera connaître tout ce que l'in-
génieuse hardiesse d'un groupe de Rouennais saura hasarder de
plans fondés sur ces transmissions secrètes. Il suffit de constater
pour l'instant que, de la Picardie à la Loire, du Pays Chartrain
à la mer, les partisans circulent, isolés ou par groupes, des pri-
sonniers s'expédient sous escorte, des messages vont et viennent,
toute une organisation latente agit et se manifeste, en dépit de
l'occupation étrangère, de ses fonctionnaires et de ses soldats.
analogue en 1419. {Ibid., n" 420.) En 1430, Jacques de Gaiilarbois, écuyer,
frère de Perceval, passe pour deux ans au parti français. (Arch. nat., JJ 175,
n« 160.)
1. Cette curieuse opération de guerre fera l'objet d'une prochaine étude.
-1894 \9
290 LA GUERRE DE PARTISANS
Comment admettre, par exemple, qu'il n'y ait ni complicité ni
participation des partisans du Yexin dans l'enlèvement du châ-
teau de Gaillon en avril 1 424 ?
Gaillon, à peu de distance de la rive normande de la Seine,
entre Vernon etLouviers, est surpris et escaladé, le 16 avril, par
les débris de la garnison française qui vient de capituler dans
Compiègne * .
Compiègne, anglo-bourguignon depuis l'été de 1422, a été
« pris d'eschielle » par une troupe française agile et hardiment
commandée^, le matin du 2 janvier 1424, entre huit et neuf
heures, sous un de ces brouillards opaques et glacés qui viennent
murer la vallée de l'Oise. Pendant huit semaines, ce petit corps a
pu tenir contre toutes les forces anglaises et bourguignonnes,
appuyées par les gens des communes d'alentour, puis a dû enfin
capituler à terme, avec promesse de rendre la place dans le délai
d'un mois 3. Au mardi 4 avril, les Français n'ont certainement
pas encore évacué Compiègne^. Treize jours après, le dimanche
des Rameaux, 16 avril, à l'heure de la grand'messe, le parti
chassé de Compiègne entre d'assaut dans le château de Gaillon ^
1. Sur Gaillon, voir ci-dessous, Annexe 1.
2. Un certain nombre de chroniques mentionnent, vers cette époque, l'oc-
cupation passagère de Compiègne par un parti français. La date exacte, les
détails de l'heure et du temps régnant sont donnés par la seule Chronique
dite des Cordeliers. (Bibl. nat., ms. fr. 23018, fol. 447.)
3. Sur ce siège de Compiègne, conduit en chef, successivement par le sire de
risle-Adam avec les bandes indisciplinables des communes des environs, puis
par Philippe de Saveuse avec des contingents anglais, voir Livre des trahisons,
éd. K. de Lettenhove, p. 176; — Monstrelet, éd. Douët d'Arcq, t. IV, p. 174
et suiv.; — Pierre de Fenin, éd. de M"° Dupont, p. 210; — Chronique dite
des Cordeliers, Bibi. nat., ms. fr. 23018, fol. 447.
4. Au moins, à ce jour, des lettres de rémission, en date du 4 avril 1424,
sont-elles octroyées aux habitants de Compiègne, en faisant allusion au traité de
capitulation conclu avec les capitaines français « estans présentement en nostre
ville de Compiengne ». Arch. nat., JJ 172, n" 448.
5. La date exacte de la surprise de Gaillon est donnée par Pierre Cochon :
ff Et, en che temps, le jour de Pasques Hories (Pilques, le 23 avril 1424),
pristrent les Franchois le chaslel de Gaillon. » {Pierre Cochon, éd. de Beau-
repaire, p. 293.) L'heure, indi(|uée par la petite Chronique Rouennaise, publiée
à la suite du texte de Pierre Cochon : « Dimence de Pasques flories, à heure
de la grant messe. » [Chronique Rouennaise, loc. cit., p. 348.) Le nMe joué
par la garnison expulsée de Compiègne, quelques jours plus lot, dans l'exéculion
de ce coup de main, est signalé par la seule Chronique dite des Cordeliers:
« El quant il s'en furent partis (de Compiègne), il allèrent prendre de fait le
DANS LA HAUTE NORMANDIE. 29^
Il a dû traverser tout le bas du Beauvaisis, errer dans la Thelle
et le Yexin, passer forcément la Seine, comment, par quels
moyens, sinon grâce au dévouement des irréguliers qui tiennent
le pays, savent les passages et les canots cachés sous les berges * ?
Ainsi secondée, la compagnie de Compiègne est entrée dans Gail-
lon, pointe audacieuse s'il en fut, qui la jette en pleine Norman-
die anglaise, comme un coin menaçant-.
Isolés de la sorte, exposés sans retraite, le fossé de la Seine
derrière eux, les Français de Gaillon ne s'en tiennent pas à cet
exploit. Devant leurs sorties et leurs courses, toutes les places en
bordure du fleuve, Pont-de-l' Arche dans la direction de Rouen,
Vernon, Mantes, Meulan, Poissy, sur la route de Paris, sont
obligés de se garder et de se clore ^ Vers les derniers jours d'avril,
au retour d'une course heureuse dirigée sur Louviers, ils sont
attaqués par la garnison anglaise, sortie précipitamment, en
désordre, pour reprendre le bétail des gens de la ville, qu'ils ont
capturé dans les prés, sous les remparts, et qu'ils entraînent
vivement. Le capitaine anglais Godfrey Hatton ^ tombe dans une
embuscade et se fait prendre avec presque tous ses gens^ Quelques
jours durant, Louviers est dégarni, objet de convoitise et d'espé-
rance ouverte^. Le chef de bandes Pierre LeBigourdais, dans le voi-
sinage, tient les bois de Saint-Dizier, de la Saussaye, entre Elbeuf
et Louviers ; il a dans Louviers des intelligences à l'épreuve de tous
les risques'. Trace d'aucun essai de complot ne se révèle cepen-
chastel de Gaillon sur Saine sans nulle deffense. » (Bibl. nat., ms. fr. 23018,
fol. 447.)
1. Sur les conjectures touchant ce point de passage, voir ci-dessus : Sur la
Seine.
2. Sur la communication hâtive de la nouvelle de la surprise de Louviers,
voir de Beaurepaire, De l'Administraiion de la Normandie, p. 45-46, et Bibl.
nat., ms. fr. 4485, fol. 400, 402-403.
3. Ordre expédié à la date du 20 avril. (Bibl. nat., ms. fr. 4485, fol. 403-404.)
4. Sur Godfrey Hatton, voir l'Annexe 1.
5. Le fait est relaté dans l'étude de M. de Beaurepaire {De l'Administration
de la Normandie, p. 45-46), d'après le compte dont le détail est cité ci-après.
La date exacte se place en tout cas après le 18 avril, où Hatton est encore
cité en fonctions et délivre comme tel des quittances (Bibl. nat., ms. fr. 4485,
fol. 211), et un ou deux jours avant le 30 avril, où, après reçu de la nouvelle,
les premiers renforts sont expédiés de Rouen à Louviers. (Ibid., fol. 429-430.)
6. « Et par ce ladicte ville demeurée sans capitaine ne gens d'armes, qui
povoit estre la perdicion d'icelle. » (Ibid., fol. 429-430.)
7. Sur Pierre Le Bigourdais, voir ci-dessus : Sur la Seine.
292 LA GUERRE DE PARTISA>fS
dant. Dès le 30 avril, Louviers, gardé quelques jours par ses
seuls habitants, est muni d'un petit poste provisoire*, et, le 9 mai,
le nouveau commandant de place, l'anglo-gascon Guillotin de
Lansac^, garde l'enceinte contre toute surprise^. Le lendemain,
c'est le réduit de Gaillon qui se trouve investi à son tour^ Cette
poignée d'hommes résolus y tient encore deux mois, jusqu'au
8 juillet ^ obstinée dans sa défense, isolée et perdue en pays
ennemi, sans faiblesse comme sans espoir de survivre''.
Sur une foule d'autres points du territoire conquis, dans les dis-
tricts où se meuvent les compagnies de partisans, on peut signaler
des faits d'intelligence secrète, de circulation continue, entre les
groupes de combattants indigènes et les troupes régulières des
places frontières, des tnarches, dont la ligne oscille selon l'heure
et le temps, mais où se maintiennent encore les débris des armées
nationales.
Vers les frontières du pays de Bray , à Fontenay ', près de Ger-
beroy, où l'on a vu les partisans fortement établis en 1424, une
compagnie communique avec le château d'Ivry^, réoccupé
naguères par un parti gascon-français, commandé par Géraud
de la Pallière, et dont le siège, comme on sait, devient l'oc-
casion du choc de VerneuiP. Dans les rangs de la garnison
de fortune qui tient la place, il se trouve des partisans du pays
de Gaux, un journalier de Goderville*^ échoué dans la contrée",
1. Bibl. nat., ms. fr. 4485, fol. 429-430, le 30 avril; fol. 403, le 2 mai.
2. Sur Guillotin de Lansac, voir Y Annexe 1.
3. Bibl. nat., ms. fr. 4485, fol. 212.
4. Cette date du 10 mai résulte de l'analyse donnée par M. de Beaurepaire
(De l'Administration de la Normandie, p. 45-46).
5. La date exacte de la reprise de Gaillon est donnée par Pierre Cochon :
« Et le tindrent jusques o viii" jour de jullct CCCC X.XIIII ensuiant, qu'i le
rendirent audit régent, et se mistrenl en sa grâce et merchy. b {Pierre Cochon,
éd. de Beaurepaire, p. 293.)
6. La Chronique dite des Cordeliers, dans sa sécheresse, est naïvement élo-
quente sur ce point. Il ne faut pas oublier que la garnison était composée de
réguliers de l'armée nationale française : « Fu Gaillon reprin de Françoix et
d'Engloix (d'Anglo-Courguignons), et furent tous mis à l'espée ceulx de dedens
en grand nombre. » (Bibl. nat., ms. fr. 23018, fol. 448 v°.)
7. Fontenay-Torcy, Oise, cant. de Songeons.
8. Ivry-la-Bataille, Eure, cant. de Saint-André.
9. Sur les circonstances de la reprise d'Ivry, voir ci-dessous, Annexe 4.
10. Goderville, Seine-Inférieure, ch.-I. de cant., arr. du Havre.
11. « Voyant aussi que audit lieu de Goderville, qui n'est que un simple vil-
DANS LA HAUTE NORMANDIE, 293
d'irrégulier passé soldat, qui retourne ensuite à son labour et au
travail de la terre, dans son village ruiné par l'invasion ^ Les par-
tisans des bois de Fontenay, malgré la distance et l'isolement,
savent l'enlèvement d'Ivry par Géraud de la Pallière. Ils ont avec
eux un prisonnier dont on espère une rançon de choix. Pour s'as-
surer la conservation de ce précieux captif, on l'expédie en sûreté
jusqu'au château qui marque le point le plus avancé des postes
français. De Gerberoy à Ivry, des sources du Thérain jusqu'à la
vallée de l'Eure, la troupe qui l'escorte fait ainsi au moins une
trentaine de Heues de pays, à couvert, d'abri en abri, jusqu'à la
place fameuse, dont l'escalade a jeté un tel désarroi dans le camp des
envahisseurs, qui vient de repousser un premier siège et qui défie
la Normandie 2.
Dans le pays d'Auge, pendant la préparation du grand effort
de 1424, en avril, Robert de Carrouges a passé sans encombre,
suivi de quelques hommes à lui, de Fontaine-la-Soret^, aux envi-
rons de Serquigny, jusqu'à Montfarville^ à l'extrémité du Coten-
tin, d'où il est reparti pour gagner par Carrouges^ la lisière dis-
putée du Perche et les places françaises du Maine ^. C'est sur le
même point que se dirige son compagnon d'armes, Guillaume de
Brèvedent, qui vers la même époque manœuvre avec sa compa-
gnie autour de Lisieux. Du pays entre Touques etDives, du Tor-
quesne'^, où il a conduit sa dernière opération, il passe jusqu'au
Mans, emmenant avec lui un prisonnier de marque et livrant
combat tout le long de la route aux Anglais qui le j^oursuivent^
lage et où il n'y a que xii raesnages ou environ, il ne povoit bonnement ne
seurement demourer. »
1. Rémission pour Robin Desioges, journalier, de Goderville. Doc. en date
d'août 1425 : faits remontant à deux ans. Arcb. nat., JJ 178, n» 218.
2. Rémission pour Guillot Molain, dit Bourgain, de Fontenay, caution de
Willemot de la Fontaine, lequel avait été emmené prisonnier à Ivry et taxé à
deux cents écus d'or. Doc. en date de novembre 1424 : faits remontant à un an.
Arch. nat., JJ 173, n" 50.
3. Fontaines-la-Sorel, Eure, cant. de Beaumont-le-Roger.
4. Montfarville, Manche, cant. de Quettehou.
5. Carrouges, Orne, ch.-l. de cant., arr. d'Alençon.
6. Rémissions pour Jean Lemonnier, clerc de procureur, de Serquigny ; Jean
Lebret, maréchal-ferrant, de Carsix, pour faits de participation. Doc. en date de
novembre 1424 : faits remontant à Pâques (23 avril), puis au temps compris
entre la Trinité et la Saint-Jean (18-24 juin). Arch. nat., JJ 173, n" 18, 30.
7. Le Torquesne, Calvados, cant. de Blangy.
8. Rémissions pour Guillaume Dunel et Pierre Dunel, cultivateurs, du Tor-
294 LA GDERRE DE PARTISANS
Leur tradition survit. C'est un de leurs émules, ce bâtard de
Douville\ prisonnier à la Ferté-Fresnel en septembre 1436, qu'on
envoie sous escorte jusqu'aux geôles de Lisieux, et « par lequel
pourraient être connues », dit la quittance qui mentionne le fait, i
« plusieurs trahisons et ventes faites aux brigands par plusieurs I
personnes, leurs réconforteurs^ ». Un de leurs héritiers encore,
cet intrépide Le Borgne de Nocé^ le redoutable chef de partisans
dont les incursions jettent la terreur de Pont-Audemer jusqu'à
Caen. Capturé en 1438 par l'écuyer "William Herdson, sa rançon
se marchande jusqu'à trois mille saluts d'or, une fortune de sol-
dat. Mais la hache du bourreau termine à Lisieux sa carrière
aventureuse ^ qui force l'admiration de ses ennemis et lui con-
quiert une légende^.
De semblables exemples de cheminements secrets, de transports
de troupes invisibles à de longues et périlleuses distances, se pro-
duisent et se multiplient vers l'heure même où va se livrer le choc
décisif de Verneuil.
Dans le pays virois, les partisans de la forêt l'Evêque^ sont
en communication avec les garnisons françaises du Parc-l'Evêque,
près d'Avranches, et de Mausson, à l'extrémité du Maine".
quesne, pour faits de participation. Doc. en date de mai 142G : faits remon-
tant à deux ans. Arch. nat., JJ 173, n" 520.
1. Douville, Calvados, cant. de Dozulé.
2. Quittance des frais de voyage du messager ayant porté l'ordre de transfert,
délivrée par le vicomte d'Auge, en date du 25 septembre 143G. Bibl. nat., ms.
fr. 26061, n° 2941.
3. Noce, Orne, ch.-l. de cant., arr. de Morlagne.
4. Lettres de Henri VI, en date du 13 décembre 1438, accordant à William
Herdson, écuyer, 600 livres tournois en compensation de la rançon, non touchée
par lui, de son prisonnier, « Le Borgne de Nossey », jugé et exécuté à Lisieux
par ordre supérieur du grand séiiéclial de Normandie, « lequel estoit homme
de grant entrcprinsc et couraige et qui très souvent venoit et se tenoit k grant
compaignie de gens en plusieurs parties de nostre pais de Normendie et mes-
mcment es vicontcz d'Auge, d'Orbcc, de Pont-Audemer, Caen, Falaise ctArgcn-
then. » Bibl. nat., ms. fr. 2G0G5, n" 3647.
5. L'existence et le rolc du b;Uard de Douville et du Borgne de Noce en 1436
et 1438 viennent d'être récemment signalés dans une étude de M. le vicomte
Louis Bioult de Neuville, parue au cours de l'impression de ce travail. {De la
résistance à l'occupation anglaise dans le pays de Lisieux de 1424 à 1444,
p. 16 et 21. — Bulletin de la Société des Ant. de Normandie, t. .\VI, 1893.)
6. La fonU rÉv<^([ue, dont la superdcie actuelle ne parait pas très étendue,
est située à droite de la Soulcuvrc, alllucnl de la Vire, en bordure de la roule
d'Avranches à Caen jtar Villedieu et Villers-Bocage.
7. Pour les faits qui suivent, rémission pour Colin Le Vaillant, écuyer, de
DANS LA DAUTE NORMANDIE. 295
Le Parc* est cette résidence fortifiée des évêques d'Avranches,
sur le chemin d'Avranches à Villedieu, que les comptes de Nor-
mandie mentionnent pendant une certaine période comme régu-
lièrement armée, et qu'on ne voit pas sans surprise, à ce moment
même, entre les mains d'un parti français 2. Mausson^est cette
forteresse, sentinelle perdue des dernières places du Maine, près
du point de trisection des frontières normandes, bretonnes et
raancelles, qui marquera bientôt le dernier jalon du territoire
national^. Elle se plante au coin le plus avancé de la chaîne de
lieux forts : Montaudin^ la Gravelle^ et Craon', qui garderont
toujours, tout contre les marches de Bretagne, une mince bande
de terre française, même au fort de l'invasion du Maine^, et dont
elle fixe ainsi l'échelon extrême et le plus aventuré. C'est par
cette étroite lisière, long chemin couvert abrité du côté breton,
que les hardis commandants des dernières places du Loir et de
la Sarthe filent avec leur cavalerie vers la basse marche de Nor-
mandie, comme on le constate si souvent depuis 1428, pour
mener ces courses aventureuses, ces raids étonnants d'audace
poussés jusque sous les murs d'Avranches et de Saint-Lô^. Maus-
Ferrière - Hareng , pour faits de complicité. Doc. en date de mars 1425 :
faits remontant à l'époque de la bataille de Verneuil (17 août 1424). Arch. nat.,
JJ 173, n» 115.
1. Le Parc-I'Évêque, sur le territoire de Sainte-Pience (Manche, cant. de la
Haye-Pesnel).
2. Sur le Parc-l'Évêque, voir ci-dessous, Annexe 3.
3. Mausson, sur la Futaie, branche occidentale de l'Airon, affluent de la
Sélune, très près de la lisière de Bretagne, marquée par la Glaine, branche
orientale de l'Airon, et de celle de Normandie, marquée par un cours d'eau,
affluent de l'Airon, qui passe près de l'abbaye fortifiée de Savigny, théâtre
d'importants faits de guerre en 1434. Le lieu où s'élevait Mausson, encore dési-
gné sur les cartes de Cassini, est actuellement compris dans le territoire com-
munal de Landivy (Mayenne, ch.-l. de cant., arr. de Mayenne). Voir Léon Maître,
Dictionnaire topographique du département de la Mayenne.
4. Sur Mausson, voir Annexe 3.
5. Montaudin, un peu plus au sud, sur la route de Laval par Ercée (Mayenne,
cant. de Landivy).
6. La Gravelle, le lieu de la rencontre célèbre du 26 septembre 1423 (Mayenne,
cant. de Loiron).
7. Craon, sur l'Oudon (Mayenne, ch.-l. de cant., arr. de Château-Gonlier).
8. Sur ces trois places, voir Annexe 3.
9. Ch. Le Breton, l'Avranchin pendant la guerre de Cent ans, ch. ix
[Mém. de la Soc. des Ant. de Normandie, t. XXX, 1880). — Annexe 3, ci-
dessous, pour la reprise du Parc. — Siméon Luce, Cfiron. du Mont-Saint-
296 LA GUERRE DE PARTISANS
son, en 1424, est occupé par une garnison entreprenante. Une
centaine d'hommes, détachés de la place et de celle du Parc, se
trouvent en août, au moment de l'anxieuse attente de la rencontre
qui se prépare sur la lisière du Perche, rassemblés avec les par-
tisans dans la forêt l'Évêque, exposés en pleine Normandie entre
les deux villes fortes de Vire et de Bayeux^ On les voit concer-
ter avec les irréguliers du pays l'escalade prochaine de l'abbaye
de Torigny^, sur le chemin de Saint-Lô^ Ils ont avec eux des
échelles de siège et se font renseigner par un vieux gentilhomme
du pays, du village voisin de Ferrière-Hareng^ sur les nouvelles
Michel, t. I, p. 272, n. 1, et Pièces justif., a" 94, 95, 175, 205. - Arch. nat.,
JJ 173, n» 695.
1. « ... Ainsi que sa demeure soit et habite en pays et contrée de bois et
forests, comme à la forest l'Évesque et autres bois de la viconté de Bayeux,
csquelz bois les brigands et nos ennemis ont fréquenté souventes fois,... et tant
que nagaires, environ le temps que la bataille fut falote à Verneuil,... vlndrent à
son hostel, de nuyt, plusieurs brigans et nos ennemis lesquels par contralncle
le menèrent de fait en un bois assez près de sa maison, ouquel avolt de lx à
iiii'^'^ hommes armez des forteresses du Parc et de Mauson nos adversaires, et,
luy ylec arrivé,... le firent jurer qu'il dlroit vérité en lui demandant s'il savoit
aucune chose de nouvel, qui leur dit qu'il avolt oy dire que nosdis ennemis
avoient esté desconfiz à Vernuel, dont ils furent très courrouciez. Et après ce
sciournerent longuement esdls bois,... et le contraignirent à leur montrer le
chemin et les mener à Thorigny et tout de nuyt... » Arch. nat., JJ 173, n' 115.
2. Torigny-sur-Vire, aux deux tiers environ de la route de Vire à Salnt-Lô
(Manche, ch.-l. de cant., arr. de Saint-Lô).
3. Torigny, qui en 1417 avait donné lieu à un siège (Arch. nat., JJ 173, n» 71),
est mentionné comme armé en octobre 1419. (Rôles nonn. et franc., n" 675,
1359.) On voit la place munie d'une garnison française en septembre 1433.
{Chron. du Mont-Haint-Michel, t. II, n" 144.) En 1437, un parti français entré
par l'Avranchin enlève les halles fortifiées de la ville. (Ibid., n° 202.) Il y avait
d'ailleurs de nombreux partisans dans la région, à cette époque même. (Bibl.
nat., ms. fr. 26063, n" 3326.) Lors de la reconquête, Torigny capitule entre le
15 et le 29 septembre 1449. (Chron. du Mont-Saint-Michel, éd. Slméon Luce,
t. I, p. 49) — La terre de Torigny, confisquée sur Olivier de Mauny, avait
été concédée, par lettres du 5 mai 1418, ;\ John Popham, premier bailli anglais
de Caen. (Rôles norm. et franc., n°' 132, cf. n" 804.) — L'abbaye bénédictine
de Torigny, au diocèse de Bayeux, était alors gouvernée par l'abbé Nicolas,
qu'on voit en charge en 1415 ft en 1451, et sur la vie duquel on ne semble
guère connaître de détails. (Gall. christ., t. XI, col. 456-458.) — Torigny est sur
le chemin de Vire à Saint-Gilles, le célèbre pèlerinage voisin de Salnt-Lô
(Manche, cant. de Marigny), fréquenté, comme l'on sait, par Olivier Bassclin,
Jeun Uoschicr et les patriotes du Val-dc-Vire, comme un moyen d'incessantes
relations avec la foule. C'est cette particularité qui a engagé à réunir ces notes
incomplètes sur ce lieu.
4. Ferrière-IIareng, Calvados, cant. de Bény-Bocage.
DANS LA HAUTE NORMAiNDIE. 297
de l'armée. Des fuyards ont appris que le grand choc est déjà
commencé, que la bataille qui se livre à vingt-cinq lieues de là
est engagée à fond. Mais nul n'en sait encore l'issue, et, fiévreu-
sement, soldats et partisans en attendent le résultat, qui va vio-
lemment annuler leurs plans et leur espoir.
On se souvient de l'heureux coup de main risqué par la gar-
nison française de Dreux, en 1421, contre l'abbaye fortifiée du
Bec-Hellouin. Deux ans auparavant, l'enlèvement de Saint-Mar-
tin-le-Gaillard, dans le pays de Caux, dû à quelque parti sorti
des lisières de la Picardie et du pays de Bray, avait donné
l'exemple. Le chef-d'œuvre du genre aurait été certainement,
s'il fallait adopter la version acquise, le projet de marche ima-
giné sur Dangu par les capitaines manceaux, à la fin de 1424.
S'il faut désormais rayer de la réalité cette entreprise, pourtant
digne de leur courage, la course en Normandie, dirigée en août
1422 par Jean d'Harcourt, comte d'Aumale, parti des alentours du
Mans, n'en reste pas moins le type de ces entreprises audacieuses,
où des corps de cavalerie régulière, passant par les forêts et les
chemins détournés, s'appuient sur les partisans qui les guident et
grossissent leur masse au passage. Les frontières du Maine et le
Pays Chartrain ofirent sous ce rapport une réserve inépuisable
d'initiatives aventureuses ^
La compagnie de Jean Havage, qui hante en 1425 les bois
entre Laigle et Verneuil, vers Dampierre-sur-Avre ^ dispose de
moyens suffisants pour faire parvenir jusqu'à Fécamp un message
de reconnaissance, peut-être un signe conventionnel, au chirur-
gien de campagne qui a guéri son chef blessé dans un combat^.
Bien plus avant encore en Normandie, la même année, Pierre
LeBigourdais, le redoutable compagnon de guerre qui tient depuis
sept ans les bois de Saint-Didier'*, près d'EIbeuf, relâché après cap-
ture et courant en liberté la campagne, fait aller et venir des émis-
saires de Louviers à Vendôme. Dans Vendôme, à plus de trente
lieues du pays ennemi, le chef de bandes entretient des relations
avec les Français de la place^. 11 en reçoit des communications,
1. On ne revient pas ici sur ces faits, qui ont été exposés ci-dessus.
2. Danipierre-sur-Avre, Eure-et-Loir, cant. de Brezolles.
3. Rémission pour Chardot Honfroy, cliirurgien-barbier, de Breteuii, pour faits
de complicité. Doc. en date de juillet 1425 : faits remontant à Pâques (8 avril).
Arch. nat., JJ 173, n° 201.
4. Saint-Didicr-des-Bois, Eure, cant. d'Amfrevillc-la-Campagne.
5. Vendôme, avec Châteaudun, plus avant encore dans la vallée du Loir,
298 LA GDERRE DE PARTISANS
des signaux, de l'argent, qui lui parviennent jusque dans sa
demeura toujours ville française. Quelques Parisiens y entretenaient néanmoins
des relations. (Arch. nat., JJ 173, n' 575.) — Vendôme avait été l'objet d'une
démonstration inquiétante de la part de Henry V en personne vers la fln d'août
1421, après la chute de Dreux (Vallet de Virivilie, Hist. de Charles VII, t. I,
p. 275-276), et depuis avait vu reparaître, en 1422, une armée anglaise comman-
dée par le comte de Salisbury. (Geste des nobles, éd. V. de Virivilie, p. 190.)
Coupée d'Orléans par la perle de Marcheuoir, forteresse enlevée par les Anglo-
Bourguignons à la fin de 1423 (voir ci-dessous), la place de Vendôme n'était pas
encore, à cette époque de 1425, menacée de front par la perte de la Chartre-sur-
Loir, de Saint-Calais et de Savigny-sur-Braye, conquis par l'armée anglaise du
Maine seulement dans l'hiver de 1425-1426 {Raoulet, éd. V. de Virivilie, t. III,
p. 190 ; Grafton's Chronicle, éd. Ellis, Londres, 1809, t. I, p. 559), ni presque
complètement cernée, comme elle le fut depuis la prise de Montdoubleau, effec-
tuée en septembre 1426 par l'armée anglaise du Vendômois, encore conduite
par Salisbury. (Documents cités par M. de Beaucourt, Hist, de Charles VII,
t. II, p. 24, n. 6.) — A ce moment, pendant un an (1426-1427), Vendôme ne
communiquait plus qu'avec Châteaudun, qui, par les bicoques de Beauce, con-
servait encore sa route libre vers Orléans et la ligne de la Loire. C'est en mai
1427 que se prononça la plus sérieuse menace dirigée contre la place. L'armée
anglaise des comtes de Warwick et de Suffolk, qui vint, comme on sait, assié-
ger en vain Montargis, était en effet destinée à opérer auparavant contre Ven-
dôme. Mais les colonnes d'invasion ne semblent pas s'être montrées en vue et
paraissent avoir été directement dirigées de Verneuil, où avait lieu leur con-
centration, sur Montargis et le Câlinais, où elles devaient être si rudement mal-
traitées. La date du 26 mai, souvent assignée comme correspondant au siège mis
devant Vendôme (Longnon, les Limites de la France, p. 42 ; — de Beaucourt,
IHst. de Charles VU, t. II, p. 27; — L. Jarry, le Compte de l'armée anglaise,
ch. v), ne peut s'appliquer qu'à l'ordre de préparation d'un convoi, concentré
à Évreux et expédié ensuite jusqu'à Verneuil seulement, lieu qu'il ne dépasse
pas. En tout cas, on ne peut conclure que celte démonstration ait amené une
occupation même temporaire de Vendôme par les forces anglaises. (Voir sur la
préparation de ce siège de Vendôme le très exact chapitre de l'élude récente de
M"' Amicie de Villaret, Campagnes des Anglais dans VOrléanais, la Beauce
chartraine et le Gâtinais (1421-1428). Orléans, 1893, p. 7-8, 10-16, 22-23, et
Pièces justif., n°' 1 et 4.) — En juillet 1427, les abords de la place de Vendôme
étaient d'ailleurs entièrement nettoyés, et la garnison française, sous Renaud-
Guilhcm de Vignolcs, l'un des frères de La Ilire, opérait librement des courses
contre les Anglais de la Charlre-sur-Loir. (Abbé Bourrasse, les Miracles de
Madayne sainte Katherine de Fierboijs en Touraine, p. 11-14.) La réoccupation
passagère de Marchenoir par les Français (voir ci-dessous), et la reprise, qui
parait définitive, de Montdoubleau, o|)ôr6es toutes deux dans les derniers jours
d'août ou l(ïs premiers de septembre (Documents cités par M. de Beaucourt,
Hist. de Charles VII, t. II, p. 291, n. 2), assurent alors pour quelque temps le
dégagement de Vendôme. — A la suite de la campagne préparatoire au siège
d'Orléans, menée par Salisbury dans l'été de 1428, Vendôme se trouve plus
élroilement pressé que jamais par suite de la perte nouvelle de Marchenoir,
DiNS LA HADTE NORMANDIE. 299
retraite, presque à la vue des remparts convoités de Rouen*.
De la forêt de Lyons , de cette région légendaire qui sert de
forteresse naturelle aux partisans du Yexin, les compagnies
solides et bien armées qui s'y maintiennent, avec l'énergie dont on
a saisi tant de preuves sur le fait, communiquent avec les places
françaises des bords de la Loire. Dans le cours de l'an 1427, l'un
de ces groupes d'irréguliers a mis la main sur un prisonnier de
marque. C'est un sergent de la châtellenie de Lyons S Robinet Le
Doyen, dont la capture a été relatée en son lieu. Sorte d'otage
fructueux et productif, dont Pierre Le Bigourdais gardait aussi
précieusement un représentant dans les bois d'entre Louviers et
Elbeuf, comme garantie de sa tête mise à prix 3. Les Vexinois,
comme leurs compagnons du pays de Bray, qu'on vient de voir
convoyer leurs captifs, en 1424, jusqu'au château d'Ivry, tiennent
à préserver soigneusement ce dépôt, qui vaut une fortune. C'est
à Beaugency^ sur la Loire, à cinquante lieues des bois qui leur
servent d'abri, que les partisans expédient le sergent de la châ-
tellenie de Lyons. Par quelles étapes, par quels chemins couverts
gagnent-ils ainsi cette place du val de Loire qui va bientôt tom-
ber aux mains des assiégeants d'Orléans^? Il serait aventuré de
conquise avant le 21 septembre (voir ci-dessous), et de la chute de Beaugency
le 25 septembre (voir ci-dessous). Deux petites places situées entre Vendôme et
Châteaudun, Montigny-le-Ganelon, sur le Loir, et la Ferté-Villeneuil, sur l'Aigre
(Eure-et-Loir, cant. de Cloyes), encore occupées pair des combattants français,
sont même enlevées, à cette époque, par des colonnes de l'armée de Salisbury,
avant le 5 septembre. (Jules Delpit, Documents français en Angleterre, p. 236-
237, rectifié dans Longnon, les Limites de la France, p. 44, n. 1.) Vendôme et
Châteaudun sont alors entièrement cernés jusqu'aux événements de mai 1429,
qui libèrent définitivement ces deux capitales positions.
1. Rémission pour Guillaume Ravenier, cultivateur, de Louviers, pour faits de
complicité. Doc. en date de février 1426 : faits remontant à la rai-novembre. Arch.
nat., JJ 173, n" 355.
2. Lyons-la-Forét, Eure, ch.-l. de cant., arr. des Andelys.
3. Voir ci-dessus : Sur la Seine.
4. Beaugency, Loiret, ch.-l. de cant., arr. d'Orléans.
5. Beaugency, menacé, ou même occupé quelque temps par Henri V après la
prise de Dreux, en septembre 1421, et redevenu français immédiatement après
(Vallet de Virivillc, Hist. de Charles VU, t. I, p. 276), capitule le 25 septembre
1428 entre les mains de Salisbury. (Extrait d'un registre des minutes de Michel
de Berry, à la suite de Chartier, éd. V. de Viriville, t. III, p. 208-209.) La ville
redevient fran(;aise dans la matinée du 18 juin 1429, quelques heures avant la
rencontre de Pafay. (Wallon, Jeanne d'Arc, t. I, p. 201, et de Beaucourl, Hist.
de Charles VII, t. II, p. 220.)
300 LA GUERRE DE PARTISANS
vouloir le préjuger^ : le fait, indéniable dans sa réalité, rencontré
au hasard d'une allusion dans un texte désintéressé, sans nulle
prétention de chronique, n'en subsiste pas moins avec toutes
ses conséquences et dans toute sa portée ^
Un regard encore sur l'origine du rassemblement de partisans
qui prononce sur la Roche-Guyon^, en mai 1428, l'attaque
désespérée dont on a suivi le récit. Ce petit parti, ainsi aventuré
au pied de l'inaccessible réduit, a pour guide, on s'en souvient,
un habitant du pays, un Parisien, ancien commis de marchand
rentré dans son village natal, à Sainte-Geneviève-lez-Gasny,
dans la vallée de l'Epte, sur le revers des pentes qui portent
la forteresse^.
Or, la troupe qu'il pilote jusqu'à la berge de la Seine, sous
les escarpements du donjon, sort de la place de Nogent-le-Roi,
dans la moyenne vallée de l'Eure, entre Dreux et Chartres. Ce
point précieux du passage de l'Eure a été enlevé, l'automne pré-
1. A partir des derniers jours d'août ou des premiers jours de septembre
1427, la réoccupatioii passagère de Marcheiioir, place située entre Beaugency et
Vendôme (Loir-cl-Clier, ch.-l. de cant., arr. de Blois), enlevée par les Français
au moment de la délivrance de Monlargis {Geste des nobles, éd. V. de Viriville,
p. 202 ; date exacte dans de Beaucourt, Uist. de Charles Vil, t. II, p. 29, a' 2),
dégage considérablement les approches de Beaugency vers le Dunois et le Pays
Chartrain. — Marchenoir, commandé par Pierre de Téligny et Jean Roseilles,
avait été conquis pour la première fois par les Anglais dans les dernières
semaines de 1423. {Fragment relatif aux dommages causes par les Bourgiù-
gnons sur les terres du duc d'Orléans en 1422 et 1423, à la suite de la Chron.
de la Pucelle, éd. V. de Viriville, p. 473. — Cf. Arch, nat., JJ 173, n»' 69,
132 : la place anglo-bourguignonne en janvier-avril 1425, sous le commandement
de Jean des Mazis, personnage marquant du parti bourguignon dans la région
chartraine; cf. aussi fragment cité, p. 472, la place encore anglaise en avril
1426.) — Marchenoir, après avoir été réoccupé quelques mois par les Français
en 1427-1428, comme on vient de le voir, fut repris par Salisbury dans sa cam-
pagne d'ai)proche d'Orléans à la lin de l'été de 1428, un peu avant Beaugency,
et au moins à la date du 21 septembre. {Chron. de la Pucelle, éd. V. de Vi-
riville, p. 258, et L. Jarry, le Compte de l'armée anglaise, ch. v, p. 82.) — La
place redevient définitivement française en juin 1429, quelques jours après la
rencontre du 18 à Patay. {Chron. de la Pucelle, p. 309.)
2. Rémission pour Robinet Le Doyen, natif de la forêt de Lyons, sergent de
la chiltellenic de Lyons, emmené prisonnier A Beaugency on 1427, puis délivré
moyennant rançon. Doc. en date du 2G décembre 1431 : faits remontant à l'an-
née 1427. Arch. nat., JJ 175, n" 57.
3. La Roclie-Guyon, sur la rive droite de la Seine, au sommet de la longue boucle
qui s'étend entre Mantes et Vcrnon (Scine-ct-Oise, cant. de Magny-cn-Vexin).
4. Sainte-Geneviève-lez-Gasny, Eure, cant. d'Ecos.
DANS LA HAUTE NORMANDIE. 301
cèdent, dans le retour éphémère de fortune qui a suivi le dèblo-
quement de Montargis, par le Français Gèraud de la Pallière,
l'ancien « eschielleur » d'Ivry, coureur consommé des marches
de Beauce. Nogent-le-Roi* vient de tomber entre ses mains,
avec Châteauneuf-en-Thimerais^ de l'autre côté de l'Eure, sur
la route de Verneuil, avec, bien plus avant vers le sud de Paris,
Rochefort-en- Yveline ^ Bretencourt^ et très probablement Ram-
bouillet ^, dans ce fugitif et décevant rappel de chance que marque
l'automne de 1427, à l'heure du succès sans lendemain remporté
devant les fossés de Montargis ^.
De Nogent-le-Roi jusqu'à la Roche-Guyon, l'entreprenante
compagnie se dissimule pendant plus de quinze lieues. Elle fait
route par les plateaux déserts que raye la Vesgre, par les bois de
Villiers-en-Désœuvre' et de BrévaP : c'est le pays où règne
Pierre Le Bascon, le partisan qu'on a vu à l'œuvre dans ce dis-
trict peu gardé^. Un des hommes déterminés qui la composent,
partisan d'occasion, marchand à Paris de son métier, sort de la
garnison de Montpipeau*", bicoque orléanaise voisine de Beau-
1. Nogent-le-Roi, Eure-et-Loir, ch.-I. de caat., arr. de Dreux.
2. Ciiàteauneuf-en-Thimerais, au centre du petit pays de ce nom, lisière étroite
entre les vallées parallèles de l'Avre et du haut cours de l'Eure (Eure-et-Loir,
ch.-l. de cant., arr. de Dreux).
3. Rochefort-en-Yveline, sur l'une des rivières qui vont courir à l'Orge, dans
la région de la forêt de Rambouillet (Seine-et-Oise, cant. de Dourdan).
4. La place nommée « Béthencourt, Berthencourt, » dans les deux seules chro-
niques qui la mentionnent {Geste des nobles, Chron. de la Pucelle, éd. V. de
Yiriville, p. 202 et 256), « Brutecourt » dans la lettre de Salisbury à la commune
de Londres (Delpit, Documents français en Angleterre, p. 237), et restée long-
temps inconnue, est en réalité Bretencourt, aux sources de l'Orge, à la naissance
du plateau de Beauce (actuellement fraction de la comm. de Saint-Martin-de-
Bretencourt, Seine-et-Oise, cant. de Dourdan). Cette identification a été déter-
minée d'une façon détinitive par M. Longnon [les Limites de la France, p. 43
et 44). Bretencourt se trouve ainsi, bien plus avant que Rochefort-en-Yveline,
la plus exposée des positions occupées à cet instant par les forces françaises.
5. Rambouillet se trouve en somme entre Nogent-le-Roi et Rochefort-en-
Yveline, à cinq lieues à peine de la ligne de lEure, occupée, comme il est
hors de doute, par Géraud de la Pallière.
6. Sur ces cinq places, Nogent, Chàteauneuf, Rochefort, Bretencourt et Ram-
bouillet, voir ci-dessous, Annexe 5.
7. Villiers-en-Désœuvre, Eure, cant. de Pacy-sur-Eure.
8. Bréval, Seine-et-Oise, cant. de Bonnières.
9. Voir ci-dessus : le Vexin.
10. Le château de Montpipeau, non loin de la Mauve, petit affluent de droite
de la Loire, au-dessous d'Orléans (Loiret, cant. de Meung, comm. d'Huisseau-
sur-Mauve).
302 LA GUERRE DE PARTISANS
gency*. La surprise reste sans effet, comme on sait. Mais trois
compagnons de guerre, le marchand parisien, le guide et un sol-
dat gascon, au lieu de battre en retraite vers leur point de départ,
continuent leur marche en avant. Ils réussissent à passer la Seine,
abordent sous la falaise abrupte en surplomb de la rivière, tra-
versent en armes tout le Vexin, toute la Picardie, atteignent les
Flandres. L'un d'entre eux, au moins, parti du val de la Loire,
va gagner pour un temps la protection lointaine du sûr asile de
Bruges 2.
Vers la même époque, les partisans qui hantent la lisière du
Perche, entre Verneuil et Châteauneuf-en-Thimerais, imaginent
un audacieux projet, qui rappelle étrangement tel épisode de plus
modernes guerres, dont un des conteurs les plus puissants et les
plus originaux de notre temps a gravé dans toute mémoire l'épique
et incomparable récit ^.
Il ne s'agit de rien moins que de l'enlèvement des prisonniers
français de la prison de Verneuil S plan concerté entre deux chefs
de bandes des alentours et une cinquantaine d'hommes appelés
d'une garnison voisine, très probablement Chàteauneuf, pendant
la courte occupation de cette forteresse qui vient d'être signalée^
1. Montpipeau, français jusque-là, capitule devant Salisbury, au cours de la
campagne d'été de 1429. [Chron. de la Pucelle, éd. V. de Viriville, p. 257.)
2. Rémissions pour Jean Le Chéron, marchand de Paris, ayant pris du service
dans la troupe française, et Perrin Musart, commis de marchand, de Sainte-
Geneviève-lez-Gasny, partisan. Doc. en date d'octobre 1428 : faits remontant au
mois de mai ou juin. Longnon, Paris sous la domination anglaise, n" 139, et
Arch. nat., JJ 173, n" 253.
3. Sans rechercher en rien, au cours de cette étude, de trop faciles compa-
raisons, il est impossible de ne pas être vivement frappé des analogies que
présente cet épisode, — l'échec final à part, — avec l'événement qui a servi de
fonds à l'une des œuvres les plus saisissantes de la littérature contemporaine.
Tous les caractères d'indiscutable vérité historique du récit de Barbey d'Aure-
villy, la réalité de la double attaque de la prison d'Avranches, puis de la pri-
son de Coutances, par les seize compagnons de Jacques Destouches de la Fres-
naye, le 11 janvier 1799, ont été définitivement établis, en dernier ressort,
par M. de la Sicotière, dans sa magistrale étude sur les Insurrections nor-
mandes (t. II, liv. 6, p. 251-258).
4. Une curieuse description de la prison de Verneuil et de ses défenses à
cette époque est donnée dans un texte qui relate une évasion individuelle,
accomplie sans secours extérieur, quoique temps auparavant. (Abbé Bourrasse,
les Miracles de M"" sainte Katherine de Fierboys, p. 7-8.)
5. Tous les détails qui suivent sont scrupuleusement extraits des lettres de
rémission délivrées à l'une des complices, Jeanne, femme de Godefroy Deles-
pine, Agée de trente-cinq ans, de Verneuil. Doc. en date du 17 janvier 1429 :
DANS LA HAUTE NORMANDIE. 303
Verneuil est alors commandé par John Falstafff, l'intrépide
meneur d'hommes, le conducteur éprouvé de tant de campagnes,
le chef de guerre aussi vaillant qu'avisé, dont une légende sans
source a si étrangement dénaturé la figure, la plus martiale, avec
celle de Talbot son rival, que puisse alors faire surgir l'Angle-
terre.
Présent ou absent, Falstaff a dû mettre sa marque sur l'orga-
nisation du service de garde, et le château, sous sa responsabilité,
ne peut être demeuré qu'en mains sûres ^ Cependant, un complot
s'ourdit, de concert entre quelques habitants de Verneuil et les
partisans d'alentour, que n'effrayent ni les dangers ni les risques.
L'époque en paraît malheureusement difficile à préciser, mais
semble néanmoins se rapporter au milieu de l'an 1428, à l'instant
où les places de la Beauce et de l'Orléanais sont toutes intactes,
où les forteresses éparses, enlevées l'été précédent sur les lisières
du Perche et du pays chartrain, se trouvent encore aux mains
du parti français 3.
Une aventure passionnelle a provoqué la périlleuse entreprise.
La « chambrière » du geôlier anglais de Verneuil, Jeanne Dela-
mare, Normande des environs immédiats de Rouen ^ aimait
aucune allusion à l'époque récente ou ancienne des faits. Arch. nat., JJ 174,
n° 262.
1. Falstaff ne se rencontre avec certitude absolue, comme capitaine de Ver-
neuil, qu'à partir du terme du 28 septembre 1428 (De Beaurepaire, De l'admi-
nistration de la Normandie), fonctions qu'il cumule du reste, au moins pen-
dant un an, avec celles de commandant de Honfleur et d'Alençon, (Ibid.) Mais
rien n'empêche (il existe, comme on sait, une lacune dans les comptes de Nor-
mandie entre septembre 1425 et septembre 1428) qu'il n'exerçât le comman-
dement de Verneuil depuis une époque antérieure. Il devait occuper encore
cette charge au 28 novembre 1429. (Bibl. nat., ms. fr. 26052, n» 1134.)
2. Il n'a pas été possible de retrouver l'identité du lieutenant qu'on voit en
charge à la date de cet événement.
3. Le document qui sert de base à ce récit, daté, comme on vient de le voir,
du 17 janvier 1429, ne contient aucune de ces indications, généralement cou-
rantes dans les pièces de cette nature, qui puisse aider à attribuer une époque
aux faits qu'il contient. L'intervention des habitants de Chàteauneuf, qui
semble avoir procuré, au moins en partie, les cinquante hommes nécessaires à
l'entreprise, porterait à croire que l'événement se produisit vers la période
qu'on croit pouvoir ici lui assigner. Sur les prises et reprises de Chàteauneuf,
voir ci-dessus, et Annexe 5.
4. « Saint-Martin-des-Autels », lieu que le document signale comme tout
voisin de Rouen. Serait-ce Saint-Martin-du- Vivier, sur le Robec (Seine-Infé-
rieure, cant. de Darnétal)?
304 LA GUERRE DE PARTISANS
un des prisonniers français captifs au château, le soldat gascon
Bertran, avec lequel ses fonctions au service du porte-clefs lui
facilitaient sans doute plus d'une entrevue dérobée. Songeant à le
faire évader, et les autres avec lui, elle s'en ouvre à deux femmes
mariées deVerneuil, Agnès Le Prévost et Jeanne Delespine, toutes
deux de plus ou moins galant renom, chacune pourvue d'un
amant, et disposées à la comprendre. Des chefs de partisans
rôdent aux alentours : Martin Dubosc et son compagnon Frisot.
On va leur parler au bois. On s'entend aussi avec des gens de
Châteauneuf-en-Thimerais, avec la femme de Jean Trayneau,
habitant de la place. Sans qu'on puisse reconnaître s'il s'agit de
partisans ou de réguliers, on convient avec Dubosc et Frisot de
grouper cinquante ou soixante hommes, qui au jour dit se tien-
dront aux abords du château, prêts à tout, l'œil et l'oreille au
guet, tandis que la chambrière, avec les clefs surprises à son
maître, aura fait évader les captifs.
Un bavardage de femme fait manquer ce premier projet. Agnès
Le Prévost ayant laissé échapper quelques imprudents propos,
le lieutenant de Falstaff, qui en reçoit avis, retire à Tliomas Près-
tout, le trop confiant geôlier, la garde des clefs, condition pre-
mière de tout le complot, anéanti par ce brusque éveil d'un soup-
çon imprévu.
Sans se décourager, les affidés remanient immédiatement leur
plan. La petite troupe se retrouve et se compte à nouveau. Une
attaque de vive force, qui n'effraie pas cette poignée d'hommes
résolus, est décidée contre l'enceinte. Une embuscade doit se tapir
près de la chaussée : au premier matin, vers l'heure des allées et
venues habituelles du personnel servant du château, on attaquera
le pont et tentera d'enlever les captifs. Pour signal, un sifflement
convenu, un appel sonore envoyé dans le creux des mains ' , légen-
daire et traditionnel ralliement, qui depuis, presque sur le même
sol, a baptisé d'autres sanglants combats^.
1. Le texte porte que les affldés aux aguets comptaient, pour signal : « sif-
fler en la paume ». 11 n'est pas besoin d'insister sur le très curieux rapproche-
ment que ce fait autorise ;\ exécuter, pour la première fois à ce qu'il semble.
2. La question du surnom générique, historiquement acquis aux insurgés de
l'Ouest pendant les guerres de la Révolution, a été définitivement traitée par
M. de la Sicotière, toc. cit., t. II, liv. 10, p. 578-579, et dans l'étude du regretté
Victor Dudiemin, publiée par M. Robert Triger, les Premiers troubles dans la
Mayenne, cliap. vi, p. 190-193 {Revue historique et archéologique du Maine,
l. XXll et XXIII, années 1887, 2° semestre, et 1888, 1" semestre).
DANS LA HAUTE NORMANDIE. 305
Là encore le courage aventureux des conjurés vint échouer
contre quelque hasard. On n'en voit pas davantage sur cette
entreprise de Verneuil, qui se présentée l'histoire avec on ne sait
quoi d'original et d'émouvant dans le détail qui fait un instant
oublier la dure férocité de cette guerre sans quartier. On revient
vite aux visions plus sombres avec l'évocation du supplice de
Jeanne Delamare, arrêtée sur le soupçon de son rôle et qui paya
de sa vie sa vaillance et sa tendresse. Condamnée à mort, elle ne
put guère périr, selon le droit commun, autrement qu'enfouie
toute vive, au pied de ce gibet de Verneuil, où, par une posthume
et sauvage représaille des vainqueurs, s'était naguère balancé,
quatre ans auparavant, le lendemain de la suprême défaite fran-
çaise, le cadavre dépecé du dernier vicomte de Narbonne.
Telles sont les traces qui aient pu être relevées de l'entente des
insurgés en armes avec les derniers débris des armées régulières.
Le rôle de ces obscurs, simples et tenaces combattants de l'indé-
pendance ne peut s'en trouver qu'élargi, transformé, ennobli,
haussé jusqu'à la conception du sentiment national le plus pur et
le plus vrai.
Faits isolés sans doute, et n'impliquant, par eux-mêmes, ni
régularité ni permanence de ces relations hasardeuses entre régu-
liers et partisans. Leur examen n'en mérite ni moins d'attention,
ni moins d'intérêt. De leur apparente dispersion, de leurs mani-
festations d'abord déconcertantes, se dégage une impression, qui
persiste, d' œuvre commune et d'occulte coopération, toujours
prêtes à s'affirmer, entre les deux éléments de la défense du sol.
Ces combattants indigènes, sans forteresses et sans abris, qui
courent la campagne et les bois, qui s'y dispersent et s'y refor-
ment, ces dernières compagnies de l'armée, à peine mieux enca-
drées elles-mêmes, qui défendent encore les enceintes démantelées
et croulantes des frontières intérieures, se pénètrent mutuellement,
communiquent, savent se chercher et se rejoindre. L'esprit natio-
nal s'entretient à ce contact, et, quand le grand événement que
porte en elle la prodigieuse année 1429 va fondre toutes ces éner-
gies éparses dans une irrésistible poussée d'espérance, la secousse
les trouvera prêtes à l'action, familières du sacrifice, entraînées
au mépris de la mort, à la jouissance du péril, à la haine de
l'étranger.
Germain Lefèvre-Pontalis.
XH-CX
^894 20
QUESTIONS MÉROVINGIENNES
VII.
LES ACTES DES ÉVÊQUES DU MANS.
APPENDICE.
Les documents copiés par M. Julien Havet et destinés à figurer dans
l'Appendice (Bibl. de l'Éc. des ch., 1893, p. 601) n'étaient pas matériel-
lement préparés pour l'impression. Ils ne portaient pas de numéros
d'ordre : ceux d'entre eux qui forment le présent article sont ceux
dont il avait fait la critique dans la partie rédigée de son travail, et ils
sont rangés ici dans l'ordre où il en a parlé. Les variantes des diverses
sources avaient été indiquées par lui au moyen d'une disposition inter-
linéaire ; elles sont réduites ici à la forme d'un apparat critique, avec
renvois par des lettrines ; le choix à faire entre elles est rarement indi-
qué dans les copies de l'auteur, et il a fallu interpréter son silence, au
risque de ne pas rencontrer toujours son opinion. — Les portions de
texte que l'auteur considérait comme apocryphes ou suspectes sont en
italiques : voir p. 33.
[CHARTE DE L'ÉVÊQUE DOMNOLE.]
572 mart. 0 domin.
[Voir Bibl. de l'Éc. des ch., 1893, p. 634 et suiv., 1894, p. 6.]
Gesta Aldrici, p. 22. [{A.)]
Cod. 224, fol. 32 in Actis Domnoli (orthographica non euro). (C.)
Ibid., fol. 89 m Actis Aldrici. (B.)
Domino venerabili vcclesit,- Cenomannicc clero Domnoius episcopus.
Gon^ruum nobis fuit ul volum desidcrabile in caritalis veslrç noti-
vu. — LES ACTES DES ÉVÊQDES DD MAXS. 307
ciam poneremus, quia si consensus vester desiderium cordis noslri
décréta» adneclerlt* credimus nullius ullo umquam terapore contra-
rietate a nobis pariter firmata posse convelli. Gum pro salulem'^ populi
vel cuslodiara'^ civitalis reliquias domini« ac venerabilis sancti Vin-
centii martiris intercedente presumpUone ausi fuerimus déferre cum
Dei adjutorio, vel/' vestro eidem loco^ dignitatis ereximus in culmine,
ita petimus ut nostro'' pariter ditetur et munere, et si sensus' vester
in nosi contulerit clarilatem, banc paginolam donationes^' vestro que-
sumus ut firmetur robore'^"'. Dono^ ergo in»* ipsius domni Vincentii
honorem" donatumque esse volumus villa'' cognominante^ Tri-
cione*?, quem'" Abundantius^ quondara visus est tenuisse, per loca
designata, de confluentes-* usque Brivas^*' defluit in [Vijdua'*" usque^'
termino'^ Proliacense-^'y, subjungenteadse adjacentia Saturniacinse^-,
Inde per via** Saturniacinse* pervenit ad Wacta<^ usque Campo<^
Daulfo«, deinde ad/ broialo Censurio usque ad domum Mère, inde
adf^ carapum^ Locogiacinse*' pervenit ad ipso-^ Tricione^-, cum id
quicquid Mallaricus diaconus noster terapore vitç suç usu fructuario
possidere videtur, cum agris, pratis, pascuis, silvis, aquis aqua-
rumve decursibus, cum mancipiis his nominibus, Leudomado^ cum
uxore"* nomine Leudomalla et infantulum", Litomeri, Leudulfo^,
i. Tresson (Sarthe), sur l'Étangsort, affluent de la Veuve.
2. Brives (Sarthe, communes de Courdemanche et de Saiat-Pierre-du-Lorouër),
au confluent de l'Étangsort et de la Veuve.
3. L'Étangsort, cours d'eau qui passe à Tresson et se jette dans la Veuve à
Brives.
4. La Veuve, affluent du Loir.
5. Pruillé-l'Éguillé (Sarthe, au nord-ouest de Brives).
6. Lieu inconnu, ainsi que les suivants.
a. décréta A et décréta B et décréta nostra C. b. adnecterit AB adnectere
se voluerit C. c. sainte C. d. custodia C. e. domni C. f. correction
proposée en marge : u[t]. g. eisdem locum C. h. vestro C. i. consensus C.
j. in nos AB nobis C. k. donationis C donaciones corrigé en -nis B. k'. sur
cette fin de phrase, voir Bibl. de l'École des chartes, 1893, p. 643, n. 2.
l. Damus C. m. in om. C. n. honorem AB çcclesiç C. o. villam BC.
p. cognominatam C. q. Tricionera B Tritionem C. r. quam C. s. abun-
dancius B habundantius C. t. de continentes AB sicut Tritio C. u. bruias B.
V. Indua A induam B uiduam C. ic. usque AB : et usque C. x. termino
AB terminum B corr., C. y. Proliacensem B corr., C. s. Saturniacense C.
ab. viam Saturniacensem C. c. uuacta B uuaota C. de. campum daul-
fum C. f. a C. g. i C. ht. carapo locogiacensi C campum logiacinsc B.
jk. ipsum Tritionem C. l. leudomadura C m. uxore AB uxore sua C.
n. infantulam Litomeri {sans pond, intermédiaire) C. o. leudulfum C.
308 QUESTIONS MÉROVINGIENIVES.
item LeudulfoP, Chariobaudi* , Vinoflede'' et Mogiane, gregi equinos
quem Allomeris intra termino' ipso" commanens custodire \idetur5
idemque" et villa''' FraxenetO'^, quem bonç memoriçv Aper presbiter
tenuit, cum broialos Mareelliacensis- , cum viiieis, silvis, pralis,
pascuis, aquis aquarumque» decursibus, cum accolas* X commanen-
tes<^ in rem'^ ecclesiç'^, Quicumque^' oporluni ad domum ipsam/^ fue-
rint, quos per adsignationes' Leudorico'' defensorem^ ecclesiç^ perce-
perit^" possldendos^, cum mancipiis bis nominibus, Launoveto'",
Foedulo" cum uxore Taligia, Sesulfo^, Gastino^ cum uxore Leudo-
malla et filio, Leudogbisilo cum filia Ghildegunde? , Pupa cum filios'",
Ppopulonio^ cum porcus*, Leudomado'% Mundofçda" et Leudo-
raanda*", cum^^ libertos omnes prédictif presbiteri; pari modo et
locello^ Ad Bucus, quem de Eutelio» presbitero accepimus, cum
mancipia* qui ibidem excolere videntur; pratum intra vivario*^ supra
ripa'^ Sartç secum«, quem Abundantius/' vel auclores" çcclesiç visi
sunt tenuisse, Ghyldigisilo'' puero' cum armenlum^ peccorum^" quem
ipse custodire videtur, et campo^ adjacentem ad raemorato'" prato"
quem nostro opère fecimus, Sescimundo^ cum uxore sua Wiliare?.
Hçc omnia-/ quod'' per banc paginam donationes% quem' Aunulfo
diacono prof." unanimiter rogavimus conscribcnda", constat'" dele-
1. [L'origiaal devait porter dignilate; voir Bibl. de l'École des chartes, 1893,
p. 644, n. 1.]
p. leudulfum C. g. chariobaudum C. r. uinofrede C. s. gregi equino AB
Damus etiam gregem aequinum C. tu. terminos ipsos C. v. ilemque C.
w. villam C. x. fraxnetum C. y. menioriç om. B. s. raarcelliacenses C.
a. aquarumue C h. accolis C. c. comraaneiites ^46 ia ea coniinanentes C.
d. in rem AB Haec oinnia damus in rébus C. e. çcclesiç A aecclesiç B
çcclesiç et usu eoruin C. e le q corr. en Q dans l'autographe de l'au-
teur, f. ipsara AB ipsam seruiendum C ; voir Bibl. de l'Éc. des chartes,
1893, p. 636, n. 3. g. adsignacione B adsignationem C. h. ieuderici C.
i. defensoris C. j. aecclesit^ B uestr»; ecclesiç C. kl. perceperit possiden-
dos AB possidendos precipimus C. m. launoveco B iaunouethum C. n. foe-
dulum C. o. sesulfum C. p. cartinum C. q. childegunda C r. filiis C.
s. po|)uloni() B pupilonio G. t. porcus AB porcis quos custodit C ; voir
Bibl. de l'Éc. des chartes, 1893, p. 63G, n. 3. w. leudoniadum C. v. mundo
feda B mundofoedam C. w. leudoniandam C. x. corn C. y. jamdicti C.
z. locellum C. a. eutlierio C. b. mancipiis C. c. uiuarium C.
d. ripam C. e. silum C. f. habundantius C. g. adores C. h. childigi-
silo B chiidigisilum C. i. i)ucrulum C. j. armento C. k. pecorum C.
l. campum C. mn. memoratum pratum C. 0. sesciraundum G. p. uiuliare B.
qr. omnia quod AB coma' C (a tilde). s. donaciones B donationis C.
t. quam C. u. prof. A p/'of B (pro abrégé, f tildée) om. G ; voir Bibl.
de l'Éc. des chartes, 1893, p. 637, n. 1. v. conscribendam C.
i
VII. — LES ACTES DES EVEQUES DU MANS.
309
gasse^, nuncupata basilica habeat, teneat, possideal?/; quicumque
loci ipsius dignitatem^ perceperit, jure hereditario perpetualiler sibi-
met vindicet possidendum. Si" ullo umquam tempore aut ponlifex
civitatum'* aut quilibet* persona a nobis donata vel Iradila de domi-
nationem'^ basilicç*^ ipsius^ abstrahere voluerit', indual/ maledicUo-
nem pro benedictione et Domini nostri Ihesu Xpisti vel omnium
sanctorum martirum iiicurrat offensa^, et voluntas nostra perpelim
auxiliante Domino capiat fîrmitatem Ausuiliani^ legis' indeta^ men-
lione^.
Actum Genomannis in^ civitate anno XI régnante"* domni nostri
Ghilperici régis pridie nonas marcias2.
A: B
[7]
[8]
[9]
[\0] iO
[^2] i-2
[^3] 'la
G : f" Domnolus peccator subscripsit.
Germanus peccator rogante clero Genomannis sub-
scripsi.
Dinamius peccator consensi*' et subscripsi.
Drauscio? presbiter subscripsi.
Injuriosus pecë? subscripsi.
Meterius presbiter consensum'' nostrum subscripsi.
^o Populonius presbiter consensi et subscripsi.
i 6 AUoveus presbiter concensum* nostrum subscripsi.
i 7 Setrius peccator' consensi et subscripsi.
i 8 Leudoneus" presbiter subscripsi" .
49 Dauvaredus*" presbiter concensum* nostrum sub-
scripsi.
om. Prigimodusz' presbiter.
om. Ursicinus" diaconus consensum nostrum subscripsi.
7 Geusus* diaconus consensum* nostrum subscripsi.
1. [Sur le mètre de cette fia d'incise, voir Bibl. de VÉcole des chartes, 1893,
p. 644, n. 2.]
2. [Sur la place de la date, voir Bibl. de l'École des chartes, 1893, p. 638.1
3. [Sur l'ordre des souscriptions, voir Bibl. de l'École des ch., 1893, p. 637.]
wx. constat delegasse AB (voir Bibliothèque de l'École des chartes, 1893,
p. 643, n. 3) volumus ut C. y. possideat AB possideat et C. z. Si AB
Si vero C. a. ciuitatis C. b. quçlibet C. c. dorainatione C. de. basi-
licç ipsius AC ipsius basilice B. f. inducat C. g. oft'ensa A offensam C
om. B. hijk. ausiuliani legis indetam' tion' B om. C ; voir Bibliothèque
de l'École des chartes, 1893, p. 637, n. 1. l. \n om. C. m. regni C.
n. j om. C. 0. concessi B. p. drautio C. q. pece' A pecem B pecca-
tor C. r. concensum B. s. consensum C. t. peco' B. u. leunoneus B
leudoueus C. v. subscripsi om. C. w. dauuaredis B dauradus C. jc. con-
sensum C. y. frigimodis £. z. ursicius B. a. caeunus C. b. concensum B.
3^o
-15] om.
8
;I6] o?n.
9
[il] -15
^0
[^8] ^6
U
[om.][om.]
V2
[om.Jlom.]
i3
[om.][om.]
14
QUESTIONS merovl\gie:xnes.
Romolus diaconns consens! et subscripsi.
Daddus*^ diaconus consensu*^ noslrum subscripsi.
Noxus« diaconus subscripsi.
Sennovechus diaconus consensi et subscripsi.
Teodulfus peccator consensi et subscripsi.
Affar presbiler consensi et subscripsi.
Dorus presbiler consensum noslrum subscripsi.
[IL]
[CHARTE DE L'ÉVÊQUE DOMNOLE.]
581 sept, h fer. V.
[Voir Bihl. de l'Éc. des ch., 1893, p. 634 et suiv.; 1894, p. 6.]
[Mômes sources que pour la charte précédente, ci-dessus, p. 306. A :
Gesta Aldrici, p. 26. B : cod. 224, fol. 89 v». G : cod. 224, fol. 32.]
Anno^ XX regni domini« nostri Ghiiperici* gloriosissimi'^ régis,
prid.'^ non.*? seplbr./, ego Domnolus in Xpisli nomine episcopus
cum evocassem domno;' et fralri^ meo'' Audoveoi episcopo^" Ande-
cavç^ civilalis visilarc sanclis'" liminibus" patron!" pecculiaris mei
Victor!?' cpiscopi, immo et sollempnilalem ipsius cçlebrassem?, cum
consensu omnium fralrum meorum presbilerorum, quia anle tem-
pus testamentum meum condidi et in ipsum voiuntalem meam adbuc
non complevi, quod in eum*" conscriplum videlur*' volo' in omnibus
conscrvelur et hçc paginola plenani capiat"opto robore". Dono'"basi-
1. [Sur la place de la date Anno... ego Domnolus.
des chartes, 1893, p. 638-639.]
l'oir BiOl. de l'École
c. daldus C. d. consensum C. e. nox' B nox C.
a. dornni C. b. Ililperici C. c. gloriosi C. def. pridic nonas seplembris
B; sur le membre de phrase Anno... septembr. dans les Actus, voir Bibl. de
VÉc. des ch., 1893, p. 638, n. 2. g. doinnura C. hijk. fratrem meum Audo-
ueuni episcopum C. l. andegaue BC. mn. sancta limina C. o. patronis C.
p. Vicloris C. q. celebrarc C ; sur celebrasseni {et non celebravisscin),
voir Bibl. de l'Éc. des ch., 1893, p. 64i, n. 3. /•. eo C. s. vidclur : videlur
bonum C; voir Bibl. de l'Éc. des ch., 1893, p. 636, n. 3. /. volo : volo ul C.
u. accipiat C. ii. roborem C; sur celte fin de phrase, voir Bibl. de l'Éc.
des ch., p. 643, n. 2, et p. 644, n. 4. w. Dono : Dono igitur C. x. salua-
VII. — LES ACTES DES ÉVKQUES DU MiNS. 3 H
licç sanctorum Vincentii et Laurentii, quem meo opère construxi et
edificavi pro salvalionem* civitatis et populi conlocaviv, coloneca-
cognominante'» Ganonno**, cum agris, pralis«, pascuis, silvis'^, aquis
aquarumve decursibus, et mancipiola^ duo/, Waldardo^' cum uxore
sua, vel infantibus eorum, qui ibidem nunc commanere videntur.
Ab'' hodierno' die predictus^' abba^' antedicti loci ad stipendia fra-
Irum nuiieupante^ basilicç faciat revocare"*, et» tamen» ut post
meumP, quando Deus jusserit, obitum, qui presens fuerit? ordina-
tus de'" loco prefato commemorationem meam annis singulis adim-
plere procuret. Ideo tibi, Niviarde diacone ac defensor^ nostrç çccle-
siç, indico atque jubeo ut* hoc tua traditione, sicuti" nunc ab ecclesia
possidetur, cum omni soliditate vel adjacentia sua Leuso abbate"
facias consignari. Hoc vero inserendum rogavi ut, qui voluntati mee
obvius esse voluerit, maledictionem illam incurrat quam propheta
in psalmo GVIIII"' decantavit'^, et presens pagina maneat inconvulsa,
quam pro rei firmita^ manu propria subscripsi et domnis et fratri-
bus meis minuendam- rogavi.
-f Domnolus peccator subscripsi.
Audoveus peccator rogante domno Domnolo episcopo subscripsi.
Teodulfus* peccator subscripsi.
Aunulfus* presbiter subscripsi.
Leudoricus presbiter scripsi*^ et subscripsi^.
1. Coulongé (Sarthe), sur le ruisseau de Ciienon (Cauvin, p. 103).
lione C. y. conlocavi : pater C. s. colonitam C. ab. cognominatam pon-
tificini canon C. cd. pratis pascuis silvis : siivis pratis pascuis C. ef. man-
cipiola duo : mancipiis C. g. uuadardum C. h. Ab : ut ab C. i. hodierna C.
j. predictus om. C. k. abbas C. l. nuncupate C. mno. reuocare, et
lanaen : remplacé dans C par et sub jure menioratÇ cenomannensi çcclesiae
juste et légitime esse debere censeo {voir Bibl. de l'Éc. des ch., 1893, p. 637),
et pelo; sur la fin de phrase faciat revocare, voir ibid., p. 644, n. 5.
pq. raeum... fuerit : remplace' dans C par obitum meura qui abbas fuerit.
r. de : in C. s. defensore C. t. ut oin. C. u. sicut C. v. abbati C.
wx. CVIIII decantavit : remplacé dans C par CVIII iude cantavit fiant dies
ejus pauci et episcopatum ejus accipiat alius [voir Bibl. de l'Éc. des ch., 1893,
p. 636, n. 3, et p. 644, n. G), y. lirmitate C. s. muniendam C. a. Theo-
dulfus G. b. annulfus C. cd. scripsit et subscripsit B.
3^2 QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
[IIL]
THEODEBERTI PRO S. MARTINO.
Genuinum. Interpolatum.
[Vendredi 8juin596<?]
[Voir ci-dessus, p. 7 et suiv., p. 15 et suiv.]
Cod. Genom. 224, fol. 33 v°.
Theodebertus rex Prancorum vir inluster^.
Si petitionibus ancillarum Dei vel sacerdotibus, in quod nostris
auribus fuerint prolala ad affectum perducimus, hoc nobis ad
aeternae salute vel stabilitate regni nostri in Dei nomen pertinere
confidimus. Igitur vir inluster Eoladius^ presbiler et Baudomalla
Deo devota direcli petitione [cljementiae ^ regni nostri detulerunl in
notitia eo quod ante hos dies in area ipsorum infra murania Gçno-
mannis oratorio in honore sancti Martini construxerunt, et loceila
noncupantes sitas in pago Gaenomannico, Moliniaco, Villa, Levaste,
Popiliaco, Aciaco, Verriciaco, Potius, Gipidus^, cum omnes adjacen-
tias earum vel appendiciis, cum omni re inexquisita vel ipso orato-
rio ad çcclesiam sancti Gervasii et Prothasii martijris vel domno
Domnolo episcopo qui ibidem ad presens custos preesse videtur^
ipsas res per eorum strumenta deiegaverunt. Ideo petierunt celsi-
tudinis nostrae ut per hoc per nostram auctoritatem plenius confîr-
mare deberemus cujus petitione gratanter animo prestitisse et in
omnibus confirmasse cognoscitur, precipientes enim ut sicut con-
stat jamdictus Eoladius et Baudomalla ipsa loca Moliniaco, Villa,
Levaste, Popiliaco, Aciaco, Vericiaco, Potius, Gipido^, una cum ter-
1. |Sur la date, voir ci-dessus, p. 18.J
2. [Dans l'autographe de l'auteur, corr. au crayon is : lire viris inlttsiribus ;
voir ci-dessous, p. 329, n. 4.J
3. [Sur Eoladius, voir ci-dessus, p. 18. J
4. [En note : denientiae C]
5. [Dans le ms. de M. Julien Havet, les noms latins sont accompagnés de
quelques identifications, peut-être provisoires, écrites au crayon. Moliniaco :
Morignéï Levaste : Livet (M""). Popiliaco : Poillé? ou Sainl-G (illisible :
peut-être l'auteur a-t-il voulu écrire Saint-Gemmes {Saint ou Sainte-Gemines-
le-Robert, Mayenne). Aciaco : Assé-le-Bérenger. Cipidus : Spay.]
6. [Sur le passage en italiques, voir ci-dessus, p. 15.)
7. [Idenlilications au crayon, comme ci-dessus : Morigné, Livel, Poillé, Assé-
le-B", Spay.]
VII. — LES ACTES DES e'VÊQUES DU MANS. 313
ris, domibus, aedificiis, mancipiis, vineis, silvis, pralis, pascuis,
aquis aquarumve decursibus, farinariis, peculiis, praesidiis, mobili-
bus et immobilibus vel reliquis quibuscumque benefîciis ad ipsa casa
Dei per eorum instrumentum juste et rationabiliter delegassent,
et hoc ad presens ibidem recto ordine videtur esse possessum vel
dominatum, ita et inantea inspecta ipsa epistola donationis per hoc
preceptum plenius in Dei nomine confirmatum, ipsa loca superius
nominata cum omni integritate earum ad ipsa casa sancti Gervasii
et Prothasii matris^ çcclesiae^ nostris et futuris temporibus jure
firmissimum proficiant ad augmentura. Et ut haec praeceptio
firraior habeatur et in omnibus conservetur, manus nostrae sub-
scriptionibus eam subter decrevimus roborare.
Theodebertus rex Prancorum subs.
Adalgrimus jussus obtolus Zz, "T ^~Z->
Data dies octo quod facit presens mense junii anno VII regni
nostri Gaptiniaco in Xpisti nomine féliciter amen.
[IV ET V.]
[DONx\TION D'HARÉGAIRE ET PRÉCAIRE DE TÉNESTINE.]
[Vendredi 3 mai 51 3 et samedi 27 avril 524 ^ ?]
[Voir ci-dessus, p. 19 et suiv.]
[IV.]
Dum fragilitatis'' humani generis pertimescit ultimum vitae tem-
porel subitanea transpositione ventura, oportet ut non inveniat
unumquemque hominem imparalum, ne sine aliquo boni operis
respectum migrât de seculo^, nisi, dum suo jure et potestate
consistit, preparet sibi viam salutis per quam ad çternam valeat
beatitudinem pervenire. Ideoque ego in Dei nomine Haregarius
et conjux mea Truda et filia nostra Tenestina Deo sacrata unanimi-
1. [Correction indiquée dans l'interligne : martiris.\
2. [Sur les mots en italiques, voir ci-dessus, p. 18. J
3. [Sur ces dates, voir ci-dessus, p. 33. J
4. [Lire fragililas : ci-dessus, p. 21, n. 3.1
5. [Lire uliima vitae tempora : ci-dessus, ibid.]
6. [Lire de hoc seculo : ci-dessus, ibid.\
314 QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
ter consentientes pertracLavimus de Dei misericordia pro remedium
animae nostrae et remissionem peccatorum nostrorum, ut çternam^
in futurum apud Dominum consequi mereamur, ut^ aliqua cel-
lula ac raonasterium in terraturium sanctae Mariae Dei^ genltricis
et •* Domini nostri Ihesu Xpisti vel sanctorum apostolorum Pétri et
Pauli construereac çdifîcare deberemus, quod ila et fecimus^ : quem
apud domno ac venerabile sede apostolico Innocenti Cçnojnannicç
f^cclesiae presule deprecavimus una cum sancta congregatione m ipsa
urbç consistentes, ut per beneficium, nobis concederet de rébus san-
ctae Mariae vel sanctorum martyrum Gervasii et Prothasii, per
licentiam jamdicti pontifias construere dcbeamus, et*' omnes res
nostras atque mancipia quem ex légitima successione nobis obvene-
rint, lotum et ad integrum ad jamdictum monasterium per hoc testa-
menlum conditionis tradidimus atque confirmavimus, et post nostrum
discessum jamdiclu aecclesia sanctae Mariae et sancti Gervasii
et Prothasii Cçnomannis civitate construcla vel ejusdem pontifias
heredes instituimus et eos appellare volumus. Cujus'' petitionis
libenter animo suscepimus et concessimus eis per nostrum benefi,cium
ipsam aream ad ipsum monasterium fnciendum et de rébus sanctae
Mariae et sancti Gervasii et Prothasii villas duas in augmentum ad
ipsum monasterium construendum, ut melius valeant hanc cellulam
construere ac aedifi-care. Et dedimus inter nos fidcjussores Berhar-
dum episcopum. et Landoetmm abbatem et Gundoinum comitem per
libras quingentas de auro pensante, et si aliquis de nos de hac con-
venientia se mulaverit vel retraxerit, pari suo solvere facial. Ea
scilicet conditione ut cum otnni re emeliorata vel supraposita ad ^
partibus sanctae Mariae et sanctorum marttjrum Gervasii et Pro-
thasii Cenomannis civitate vel ejusdem pontificis ipsum monaste-
rium cum omnes res ad se pertinentes vel aspicientes. tam illas quas
nos ad ipsum sanctum locum tradidimus atque confirmavimus quam
et illas quae de rébus vestris per vestrum beneficium a vobis accepi-
mus, absque^ ullius judicis consignai ione aut heredum nostrorum
1. [Correction indiquée dans l'interligne : veniatti. Voir ci-dessus, p. 21.]
2. [Sur ce qui suit, voir ci-dessus, p. 30-31.]
3 et 4. [Un deleatur interlinéaire.]
5. [Au-dessous des italiques qui suivent : « emprunté de la précaire Pard., I,
94. » Sur ce qui suit, voir ci-dessus, p. 24 et 25.]
6. [Sur le morceau suivant, voir ci-dessus, p. 23.]
7. [Sur ce passage, voir ci-dessus, p. 24-25.]
8. [Sur le morceau suivant, voir ci-dessus, p. 23-24.]
9. [En marge de cette phrase : « Zeunier 138. »]
VII. — LES ACTES DES EVÊQUES DO MANS. 345
contradictione cum omni iniegritaie in vestram faciatis revocare
potestatem vel dominât ionetn. Et ' censivimus annis singulis ad
festivitatem sancti Gervasii et Prothasii, quod est XIH kl. julias,
de argento libra I transsolvere faciamus, et ^ post nostrum Deo
jîtbente de hac luce discessum, sicut superius insertum est, vos aut
redores, présides, successoresque vestros in vestram faciatis revocare
potestatem vel dominationem, ea^ scilicet ratione atqiie preLexto ut
reiii[o]ta'' pontificis simulque çcclesiasticorum omnium ponlificalium
seu publicorum omnium potestate, privandas nullas functiones
vel exactiones neque exquisita et lauda convivia, neque graliosa
vel insidiosa munuscula, neque etiam caballomm paslus alque
parvereda vel angaria, aut in quodcumque functiones titulum judi-
ciaria potestate dici potest de ipsa facultale penitus non requiratur,
sed^ sub intégra emunitate facultaticula sicut a nobis hucusque
possessa est, in jure oratorio sanctae Mariae et predietorum san-
ctorum apostolorum sub jure et potestate et dominatione sanctae
Mariae matris Domini nostri Ihesu Xpisti vel sanctorum martij-
rum Gervasii et Prothasii et eorum rectoribus atque pontificis debeat
Deo protegente et opilulante consistere, Licet in cessionibus adnecti
non sit necesse, sed nobis pro omni firmitate placuit inserendum. Si
quis vero, quod futurum esse non credimus, nos ipsi, quod absit,
aut aliquis de heredibus vel proheredibus nostris seu qualibet per-
sona calliditate commotus aut cupiditate proventus, uUo um-
quam tempore comprehensam *' epistolam cessionis nostrae, quam
propter nomen Domini et veneratione ipsius sancti loci spontanea
voluntate fieri decrevimus, venire aut aliquid agere voluerit aut ter-
giversator extiterit, anathema sit, et tam qui fecerit quam qui
faciendo consenserit anathema sit et cum suprascriptos sanctos ante
tribunal Xpisti deducat rationes, insuper inférât juxta poenas
secuii cum cogente fisco partibus ipsius çcclesiae vel eorum rectori-
bus auri libras quingentas, argentum pondéra mille transsolvere
faciat, et quod repetit nuUatenus valeat vindicare, sed presens
cessio atque volunlas nostra omni tempore inviolata permaneat cum
stipulalione subnixa. Et^ ut haec cessio firmior habeatur et invio-
1. [Sur ce qui suit, voir ci-dessus, p. 26. J
2. [Sur ce qui suit, voir ci-dessus, p. 24.]
3. [Sur le passage suivant, voir ci-dessus, p. 22-23.]
4. [Correction pour rem data. Voir ci-dessus, p. 22. |
5. [Sur le passage suivant, voir ci-dessus, p. 24.]
6. [Correction indiquée dans l'interligne : contra presentem.]
7. [Sur ce passage, voir ci-dessus, p. 31.]
3^6
QUESTIONS MEROVINGIENNES.
labiliter conservelur, manus nostras subter firmavimus^ et alio-
rum bonorura virorum decrevimus roborari.
Actum Genomannis civitate publica. Data V non. mai. anno II
régnante Childeberto rege ^.
Signum Haregarii.
Signum Trudane uxore ipsius.
Signum Tenestina filia ejus Deo sacrata, unanimiter consentientes,
qui hanc cessionem vel donationem a nobis facta fieri vel roborari
decrevimus.
Ego ^ Innocens acsi indignus peccator episcopus a me facta sub-
scripsi.
In Xpisti nomine Landolenus indignus episcopus subscripsi.
Ego Magnolenus acsi peccator episcopus subscripsi.
Winimundus licet indignus episcopus subscripsi.
Odolmarus quamvis indignus episcopus subscripsi.
Abbo misericordia Xpisti episcopus subscripsi.
In nomine Domini Hildemannus indignus episcopus subscripsi.
Frotfridus indignus episcopus subscripsi.
Signum Gundolini comité.
Signum Ostremundi comité.
Signum Winitmarci comité.
Signum Gunduini comité.
In Xpisti nomine Berhardus indignus episcopus subscripsi.
Ego Landolenus abbas .subscripsi.
Signum Adalwini vicecomite.
Signum Ostruini.
Signum Uilderici.
Signum liichardi.
Signum Emmoni.
Herihardus subscripsi.
Signum Inghilgarii.
Signum Winitmari.
Ego Winitmundus scripsi et subscripsi^.
â
1. [Correction indiquée dans l'interligne : subscriptionibus : voir ci-dessus,
p. 31.1
2. [Sur cette date, voir ci-dessus, p. 33.]
3. [Sur cette souscription et les suivantes, voir ci-dessus, p. 31-32.]
4. [Le mol subscripsi est figuré par la dernière note tironiennc dont le fac-
similé est ci-dessus, p. 313.]
VII. — LES ACTES DES ÉVÊQUES DU MANS. 347
[V.]
Domino^ sanctoac venerabile sede apostolico Innocente Cenoman-
nicç aecclesiç presule una cum sancta congregatione ex ipsa urbe
consistenles, ego ^ in Dei nomine Tenestina Deo sacrata, filia quon-
dam Haregario et Trudanç, p[re]catrix2 a vobis accedo. Dum et mea
fuit petitio et vestra deerevit voluntas, ut illud raonasteriolum
quod •* aedificare coeperat pater meus et mater mea, in honore san-
ctae Dei genitricis Mariae et sanctorum apostolorum, et itnperfectum
dimiserunt, quod est situm in terraturio sanctae Mariae vel sancto-
rum martyrum Gervasii et Prothasii, juxla murum Genomannis
civilate, supra fluvium Sartae, quem genitor meus apud vos et ve-
stram congregationem deprecatus fuit ut eisper beneficium licentiam
dédissent in ipsam aream monasterium facere, et jamdictus genitor
meus ipsam de rébus suis propriis hereditariis incipit construere vel
aedificare, vel quantum de suis propriis rébus habuit totum ad jam-
dictum monasteriolum per strumenta cartarum legilms confirmavit
atque delegavit, sub jure et potestateac dominatione sanctae Mariae
vel sanctorum martyrum Gervasii et Prothasii, vel ejusdem pre-
suies ut quod pontificis instituit atque heredes appellavit. Et pro
hac causa ego jamdictus pontifex una cum sancta congregatione
ibidem consistenles^ per hanc prçcariam tibi ipsum incçptwn mona-
steriolum una cum ipsas res ad se pertinentes vel aspicientes, tam
illas quem nos de rébus sanctae Mariae vel sancti Gervasii et Pro-
thasii in augmentum ad presenti loco construendum per beneficium
condonavimus, que et illas quem genitor vel genitrix mea per stru-
menta cartarum ibidem legibus tradidero atque confirma vero^, tem-
pore vitae meae ad usufructuario ordine per vestrum beneficium
tenere "^Qvmittimus. Et^ censivimw^ vobis annis singulis ad festivi-
tatem sancti Gervasii et Prothasii, quod est xiii kl. julias, vestitos
duos et cappas duas episcopales et de argento libra i Iranssolvere
facias, et si negligens aut tarda de ipso censo apparuerw, fidem
1. [Sur les premières lignes, voir ci-dessus, p. 25.]
2. [Sur ego, vos, etc., dans ce morceau, voir ci-dessus, p. 27.]
3. [Corr. pour peccatrix : voir ci-dessus, p. 25.]
4. [Sur ce passage, voir ci-dessus, p. 29.]
5. [Sur ce passage, et sur tradidero atque confirmavero, voir ci-dessus,
p. 29.]
6. [Sur ce qui suit, voir ci-dessus, p. 26.]
I
3^8 QUESTIONS MÉROVINGIENNES.
exinde facias et ipsum incoeptum monasteriolum tempore vitae tuae
perdere non debe«s. Et alicubi nec vendere nec donare nec alienare
pontificium non habe«5, nisi sub jure et potestate ac dominatione
sanctae Mariae vel sanctorum martyrum Gervasii et Prothasii per-
maneanl. Et post iuum quoque Deo jubente de hac luce discessum,
absque [ujllius^ judicis consignatione aut heredum nostrorum
contradictione, jamdictum incoeptum monasteriolum cum omni
integritate vel res ad se pertinentes vel aspicientes in vestram facia-
tis revocare potestatem vel dominationem. Et^ ut haec precariç uno
tenore conscripta, una que in thesauro sancti Gervasii et Prothasii
recondita sit et alia quam ego Tenestina Deo sacrata a vobis acce-
pero, firmam obtineant vigorem, manus nostras proprias subterfir-
mavimus^ et bonorum virorurn decrevimus roborare.
Actum Genomannis civitate publica. Data v kl. mai[.] anno XIII
régnante Childeberto rege''. |
Ego^ Innocens episcopus hanc precariam a me factam subs. 'j-
Hildemannus abbas subs. I;
Rotfredus archipresbiter subs. '■
Elenus indignus presbiter subs. "
Bodolenus presbiter subs.
Haregaudus diaconus subs.
Bernaricus diac. subs. ^
Odilo presbiter subs.
Atto diaconus subs.
Godiscalcus abbas subs.
Winitmundus levita subs.
Ostremundus presbiter subs.
Eurenus subdiaconus subs.
Winegaudus diaconus subs.
Berto presbiter subs.
Signum Haregaudo advocato.
Signum Bernardo vicecomite.
Signum Winetmarco.
Signum Ermuino.
Signum Jonam.
1. [Corr. pour illius.]
2. [Sur ce qui suit, voir ci-dessus, p. 31.]
3. [Corr. indiquée dans i'iaterligae : subscripiionibus /voir ci-dessus, p. 31.]
4. [Sur ceUe date, voir ci-dessus, p. 33.]
5. [Sur celte souscription et les suivantes, voir ci-dessus, p. 31-32.]
VII. — LES ACTES DES ÉVÊQDES DP MANS. 3^9
Signum Turpingo.
Signum Ostrevini.
Signum Hagenoni.
Signum Gauzivinus.
Serulus presbiter subs.
Signum Inghilmarus,
Godalmandus levita subs.
Ego Ledevaldus notarius hanc precariam precipiente InnocenU
episcopo scripsi et subscripsi''.
[VI.]
AIGLIBERTI PBO S. 3IAniA DE DECIMIS.
Genuinum.
692, juin 9 feria III.
[Voir ci-dessus, p. 36.]
God. Genom. 224, fol. 63 r».
In Dei nomine Aiglibertus episcopus in Xpisto sanctç aecclesiç
filiis hominibus agentibus vel missis discurrentibus de villis sanct§
aecclesiç de Media Quinta, Trition, Alnetum, Detas, Longa Aqua,
Lucduno, Geneda, medietale de Tredente et Vithlena et Tauriniaco-.
Gognoscalis quod nos concessimus monaslerlo sanctç Mariç, ubi
Deo sacrata Ada abbatissa preesse videtur, omnes décimas de supra-
scriptis villulis, lam de annonis cum agrario, vinum, fenum, omnium
pecuh"um seu furmatico vel undequç décimas redebetur totum et ad
integrum ad ipso monasterio censimus, et jubemus ut absque ulla
dilatione ad missos ipsius dare faciatis, et ut diximus ipsam deci-
mam omni tempore ipsi monasterio habeat concessum, et ut certius
credalis manu nostra subter firmavimus. Datum dies novem quod
fecit mensis^ jul. in ann. II regni domni nostri Ghlodovei régis.
In Xpisli nomine Aiglibertus acsi peccator episcopus subscripsi.
1. [Dans un cartouche : not. tir.]
2. [Identifications ci-dessus, p. 37.]
3. [Dans l'interligne : ms\]
320
QUESTIONS MEROVINGIENNES.
[VII-VIIP.]
AIGLIBERTI PRO S. MARIA.
[Voir ci-dessus, p. 36 et suiv.]
[VII.]
700, junio [? Voir ci -dessus,
p. 42-43.]
God. Cenom. 224, fol. 61.
In nomine domini nostri Ihe-
su Xpisti, dilectissime propinquç
nostrç Adrehilde abbalisse, Ai-
gliberlus Genomannice urbis acsi
indignus episcopus.
Qui pro limore alque divine
amore seu et reverenlia sancte
Dei genilricis Marie, una cum
clericis fratribus et consacerdoti-
bus ac sororibus et sanctimonia-
libus nostris consensum preben-
tibus, convenit nobis ut in basi-
lica sanetç Dei genitricis Mariç,
ubi predictam propinquam no-
slrarn Adrehildam abbatissam
nostra benivolenlia et largitione
divina et virginali sive abbatis-
sali benedictione consliluimus,
et cum consensu ut diximus aec-
clesi<^ nostrc^ consacerdotum ca-
nonicorum sancte Dei genitricis
Marie, et sanctorum martirum
Gervasii et Prothasii, ad quo-
rum aecclesiam ipsa cella sanctç
Marie quç est construcla intra
[VIII.]
6S3 junio.
God. Cenom. 224, fol. 63 v.
[I]n nomine domini nostri Ihe-
su Xpisti, dilectissime propinquç
nostrç Adrehilde abbatisse, Ai-
glibertus Genomannice urbis acsi
indignus episcopus.
Qui pro timoré atque divino
amore seu reverentia sanctç Dei
genitricis Marie, una cum ceteris
fratribus et consacerdotibus ac
sororibus atque sanctimonialibus
nostris consensum prebentibus,
convenit nobis in basilica sancte
Dei genitricis Marie, ubi predi-
ctam propinquam nostram Adre-
hildam abbatissam nostra beni-
volenlia et largitione atque divina
et virginali sive abbatissali bene-
dictione cum constituimus cum
consensu ut diximus aecclesiç
nostre consacerdotum canonico-
rum sanctç Dei genitricis Marie
atque sanctorum martirum Ger-
vasii et Prothasii, ad quorum
aecclesia ipsa cella sanctç Mariç
quç est constructa intra fluvium
1. [Dans le manuscrit de M. Julien Havel, les deux textes ci-dessous pré-
sentent des traits et crochets au crayon encadrant certains i)assages : il n'a pas
été possible de tenir compte de ces signes, qui n'étaient peut-être que des points
de repère pour lui-même.]
vil. — LES ACTES DES EVEQUES DU MANS.
32]
fluvium Sarle eL murum civitatis
reddi debeanl institula servare,
ut dum illius sanctç Dei geni-
tricis Marie sit voluntas, si hu-
miles ac dévoie ibi consistant
sanclemoniales sub régula de-
gentes quç et suam prius dirigant
conscientiam et loci illius dele-
ctabilem facianthabitationem, in
quo et nostra merces communis
adcrescat, et laus Domini de-
vote percurret. Goncedimus ergo
hoc in presenti inscriptione ad
sanctimoniales spiritales ad père-
grinas seu peregrinorum ac pau-
perorum usuni, qui propterDeum
sua dercliquçrunt loca vel sub-
stantiam, ut in predicto mona-
sterio sanctç Dei genitricis Marie,
quod ad amorem aecclesiç Geno-
mannice urbis cui preesse ac
prodesse debeo juste et legaliter
pertinet, et sub dominatione pon-
lificum ac ministrorum suoruni,
reddibitiones et censa onerosa ex
ipso monasterio ad predictam
lïiatrem aecclesiam persolvuntur,
sicut ab insli^'^toribus 2 et ditato-
ribus ac fundatoribus ipsius mo-
nasterii et a predecessoribus
pontiflcibus hujus urbis dudum
constitulum est, actenus persol-
vuntur, leviora et faciliora esse
volumus, in qua etiam cella
pdicta^ consanguineam nostram
Adrehildem venerabilem abba-
tissam constituimus cum consen-
Sarte et murum civitatis reddit
debeant institula servare * , et con-
tidimus ut dum illius sancte Dei
genitricis Marie sit voluntas, si
humiles ac dévote ibi consistant
sanclemoniales sub régula de-
gentes quç et suam prius diri-
gant conscientiam et loci illius
delectabilcm facianl babitatio-
nem, in quo et nostra merces
communis adcrescat, et laus Do-
mini dévote percurrat. Goncedi-
mus ergo hoc in presenti inscri-
ptione ad sanctimoniales spi ri taies
vel peregrinas seu peregrinorum
ac pauperum usum, qui propler
Deum dereliquçrunt sua loca vel
subslantiam, ut in predicto mo-
nasterio sanctç Dei genitricis
Mariç, quod ad matrem aeccle-
siam Genomannice urbis cui
preesse ac prodesse debeo juste
et legaliter pertinet, et sub domi-
natione pontificum ac ministro-
rum suorum, reddibitiones et
censa onerosa ex ipso monasterio
ad predictam matrem aecclesiam
persolvuntur, sicut ab insti'"to-
ribus- et dictatoribus ac funda-
toribus ipsius monasterii et a
predecessoribus nostris pontifici-
bus hujus urbis dudum constitu-
lum est, actenus persolvuntur,
leviora et faciliora esse volumus,
in qua etiam cellam predictam
consanguineam nostram Adre-
hildem venerabilem abbatissam
preesse constituimus cum con-
1. ["instituta seruare "debeant, avec signes d'interversion.
2. Sic [dans l'un et l'autre document].
3. Sic.
^894
24
322
QUESTIONS MEROVINGIENNES.
SU sacerdotum nostrorum ut et
ibi in Xpisti nomine predicta ab-
batissa consanguinea nostra at-
que celere sanclemoniales tam
infra urbem quam et secus juxta
ecclesiam predictam sanctç Dei
genitricis Marie secundum regu-
lam et nunc quando idem vivere
debeant, et quandocumque eis
abbatissa predicta sive alia de-
functa fuerit cum consensu et
institutione jamdicte urbis epi-
seopi eligant aliam quam utilio-
rem ex semet ipsis ad suas ani-
mandas conservandas et regendas
a Deo opitulante salvandas inve-
nerint. Et ita nunc tam eam quam
et alias quç preesse vise fuerint
seu ipse sanctimoniales ibi sub
régula degentes commonemus ut,
sicut reliqua monasteria régula
quç sub ordine régule retins de-
gunt, simili ter et predictum cc-
nobium sanctimonialium sub po-
testate et regimine prefate urbis
episcopi degunt\ et regulam in
eo Omnipotens conservet, et nos
taliter vos vel vestros quicumque
illius aecclesit^ sint exauctores
omnino commonemus ut non a
vobis onerosa aut aliqua gravia
injuncta a prcfixo locello requi-
rantur, sed opéra vestimentorum
atque